Bertrand Delanoë annonce officiellement sa candidature comme Premier secrétaire du PS. Ce n'est pas une surprise. Le bonhomme est sympathique et son ascension au sein du parti fut un régal, notamment lorsqu'il s'imposa face à Jack Lang dans la course à la mairie de Paris. Pour mémoire, l'ancien ministre de la culture n'avait pas hésité à plaquer ses électeurs de Blois, ville dont il était maire, pour convoiter l'hôtel de ville parisien. Les militants de base de la capitale sauvèrent la morale, une fois n'est pas coutume. Depuis, la marginalisation de L. Jospin aidant, l'éléphanteau a pris du poids.
Cela est bien, mais que proposera le PS avec lui à sa tête ? Quelle perspective nous offrira-t-il, à nous, sympathisants de gauche et plus largement citoyens français ? Sa contribution est riche en généralités prometteuses, comme toutes les autres à première vue. Avec lui, le PS s'engagera sur une stricte limitation des mandats, parfait. Assortie de la mise en place d'un «vértiable statut de l'élu de façon à lui donner les moyens d'être pleinement ce qu'il doit être : un représentant du peuple, efficace»… Ça, on s'en fout, ou plutôt, on s'en méfie énormément, parce que cela signifie en clair : payer encore plus cher des élus devenant professionnels. Or, la majorité des français voudrait réduire les salaires de ses élus divers, non les augmenter. Qu'un représentant du peuple soit efficace, c'est bien le moins que l'on est en droit d'attendre de quelqu'un qui a sollicité nos suffrages pour exercer des responsabilités. Maintenant, que l'on choisisse de faire de la politique un métier comme on devient plombier ou pharmacien, est choquant, même si pour une grande partie des parlementaires c'est déjà le cas. On sèmerait alors réellement la graine d'une classe politique. La vie publique doit être organisée par des citoyens qui délaissent pour un temps plus ou moins long leurs activités professionnelles, et non par des gens que l'on finirait par éduquer à cette fin au sérail jusqu'à former une caste. Sur le plan de la démocratie, la contribution de M. Delanoë, est pingre. Son paragraphe : «refonder le pacte républicain», dans lequel prend place le statut de l'élu, se borne à vouloir revigorer la démocratie représentative, sans amender le moins du monde son caractère confiscatoire. Aucune allusion à un éventuel contrôle citoyen. Conclusion, chers militants socialistes qui allez décider d'un petit bout de notre avenir au congrès de Reims : on serait déçus et frustrés d'avoir à voter un jour à la présidentielle pour Bertrand Delanoë, si méritant soit-il. Pour l'heure, je n'ai vu ébaucher une possible démocratisation de notre république que dans la contribution de Ségolène Royal, «Combattre et proposer».
Contribution B. Delanoë
Contribution Segolène Royal
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