Le sénateur de ma circonscription, Pierre-Yves Collombat, revenant sur les retouches apportées à la constitution, à l'initiative de M. Sarkosy, constatait au début de l'été que cette révision, loin de renforcer le rôle du parlement, aboutissait dans les faits à abandonner tous les pouvoirs au président. On ne peut que partager son avis. Le scrutin majoritaire aux législatives produit inévitablement une majorité de godillots asservie au président, et le mode de désignation des sénateurs risque fort de perpétuer la domination de la droite parmi ceux-ci jusqu'à ce qu'un salubre, mais hypothétique, coup de balai citoyen décrasse notre république. Donc, les maigres concessions accordées au parlement ne pourront jamais aller à l'encontre de la volonté présidentielle. Le président demeure intouchable, irresponsable et quasi-souverain durant tout son mandat, alors qu'il garde la possibilité de braquer sur l'assemblée l'arme de la dissolution. Un député n'est jamais pressé de retourner devant les électeurs. La dernière fois que cela s'est produit, sous M. Chirac, on les imaginait malades de rage à l'idée de la bonne tranche de mandature qu'on leur retirait prématurément de l'assiette. Alors, faire croire que l'Assemblée Nationale pourrait discuter sérieusement les vues du président est de la pure arnaque. Ainsi, le débat annoncé sur l'Afghanistan nous apprendra peut-être quelque chose, mais M. Sarkosy décidera seul de la conclusion. Il s'agit là de propos personnels, évidemment, et non des paroles du sénateur…
Pour sa part M. Collombat conclut, après avoir énoncé tout ce qui est techniquement vicié dans la nouvelle version constitutionnelle, que nous vivons désormais sous un régime consulaire. Je ne sais quelle définition il donnerait de ce mot ; pour moi, il évoque irrésistiblement le citoyen Bonaparte, Premier Consul, avant qu'il ne vire au Napoléon 1er. Un régime consulaire, c'est un régime autoritaire. Aujourd'hui, tous les éléments, ou presque —il manque encore un contrôle efficace des médias, mais c'est en marche—, sont disponibles pour mener le pays avec la brusquerie caractérielle de M. Sarkosy. Seules les qualités humaines et les qualités d'homme d'état du consul pourraient rendre cette évolution tolérable quelque temps, par le respect relatif qu'elles inspireraient au citoyen. Est-ce bien le cas ?
SourcePour sa part M. Collombat conclut, après avoir énoncé tout ce qui est techniquement vicié dans la nouvelle version constitutionnelle, que nous vivons désormais sous un régime consulaire. Je ne sais quelle définition il donnerait de ce mot ; pour moi, il évoque irrésistiblement le citoyen Bonaparte, Premier Consul, avant qu'il ne vire au Napoléon 1er. Un régime consulaire, c'est un régime autoritaire. Aujourd'hui, tous les éléments, ou presque —il manque encore un contrôle efficace des médias, mais c'est en marche—, sont disponibles pour mener le pays avec la brusquerie caractérielle de M. Sarkosy. Seules les qualités humaines et les qualités d'homme d'état du consul pourraient rendre cette évolution tolérable quelque temps, par le respect relatif qu'elles inspireraient au citoyen. Est-ce bien le cas ?
P.Y. Collombat
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