Sa Majesté Nicolas 1er a, cette semaine, honoré de sa présence l'Exposition Agricole qui se tenait comme tous les ans dans sa capitale chérie. Une foule dense se pressait afin de l'acclamer, constituée pour une bonne part des plus racés représentants de notre cheptel national, veaux, vaches et conjoints, brebis, volailles à plumes et à poils, telles que truites, saumons, brocolis, cochons d'inde, ou poules du tandori, sans compter chevaux et concubines, poulains et poneys mérinos. D'autre part l'assistance proprement dite, composée essentiellement des huit mille hommes et femmes de la garde impériale, tous agréablement costumés en fermiers et fermières, avec un tel réalisme qu'il était impossible d'identifier dans leur masse les paysans authentiques accrédités pour la visite impériale. Le Bien-Aimé, quoique allergique à la plume fit un arrêt remarqué devant l'enclos d'une laitière rose de Celtique Occidentale.
«Elle est magnifique! Est-ce qu'elle donne beaucoup de lait? demanda-t-il au sympathique éleveur qui veillait sur la bête.
—Ma foi, Mon Empereur, j'pense qu'oui, y a quinze petits qui tètent en ce moment et y se plaignent pas…
—Quinze! s'ébahit le Bien-Aimé en prenant à témoin le Sapir de l'agriculture. Soyons fiers de cette vache: c'est ça, la Nicosie qui gagne!
— Mais où sont-ils, ces petits veaux? reprit Nicolas 1er avec un bon sourire, à l'intention du croquant.
—À la porcherie du dehors, mon Empereur, vu qu'ils sont pas accrédités pour la visite.»
Notre magnanime souverain bavarda quelques instants encore avec ce rude éleveur, lequel tout épaté de sa considération, insista pour lui offrir du boudin frit et une tranche de saucisson en provenance de sa ferme.
«C'est du bon, mon Sire! La Luzon, l'était aussi belle que celle-là!» dit le brave homme qui tendait une assiette au fumet appétissant.
Mais le Bien-Aimé fut pris de violents éternuements, dûs sans doute aux plumes de cette Rose de Celtique Occidentale, et poursuivit sa visite d'un pas allègre. Il s'arrêta encore, bien que moins longuement, devant un autre enclos. Malgré la presse et la ferveur bruyante entourant le monarque, nous fûmes le témoin émerveillé de l'étendue de son savoir, lorsqu'il identifia du premier regard un petit troupeau d'oies.
«Quand j'étais petit, il y en avait des comme ça dans mon livre de lecture, à l'école!» dit-il avec cette modestie à fendre le cœur le plus endurci.
Il s'enquit auprès de la fillette gardienne du troupeau, si c'était bientôt l'heure où ces équidés allaient pondre le foie gras, mais devant l'air stupide de la jeunette, comme tétanisée par son auguste présence, il passa finalement son chemin.
Nous ne saurions énumérer ici toutes les richesses qui réjouirent l'œil de notre affectionné monarque: un épais volume n'y suffirait pas, quand le lecteur de ces chroniques, nous le savons, apprécie la concision. C'est pourquoi nous résumerons cette visite de Nicolas 1er à l'Exposition Agricole à l'essentiel: ce fut une fois encore un triomphe sans égal, si ce n'est celui de l'an prochain.
image : Grimlock
—Ma foi, Mon Empereur, j'pense qu'oui, y a quinze petits qui tètent en ce moment et y se plaignent pas…
—Quinze! s'ébahit le Bien-Aimé en prenant à témoin le Sapir de l'agriculture. Soyons fiers de cette vache: c'est ça, la Nicosie qui gagne!
— Mais où sont-ils, ces petits veaux? reprit Nicolas 1er avec un bon sourire, à l'intention du croquant.
—À la porcherie du dehors, mon Empereur, vu qu'ils sont pas accrédités pour la visite.»
Notre magnanime souverain bavarda quelques instants encore avec ce rude éleveur, lequel tout épaté de sa considération, insista pour lui offrir du boudin frit et une tranche de saucisson en provenance de sa ferme.
«C'est du bon, mon Sire! La Luzon, l'était aussi belle que celle-là!» dit le brave homme qui tendait une assiette au fumet appétissant.
