Dimanche dernier, tatie Kate nous a préparé un hachis du Kentucky avec le rouquin de sa voisine. Bon, elle a pas fait exprès, au départ… C'était prévu qu'on aurait des tripes de saumon, que tonton Nick avait rapporté de la conserverie où il fait le ménage, mais tout fait ventre, comme il dit, grand-père. On était sortis du cabanon en famille pour que tatie Kate nous montre sa nouvelle kalashnikov dehors, comment ça pétait bien. Y a une rafale qu'est partie toute seule, et manque de bol pour lui, le chat venait juste de passer par le trou de la haie. Il a pris toute la sauce. Mon père a ramassé le rouquin avec une pelle et il a dit : «Putain, sœurette! C'est mieux qu'un mixer, ta kalash! Si tu nous faisais un hachis Kentucky? Y-a juste à enlever les poils et mélanger les patates.»
Ça changeait agréablement des macaroni à la tripe de saumon des dimanches, on s'est régalé, sauf Suzan qui chipotait à cause des esquilles d'os. Faut vous dire que ma petite cousine —elle a douze ans—, faut vous dire que Sue, il lui manque toutes les dents du côté droit. Rapport à une bastos qu'elle a reçu dans la bouche, un jour que tonton Jack, mon autre oncle, nettoyait son Gunsplach.
Maintenant que j'y pense, c'est marrant… Autour de la table, dimanche, il y avait presque toute la famille, et j'étais le seul entièrement complet! À tous, il leur manquait un bout de quelque chose, à cause d'un pruneau : tatie Kate a perdu trois doigts de la main droite, ça explique pour la kalash et le rouquin, remarquez. Oncle Nick, c'est dans le ventre qu'on l'a simplifié : du gros plomb qu'il a pris à la chasse avec mon père. Une gonzesse a pété la rotule d'oncle Jack au P.35, dans un motel. Une oreille de mon père s'est envolée un jour qu'on tirait dans la maison pour fêter le nouvel an. Ma mère est borgne, mais quand c'est arrivé, j'étais pas encore né. Il parait que c'était du 22 Long…, c'est tout ce que je sais. Et grand-père, ben, il a perdu grand-mère une nuit qu'elle cherchait à boire dans la cuisine et qu'il l'avait prise pour un cambrioleur. Tout ça pour dire que les armes, chez nous, on aime, on connaît !
Alors, en ce moment, avec Obama qui rapplique à la Maison Blanche, on se fait du mauvais sang. Paraît qu'il va supprimer le Deuxième Amendement. Je le connais par coeur, grand-mère me le faisait réciter tous les soirs avant de me coucher, quand elle était vivante:
« Une milice bien organisée étant nécessaire à la sécurité d'un État libre, le droit qu'a le peuple de détenir et de porter des armes ne sera pas transgressé. »
Dimanche dernier, mon père et ses frères ont décidé qu'ils allaient prendre un crédit pour acheter des armes en vitesse, pendant que c'est encore possible. J'espère qu'ils vont penser au Gunsboy 2 qu'ils m'ont promis pour Noël! J'ose pas leur rappeler.
Ça changeait agréablement des macaroni à la tripe de saumon des dimanches, on s'est régalé, sauf Suzan qui chipotait à cause des esquilles d'os. Faut vous dire que ma petite cousine —elle a douze ans—, faut vous dire que Sue, il lui manque toutes les dents du côté droit. Rapport à une bastos qu'elle a reçu dans la bouche, un jour que tonton Jack, mon autre oncle, nettoyait son Gunsplach.
