Un peu coincé par le temps, je vais limiter mon billet à dire quelques mots d'une brillante proposition de loi dont on n'a pas assez parlé. Il s'agit d'un texte enfanté par Patrice Debray, député UMP, visant à autoriser l'installation de machines à sous dans les cafés. À ma connaissance, cette initiative qui pourrait avoir un retentissement considérable au Kremlin-Bicêtre, a échappé à l'attention de Nicolas, sourcilleux pourtant dès que son bistro favori risque d'être concerné par une mesure!
Or donc, M. Debray s'est penché avec sollicitude sur le sort des cafetiers, en particulier ceux des campagnes —mais son grand cœur en fait doit les réunir tous dans la même affection, à la ville comme aux champs. Afin d'assurer leur survie, sérieusement compromise par les diverses réglementations sur l'usage du tabac et de l'alcool, il propose donc de permettre aux exploitants de mettre des bandits manchots dans leur salle —enfin, pas exactement ce type d'appareil, mais des engins qui marchent avec de l'argent pour rêver d'argent…
Pour répondre par avance aux inquiétudes des esprits chagrins qui pourraient redouter qu'une épidémie d'addiction au jeu ne se répande à travers le pays, M. Debray avance de solides arguments. Arguments chiffrés, il va de soit, sinon ce ne serait pas des arguments sérieux. Nombre d'emplois créés, nombre de cafés en péril, rentrées fiscales, sorties de gains illicites pour les actuelles machines clandestines… Et la clientèle ciblée étant semble-t-il surtout les jeunes, il nous promet en prime une baisse appréciable de la délinquance juvénile, attirée par cette activité ludique d'un nouveau genre… Où trouveront-ils les sous? Ça c'est leur problème.
Je n'ai pas l'intention de m'étendre sur l'opportunité de cette manière de voler au secours d'une profession malmenée. C'est vrai que nos cafetiers ne sont plus à la fête, et c'est vrai que leurs établissements assurent une bonne part de la douceur de vivre dans nos villes et villages. La sauvegarde des cafés passe-t-elle par des machines à sous? Si c'est le cas, je le regrette.
PS. Martine et Eric consacrent de bons billets à la presse, aux blogs…
Or donc, M. Debray s'est penché avec sollicitude sur le sort des cafetiers, en particulier ceux des campagnes —mais son grand cœur en fait doit les réunir tous dans la même affection, à la ville comme aux champs. Afin d'assurer leur survie, sérieusement compromise par les diverses réglementations sur l'usage du tabac et de l'alcool, il propose donc de permettre aux exploitants de mettre des bandits manchots dans leur salle —enfin, pas exactement ce type d'appareil, mais des engins qui marchent avec de l'argent pour rêver d'argent…
Pour répondre par avance aux inquiétudes des esprits chagrins qui pourraient redouter qu'une épidémie d'addiction au jeu ne se répande à travers le pays, M. Debray avance de solides arguments. Arguments chiffrés, il va de soit, sinon ce ne serait pas des arguments sérieux. Nombre d'emplois créés, nombre de cafés en péril, rentrées fiscales, sorties de gains illicites pour les actuelles machines clandestines… Et la clientèle ciblée étant semble-t-il surtout les jeunes, il nous promet en prime une baisse appréciable de la délinquance juvénile, attirée par cette activité ludique d'un nouveau genre… Où trouveront-ils les sous? Ça c'est leur problème.
Je n'ai pas l'intention de m'étendre sur l'opportunité de cette manière de voler au secours d'une profession malmenée. C'est vrai que nos cafetiers ne sont plus à la fête, et c'est vrai que leurs établissements assurent une bonne part de la douceur de vivre dans nos villes et villages. La sauvegarde des cafés passe-t-elle par des machines à sous? Si c'est le cas, je le regrette.
PS. Martine et Eric consacrent de bons billets à la presse, aux blogs…
Bonsoir
RépondreSupprimerContrairement aux autres addictions coutumières des cafés, celle-ci à l'avantage de ne pas nuire à la conduite ou à la santé. Physique, au moins.
C'est une excellente réforme...Comment disait-on dans l'Antiquité ? Ah oui...du pain et des jeux !
CC
mais que vont devenir les flippers? Et les babyfoots? C'est quand même pour ça qu'on va au café, non?
RépondreSupprimerPeut être qu'on pourrait installer un compteur dans le perco et le centième café serait gratuit?
Relancer les collections de sousbocks?
Instaurer des concours de fléchettes comme en angleterre?
Faire sauter les crêpes à la chandeleur?
C'est quoi ce bling bling las vegas?
Et l'addiction à la pression? aucune crainte?
RépondreSupprimerJ'ai vu ces machines en action dans les bars espagnols. C'étaient plutôt des papés, comme on dit ici, qui s'y adonnaient.
On veut peut-être enrayer une délinquance du 4eme âge? ou aider les retraités à améliorer leur fins de mois?
En plus, ça redonnera du boulot aux manchots, histoire d'aider à l'intégration des handicapés dans le milieu professionnel !
RépondreSupprimer:-))
[Je n'arrive pas à trouver ça sérieux, c'est normal ? :-)) ].
L'addiction au Figaro a encore frappé. Des tas d'autres médias diffusent cette nouvelle. Pourquoi faut-il nécessairement en créditer celui-là.
RépondreSupprimerCoucou, pour ma part, je le déplore aussi.
RépondreSupprimerCar la convivialité que l'on peut y trouver ne s'améliorera pas, que du contraire.
Le joueur est seul. Face à sa tentation. Et in fine, face à son désarroi. Sauf, si on joue quelques instants, quelques pièces, à plusieurs, le jeu offert au tout venant à un coté glauque, pathétique.
Bon, maintenant si les cafetiers s'y retrouvent..
Mais sait-on qui aura le marché ?
CC, du pain et des jeux, c'est exactement ça! Enfin, les jeux sont là, mais le pain, c'est autre chose, pas sûr que ça dure.
RépondreSupprimerMartine, si j'ai bien compris, une partie des nouvelles machines ressemblera aux flippers.
Tulipe, ça existe, l'addiction à la pression?
Poireau, tu as raison, tout ça ressemble à une grosse blague. :-)
Mistlav, parce que jusqu'à ce matin, je n'avais qu'un minuscule écran et un portable trop lent… C'est par hasard et lassitude, non par choix, que j'ai atterri sur cette nouvelle dans le Figaro. Créditer le Figaro d'une nouvelle grotesque ne me semble pas si grave…
Walk, s'il existe sans doute quelque chose de séduisant dans les jeux de casino (autre que l'appât du gain), la solitude des joueurs devant leur machine est sinistre.
Les cafetiers y trouveront peut-être leur compte là-dedans, mais à tous les coups, le banditisme pas manchot aussi!
des jeux sans pain coucou?
RépondreSupprimerya qu'a associer les boulangers aux cafetiers...
ils feront leur beurre etcomme ça la laitiere pourra venir jouer aussi