dimanche 31 octobre 2010

La table de nuit était vide

Un jour, une nuit plutôt, un homme dont la mémoire m'est chère, fut pris d'une brusque envie de pisser. Banal, direz-vous? Eh bien, pas tant que ça ! Dans un grand péril, cet homme avait fait vœu de se rendre à pied en pèlerinage à Saint-Jacques-de-Compostelle, s'il se tirait d'affaire. Ceci arriva, il fit donc cela. Sur sa longue route il fut plus d'une fois hébergé par des gens épatés de son histoire. Notamment par des châtelains pyrénéens, dont le chef de famille se trouvait être un sosie parfait du général de Gaulle —mais c'est une autre histoire…

Donc, reçu à la table de ces gens hospitaliers, notre homme fut ensuite gratifié d'un bon lit, quelque part dans les aîtres d'une vaste demeure. C'est là que l'envie de pisser le saisit, incapable de trouver le chemin du cabinet d'aisance le plus proche.

Son premier réflexe fut d'explorer la table de chevet. Dans les années 60 où se situe cette anecdote, le compartiment de toutes les tables de nuit Vieille France recelait encore un thomas ou un jules, vase de miséricorde pour les vessies à la peine. En théorie, du moins, mais dans ce château là, il n'y en avait pas.

Le second réflexe de notre homme fut d'ouvrir la fenêtre et de grimper sur l'appui, car il y avait urgence. Une main à son affaire, l'autre agrippée à l'embrasure, il pissa dans le noir avec un indicible soulagement. En bas, mais très bas, ce devait être une cour, ou un jardin, il ne savait pas très bien… Six, sept, huit, ou douze secondes plus tard, un fracas de cataracte tombant sur de la tôle ondulée déchira la nuit ! Évidemment, la colonne de liquide mit un temps certain à dévaler jusqu'à la dernière goutte.

Ceci pour introduire la remarque que les internautes, les plus jeunes en tout cas, semblent ignorer la sage précaution d'avoir toujours un pot de chambre pas trop loin de l'ordinateur. Bien peu ont su en effet identifier le jules du rébus de ce jour.

À commencer par Gildan qui ouvre le palmarès sans mérite, avec une solution donnée au pif (de même qu'Anne de Mars). Les bonnes réponses sont venues de Freddinette, Omnibus, Berthe, ZapPow, Madame.b, Lol, Philzone, La Mère et Fidel Castor, Hermes, Olympe, et Mtislav.
Bravo à eux tous !

Le rébus du dimanche n°77



Trouverez-vous dans ce rébus facile le prénom et le nom d'une personnalité du monde politique —qui peut être vivante ou décédée, et appartenir à n'importe quelle région du monde ? Cliquez sur l'image pour l'agrandir… À vous de jouer!
(les commentaires sont modérés pour tenir les réponses secrètes jusqu'à ce soir)…

samedi 30 octobre 2010

Le chef de l'État au-dessus de l'affaire Sarkozy

À Bruxelles, au cours d'une conférence de presse, comme on demandait à Sarkozy ce qu'il pense des vols commis aux dépends de trois journalistes enquêtant sur les dessous de l'affaire Bettencourt, celui-ci a éludé la question.

«Je ne vois pas en quoi cela me concerne. Je ne vois pas en quoi cela peut concerner le chef de l'État.»

On ne peut pas espérer d'un journaliste français qu'il ait le goût du risque au point d'enfoncer le clou à l'américaine, en faisant poliment remarquer au président qu'il est plus concerné que tout autre par ce scandale… Et pourtant, cette repartie devait être dans toutes les têtes de ceux qui ont entendu cette réponse. L'affaire Bettencourt et ses séquelles politiques dont Éric Woerth a été le premier atteint, est aussi une affaire Sarkozy —c'est même à peu près la seule à motiver le déballage public que l'on sait.

Imagine-t-on que pour l'honneur d'un ministre, on aurait assisté au blocage ahurissant de la justice par un procureur ami du président, au vu et au su du pays entier? Pour laisser croître l'atmosphère de pourriture répandue par ce scandale dans la vie publique, il faut une raison impérieuse. Et quelle est la nature de cette sanie qui vaudrait mieux que la vérité? Le soupçon précisément ! Ce soupçon que la candidature de Nicolas Sarkozy à la présidentielle a été financée illégalement. Le soupçon que son élection est entachée de tricherie.

Mediapart, qui consacre un article à la non-réponse de Sarkozy, trouve que «les indices s'accumulent sur les méthodes d'un pouvoir aux abois», qu'il suppose prêt à tout «pour se sauver»

Cette dernière expression me semble malheureusement poser un problème. Se sauver de quoi? Que risque le potentat d'opérette de la Ve République? Rien. Quand bien même parviendrait-on, malgré l'utilisation «des pires ressources de l'État», à prouver que Sarkozy a bénéficié des largesses illicites des Bettencourt, il ne serait pas destitué. Le Parlement n'a aucune possibilité de le faire —et d'ailleurs, le voudrait-il, en étant majoritairement à la botte de Sarkozy? Le président de cette république pervertie est protégé par la fiction de sa seule responsabilité devant le peuple: une fois tous les cinq ans.

C'est une singularité de notre pays, où en ce cas seulement, un éventuel délinquant disposerait sans jugement d'un droit de sursis, avec la possibilité de montrer dans l'intervalle ses capacités de réinsertion politique.

P-S: n'oubliez pas que demain nous aurons une heure de Sarkozy en plus pendant six mois. À 3h du matin, il sera en effet 2h et il gagnera une heure sur son mandat.



jeudi 28 octobre 2010

Résistance à Draguignan


Pour être franc, j'étais un peu inquiet en me rendant ce matin manifester à Draguignan. Déjà, l'auto-radio distillait sans surprise les habituelles informations benoîtes destinées à décourager les contestataires. Hier, sur Radio-Sarkozy, nous avions eu droit à la mise en vedette de l'absurde statistique de l'INSEE prévoyant un tsunami de centenaires en 2060… De quoi conforter le discours gouvernemental sur la nécessité de repousser l'âge de la retraite.

Mais les zélés propagandistes de la mort par le travail se sont bien gardés de citer cette autre statistique de l'INSEE selon laquelle la mortalité infantile a augmenté en France, avec 3,7 décès pour 1000 naissances en 2009. Du coup, la France rétrograde à la 14e place du classement européen, derrière la Grèce et l'Espagne. Tiens donc ! Il y a, semble-t-il, des domaines de la santé où la marche vers l'immortalité peut marquer le pas, voire reculer? Qu'en sera-t-il dans la réalité de l'espérance de vie chez nous en 2060, particulièrement après le passage d'un sarkozy ou deux au pouvoir et leur action mortifère sur notre protection sociale?

C'est en agitant ces pensées moroses que j'ai rejoint le point de rassemblement, devant la sous-préfecture de Draguignan. Et là, heureuse surprise: si les vacances et le trouble jeté par la trahison du parlement votant la réforme, avaient réduit la mobilisation, comme prévu, nous formions encore une sacrée foule. C'est en effet un cortège fort de plus de 1500 personnes qui a défilé. De quoi assurer la continuité de la protestation populaire dans notre petite ville et attendre sereinement le réveil du pays.




