J'ai déjà dit quelque part mes scrupules à parler de guerre, parce que jouer les stratèges en chambre n'est pas risquer sa peau. À propos de l'Afghanistan mon opinion de pékin va à l'encontre de la majorité des gens que je respecte, à gauche, et de la majorité des français. Le PS a décidé aujourd'hui de voter, à l'issue du débat au parlement, contre, non pas notre présence dans ce pays lointain, mais plutôt contre les activités actuelles de nos troupes. Il faudrait être naïf, je crois, pour ne pas voir qu'il s'agit surtout d'une attitude d'opposants adossés confortablement à l'opinion publique, et soucieux d'améliorer l'image de leur parti. Les cafouillages dans l'engagement des soldats français, dont on nous parle aujourd'hui encore, nos morts même, ne sont pas une base raisonnable pour former un jugement sur notre présence là-bas. Personnellement, j'ai fondé mon opinion sur cette guerre à partir des observations suivantes :
— nous avons depuis la guerre de 39-45 une dette envers nos alliés américains, lesquels n'ont attaqué l'alliance talibans / al-quaïda qu'après avoir été frappés par les attentats du 11 septembre 2001.
— Al-quaïda et ses avatars ont entamé une guerre sans merci contre l'occident, les attentats qui ont suivi, visant nos démocraties, en témoignent.
— le Pakistan, état allié des occidentaux, mais cependant ambigu et fragile, détient une arme nucléaire qui pourrait bien tomber un jour aux mains des djihadistes.
— nous retirer d'Afghanistan ne nous mettrait nullement à l'abri des attaques terroristes : toutes les déclarations de Ben Laden et de ses partenaires les montrent engagés dans une djihad qui les conduira à frapper n'importe où, en fonction de la seule opportunité.
Je sais bien que ces arguments pourraient sortir, éventuellement de la bouche de M. Sarkozy —dont l'empressement à satisfaire les attentes de son ami Bush a été des plus suspects, c'est un fait—, mais je trouve qu'ils reflètent une réalité difficile à nier.
La mort de nos soldats en terre étrangère est douloureuse, mais sur notre sol même des hommes tombent régulièrement au service de la république sans que leur mission soit remise en question. Les conditions dans lesquelles cette guerre est menée, sous l'autorité des inventeurs de Guantanamo, sont certainement à revoir, notamment au niveau de l'assistance aux populations afghanes et de leur protection , mais en conclusion, notre participation à ce conflit ne me choque pas. Nous sommes allés en Afghanistan pour combattre les talibans et leurs alliés : nous le faisons, engagés contre un ennemi bien réel dans ce qui sera peut-être une nouvelle guerre de cent ans…
— nous avons depuis la guerre de 39-45 une dette envers nos alliés américains, lesquels n'ont attaqué l'alliance talibans / al-quaïda qu'après avoir été frappés par les attentats du 11 septembre 2001.
— Al-quaïda et ses avatars ont entamé une guerre sans merci contre l'occident, les attentats qui ont suivi, visant nos démocraties, en témoignent.
— le Pakistan, état allié des occidentaux, mais cependant ambigu et fragile, détient une arme nucléaire qui pourrait bien tomber un jour aux mains des djihadistes.
— nous retirer d'Afghanistan ne nous mettrait nullement à l'abri des attaques terroristes : toutes les déclarations de Ben Laden et de ses partenaires les montrent engagés dans une djihad qui les conduira à frapper n'importe où, en fonction de la seule opportunité.
Je sais bien que ces arguments pourraient sortir, éventuellement de la bouche de M. Sarkozy —dont l'empressement à satisfaire les attentes de son ami Bush a été des plus suspects, c'est un fait—, mais je trouve qu'ils reflètent une réalité difficile à nier.
La mort de nos soldats en terre étrangère est douloureuse, mais sur notre sol même des hommes tombent régulièrement au service de la république sans que leur mission soit remise en question. Les conditions dans lesquelles cette guerre est menée, sous l'autorité des inventeurs de Guantanamo, sont certainement à revoir, notamment au niveau de l'assistance aux populations afghanes et de leur protection , mais en conclusion, notre participation à ce conflit ne me choque pas. Nous sommes allés en Afghanistan pour combattre les talibans et leurs alliés : nous le faisons, engagés contre un ennemi bien réel dans ce qui sera peut-être une nouvelle guerre de cent ans…
Je savais que vous étiez quelqu'un d'honnête, Jean-Louis, ce qui vous différencie de la plupart des bloggers qui commentent l'actualité de manière tout à fait partisane, pour ne pas dire stupide quand ils se piquent d'objectivité.
RépondreSupprimerQu'on le veuille ou non, nous [Européens] sommes embarqués aux côtés des américains et ceci pour encore de longues années. Nous ne l'avons pas vraiment décidé, puisque c'est la nébuleuse Al-Qaïda and C° qui l'a fait pour nous.
L'attitude du PS est à considérer, comme vous le faite, que sur le plan de la petite politique démagogique interne.
Le parallèle que vous faites avec la police est tout à fait pertinent. Et pour ceux qui n'auraient pas lu le billet de Bénédicte, on peut dire qu'ils se privent d'une histoire terriblement poignante. Une histoire qui concerne la vie comme ne peuvent pas la comprendre un tas de nos compatriotes en marge de la violence réelle - pas celle fantasmée à la TV. Je parle de ces résidents du Palais de Cristal qui vivent surtout par procuration et qui pourtant n'hésitent pas à la ramener sur tout, alors qu'ils feraient mieux d'en rester à discuter sur des sujets qu'ils maîtrisent parfaitement, comme la meilleure manière d'obtenir une gratification de leur supérieur dans la hiérarchie de leur petite et confortable profession.
Scheiro, merci de l'éloge, même si, comme d'habitude, je ne suis pas 100% en accord avec vous. Je lis pas mal de blogueurs, j'en vois quelques uns qui pourraient coller à votre critique, parfois, et j'en vois de parfaitement sincères, qui condamnent la guerre par conviction pacifiste, ou parce qu'une guerre orchestrée par G. Bush leur inspire une défiance profonde, que je comprends. Il y en a d'autres qui se bagarrent durement pour sortir le PS de la crise qu'il traverse provisoirement, et qui choisissent de le soutenir dans sa position inconfortable. Je pige ça aussi et je n'ai pas envie de ricaner. Pour le billet de Bénédicte, sur Police, en le lisant il m'a paru aussi fort que l'actualité de l'Afghanistan —et pourtant de ces drames pour lesquels personne ne songe à demander le retour des combattants à la maison.
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