Il faudra bien sortir un jour ou l'autre de la crise, même si l'ensemble de la société doit en éprouver le poids longtemps encore. Et clarifier les responsabilités. En attendant, avec le faible recul que nous avons, j'ai retiré des événements des derniers jours le sentiment que les gouvernements du monde n'avaient pas d'autre choix que de voler au secours de la banque. Cela se fera sur notre dos, comme toujours, mais la faillite du système bancaire aurait eu des conséquences infiniment plus graves sur nos vies. L'économie souffrira sans doute, le chômage va augmenter, mais dans de moindres proportions que l'on n'aurait pu le craindre. C'est pourquoi j'approuve pour ma part l'abstention du parti socialiste, qui ne fait pas obstacle à un plan de sauvetage incontournable, sans pour autant donner un satisfecit à ce gouvernement de pompiers-pyromanes. Comment oublier que notre petit consul Sarkozy, couvert un peu partout de louanges imméritées pour avoir banalement fait son travail, était un défenseur du système pourri qui nous a conduits où nous sommes ? À titre de rappel les simples exemples du pot-de-vin fiscal à son électorat de classe, et des prêts hypothécaires qu'il souhaitait instaurer en France, constituent une lourde casserole qu'il méritera de recevoir dans la figure jusqu'à son éviction de la scène politique.
Autre sujet de rage citoyenne que m'inspire l'actualité du jour : la petite polémique sur le train de vie de l'Élysée. Petite, parce qu'elle sera bientôt enterrée. Inutile de perdre du temps à répéter en détail ce que l'on peut trouver dans tous les journaux —mais qui ne sera, au mieux, que traité allusivement par les médias de crétinisation télévisuelle. Deux points symboliques me rendent difficile la volonté de ne jamais recourir à l'injure. Il y a d'abord ces avions affrétés pour transporter le bétail de cour en voyages officiels, la parentèle, les clients de l'autocrate. Une honte pour notre république, si peu démocratique soit-elle. Il y a surtout cette stupéfiante information donnée par René Dosière, député apparenté PS, que le gouvernement, les ministères, ne répondent pas aux questions d'un parlementaire sur les dépenses de la présidence! «Ça fait 2 ans que j’interroge les ministères pour avoir des détails et on ne veut pas me répondre», dit-il dans Libération. En démocratie, je devrais moi-même, simple citoyen, pouvoir écrire à un ministre pour demander où passe l'argent de l'état et recevoir une réponse détaillée.
En conclusion sans rapport avec ce qui précède, je m'accorderai le plaisir tout personnel de contredire M. Fillon, premier ministre, lorsqu'il affirme que nous ne sommes pas en récession. Aux USA, la récession est définie par une diminution du PIB au cours de deux trimestres consécutifs. En France, le PIB est tombé de 0,7% au troisième trimestre 2007, à 0,4% aux quatrième trimestre 2007 et premier trimestre 2008, puis à —0,3% au deuxième trimestre 2008. Vous appelez ça comment, sinon une récession?
on n'a pas d'Airbus, on paye nos impots, on bosse, il ne reste rien à la fin du mois...mais qu'est ce que l'on rigole.
RépondreSupprimer