P-S Et 3000 manifestants à Guingamp ; 40 000 à Rouen !

mercredi 27 octobre 2010

Virage glissant

Hier, sur radio Classique, Christine Lagarde voyait le conflit sur la réforme des retraites atteindre un tournant… Celui qui mène les cortèges et les grèves au garage, évidement, et non l'autre, tout aussi envisageable, d'où les manifestants débouleraient sur l'Élysée pour en chasser Sarkozy. Parmi ceux qui exercent des responsabilités à un titre quelconque dans le pays, personne ne croit à cette dernière éventualité, ni d'ailleurs ne la souhaite. Pour la plupart des gens qui défilent, moi y compris, ce n'est pas non plus le but, quand bien même nous nous réjouirions si, par miracle, Sarkozy démissionnait du jour au lendemain —le seul geste gaullien que l'on imagine à sa portée.

Mais comme on ne change pas de République d'un coup de cuillère à pot, et qu'une république imparfaite vaut mieux que le chaos, ce sont les lois de la Ve qui continueraient à s'appliquer en cas de vacance du pouvoir. Nous nous retrouverions avec le président UMP du Sénat assurant l'intérim jusqu'à l'élection d'un nouveau président… La gauche, encore loin d'être en ordre de bataille, M. Fillon disposerait d'un vrai boulevard pour entrer à l'Élysée.

Il n'empêche pourtant que la journée de mobilisation de demain, quel que soit son degré de réussite, marquera en effet un tournant. Celui de la rupture définitive du dernier lambeau de confiance unissant encore beaucoup de Français à leurs élus. Dans cette affaire des retraites, la volonté des citoyens français aura été méprisée de manière criante par le pouvoir et les parlementaires de la majorité. Mais la cacophonie qui règne au PS sur les retraites n'est pas faite non plus pour nous rassurer quant à l'avenir. On a le sentiment que chez les politiques, voire les leaders syndicaux, bien peu ont envie d'entendre ce qu'exprime la colère populaire. La colère populaire exige un retour aux valeurs fondamentales proclamées par notre devise: liberté, égalité, fraternité.

P-S: sur les contradictions qui semblent perdurer au sein du PS à propos des retraites, du moins en matière de durée de cotisation, un ancien billet de YannSavidan me semble toujours valable… À lire chez Seb Musset : «Tu es au courant ?»

mardi 26 octobre 2010

Rien de perdu, rien de gagné

Est-ce bien la fin du mouvement contre la réforme des retraites ? Le gouvernement essaie d'y croire en tout cas, puisqu'il annonce aujourd'hui l'essoufflement de la révolte. Comme hier, comme avant hier, et comme depuis des semaines, avec une mauvaise foi incantatoire bien relayée par une partie des médias. Sur Radio-Sarkozy pour ne prendre qu'un exemple, on ne ferme plus vraiment son clapet les jours de grève nationale. Le matin, il s'y trouve toujours de bonnes âmes pour animer un bout de journal au cours duquel on met hypocritement en doute à l'avance l'ampleur de la mobilisation, ou les dangers encourus par les jeunes… De quoi décourager les flemmards de sortir dans la rue et inciter les parents à garder leurs ados à la maison.

Pourtant, cette fois, il y a des signes encourageants pour la Maison Sarkozy: voici la CFDT qui chuinte l'entrée «dans une nouvelle étape», du moins si l'on a bien compris les propos de François Chérèque. De quoi en effet rendre espoir au gouvernement, d'autant que Bernard Thibaut dit à peu près la même chose pour la CGT, avec des mots différents : «le mouvement prendra d'autres formes»… Ce n'est pas une vraie surprise, puisqu'en repoussant la prochaine journée d'action en milieu de semaine, les dirigeants syndicaux avaient délibérément choisi d'isoler les salariés du pétrole bloquant raffineries et dépôts. Les notables du syndicalisme, comme ceux de la politique ont peur en fait de la nature véritable de la protestation cristallisée par les retraites. Ce qui pousse les gens de tous âges dans la rue c'est le rejet du sarkozysme, de son bilan de régression sociale, et au-delà, le rejet des mœurs politiques de ce pays.

Est-ce à dire que, pour autant, la colère va retomber comme un soufflé avec l'adoption de la loi ? Il y a des bornes pour la capacité des instances dirigeantes d'un syndicat à imposer leur analyse à la base. S'il existe réellement dans le pays une volonté d'en découdre plus longtemps encore avec le pouvoir, elles devront suivre, sous peine d'en payer le prix en désaffection, comme cela a déjà été le cas pour la CFDT. Ce serait une bonne surprise que cette résistance d'un mouvement dont rien ne dit qu'il ne ferait pas tache d'huile ailleurs en Europe : en témoigne la grève bloquant deux dépôts pétroliers en Belgique, par solidarité avec les travailleurs français.

Cependant, on peut comprendre aussi la perplexité des responsables à l'idée de prolonger une crise qui pourrait leur échapper —à supposer que l'ardeur à manifester ne retombe pas. Quelle en serait la perspective, face à un pouvoir qui s'assoit sur la volonté de son peuple ? Nicolas Sarkozy adossé à la fiction d'une légitimité tirée des urnes, peut s'obstiner à son aise, avec la crânerie de l'autocrate disposant de la force d'état. Le retour vers le XIXe siècle que nous impose cet homme, peut aussi déboucher sur la violence des temps de conquêtes sociales chèrement acquises.

Si les Français tiennent à leurs acquis sociaux, on peut douter qu'ils aient le goût de l'aventure ailleurs qu'au cinéma. En découvrant pour mon billet d'hier, les taux de l'endettement des ménages et des propriétaires de leur logement, je me disais que j'avais sous les yeux les limites de la protestation populaire dans la France du XXIe siècle. Nos arrières-arrières-grands-parents n'avaient rien à perdre et beaucoup à gagner. Il est toujours possible de se tromper, bien sûr, et que les gens se rendent compte qu'une certaine classe politique a mis en route un processus de paupérisation qui épargnera très peu de monde. Sauront-ils s'en souvenir en 2012 lorsqu'on leur prêtera, l'espace d'une seconde, la fraction de souveraineté nationale qui revient à chacun et chacune ? C'est si proche et c'est si loin, 2012 !

P-S Le Petit Monde de Gildan nous fait découvrir avec une ardeur passionnée l'album de Stefen K. Je ne suis pas du tout compétent pour juger ou parler de chanson, mais vous aimerez peut-être? En tout cas l'enthousiasme de Gildan éclate…

lundi 25 octobre 2010

Quelques chiffres

À l'imitation d'Éric qui, sur Crise dans les médias, égrène régulièrement conseils ou liens de sites à explorer, on se limitera ce soir à donner quelques chiffres.

Et d'abord celui-ci : 44%, soit presque un Français sur deux, se retirent aux cabinets pour lire en paix. Et dire que certains se lamentent sur un prétendu effondrement de la lecture !
C'est le résultat d'une enquête de l'IFOP pour le fabricant de papier hygiénique Le Trèfle, que vient de publier le site Zigonet, avec quatre semaines d'avance sur la Journée mondiale des toilettes.

