Le tapage sans précédent à l'Assemblée, où l'opposition a été jusqu'à demander la démission du président, M. Accoyer, mériterait de ne pas quitter trop vite les feux de l'actualité. Sous la république de plus en plus ouvertement autoritaire que nous subissons, la parcelle de démocratie qu'il est possible de repérer à la loupe dans la constitution, réside dans la seule représentation nationale. La souveraineté du peuple, confisquée de longue date, est confiée pour sa plus noble partie à ces députés qui le représentent tant bien que mal. Ce sont eux qui contrôlent le gouvernement et débattent du bien fondé de lois qui, dans un régime politique honnête, devraient être de leur seul ressort —mais ce n'est pas le cas, nos lois émanent du gouvernement, comme nous le savons… La voix du peuple, ses yeux, sa pensée, ce sont les députés, et eux seuls. On peut regretter comme moi que la rapacité politique se soit appropriée la parole du peuple, et que nous n'ayons pas la possibilité d'intervenir directement dans nos propres affaires, mais c'est ainsi pour un certain temps encore. C'est pourquoi le respect de notre haut personnel politique envers nos représentants devrait être absolu. Il en résulterait notamment que le pouvoir ne puisse légiférer pour entraver les droits de l'opposition parlementaire. Par définition, l'opposition est minoritaire, donc théoriquement faible, obligée d'utiliser les rares armes à sa disposition pour se faire entendre de l'opinion publique et embarrasser quelque peu la majorité. Par exemple en prolongeant la durée d'un débat aussi longuement qu'il lui est possible de le faire. C'était son droit absolu, cela doit le rester.
Quand M. Fillon prétend que l'opposition a «insulté» M. Accoyer en demandant sa démission, c'est une partie du peuple français qu'il insulte lui-même, car il est légitime d'inviter à tout moment au départ un personnage déconsidéré. Il se pourrait bien que la démission de François Fillon lui-même soit réclamée à l'occasion de la grève générale du 29 janvier —et pourquoi pas l'abdication de l'autocrate qui tire les ficelles en coulisses?
sources image (retouchée), billet : Le Monde, Le Nouvel Obs
PS. À lire d'urgence: «10 moyens de vaincre l'overdose d'information», sur «Crise dans les médias!», et une pétition pour réclamer un nouveau Premier ministre, chez Ruminances…
sources image (retouchée), billet : Le Monde, Le Nouvel Obs
PS. À lire d'urgence: «10 moyens de vaincre l'overdose d'information», sur «Crise dans les médias!», et une pétition pour réclamer un nouveau Premier ministre, chez Ruminances…
On regrette Chirac, c'est sûr!
RépondreSupprimerPierre : Finalement, par certains côté, oui!
RépondreSupprimerAu moins avec lui, on n'est pas allé se perdre en Irak. Avec l'autre, on y allait les yeux fermés !
RépondreSupprimerL'irak n'est pas le problème ici, on parle du droit à l'expression de l'opposition. S'il fallait dire Amen à tout...
RépondreSupprimerCe qui serait vraiment bien c'est qu'on ait une opposition.
RépondreSupprimerJe veux dire une véritable opposition, une qui ne ressemble pas à Sarkozy, c'est à dire à une débauche d'ego...
Tous: merci! réponse demain: plus le temps aujourd'hui.
RépondreSupprimerb.mode, oui, sur l'Irak, bravo à lui, mais il n'y avait pas que ça…
RépondreSupprimerHomer, voilà, tu reviens à l'essentiel: les droits de l'opposition.
le-gout-des-autres, à l'assemblée, cette opposition me semble exister plutôt honorablement.