Maintenant que j'y pense, c'est marrant… Autour de la table, dimanche, il y avait presque toute la famille, et j'étais le seul entièrement complet! À tous, il leur manquait un bout de quelque chose, à cause d'un pruneau : tatie Kate a perdu trois doigts de la main droite, ça explique pour la kalash et le rouquin, remarquez. Oncle Nick, c'est dans le ventre qu'on l'a simplifié : du gros plomb qu'il a pris à la chasse avec mon père. Une gonzesse a pété la rotule d'oncle Jack au P.35, dans un motel. Une oreille de mon père s'est envolée un jour qu'on tirait dans la maison pour fêter le nouvel an. Ma mère est borgne, mais quand c'est arrivé, j'étais pas encore né. Il parait que c'était du 22 Long…, c'est tout ce que je sais. Et grand-père, ben, il a perdu grand-mère une nuit qu'elle cherchait à boire dans la cuisine et qu'il l'avait prise pour un cambrioleur. Tout ça pour dire que les armes, chez nous, on aime, on connaît !
Alors, en ce moment, avec Obama qui rapplique à la Maison Blanche, on se fait du mauvais sang. Paraît qu'il va supprimer le Deuxième Amendement. Je le connais par coeur, grand-mère me le faisait réciter tous les soirs avant de me coucher, quand elle était vivante:
« Une milice bien organisée étant nécessaire à la sécurité d'un État libre, le droit qu'a le peuple de détenir et de porter des armes ne sera pas transgressé. »
Dimanche dernier, mon père et ses frères ont décidé qu'ils allaient prendre un crédit pour acheter des armes en vitesse, pendant que c'est encore possible. J'espère qu'ils vont penser au Gunsboy 2 qu'ils m'ont promis pour Noël! J'ose pas leur rappeler.
Sources : Nouvel Obs , plus lointaines : «Léporicide involontaire» chez Didier Goux
PS. Pour le week-end, je vous invite à savourer trois textes littéraires : «Chacun son métier» chez Bouche de là, «Insignifiantes fins du monde», de Balmeyer, et «Mystère» de Zoridae
Vous n'avez pas l'impression de caricaturer un peu non des fois ???? Vous forcez tellement le trait qu'on se croirait dans un mauvais feuilletton américain : vous savez de ceux qui se croient obligés de tout nous expliquer, où sont les bons, où sont les méchants, pourquoi ils peuvent être considérés comme bons/méchants, et partant, ce que sont le Bien et le Mal...
RépondreSupprimerPour quelqu'un qui dit ne pas donner de leçon (fil de comments précedent), c'est un peu paradoxal non ???
Drôles de représentations du monde en tous cas ... (pas drôles du tout en fait, plutôt "à coups de hâches" :-))
Effectivement pour qq'un qui prétend faire de la littérature, c'est pas vraiment pas terrible. Après tout, l'idée de prendre sa retraite à 70 ans, n'est peut-être pas une si bonne idée. Il est temps de lâcher la rampe, Coucou.
RépondreSupprimerChers bbl, et Scheiro, une caricature, mon poème en prose ? Je ne sais comment vous répondre, si ce n'est que me voilà meurtri dans mes illusions! Je croyais avoir brossé une aquarelle, toute en délicatesse, illustration de coutumes pittoresques, et vous me faites découvrir mes limites avec une telle lucidité conjointe, qu'il ne me reste plus qu'à me taire, rougissant.
RépondreSupprimerJe pense plutôt que c'est le ressentiment, pour ne pas dire autre chose, qui n'a pas de limite. Mais bon, ça c'est pas nouveau, c'est d'ailleurs une des caractéristiques liée à l'ethnie socialiste, la belle famille. Mais, vous dire ça ou pisser dans accordéon...
RépondreSupprimerSi vous concédez la caricature, vous n'en persistez pas moins sur le fond (si vous pensez juste forcer le trait, c'est que vous vous représentez bien les choses ainsi!!)
RépondreSupprimerVotre réponse n'en est donc pas une. Mais je comprends qu'il n'y ai rien à ajouter.
Les limites ne sont pas tant dans le style ...
Ouais c'est quand même un peu gros comme caricature. En fait en ce moment c'est surtout au Mexique qu'elles cartonnent les armes...
