Il y a quelque jours avait lieu la réunion publique du conseil municipal de mon village délicieusement républicain. Oh, n'allez pas croire que les rues y sont pavoisées en permanence de fanions aux couleurs de la France, ou que toutes les maisons s'y parent de crépi tricolore et recèlent des bustes de Marianne ornant leurs dessus de cheminée, ni même que le taux de participation aux élections y est toujours de 100% ! Non, non. Comme partout, les agonisants, les absents, les mal lunés, s'abstiennent de voter. Alors, me direz-vous, qu'a-t-il de si délicieusement républicain, votre patelin ? Eh bien, c'est une vraie commune de citoyens, avec une majorité majoritaire à sa tête, et une petite opposition opposante. La majorité est très méchante, à commencer par le maire et ses adjoints qui ont à cœur de ne pas brouiller les cartes : ils ne se rasent plus depuis l'élection, regardent les administrés de travers, rotent et pètent pendant les conseils, de vrais butors. Le public qui se presse aux séances est ravi, car cette équipe applique scrupuleusement le programme qu'elle avait annoncé : râler plus fort que les autres, mordre quand on nous embête, faire la gueule aux touristes, priver les enfants de dessert à l'école, etc. Il faut vous dire que ce printemps, la majeure partie de la population en avait ras-le-bol du ciel bleu au-dessus du village, des sourires convenus, et des efforts qu'elle avait fait l'année précédente pour remporter le prix du Village le plus accueillant de France. Les gens avaient envie de sensations nouvelles…
Coucou, monsieur l'anonyme plus ou moins provençal !
RépondreSupprimerVotre commentaire appartient à l'espèce que je n'aime pas publier : il ne contient aucun argument pouvant nourrir un débat. Il ne dit rien.
Pourtant, comme il se limite à une attaque virulente contre moi et que votre prose témoigne d'un gros effort de réflexion, dont je suis touché, je l'aurais publié malgré tout. Non par masochisme, mais parce que vous ne devez pas être le seul à penser ainsi : vous êtes représentatif. Et puis, il se prêterait bien à fixer la limite de l'acceptable. Malheureusement, vous êtes resté anonyme, et, comme vous devriez le savoir, puisque vous avez remarqué la chute très nette de l'enthousiasme commentateur, je n'accepte plus l'anonymat. Il me pèse. Enfin, j'estime qu'une charge comme la vôtre serait plus propre faite à visage découvert. Renvoyez-moi le même message signé de votre nom, il passera. JLF