Mais le Bien-Aimé fut pris de violents éternuements, dûs sans doute aux plumes de cette Rose de Celtique Occidentale, et poursuivit sa visite d'un pas allègre. Il s'arrêta encore, bien que moins longuement, devant un autre enclos. Malgré la presse et la ferveur bruyante entourant le monarque, nous fûmes le témoin émerveillé de l'étendue de son savoir, lorsqu'il identifia du premier regard un petit troupeau d'oies.
«Quand j'étais petit, il y en avait des comme ça dans mon livre de lecture, à l'école!» dit-il avec cette modestie à fendre le cœur le plus endurci.
Il s'enquit auprès de la fillette gardienne du troupeau, si c'était bientôt l'heure où ces équidés allaient pondre le foie gras, mais devant l'air stupide de la jeunette, comme tétanisée par son auguste présence, il passa finalement son chemin.
Nous ne saurions énumérer ici toutes les richesses qui réjouirent l'œil de notre affectionné monarque: un épais volume n'y suffirait pas, quand le lecteur de ces chroniques, nous le savons, apprécie la concision. C'est pourquoi nous résumerons cette visite de Nicolas 1er à l'Exposition Agricole à l'essentiel: ce fut une fois encore un triomphe sans égal, si ce n'est celui de l'an prochain.
image : Grimlock
Que c'est beau ! Il ne manque plus qu'un tableau pompier pour représenter picturalement le royal événement !
RépondreSupprimerJ'adore ! Je réclame un recueil papier de vos chroniques sur notre bon souverain...
Bonsoir
RépondreSupprimerJe suis d'accord avec Marie-Georges : il faut que ce soit publié ! Ces chroniques sont vraiment formidables !
D'ailleurs je voulais écrire sur Sarko et l'agriculture, mais là...que dire de plus ! Tu me coupes l'herbe sous le pied avec une tronçonneuse (C'est Nicolas 1er qui m'a appris à tondre) !
'Merci pour le lien vers le témoignage !)
CC
Il n'a pas trouvé de vilain canard!Dommage et bonne soirée!
RépondreSupprimerNicolas Ier, songeur, soudain déclama :
RépondreSupprimer"Quel esprit ne bat la campagne ?
Qui ne fait châteaux en Espagne ?
Picrochole, Pyrrhus, la Laitière, enfin tous,
Autant les sages que les fous ?
Chacun songe en veillant, il n'est rien de plus doux :
Une flatteuse erreur emporte alors nos âmes :
Tout le bien du monde est à nous,
Tous les honneurs, toutes les femmes.
Quand je suis seul, je fais au plus brave un défi ;
Je m'écarte, je vais détrôner le Sophi ;
On m'élit roi, mon peuple m'aime ;
Les diadèmes vont sur ma tête pleuvant :
Quelque accident fait-il que je rentre en moi-même ;
Je suis gros Jean comme devant."
D'accord avec Marie-Georges : un recueil virtuel, s'il n'est de papier.
On sent bien que ce président n'est pas comme ses prédécesseurs, un homme issu du terroir. Je crois qu'il pourra faire ce qu'il veut, cela ne se remplacera pas et il en restera toujours éloigné du peuple des gueux…
RépondreSupprimer:-))
[C'est vrai qu'il manque le tableau officiel et rutilant de Nicolas-le-Petit saluant ses serfs… :-)) ].
Quelle merveilleuse histoire ! Il a l'air si gentil ce Nicolas 1er. Apparemment il y a d'autres histoires aussi belles ? Je vais aller voir ça.
RépondreSupprimer...
Un vrai conte de fées :-)
Marie-Georges,
RépondreSupprimerMais oui, une allégorie de pompier! Il faudra que j'y pense… S'il n'y a pas de copyright insurmontable.
CC
Heu, merci, mais je suis certain qu'il y reste beaucoup à dire sur les rapports de Sarko avec labourage et pâturage…
Macao,
tiens, c'est vrai! Désolé, j'ai loupé la bonne allée…
Daud,
La Fontaine est inépuisable, on peut trouver chez lui de quoi ironiser sur tous et tout! Merci de nous le remettre en mémoire, poète.
Mlle ciguë, vous voir revenir tiendra aussi du conte de fée.
Grand fou va !
RépondreSupprimerCe commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
RépondreSupprimerLa brute, la prochaine fois prend la peine de mettre ton pseudo au bon endroit…
RépondreSupprimerMlle ciguë, ;-)
RépondreSupprimerConnaissais-tu cette lettre Persane que Reza (photographe ) a écrite à Sarko ?