RépondreSupprimerMadame, messieurs, je ne concède rien du tout, et le soin que vous mettez à préciser l'épaisseur du trait, à la loupe, me consterne pour vous. Des esprits aussi fins, des vases de culture, ne savent donc pas reconnaître une pochade sans prétention quand il y a lieu? Il n'y a pas de leçon particulière à tirer de ce texte, cessez d'y voir je ne sais quelle parabole! Je me suis amusé aux dépends du "petit blanc" caricatural américain, certes, mais si mon intention avait été de dénoncer la détention d'armes chez les américains, je ne me serais évidemment pas cantonné à une catégorie sociale : c'est un phénomène bien plus étendu. L'idée est née d'une information faisant état d'une importante progression des ventes d'armes, par crainte des mesures que pourrait prendre par la suite M. Obama. Substituer la récitation du Deuxième amendement à la prière du soir, dans une famille vouée au culte du pétard s'est imposé au cours de la rédaction suivante. D'autre part, si vous me soupçonnez d'anti-américanisme primaire, je vous invite à lire mes deux ou trois billets à propos de l'Afghanistan. Amen.
RépondreSupprimerLe coucou,
RépondreSupprimerTu n'as rien à concéder. J'arrive ici pour poster le commentaire sympathique qui s'impose suite à la lecture d'un billet sympathique et je découvre ces éternels commentaires de types qui croient exactement savoir dans quel état d'esprit était le taulier au moment de la rédaction. C'est lassant. Le plus exaspérant est le BBL qui refuse la réponse qui lui est faite. BBL : on ne t'a rien demandé.
J'espère avoir pris le texte du bon côté.
À oui, Nicolas! Ta visite et ta lecture me soulagent. Je craignais que ce billet ne soit voué aux seuls sarcasmes des roquets habituels!
RépondreSupprimerTrès bien mais je pense tout de même que vous devriez nous remercier au lieu de nous prendre de haut.
RépondreSupprimerMoi par exemple, je suis un commentateur parfaitement désintéressé, un peu difficile certes car j'ai été élevé à l'école de la rationalité (plus que de la culture, notez bien). Je pourrais partir vexé de vos remarques toujours désagréables mais je persévère : la prétention littéraire est si vite arrivée !
Notez aussi pour votre gouverne que Obama a donné des gages pour ne pas réduire la liberté de possession des armes aux USA.
RépondreSupprimerWait and see...
Le comportement de Marc est typique : il vient critique le billet, se fait rembarrer par le taulier et répond : "Je pourrais partir vexé de vos remarques toujours désagréables"...
RépondreSupprimerMarc, mon lapin : c'est toi qui a fait une remarque désagréable...
Je me disais bien, Nicolas, que monsieur Marc avait dégainé le premier! Mais j'ai oublié mes lunettes à l'étage…
RépondreSupprimerMarc, c'est pas moi qu'il faut gouverner : allez donc, sur le même ton, réprimander le Nouvel Obs, j'ai mis l'article en lien.
Nicolas : pas besoin de ta permission mon gros lapin :-)
RépondreSupprimerJ'ai bien ri, moi, en lisant même dans ce billet que j'ai pris d'abord pour une nouvelle détachée de tout contexte actuel.
RépondreSupprimerLa conclusion n'a fait que provoquer un éclat de rire de plus tant je l'ai vu comme un pied de nez... Bravo !
dans le vendredi de cette semaine il y avait aussi un extrait de blog américain qui parlait de cette frousse des rednecks depuis l'élection d'Obama...
RépondreSupprimerScheiro qui a passé un mois de sa retraite à traiter Nicolas d'excrément, et qui trouve votre billet un tantinet... exagéré... manquant un peu de... mesure...
RépondreSupprimerGG, Scheiro, il faut le faire ! :)
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimer"taulier", "lapin" ou "monsieur", les gens ont ici un langage qui m'échappe.