Tirant les conclusions du sondage, il ne reste plus à l'ami de nos fesses qu'à se lancer dans l'édition. Le roman feuilleton, avec un bref épisode par feuille, s'adapterait parfaitement à ce type de support, et cela donnerait un nouveau débouché à l'édition traditionnelle. Je vois bien une nouvelle clause figurer sur les contrats à l'article des droits d'auteur afin d'en préciser le montant. « Pour la diffusion courante en PQ double épaisseur : un droit de 0,0005% sur le chiffre d'affaire réalisé par l'éditeur, et 0,005% de la diffusion PQ luxe, triple épaisseur»… Il est à noter que le support s'adapterait encore mieux à la reproduction des discours politiques.

Autre chiffre : en 2007, 58 % des Français étaient propriétaires de leur logement (avec l'Allemagne et les Pays-Bas, c'était l'un des taux les plus faibles en Europe). Je n'ai pas trouvé les chiffres pour 2008 et au-delà…

Au premier trimestre 2010, l'endettement des mêmes ménages français s'élevait à 76,5% du revenu disponible brut (s'il y a erreur d'interprétation, merci de me le signaler).

Une station-service sur trois est à sec dans l'Ouest et la région parissienne. J-L Borloo en espère 80% ouvertes demain.

Les salariés de trois raffineries sur douze on voté la fin de la grève.

Un porte-parole de l'UMP (Frédéric Lefebvre) sur deux, est «inquiet, face aux actes de radicalisation».

Les grèves et le conflit de la réforme des retraites coûteraient environ 400 millions d'euros par jour, selon le gouvernement. Selon PMA, ça se discute…

Plus de 70% des Français soutenaient le mouvement pour la retraite à 60 ans la semaine dernière, mais Sarkozy prétend qu'il y en aurait désormais 52% l'acceptant à 62 ans…

Conclusion : si les Français ont le plein d'essence, s'ils n'ont pas peur pour leur logement et leurs crédits divers, mais se font du mouron pour l'avenir et celui de leurs enfants, il est peut-être encore possible qu'ils tirent la chasse avant la fin de l'année.

P-S : bon anniversaire à Elmone !


dimanche 24 octobre 2010

Mtislav président !

C'était un rébus facile, je l'affirme. Et pourtant, il a bien failli rester sans solution jusqu'à la chute de Nicolas Sarkozy !

Plusieurs joueurs ont proposé Champollion, parce que l'illustration représentait un lion portant chapeau. Mais Champollion se prénommait Jean-François et cha-po n'est pas chan-po. Il fallait donc chercher un peu plus loin, imaginer ce qu'il était possible de tirer des éléments du dessin…

Lion : Li Hon, Lee Hong, fauve, félidé, léonin, etc.
Chapeau : coiffure, couvre-chef, galure, galurin, bitos, bloum, morillo, feutre, doulos, bolivar, borsalino, bada, caloquet, galeron, suroît, etc.

Donc, je commençais à penser que l'énigme de ce jour ne trouverait pas son maître, quand il est arrivé sans hâte, redescendu des cimes pyrénéennes pour tout illuminer ici —à moins qu'il ne soit remonté de la cave… J'ai nommé Mtislav, à qui je tire le chapeau du lion !

Le rébus du dimanche n° 76



Règle du jeu: trouvez dans ce rébus le prénom et le nom d'une personnalité politique, d'une quelconque région du monde et de n'importe quelle période historique (cliquez sur l'image pour l'agrandir).
Les commentaires seront modérés jusqu'à 20h30, environ…

samedi 23 octobre 2010

Ça sent le sapin

J'allais passer par pertes et profits une invitation de l'Hérétique à me pencher sur ce que je ferais en apprenant que je vis mes derniers jours, quand, coïncidence : je reçois sur FaceBook un message de Juan un peu du même tabac. Apparemment on lui a demandé : «si Jean-Louis Fraysse devait mourir dans 5 minutes, que lui dirais-tu ? —Profite», il répond. Une chance que je ne sois pas superstitieux, sinon avec deux attentions de ce genre, je commencerais à me faire du mouron, sans compter que, cinq minutes pour profiter, c'est juste !

En tout cas, me voilà prenant l'affaire au sérieux et, tâtant le clavier, je me tâte sur la chose… On prête à Héraclite, je crois sans en être certain, cette sentence : le soleil ni la mort ne peuvent se regarder en face. Prenons la au plus court, modestement, et retenons que le jeu est vain : je mourrai bientôt, bien sûr, mais je ne sais pas quand. À priori, l'idée de mourir ne me dérange pas pour le moment, alors il serait facile de remplir un dernier post-it des trucs à faire pour ne laisser personne dans l'embarras derrière moi… Un post-it destiné à la galerie, hein, plein de choses qui ne feraient pas tache sur le web, parce que je ne suis pas exhibitionniste au point de livrer mes ultimes préoccupations. Trop intime.

Ce qui serait marrant et utile, par contre, ce serait de préparer pour ma femme tout ce courrier déprimant qui incombe aux proches d'un macchabée: lettres à la sécu, aux impôts, aux organismes professionnels, etc. Elle n'aurait plus qu'à signer et à coller des timbres. Sympa, non? Et puis, comme ce ne serait pas très long, nous pourrions aller choisir ma bière ensemble. La plus simple possible, je ne veux pas qu'elle se fasse arnaquer par les pompiers funèbres. Ces types là sont un peu comme les marchands de salons —je ne sais pas si vous voyez le genre? Vous vous abîmez dans un canapé sans fond, ils vous offrent une coupe de champagne, font des allées et venues entre vous et un bureau éloigné, la calculette en main, et vous annoncent chaque fois une promo étourdissante… Les croque-morts sont du même genre: vous êtes de cul dans le chagrin, ils vous saoulent de condoléances onctueuses, tout en vous fourguant un catalogue complet de saloperies.

Resteraient quelques gros détails à régler, comme le dilemme crémation, concession. La crémation me rebute, mais je ne dirai pas pourquoi ici, c'est une autre affaire, réellement personnelle. Il y a aussi la question du dernier costume : j'en ai un bon, fait par un tailleur sur les deniers de mes grands-parents. Je ne l'ai guère porté dans la vie que pour des funérailles, justement… Il me semble qu'ils seraient fiers que je m'en aille avec, s'ils étaient encore de ce monde. C'est un point sur lequel je suis assez plouc par tradition, mais en fait je m'en contrefiche et on pourrait aussi bien m'emballer dans un vrai suaire (pourvu qu'il soit de coton), comme un moine. Je pense au suaire, parce que Didier Goux, qui se mariait aujourd'hui à l'église, a opté de son côté pour le suaire au cours de sa veillée prénuptiale… Tous mes vœux, du reste !

Maintenant, ce que j'aurais réellement envie de faire, si la trouille ne m'étreignait pas trop —ce dont je ne puis présumer—, ce serait certainement des choses trop poignantes et trop douces pour être balancées sur la toile, comme des cendres mêlées de confettis. Il n'y a qu'une chose qui soit partageable tant elle doit être à peu près universelle : l'espoir de ne pas mourir solitaire, mais le dernier pas se fait seul, internet n'y est pas.