RépondreSupprimerMe permettez-vous, dans ma gratitude pour le bienveillant accueil » que la France, terre de libertés m’a fait, de vous faire part de quelques réflexions concernant la situation intérieure de ce pays chéri de moi entre tous et de vous adresser cette lettre persane.
En effet, quelle n’est pas ma stupéfaction d’entendre ces jours-ci beaucoup de Français, ainsi que la presse internationale, cette perfide, dire que la France vivrait ses derniers jours de démocratie parce qu’ils craignent que vous accéderiez à la présidence de la République. Ils appuient leurs dires sur les différentes actions que vous auriez menées, en tant que membre du gouvernement. Ils ne comprennent pas, ces sots ! Que bien au contraire, votre méthode devait servir d’exemple à toutes les dictatures et les prédateurs de la liberté qui sévissent en ce monde !
En effet, imaginez qu’en Irak par exemple, un directeur général des rédactions ait laissé publier une photo sur la couverture de son magazine, de Madame Saddam Hussein et son ami ; bien évidemment, Saddam Hussein aurait exécuté le responsable, arrêté et torturé l’ensemble de la rédaction et jusqu’au dernier ouvrier de l’imprimerie. Mais sous votre règne, Monsieur Sarkozy, vous avez eu l’immense bienveillance et l’exemplarité, de ne faire que licencier le directeur général des rédactions. Pour cela, je tiens à vous exprimer ma gratitude. Merci Monsieur Sarkozy.
Imaginez en Iran, qu’un éditeur ait publié un livre de révélations sur la famille du guide suprême, nous ne verrions plus ni éditeur, ni écrivain, ni distributeur, ni même vendeur à la criée ; tous auraient été emprisonnés, brutalisés, assassinés sauvagement sans autre forme de procès.Or ici, en France, dans la même situation, sous votre règne,vous avez eu l’immense gentillesse et bienveillance de ne faire qu’interdire la parution du livre concernant votre famille en ayant recours à des méthodes qui sont beaucoup plus civilisées. Merci Monsieur Sarkozy.
Là où les dictateurs agissent de manière ostentatoire, vous avez la délicatesse et la générosité d’œuvrer discrètement, en petites touches raffinées. En France, depuis que vous avez accédé au pouvoir de votre ministère et que vous aspirez au pouvoir suprême de la Présidence, l’apparence est sauve. Vraiment, grâce à votre attachement à l’humanité, la France devient un véritable modèle à suivre pour les dictatures : il existe d’autres moyens de répression, que le recours à l’arrestation, la torture, l’exécution des libres penseurs. Oh combien de vies vous sauvez ainsi ! Merci Monsieur Sarkozy.
Là où, la Russie de Poutine, ou la Chine assassine les journalistes, empoisonne, fait disparaître qui osent élever la voix par des hommes de main encagoulés devant chez eux, votre décision d’œuvrer pour l’interdiction d’un livre décortiquant vos actions, écrit par un magistrat, est la marque d’un profond élan du cœur envers son auteur, que vous n’avez ni empoisonné, ni assassiné.Oh, combien le monde aurait un autre visage si les dictatures avaient suivi l’exemple de votre bienveillance envers ce magistrat. Merci Monsieur Sarkozy.
Là où j’ai vu des dictateurs faire arrêter, tabasser, emprisonner l’ auteur de caricatures politiques qui avait usé de son humour pour les représenter, vous vous êtes encore une fois démarqué. Loin de tous ces actes de barbarie, vous avez simplement demandé à rencontrer le caricaturiste, auteur de l’outrage contre vous, pour un échange de points de vue !
Si l’auteur a décliné votre invitation avec force de scandale, il ne s’est pas rendu compte quel sort lui aurait été réservé dans « l’autre monde » où l’on aurait brisé sa plume et son doigt avec.
Merci Monsieur Sarkozy.
Je voudrais vous saluer pour l’ensemble de vos actions qui tendent à laisser en liberté et en vie, ces libres penseurs, ces journalistes qui auraient certainement une fin tragique en Corée du Nord, en Irak, en Iran, en Russie, en Chine et dans plein d’autres pays sinistrement réputés.
