C'est Éric, de Mon Mulhouse, qui m'a collé ce terrifiant pensum: «définir ma vision du libéralisme». Il le tenait lui-même de Peuples, et il faut bien dire que ces deux là étaient autrement mieux armés que moi pour aller fourrer leur nez dans le libéralisme avec quelque pertinence.
Chez moi, le libéralisme figure respectueusement épinglé dans la collection des nobles doctrines qui ont fait grandir l'humanité. Je le vois, papillon flamboyant, polliniser jadis la révolution, par les idées philosophiques qui condamnaient le régime monarchique. De ce point de vue, je me sens même foutrement libéral par mon aspiration à connaître la démocratie [directe, sinon on ne parle pas de démocratie] avant de quitter ce monde, et ma rétivité devant toute forme de pouvoir —bien tempérée par le respect d'autrui et la conscience qu'un minimum d'ordre est indispensable dans la société.
Cependant, je comprends que cet aspect là du libéralisme n'est pas vraiment le propos du jour, et que c'est au libéralisme économique que l'on voudrait m'enchaîner ici… De celui-ci, hélas, je ne connais pas grand-chose en profondeur.
Il est devenu l'évangile des grands prêtres du capitalisme qui nous gouvernent, et, de même qu'il faut avoir fait des études poussées de théologie pour concevoir le mystère de la Sainte-Trinité, il est recommandé de sortir d'une grande école avant de se frotter aux dogmes du marché, compliqué des marchés.
A mes yeux de profane, il existe un archétype d'adepte politique du libéralisme en la personne d'Alain Madelin, ancien ministre. Qu'il ait été d'extrême droite dans sa jeunesse, colle parfaitement à la représentation barbare que je me fais de ce libéralisme. Sinon, c'est plutôt auprès de plus jeunes disciples de cet évangile qu'il m'arrive épisodiquement d'aller observer le culte libéral de près, notamment sur les blogs de Criticus et Lomig, au sérieux presque irréprochable.
Est-il nécessaire de le préciser? J'en ai retiré le sentiment que les horreurs du libéralisme, tel que nous le connaissons dans ce monde soumis aux lois du marché, ne sont qu'enfantillages à côté de ce qu'il pourrait nous réserver, une fois réellement triomphant. Chacun nu face à la vie, le fort décidant de tout et l'emportant de droit sur le faible. Merci.
Aux anti-libéraux mes frères, comme aux libéraux d'aujourd'hui, j'offrirai en guise de conclusion en pirouette sur le sujet, le chant «Toomai des éléphants», tiré du «Livre de la jungle» de R. Kipling. Il a ceci de bien que nous pouvons tous nous y retrouver: ceux qui rêvent de se libérer du marché, et ceux qui rêvent de la loi de la jungle.
«Je me souviens de qui je fus. J'ai brisé la corde et la chaîne
Je me souviens de ma forêt et de ma vigueur ancienne, —
Je ne veux plus vendre mon dos pour une botte de roseaux
Je veux retourner à mes pairs, aux gîtes verts des taillis clos.
Je veux m'en aller jusqu'au jour, partir dans le matin nouveau.
Parmi le pur baiser des vents, la claire caresse de l'eau —
J'oublierai l'anneau de mon pied, l'entrave qui veut me soumettre ;
Je veux revoir mes vieux amours, les jeux de mes frères sans maître.»
image
PS. Pour lire un billet plus convaincant sur le sujet, rendez-vous sur le blog d'Éric-Citoyen…
Chez moi, le libéralisme figure respectueusement épinglé dans la collection des nobles doctrines qui ont fait grandir l'humanité. Je le vois, papillon flamboyant, polliniser jadis la révolution, par les idées philosophiques qui condamnaient le régime monarchique. De ce point de vue, je me sens même foutrement libéral par mon aspiration à connaître la démocratie [directe, sinon on ne parle pas de démocratie] avant de quitter ce monde, et ma rétivité devant toute forme de pouvoir —bien tempérée par le respect d'autrui et la conscience qu'un minimum d'ordre est indispensable dans la société.
Cependant, je comprends que cet aspect là du libéralisme n'est pas vraiment le propos du jour, et que c'est au libéralisme économique que l'on voudrait m'enchaîner ici… De celui-ci, hélas, je ne connais pas grand-chose en profondeur.
Il est devenu l'évangile des grands prêtres du capitalisme qui nous gouvernent, et, de même qu'il faut avoir fait des études poussées de théologie pour concevoir le mystère de la Sainte-Trinité, il est recommandé de sortir d'une grande école avant de se frotter aux dogmes du marché, compliqué des marchés.