Je passe le goupillon à Juan Sarkofrance, Gildan, Yann Savidan, et Melclalex (s'il trouve le tag légitime)…

vendredi 22 octobre 2010

Régression sociale, dit-il

Lepoint.fr revient aujourd'hui sur des propos tenus hier par Benoist Apparu, secrétaire d'état au Logement. Ce dernier, dans un moment de candeur a reconnu au cours d'une interview que la prolongation jusqu'à 62 ans de l'âge du départ à la retraite était «une forme de régression sociale». Cet élan de sincérité a dû lui valoir une admonestation du dur à cuire de la République, car il est revenu aujourd'hui sur son appréciation qu'il a qualifiée de «boulette». Il voulait simplement dire que c'était une mesure impopulaire, «mais nous considérons que c'est de notre devoir de le faire pour ceux qui vont suivre»… Bien entendu, la rectification s'accompagne des clichés de propagande officielle en faveur de la réforme.

La vérité, c'est que Sarkozy a délibérément choisi, par calcul de classe, de renier toutes les paroles rassurantes qu'il avait tenues à ce sujet depuis des années. Parce que nous vivons une nouvelle flambée de la lutte des classes, que l'on croyait éteinte. Après avoir vidé les caisses de l'état par les cadeaux fiscaux offerts à ses amis fortunés, et contribué au sauvetage de la banque à nos dépends, Sarkozy s'est effrayé du montant de la dette Française (1500 milliards d'euros). Un montant dont l'énormité, soit dit en passant, est relativisée par certains, eu égard aux richesses cumulées des Français (9000 milliards d'euros), mais la question n'est pas là.

Le président et son entourage redoutent que les agences de notation abaissent la note de la France, si le gouvernement ne fait pas preuve de rigueur budgétaire. Allait-il faire porter l'effort jugé nécessaire par le monde de la finance sur les revenus du capital, et d'une façon plus large sur les milieux les plus favorisés? Jamais de la vie, évidemment, puisqu'il est leur homme et que cela lui aurait de surcroît attiré les foudres des fameux marchés !

Comme toujours, quand le pouvoir est au service des nantis, c'est dans la grande masse des gens modestes qu'il va sucer des ressources. La réforme des retraites permettra au président de réduire sensiblement les déficits du pays en peu de temps, tout en épargnant les gens aisés et les fortunés. Au passage, cela donnera l'occasion au frère du président et à ses amis de s'enrichir davantage à l'aide du régime de retraite par capitalisation qu'ils vont mettre en place. Surtout, ce sera un gage apprécié de ces censeurs des nations que sont les marchés financiers internationaux.

Les premiers mots de M. Apparu étaient les bons : on veut nous imposer une régression sociale. Les Français vont-ils échanger la révolte et la justice contre un plein d'essence?

P-S: «Thelma à L'Épée de bois» — le dernier billet théâtre de Martine ; «mn (XVI)», comme mauvaises nouvelles, encore un beau texte de Xavier Fisselier ; et «Puisqu'il en est ainsi», allez donc lire chez Christophe…

jeudi 21 octobre 2010

Un bon président peut-il être impopulaire ?

Nicolas a ouvert un sujet de chaîne intéressant, en réaction à des tweets de @CaReagit énonçant qu'un président est d'abord là pour prendre des décisions impopulaires : suivre l'avis du peuple serait de sa part démagogique… Nicolas pose donc la question : un bon président doit-il être populaire ? D'emblée, on peut relever que la question inverse ne manque pas d'intérêt et complète peut-être la première : un président impopulaire est-il un mauvais président ?

Une chose me frappe dans l'idée de présidence posée par @CaReagit : on y est plus près de la dictature, au sens Romain du terme, que de la magistrature arbitrale moderne. Face à un péril extrême, la République romaine nommait un dictateur disposant de tous les pouvoirs pendant une période limitée. Peu importait qu'il fut ou non populaire, du moment qu'il sauvait Rome ; et la sécurité revenue, le dictateur retournait en principe à sa charrue…

À vrai dire, on pourrait estimer que notre république n'est pas si éloignée de cet antique régime : un président élu pour cinq ans à une sorte de dictature douce lui conférant tous les pouvoirs —mais il n'en est rien. Aucun électeur sensé n'a le sentiment de remettre aveuglément le destin du pays aux mains d'un homme seul qui va en disposer à sa guise. Nous comptons sur les parlementaires pour le surveiller autant que pour l'épauler. La Constitution, même celle de la Ve République aux relents dictatoriaux prononcés, dispose que les lois voulues par le président doivent recevoir l'aval du Peuple à travers ses représentants. C'est du moins ainsi que cela est réputé se passer dans notre succédané de démocratie.

En pratique, le président impose ce qu'il veut à une majorité soumise, surtout depuis l'élection de Nicolas Sarkozy qui a accru l'autorité du président jusqu'aux limites du bon plaisir. Il a, dans les bornes de son mandat, la prépotence d'un roi irresponsable devant son peuple jusqu'au terme d'un règne reconductible.

C'est une situation de fait, mais cela ne signifie nullement que la population qui la subit l'accepte de gaieté de cœur. Il n'a en tout cas jamais été défini que le président de la République est là pour faire le bonheur du Peuple malgré lui, encore moins son malheur. Quand une écrasante majorité de Français rejette la dégradation brutale de son régime de retraite voulue par le président, c'est la légitimité de celui-ci qui s'effondre avec sa popularité. On ne l'avait pas choisi pour nous précipiter dans l'injustice et la souffrance.

Pour autant, la popularité est-elle la marque d'une bonne présidence? En Italie, M. Berlusconi, quoique ne portant pas le titre de président, démontre que non : sa popularité l'a hissé puis maintenu au pouvoir alors qu'il est jugé exécrable chef d'état hors de ses frontières.
En revanche, le Brésilien Lula Da Silva fournit l'exemple d'une présidence populaire, largement perçue comme efficace et novatrice.
Si la popularité ne prouve donc pas grand chose, il en va autrement de son contraire…

Quand un chef d'état recueille à son élection la confiance d'une majorité de ses concitoyens, mais devient massivement impopulaire à l'épreuve de la politique qu'il incarne, c'est incontestablement le signe d'une mauvaise présidence. Son impopularité naît du sentiment de trahison éprouvé par le peuple. Un président ne peut gouverner contre le Peuple, souverain théorique de la République, sans perdre du même coup toute légitimité. Que son action soit rejetée parce qu'il n'a pas su en expliquer le bien fondé, ou parce qu'elle nuit au bien-être du plus grand nombre, elle marque une rupture du contrat de confiance passé avec le pays entier : non seulement ses électeurs directs, mais également tous ceux de ses adversaires qui, acceptant le verdict des urnes, lui ont permis d'accéder au pouvoir paisiblement.
En s'obstinant, il commet une fraude aux valeurs héritées de la Révolution. Dans une démocratie, le Peuple serait en droit de le destituer.