Nombreux sont ceux qui prirent comme moi, le chemin de l’exil vers cette terre d’accueil qu’est la France, fuyant la répression subie dans leur pays. Tel fut, sans doute, la route prise par votre père qui trouva refuge dans ce berceau des libertés, vous permettant d’atteindre de hautes fonctions. Grâce à vos actions, marques d’une profonde bonté, vous avez montré combien vous êtes attaché à ces valeurs de liberté, combien vous savez rejeter toutes ces méthodes radicales d’assassinat, d’emprisonnement et de terreur.
Je tiens ici, très solennellement, à vous féliciter de l’efficacité de ces méthodes, qui ont emmené une grande partie de mes collègues journalistes, penseurs, à s’anesthésier, à ne plus oser prendre leur plume, s’auto censurant avant même que vous n’ayez matière à intervenir.
Citoyen français, journaliste et homme libre, j’ai pris mon appareil photo comme une arme contre toute forme de répression dés 16 ans, âge où j’ai publié un journal dans mon pays natal, l’Iran, sous le régime du Shah. Au nom de cet attachement aux témoignages qui ne racontaient que l’injustice sociale et l’atteinte aux libertés fondamentales, la répression, j’ai subi des années de prison, la torture, et plus tard, l’exil sous le régime des Mollah, qui m’a conduit vers la France accueillante. Depuis mon arrivée sur cette terre de libertés, je n’ai cessé de poursuivre ma route comme témoin autour du monde des pays où la liberté reste une valeur fragile. Ces Destins Croisés , publiés dans la presse internationale, et dans une dizaine de livres, ont été accueillis par le Sénat et exposés sur les grilles du Jardin du Luxembourg, tel un appel à regarder l’autre monde.
Au fil de ces témoignages saisis dans une centaine de pays, j’ai pu constater combien l’autre monde regarde la France comme le porte drapeau de la liberté, celui qui a offert à l’humanité la Déclaration des droits de l’Homme conquise au prix de sacrifices.
En France, vous avez eu l’immense habileté de répandre un sentiment ineffable de peur qui musèle les biens pensants, là où d’autres, de l’Irak à l’Iran, de la Russie à la Corée du Nord ou la Chine, emprisonne voire, exécute simplement celui qui a fait l’outrage de la pensée différente, de la contestation, de la critique. Merci Monsieur Sarkozy.
Permettez-moi de vous témoigner ma profonde gratitude pour votre bienveillance à l’égard de celles et ceux, qui ont osé s’ériger contre votre pensée et vos positions.
Pour conclure, cher Nicolas, je suggère à Reporters Sans Frontières d’organiser une conférence internationale à Paris rassemblant ces prédateurs de la liberté du monde entier. Vous pourriez ainsi leur donner une formation intensive aux vues de décrypter l’efficacité de vos méthodes qui parviennent au même but : celui de museler les médias sans emprisonnement, sans torture, sans empoisonnement et sans la mort au bout.
Soyez certain que nous ferons tout pour que l’Histoire retienne cette méthode que nous pouvons déjà nommée : « méthode Sarko ».
Aujourd’hui, le 3 mai, journée internationale de la liberté de la presse, j’aurais pu vous écrire de Kaboul où j’ai fondé une association pour soutenir la liberté d’expression et une presse indépendante comme fondements de la démocratie.
« Je n’ai qu’une passion celle de » la liberté « au nom de l’humanité qui a tant souffert et qui a droit au bonheur ». Cette lettre persane n’est que « le cri de mon âme ».
Veuillez agréer, Monsieur Sarkozy, l’assurance de mon profond respect.
Reza
Photojournaliste
Président fondateur de l’association Aïna
Chevalier de l’Ordre National du Mérite
Je suis allée voir samedi au mémorial de Caen ses photos et je peux t'assurer que c'est bouleversant ...
J'espère que cette magnifique lettre traverse et traversera les ondes pour ceux et celles qui ne l'ont pas lus...
Douce soirée ...
C'est là qu'on voit le risque pris à visiter trop tôt pour qu'il y ait affluence et trop vite pour prendre le temps de quelques échanges: Il n'a trouvé personne à traiter de "pauv'con".
RépondreSupprimerOn ne dira jamais assez qu'il faut prendre le temps de faire les choses pour qu'elles soient faites dans les règles de l'art.
Quand on préside aux destinées d'un pays qui retrouvera bientôt son rang, c'est un minimum...
Marie, merci!
RépondreSupprimerle GDA, le problème, c'est qu'il n'aime pas le monde rural, je crois. Pas à son aise, alors il bâcle son boulot…