RépondreSupprimerVoilà bien le problème avec les blogs, ce mode d'expression tellement démocratisé que tout le monde se prend si rapidement pour un analyste politique du premier intérêt, voire pour un écrivain, avec la confirmation expresse de ses "amis" dont le principal motif, outre de trouver des alter-ego, est de se voir mettre en lien à longueur de billet pour augmenter sa place à je-ne-sais quel classement dérisoire, le problème donc c'est cette proximité poisseuse.
La même promiscuité poisseuse que j'imagine dans le collectivisme ; d'être obligé de composer d'égal à égal avec des lourdauds très satisfaits d'eux-même et qui vous appellent "mon lapin", qui vous tutoient sans y être invité, oui, j'ai ce collectivisme en horreur et je me ferais bien homme de droite rien qu'en pensant avoir une chance d'y échapper.
Qui a dit déjà : "je mourrais bien pour le peuple, mais vivre avec, ça jamais !" ?
Vous rappliquez une nouvelle fois avec votre suffisance, vos démonstrations de pacotille, avec un vocabulaire et une syntaxe tirés du même moule que vos compères. Vous semblez dressés à vous partager si bien la besogne, partout où l'on peut trouver vos laissées, que je vous devez provenir de la même tanière.
RépondreSupprimerBalmeyer : :-) !!! La différence, il me semble, c'est que Scheiro n'a jamais prétendu défendre des valeurs humanistes, citoyennes, de tolérance, ouverture, juste mesure...blabla bla.... Bon et aussi que le Coucou n'a jamais traité personne d'excrément (du moins pas directement et pour l'instant !!) :-)
RépondreSupprimer"Vous rappliquez une nouvelle fois avec votre suffisance, vos démonstrations de pacotille(...)"
RépondreSupprimerMais relisez donc les billets que chaque jour vous écrivez ! Comment cela s'appelle-t-il donc si ce n'est suffisance et démonstration de pacotille ?
Vous démontrez (ou tentez de) à longueur de temps bien plus que moi. Mais bien sûr, vous ce n'est pas de la pacotille, n'est-ce pas, c'est pour une très grande cause : Ségolène Royal ! ô admirable, ô bravo !
"avec un vocabulaire et une syntaxe tirés du même moule que vos compère" ???
RépondreSupprimerDe quoi s'agit-il au juste, qu'est-ce qui ne va pas, quel mot particulier, quelle syntaxe particulière ai-je donc utilisés ?
J'attends votre démonstration, mais épargnez-nous les pacotilles si possible.
Marc,
RépondreSupprimerJe t'explique : si les billets du taulier ne te plaise pas, tu n'es pas obligé de lire. Il n'y a pas une loi qui dit "tous les jours il faut lire le coucou".
Si tu ne supportes pas la critique, ne critique pas les autres. C'est con... Garde ton calme.
Le taulier est un patient. Chez moi, tu aurais été déjà été insulté.
Mais relis tes commentaires : je crois que tu es profondément taré.
Effectivement, Marc, j'ai du mal à comprendre votre assiduité à me lire, du haut —je maintiens—, de votre suffisance. Vous êtes un cuistre avec lequel je n'ai plus envie de dialoguer. Inutile de revenir.
RépondreSupprimerah ah, certes, mais hélas vos insultes ne peuvent rien faire quant à la pauvreté de vos raisons et la grossièreté de vos motifs. Si un bateau coule, on peut jurer, pêter, cracher, il coulera tout autant.
RépondreSupprimerDire que mon assiduité est difficile à comprendre, c'est la seule chose qui me semble un peu pertinente, mais que voulez-vous, on espère toujours !
Allez, bon vent.
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
RépondreSupprimerGael, Balmeyer, Zoridae, j'avais oublié que je devais repasser par ici! Merci de vos visites.
RépondreSupprimerAh! d'ailleurs, pendant que j'y suis : un petit merci également à mes contradicteurs !