Pour prendre la suite s'ils le souhaitent, je pose les mêmes questions à Hermes, Isabelle B, Des pas perdus, et les deux Éric: celui de Mulhouse, et celui de Crise dans les médias

P-S à voir chez Rimbus: la vidéo d'un discours de Mélenchon

mardi 19 octobre 2010

Draguignan ne faiblit pas


Impossible de donner le nombre de manifestants à Draguignan, puisque je ne le connais pas. Le chiffre officiel des organisateurs, veux-je dire, car avant de quitter prématurément le cortège, vers midi et demi, je ne disposais que des estimations données par deux militants CGT. La fourchette est large: entre 2700 et 3500, ce qui maintient la mobilisation de la dracénie au niveau des dernières journées d'action (dernière minute: d'après Var Matin, nous étions 3000)

Quoi qu'il en soit le rassemblement était fourni, le soleil du Midi, toujours républicain, s'était joint à nous, et la combativité n'avait pas faibli dans les rangs, loin de là. Des lycéens du Muy et de Draguignan ouvraient le cortège, derrière la banderole intersyndicale. J'essayais de remonter vers leur joyeuse troupe, quand je suis passé près d'un groupe de jeunes femmes…

L'une d'elle lançait des slogans dans un mégaphone, et sans doute grisée par les rimes riches de son texte, elle a jeté soudain: «(…) mobilisation jusqu'à, jusqu'à la révolution !» Autour d'elle on protestait en s'esclaffant, elle a corrigé : «jusqu'à la renégociation !», ce qui est moins poétique, on en conviendra.

Comme tout le monde, j'ignore jusqu'où nous irons ainsi, la victoire ou l'échec relatif, mais pour le moment, nous y allons en tout cas dans la bonne humeur et avec conviction. Quoi qu'il advienne, le petit coq Sarkozy semble bien promis à finir son quinquennat plumé.

P-S: outre le grand rassemblement de Toulon qui a réuni 33000 personnes, plusieurs manifestations de lycéens étaient signalées aujourd'hui dans le Var, à Brignoles, Saint-Tropez-Gassin, Hyères…

P-P-S en attendant 2012, je vous propose de vous entraîner à voter ici, pour Isabelle B (lire sur son blog l'explication du Golden Blog Awards)






lundi 18 octobre 2010

Vespa sur le toit

Vespa crabro, le frelon est une brave bête : l'ami Nicolas nous l'a juré cet été, quand nous nous plaignions du gros jaunas qui tournait autour de la table, sous le platane. Il le tenait de La Hulotte, ce merveilleux journal dont tous les amis de la nature ont au moins entendu parler. Le frelon est un type pacifique qui n'attaque pas, à plus de trois mètres de son chez-lui, pourvu qu'on lui fiche la paix. La sale réputation de son venin est très surfaite, à moins, je suppose que vous n'ayez l'essaim complet sur le dos. Bref, telle était la situation lorsque Nicolas nous a quittés pour voler vers d'autres ruches: un frelon ou deux nous faisaient un coucou aimable en vaquant à leurs affaires. Nous avons fini par les oublier.

Et puis, l'automne approchant, il y avait de temps en temps un de ces couillons de jaunas, attiré par la lumière, qui se faufilait dans la maison. À ce moment là, je n'avais pas encore lu les conseils de La Hulotte, comme je l'ai fait ce matin sur le Web. J'ignorais qu'il faut retourner un verre sur le brave frelon, glisser une feuille de papier dessous, et aller libérer la bestiole dehors. Comme une brute épaisse, je me jetais à sa poursuite armé de la tapette à mouche, grimpant sur les chaises, essayant de l'atteindre au coin des poutres, faisant teinter l'opaline des suspensions… Avant de l'occire avec une odieuse satisfaction dont j'aurai quelque jour à m'expliquer devant Dieu, surtout si Dieu est un frelon, ce qui n'est pas plus ridicule qu'un barbu, après tout.

Les jours ont passé, et, je ne sais plus à quel moment exactement, nous avons constaté à la maison qu'il y avait chaque soir un ou deux frelons pour se présenter à table à l'heure du dîner. Chassant le frelon, je repensais aux propos de Nicolas quant à la bénignité de leur piqûre. Faut-il l'avouer ? Cela me rendait plus hardi à la chasse.

D'autant que bientôt, il m'arriva de plus en plus souvent le matin de trouver un jaunas rampant sur le sol, comme abruti, alors qu'abruti moi-même, je débarquais dans la cuisine pour faire le café. Comme vous le pensez, j'avais depuis longtemps exploré du regard les souches de cheminées sur le toit, sans remarquer d'activité suspecte de la gent bourdonnante…

Enfin, ces derniers jours, le rythme des frelons échouant dans la maison s'accélérant, les bourdonnements du côté de la cuisinière aussi, l'illumination nous vint : la hotte ! Chaque fois que ma femme allumait la lumière au-dessus du fourneau, puis mettait le moteur de la hotte en route, il se passait quelque chose là-haut. Un, deux, trois parfois, de nos squatters ne tardaient pas à descendre dans le filtre voir ce qui se passait, ou peut-être manger un morceau. En tout cas, ils se retrouvaient ensuite pris au piège, bien obligés de chercher une voie de sortie, laquelle nous valait de les voir surgir en piqué sur nos assiettes avant d'amorcer une chandelle vrombissante vers la lampe.

Ce matin, j'ai appelé l'exterminateur d'essaims à la première heure, et comme il ne pouvait pas venir avant 18 heures, j'ai pris patience en me documentant sur internet… J'ai bien compris que c'est très mal de leur faire ça, qu'il valait mieux déplacer le nid dans un endroit moins gênant. J'imagine la tête de l'homme qui est arrivé ce soir avec son équipement et son pulvérisateur, si ma femme et moi lui avions demandé d'attraper du haut du toit le nid de frelons afin de le déplacer, hem… disons, chez les voisins.

Il a fait son travail, puis il est reparti. Ça bourdonne encore beaucoup dans la hotte, mais il paraît qu'ils n'en ont plus pour longtemps. D'ailleurs, quand il faisait encore jour, on voyait plein de frelons mal fichus qui se traînaient, hagards, sur les tuiles.
C'est moche, mais le filtre de la hotte était bon à changer depuis quinze jours au moins, et ils étaient foutus de rester chez nous jusqu'au printemps.
illustration

P-S Gildan en pince pour Tina ; le blog de Mtislav est occupé ; CC décortique le bouquin de Razzi Hammadi ; Fidel Castor remue l'aqueux ; Christophe chante des volutes vénéneuses…

dimanche 17 octobre 2010

Tout arrive

Publier le nom des gagnants au jeu du rébus relève un peu plus chaque semaine du casse-tête, parce qu'il me semble devoir accompagner la révélation du palmarès d'un petit préambule . En général, l'inspiration n'est, hélas, pas à la hauteur du mérite des médaillés, et ce soir moins encore. Les mots qui pourraient détourner un peu de la gloire du héros caché dans l'énigme du jour au bénéfice de ces petits futés, ne me viennent pas.

Le personnage, qu'un sourire en clavier de piano japonais rendit en son temps célèbre jusque dans le moindre trou de campagne, me rend léthargique devant le clavier. Il fit pourtant une carrière politique dont plus d'un aujourd'hui, un François Bayrou par exemple, se satisferaient sans doute, mais justement… Il faudrait au moins le talent de Marcel Aymé brossant le portrait de Déodat* le facteur pour s'en tirer. Donc, restons en là et passons aux résultats.

