Les suisses m'étonnent, vraiment. Déjà, j'admire leur démocratie, la seule d'Europe. Cependant, il ne me serait pas venu à l'esprit que je pourrais éprouver une sorte de sympathie pour la face obscure de leur pays: la banque. Et pourtant, le fait est que j'ai envie de dire du bien du Crédit Suisse, une banque Suisse. Juste une petite fleur en passant, il ne faut pas pousser, quand même!
Comme toutes les banques du monde, le Crédit Suisse s'est retrouvé dans la crise avec des produits financiers pourris —ils appellent ça des «actifs toxiques». Plusieurs milliards de pertes. Et savez-vous ce que les helvètes ont imaginé pour, sinon se débarrasser complètement des produits pourris, du moins en diminuer le poids?
Ils ont créé un machin appelé Partner Asset Facility, PAF pour les intimes, comme paf dans le pif. Et dans ce PAF, se retrouvent les fameux actifs toxiques. Jusque là rien d'original, dites-vous? Attendez! Les cadres qui ont contribué à fourrer le Crédit Suisse dans ces mauvaises affaires vont recevoir cette année une partie de leur sacro-saint bonus en titres PAF, le machin à recycler les actifs toxiques…Autrement dit, l'éventuel bénéfice que ces cadres pourront en tirer sera fonction de l'état sanitaire des titres en question au cours des mois, ou des années à venir.
Bonne idée, non?
Sources : Le Temps -économie Coquelicot : PhotoBlog Aiguebrun
C'est pas con ça ... En plein dans le pif !
RépondreSupprimerC'est ce que je trouve aussi, Farid. Et merci de ta visite!
RépondreSupprimerUn petit pays capable du pire comme du meilleur.
RépondreSupprimerPour un "Crédit suisse" qui réussit là une opération frappée au bon sens, on a aussi une "UBS" qui a bénéficié d'une recapitalisation par l'Etat de 6 milliards de francs suisses (grosso modo 4 milliards d'euros) et qui a pu refourgué pour 60 milliards de FS de crédits pourris à une fondation garantie par la banque centrale.
Et tout cela s'est fait dans la précipitation en mettant le parlement, réuni 1 mois et demi plus tard devant le fait accompli (autrement dit, avec un gros risque à la clé s'il s'avisait de refuser l'opération). Sur ce coup-là, la Suisse n'est pas excessivement démocratique...
Le risque pour le pays est considérable et ces deux grandes banques (actives internationalement) ont des engagements énormes si on les compare avec la "taille financière" du pays d'origine. Cela devient vraiment dangereux pour la Suisse.
Seule démocratie peut-être (notamment parce que nous sommes les seuls dont le parlement ne peut pas modifier la constitution sans convoquer de référendum), mais démocratie limitée aussi... comme toutes les autres.
Dur, dur....
Daniel (de Lausanne)
Daniel, je sais bien qu'il y a beaucoup à critiquer, rien n'est jamais parfait. Néanmoins, sauf erreur, s'ils sont assez nombreux à le souhaiter, les citoyens suisses ont toujours la possibilité de réclamer un référendum pour revenir sur une décision, y compris contre le parlement, non?
RépondreSupprimerOui, tout à fait. Mais pas toutes les décisions. Par exemple, celle que je cite (un investissement financier) est hors de portée du référendum au niveau fédéral (alors que le même genre de chose pourrait être soumis à un référendum dans un canton, dont les lois sont toutes différentes et les possibilités de démocratie directe aussi).
RépondreSupprimerMais c'est vrai que pour le reste :
- Référendum obligatoire pour les modifications de la constitution et les traités internationaux qui touchent à une matière constitutionnelle (donc même pas besoin de récolter des signatures), comme par exemple une adhésion à l'UE. ;-)
- Référendum possible pour contester une loi votée par le parlement ou un accord international qui joue un rôle similaire à la loi, à condition de récolter 50'000 signatures, donc environ 1 % des électeurs.
- Possibilité de proposer un amendement constitutionnel (soumis à votation - mot suisse !) avec 100'000 signatures.
Pas de doute, c'est plus démocratique qu'ailleurs !!! Je le confirme.
Mais les 6 milliards ont échappé à notre conception pourtant large de la démocratie...
Daniel, rien n'est parfait, donc, mais je persiste à envier pourtant votre démocratie! Un ami suisse qui habite un village français de l'est, m'a dit être régulièrement choqué par le peu de cas accordé à l'opinion des citoyens…
RépondreSupprimerMerci de ces explications!