A mes yeux de profane, il existe un archétype d'adepte politique du libéralisme en la personne d'Alain Madelin, ancien ministre. Qu'il ait été d'extrême droite dans sa jeunesse, colle parfaitement à la représentation barbare que je me fais de ce libéralisme. Sinon, c'est plutôt auprès de plus jeunes disciples de cet évangile qu'il m'arrive épisodiquement d'aller observer le culte libéral de près, notamment sur les blogs de Criticus et Lomig, au sérieux presque irréprochable.
Est-il nécessaire de le préciser? J'en ai retiré le sentiment que les horreurs du libéralisme, tel que nous le connaissons dans ce monde soumis aux lois du marché, ne sont qu'enfantillages à côté de ce qu'il pourrait nous réserver, une fois réellement triomphant. Chacun nu face à la vie, le fort décidant de tout et l'emportant de droit sur le faible. Merci.
Aux anti-libéraux mes frères, comme aux libéraux d'aujourd'hui, j'offrirai en guise de conclusion en pirouette sur le sujet, le chant «Toomai des éléphants», tiré du «Livre de la jungle» de R. Kipling. Il a ceci de bien que nous pouvons tous nous y retrouver: ceux qui rêvent de se libérer du marché, et ceux qui rêvent de la loi de la jungle.
«Je me souviens de qui je fus. J'ai brisé la corde et la chaîne
Je me souviens de ma forêt et de ma vigueur ancienne, —
Je ne veux plus vendre mon dos pour une botte de roseaux
Je veux retourner à mes pairs, aux gîtes verts des taillis clos.
Je veux m'en aller jusqu'au jour, partir dans le matin nouveau.
Parmi le pur baiser des vents, la claire caresse de l'eau —
J'oublierai l'anneau de mon pied, l'entrave qui veut me soumettre ;
Je veux revoir mes vieux amours, les jeux de mes frères sans maître.»
image
PS. Pour lire un billet plus convaincant sur le sujet, rendez-vous sur le blog d'Éric-Citoyen…
En première page c'est le moins que je puisse faire !!
RépondreSupprimerQu'est ce que je fais en lien sous les grands prêtres du libéralisme, moi ?
RépondreSupprimerMacao, merci!
RépondreSupprimerNicolas, c'est pas toi, c'est Chirac, et je ne me souviens plus quel passage de ton billet m'était revenu en mémoire…
Ah, au fait! J'ai oublié les cinq tags de rigueur… Publié le billet trop vite, sans relire… Comment puis-je réparer?
salut,
RépondreSupprimermerci de me citer, même si j'ai du mal à croire que tu me lis...
quand tu dis :"De ce point de vue, je me sens même foutrement libéral par mon aspiration à connaître la démocratie [directe, sinon on ne parle pas de démocratie] avant de quitter ce monde, et ma rétivité devant toute forme de pouvoir —bien tempérée par le respect d'autrui et la conscience qu'un minimum d'ordre est indispensable dans la société."
je suis très proche de ça. Et quand tu dis : "Chacun nu face à la vie, le fort décidant de tout et l'emportant de droit sur le faible. Merci." ce n'est même pas une caricature : c'est simplement à côté de la plaque. Pourquoi faire cette distinction entre libéralisme politique et économique ? Le libéralisme est avant tout une philosophie du droit, et qui prône la défense farouche des droits individuels...Comment pourrait-il se transformer en une société où le fort décide de tout ? Il y a là quelque chose d'assez peu compréhensible...
à bientôt
Le grand-prêtre du culte libéral vous remercie du lien.
RépondreSupprimerLomig, tu viens de m'obliger à fouiller tes archives pour retrouver le nom de l'un de tes penseurs libéraux favoris: Pascal Salin, auquel je me suis un peu intéressé (très peu, je l'avoue) après t'avoir lu. S'il est vrai que je ne suis pas un lecteur assidu de ton blog, je n'en surveille pas moins les titres de tes billets —que je lis quand le sujet m'intéresse.
RépondreSupprimerAu sujet de la critique que tu émets (et compte tenu de la manière expéditive dont j'ai traité la question, elle n'était pas difficile à formuler), je dirai que la philosophie du droit dont tu parles vise à asseoir le pouvoir d'une élite, tandis que les autres, les faibles, n'existeraient qu'en fonction de leur productivité.
Criticus, pas de quoi! Et ma réponse à Lomig peut s'appliquer à tes écrits…
Le libéralisme, c'est comme la nature, c'est forcèment très joli mais quand il s'agit d'y vivre sans aucun abri fabriqué, ça devient beaucoup moins drôle !
RépondreSupprimer:-))
Poireau, nous sommes bien d'accord!
RépondreSupprimer