La première place revient de droit à Didier Goux qui n'a pourtant donné qu'une réponse lacunaire et tardive, mais c'était sa réponse, une quasi-propriété conquise à l'ancienneté. D'ailleurs, les autres participants ne s'y sont pas trompés, qui lui prêtent la solution de confiance, à l'unanimité ou presque. Viennent ensuite: Elmone, Nefisa, Madame.b, Ch.Sanchez, Monsieur Poireau, Jazzman, Omnibus, Gildan, Philzone, Mtislav, CC, Anne de Mars, et Fidel Castor.
Bravo à tous !
*dans La Jument verte

Le rébus du dimanche n°75



Trouvez dans ce rébus le prénom et le nom d'une personnalité politique, d'une quelconque région du monde et de n'importe quelle période historique (vous pouvez cliquer sur l'image pour l'agrandir).
Les commentaires seront modérés jusqu'à 20h30, environ…

samedi 16 octobre 2010

Encore 3000 à Draguignan


Un beau soleil d'été indien sur Draguignan pour cette n-ième manif contre la réforme des retraites. Disons-le tout de suite : ce n'était pas une mobilisation comparable à celle de mardi dernier, mais justement, nous n'étions pas un mardi… Les samedis sont curieusement moins propices chez nous aux grands rassemblements. Il y avait néanmoins nettement plus de monde que le samedi 2 octobre où l'on avait tout de même atteint le cap des 2600 personnes. Aujourd'hui nous étions entre 2700 et 3000 manifestants, ce qui me semble démontrer que la mobilisation ne faiblit pas.

Comme aux meilleurs jours, un groupe de lycéens d'une belle énergie ouvrait le cortège dans un joyeux tapage. Je n'ai pas relevé le détail des organisations syndicales ni des partis politiques représentés… Pour ces derniers il suffit de mentionner l'absence des centristes, de l'UMP, du Front National, et autres groupuscules villiéristes pour constater par soustraction que l'opposition de gauche était au complet.



Une nouveauté, du moins pour moi: la présence remarquée dans la manifestation d'une délégation de l'UnSa Police, qui regroupait du personnel de la Défense, auquel s'étaient joints des sous-officiers et officiers de police.








C'est du côté des «gauchistes» qu'il m'a semblé entendre une fois ou deux le seul slogan désormais à la hauteur du conflit en cours : «Sarkozy démission !» Mais le tapage était tel que je ne suis pas certain d'avoir bien compris.



P-S On apprend que le 3 septembre les députés ont refusé d'aligner leur retraite sur le régime commun…

vendredi 15 octobre 2010

Sarkozy en crise

Hier, Nicolas Sarkozy visitait le site d'un futur laser mégajoule. Pose photographique obligée auprès de scientifiques qui courbent le chef et l'échine de leur mieux, sans doute par respect de la dimension présidentielle de l'événement.

Ensuite petit discours indispensable… Et là surprise : le chef de l'état a célébré l'esprit de réforme qui le tient, sur l'air de: «Je ne suis pas un obsédé de la réforme, mais » Cela ne faisait à vrai dire que renforcer les propos qu'il avait tenus la veille à l'Élysée devant des députés centristes : «Jusqu'à la dernière minute de mon quinquennat, je mettrai des idées nouvelles sur la table et des réformes».

Du coup, les journaux en ligne, comme le NouvelObs ne manquent pas de relever aujourd'hui ce revirement capricieux d'un homme qui annonçait en mars dernier la «pause» dans les réformes pour 2011. Comment expliquer un tel changement de cap ?

La tentation sera forte pour les commentateurs serviles de trouver une explication rationnelle à cette attitude. Pourtant, à l'évidence, nous sommes simplement confrontés à la dernière foucade d'un caractériel. Sarkozy, vexé par le rejet massif de sa réforme des retraites, nous fait une crise de rage.

Certes, il ne trépigne pas la bave aux lèvres, les yeux hors de la tête devant nous, mais c'est tout comme. «Ah! vous ne voulez pas que je bousille vos retraites pour engraisser ma famille et mes amis? Eh bien, on va voir qui c'est qui commande ici ! Des réformes, je vous en ferai bouffer encore…»
Voilà ce qui arrive lorsqu'on installe un agité primaire à la présidence. La seule question qui vaille d'être posée, c'est : faut-il vraiment le subir «jusqu'à la dernière minute de [son] quinquennat» ?

jeudi 14 octobre 2010

Le sarkozy® ne sera pas bio

Nicolas Sarkozy est un grand homme. Si, si, ne souriez pas ! Le mot grand peut se comprendre de plusieurs manières, et ici c'est du point de vue historique qu'il faut le considérer. En fait, l'expression qui conviendrait le mieux à sa personnalité serait «grande figure», car celle de «grand homme» est trop associée à l'idée d'une action positive pour lui convenir. I

Il y a eu dans le passé des hommes qui méritaient les deux épithètes, comme de Gaulle, belle figure de notre histoire qui fit grande impression de par le monde. Il y en eut aussi dont la renommée traversa les siècles, portée par une légende pittoresque comme Dagobert et sa culotte à l'envers —ou charriant au contraire l'horreur depuis le fond des âges, tel Attila.

Personne ne contestera, je suppose, qu'Attila soit une grande figure de l'histoire. Tout le monde sait que partout où son cheval passait l'herbe ne repoussait plus. Eh bien ! Sarkozy, est un type dans son genre : partout où il fourre son nez, la solidarité disparaît. Les générations futures donneront un jour son nom aux pesticides de l'avenir. Les rats de bibliothèque, eux, apprendront qu'il fut un chef d'état sans scrupule ayant rabaissé le président au niveau du caïd de quartier.

Car, revenons au présent, et aux défauts de l'homme qu'il nous faut subir: le moindre de ceux-ci n'est certes pas le népotisme. La tentative partiellement avortée de favoriser le destin politique de son fils Jean n'était qu'une amusette, comparée aux intentions que l'on prête à M. Sarkozy aujourd'hui. D'après Médiapart, repris par le Nouvel-Obs, la mise en pièces du régime de retraites viserait à privilégier discrètement les affaires du frère du président, Guillaume Sarkozy.

Guillaume Sarkozy et son groupe Malakoff Médéric, associés à la Caisse des dépôts et consignations et à la Caisse nationale de prévoyance (deux entités dépendantes de l'état), s'apprêtent à lancer un fonds de pension. Misant sur l'appauvrissement des retraités que va générer la réforme en cours, ils espèrent rafler une bonne part de marché d'un futur système par capitalisation.

Faire plier Sarkozy devrait donc être d'autant plus difficile qu'à l'orgueil de l'autocrate se rajoutent les intérêts financiers de son clan, mais c'est indispensable et à la portée des Français. Samedi 16, mardi 19, à l'impudence du gouvernement Sarkozy nous pouvons répondre par une détermination plus forte encore à renvoyer ce projet aux oubliettes.

P-S : chez Dedalus, Kolyada botte le cul d'Hamlet, et Christophe a déjà publié deux textes pendant que je regardais ailleurs…

mercredi 13 octobre 2010

Gueules d'école, une exposition à Draguignan



Un billet pour les varois qui lisent ce blog : demain aura lieu à Draguignan le vernissage de l'expo de photographies de Philippe Hermelin.

17h30 à la librairie «Papiers collés»





P-S : la dernière ligne de l'affiche comporte une erreur. Il faut lire évidemment : «Exposition du 15/10 au 04/12/2010»

Et après?

Hier, la mobilisation a donc été un succès. Aujourd'hui, l'entêtement de Sarkozy a été confirmé. Ensuite ? Ensuite rien, ou l'inconnu.

Les appareils des principaux syndicats comme celui du PS sont manifestement dans leurs petits souliers. Il suffit d'écouter attentivement les déclarations des premiers ou de relever le manque d'agressivité du PS envers Sarkozy, pour comprendre qu'ils ne souhaitent pas vraiment affronter durement ce dernier.

Pour les syndicats et à des degrés divers, la réforme est d'autant plus inacceptable en l'état que la base les pousse aux fesses. Mais dans une atmosphère pourrie par la crise et le sarkozisme, ils redoutent les débordements émeutiers que pourrait entraîner un véritable durcissement.

Le PS a une hantise: 2012 qu'il lui faudra atteindre avec la faveur de l'opinion publique sans devenir l'otage des partis à sa gauche. Ce doit être chez les socialistes une sorte de syndrome de Mai 68 : après la fête de la grève générale, les Français avaient reconduit la droite au pouvoir par gratitude d'avoir retrouvé de l'essence pour faire rouler leurs bagnoles.

Du côté des socialistes, cela ressemble à un casse-tête, d'autant plus que s'il faut en croire je ne sais plus lequel de leurs anciens ministres, l'adoption de la réforme des retraites risque d'être sans retour possible en arrière. Parce qu'à la mise en application de la loi succéderont des mesures budgétaires dont les répercutions brideront les possibilités d'action d'une nouvelle majorité éventuelle. Gare aux promesses intenables !

Et la retraite à 62 ans risque de s'installer durablement dans notre société, malgré son injustice criante pour tous ceux qui ont commencé à travailler tôt dans leur vie. Ce qui va se passer désormais dépend en fait exclusivement des Français eux-mêmes, et non de Sarkozy, des dirigeants syndicaux, ou du PS…

mardi 12 octobre 2010

Bloguer avec l'iPhone : tutorial à 13° (contient des sulfites)




Mis en ligne avec la précieuse collaboration de Nefisa.

Draguignan : 80% de manifestants en plus !






À l'appel de l'intersyndicale, la foule des grands jours se pressait aujourd'hui à Draguignan : 4500 personnes selon les organisateurs (contre 2500 la fois précédente). Personnellement, j'aurais estimé un nombre des manifestants plus élevé, mais il est vrai que je compte sans difficulté de 1 à 10, et au delà en «beaucoup»… Quoiqu'il en soit le cortège était dense, j'ai eu du mal à repérer les gens de mon village, et plus encore à retrouver mes habituels complices de blogage et de manif : Céleste et Hermes… D'ailleurs, nous n'avons pas tardé à nous perdre au fil d'un parcours plus long qu'à l'ordinaire. Le cortège est en effet passé devant le Lycée Jean-Moulin, avec une importante délégation d'élèves à sa tête. L'un des éléments les plus remarquables de cette manifestation, outre son importance, réside dans la diversité des âges qui s'y trouvaient représentés : des lycéens aux retraités, les jeunes actifs se sont largement mobilisés. La colère monte.

dimanche 10 octobre 2010

Ils ramassent la manne

Mine de rien, le rébus d'aujourd'hui était dans la continuité d'inspiration d'une semaine largement dominée par le sacré —du moins sur ce blog. Ainsi, lundi nous nous proposions de sauver les riches, préoccupation empreinte de charité chrétienne magnifiée par le surréalisme.

Mercredi tombait le Wikio qui me permit de faire valoir mon classement… Je note à ce propos qu'aucun participant au jeu du dimanche n'a su donner la lecture allégorique qu'il était facile d'en tirer, avec Pierre Chappaz qui, du haut d'un Wikio céruléen prodigue les bonnes places en politique (choux fleurs), divers (choux verts), société (seins bruns), high-tech (seins rouges), mode (seins pointus). Ils ont bien fait, notez le, car une telle irrévérence pour le dieu des blogonautes n'est pas de mise ici.

Vendredi et samedi, les billets concluaient à leur manière la quinzaine spirituelle du président Sarkozy en pèlerinage expiatoire à Rome.

Aussi, une illustration mettant en scène Dieu dispensant les bienfaits d'une alimentation équilibrée, tombe-t-elle à pic ce dimanche pour refermer la semaine. C'était un pur hasard: ce rébus était prévu depuis la manifestation de samedi contre la réforme des retraites, preuve que l'inspiration peut venir en marchant.

Quoi qu'il en soit, il n'y a pas foule ce soir pour grimper sur le podium des vainqueurs. Le plus rapide à se manifester, et avec la bonne réponse s'il vous plaît, a été Omnibus, à qui revient le bouquet de fleur et le baiser de Luciamel, laquelle n'a pas trouvé, mais gagne un lien au mérite… Ensuite, sont venus dans l'ordre: la Mère Castor, Philzone, Madame.b, et Mtislav. Un chaleureux bravo à tous !

Rébus du dimanche n° 74



Dans ce rébus, se cachent le prénom et le nom d'une personnalité politique, d'une quelconque région du monde et de n'importe quelle période historique (vous pouvez cliquer sur l'image pour l'agrandir).
Les commentaires seront modérés jusqu'à 20h30, environ…

samedi 9 octobre 2010

Sarkozy fait mystique

Les mineurs chiliens vont bientôt retrouver la lumière et leur famille. Voilà une bonne nouvelle. Encore une ou deux semaines de patience et l'Élysée va pouvoir inviter une partie d'entre eux à venir poser avec le président sur le perron. Nous ne le savons pas encore, mais Nicolas Sarkozy est certainement pour beaucoup dans la spectaculaire rapidité des travaux de secours. Sans doute a-t-il beaucoup prié pendant sa quinzaine spirituelle afin que le Ciel lubrifie la tête de forage et attendrisse la roche.

M. Sarkozy, en pleine crise mystique, renoncera peut-être par humilité aux lauriers médiatiques de son mérite, mais nous Français, savons bien qu'il n'arrive rien de bon dans le monde sans qu'il y soit pour quelque chose.

L'autre nouvelle d'importance des dernières vingt-quatre heures est l'homélie prononcé par Nicolas Sarkozy devant des Éminences du Vatican, à l'issue de son pèlerinage à Rome. Cela s'est passé à la Villa Bonaparte, résidence de l'ambassadeur au Saint-Siège, tout un symbole… Le président s'est notamment livré à la récitation de sa version du Symbole des apôtres : «… Je crois à la distinction du spirituel et du temporel comme un principe de liberté. Je crois à la laïcité comme un principe de respect. Mais l'Église ne peut pas être indifférente aux problèmes de société à laquelle elle appartient en tant qu'institution, pas plus que la politique ne peut être indifférente au fait religieux et aux valeurs spirituelles et morales […]»

L'interprétation n'en est pas aisée, comme toujours avec les textes d'une telle hauteur de vue. Néanmoins, traduit dans la langue naturelle de M. Sarkozy quand personne ne lui écrit ses discours, cela pourrait se résumer ainsi : occupez-vous de prêcher et foutez-moi la paix pour gouverner !

Un bref passage de son prône semble promis à de fiévreux commentaires entre fidèles de la blogosphère: «Réguler internet pour en corriger les excès et les dérives qui naissent de l'absence totale de règles, c'est un impératif moral !»

Ici encore, il est permis de s'interroger sur le sens profond de cette affirmation paradoxale, car internet est soumis aux lois de la république réprimant les délits de toutes natures. Que voulait dire le président ? Sans doute quelque chose comme : sur le web y a plein de cul, que s'en est une honte pour vous qu'êtes chastes. Y en a aussi plein qu'arrêtent pas de dire du mal de moi, c'est pas moral, on va boucler tout ça.

Le président pénitent a eu aussi ces paroles admirables: «La loi de la jungle, la loi du plus fort, du plus malin, du plus cynique, c'est le contraire de la liberté, de l'égalité, de la fraternité, c'est le contraire de la civilisation.»

Et là, on reste bouleversé devant l'ampleur de la remise en question à laquelle cet homme est parvenu après sa rencontre avec le pape. Car tout le monde en conviendra: ce sont ses propres valeurs que Nicolas Sarkozy vient ainsi de fustiger ! Benoît XVI aurait-il fait un miracle et converti un autocrate à la démocratie ?

P-S Stef, relayé par Ruminances lance un appel à la blogosphère politique «Pour soutenir les journées de grèves, de manifestations du 12 et 16 Octobre et les grèves reconductibles»… PMA et PNA ont changé d'adresse, à vos notes !


vendredi 8 octobre 2010

Sarkozy sur les pas de Charlemagne

Je ne sais pas pourquoi, la visite de pénitence rendue par Nicolas Sarkozy à Benoit XVI a immédiatement fait surgir dans mon esprit le début d'une lettre de Rimbaud à son ami Delahaye. «Verlaine est arrivé ici l'autre jour, un chapelet aux pinces… Trois heures après on avait renié son dieu et fait saigner les 98 plaies de N.S.»
Évidemment, c'est un rapprochement absurde et un tantinet sacrilège pour les ouailles du Saint-Père. Vous l'imaginez, écrivant à son copain d'enfance Gunther quelque chose de ce genre à propos de Sarkozy ? Il aurait fallu que l'audience soit sacrément arrosée !

Non, ce n'est pas crédible. En fait, ce souvenir de lecture m'est revenu en entendant le correspondant de France-Inter à Rome décrire l'échange de cadeaux entre les deux hommes. Nicolas Sarkozy, comme ce rituel s'achevait, a demandé un petit supplément à voix basse au Saint-Père : un rosaire pour sa nièce, qu'on lui a immédiatement sorti d'une armoire… Ce n'est pas grand-chose, mais c'est tout Sarkozy quand même. Il est reparti avec le chapelet aux pinces, puis dans la fouille…

Ensuite, le président a rendu une visite protocolaire aux mânes de Sainte Pétronille en sa chapelle. Si vous ne la connaissez pas, c'est une honte : tout bon Français, au moins de souche, devrait la connaître. Sainte Pétronille et nous, avons des atomes crochus —enfin, vu ce qui doit lui rester d'atomes, disons plutôt du fluide crochu—, depuis que Charlemagne fut saisi d'adoration pour elle, dans le temps.

D'après la «Légende dorée», c'était la fille de Saint Pierre et elle souffrait de migraines terribles du matin au soir. Son père aurait très bien pu faire un miracle pour la soulager, mais il avait ses idées, il devait déjà songer pour elle à une carrière de sainte. En tout cas, il ne la guérissait que le temps de servir la soupe aux invités, après ça : privée de miracle. On ne sait ce qui a ému Charlemagne au point de s'attacher à son culte, est-ce parce qu'elle se laissa mourir de faim en trois jours pour rester vierge, ou autre chose? Quoi qu'il en soit, après l'Empereur à la barbe fleurie nos rois firent de Sainte Pétronille leur patronne, et comme elle était fille du premier pape de fait, c'est ainsi que la France devint la Fille aînée de l'Église. C'est très logique.

Donc, Nicolas Sarkozy est allé se recueillir à la Chapelle Sainte-Pétronille, sur les pas de Charlemagne. D'après un certain père Verdin dont Libération rapporte les propos, il s'agissait là de la clôture de la «quinzaine spirituelle» du président. Reste à savoir si la pêche aux suffrages des catholiques sera pour autant miraculeuse, et si Sainte Pétronille volera au secours du dernier successeur des rois de France pour éloigner de lui le péril des affaires Bettencourt et Karachi?
source illustration

P-S «Beau ou laid», c'est le dernier texte de Christophe… Gwendal hisse la grand voile sur «La Boiteuse»

jeudi 7 octobre 2010

La lune, Nixon et Sarkozy

Les Australiens ont retrouvé une vidéo saisissante des premiers pas sur la lune d'Armstrong et Aldrin. Ces images avaient été captées en 1969 par le Parkes Radio Observatory. Outre la marche bondissante des héros de la lune, on y entend la voix de Richard Nixon, encore président des USA, puisque ce n'est qu'en 1974 qu'il sera contraint à la démission par le scandale du Watergate.

Côté astronautique, il n'y a pas encore eu de Français sur la lune. Côté scandales, en revanche, nous sommes bien servis: en mai 2002, onze Français sur quatorze victimes, trouvaient la mort dans l'attentat de Karachi. Comme on sait, il est apparu au fil des années que cet attentat pouvait être en lien avec le versement de rétro-commissions illicites aux caisses de campagne du candidat Edouard Balllardur. Une hypothèse qui mouillerait jusqu'aux oreilles Nicolas Sarkozy, ministre du budget, puis directeur de campagne du précédent. Lorsqu'on voit les obstacles dressés par M. Sarkozy à l'enquête de la justice, on ne peut qu'en tirer la conclusion qu'il se sent mal parti dans cette affaire.

Le juge Renaud Van Ruymbeke enquête précisément sur ces rétro-commissions supposées, et son rapport préliminaire, au dire de l'avocat des familles de victimes, pose Nicolas Sarkozy «au cœur de la corruption mise en place». Il ne faut toutefois pas rêver de voir le président-autocrate acculé prochainement à la démission. Ailleurs, aux USA par exemple, ce serait sans doute déjà chose faite à cause des soupçons qui pèsent sur lui dans le scandale Bettencourt, dont il est, là aussi, le cœur véritable. Ailleurs, aux USA par exemple, il ne pourrait pas entraver la justice en utilisant un parquet à ses ordres. Nous sommes en France, et de même que son ami le procureur Courroye travaille tranquillement à étouffer le scandale Bettencourt sous des questions subalternes, le parquet de Paris s'oppose à présent au juge Van Ruymbeke. On apprend en effet que le dit parquet fait appel de la décision de ce juge d'intruction indépendant d'enquêter sur «d'éventuelles» rétro-commissions…

Si nous n'avons pas de cosmonaute sur la lune, nous en avons un en tout cas en mission chez les Alliens de la finance: Dominique Strauss Kahn. Il est difficile de savoir si le dernier message reçu des contrées inhospitalières du FMI est signé de son commandant, mais le Figaro le publie en tout cas malicieusement sous la photo de DSK… Et que dit le message? Que le FMI approuve le recul de l'âge légal de départ à la retraite. On peut se demander quel but vise ce rapprochement : suggérer que DSK soutient la réforme de Sarkozy et que par conséquent elle est bonne pour tout le monde? Faire une vacherie à un candidat potentiel du PS ? Rassurer les gens de droite en cas de catastrophe : même si Sarkozy est fichu, tout n'est pas perdu ?