Dans l'un de ces petits sondages absurdes dont abuse la presse en ligne, Le Figaro posait hier à ses lecteurs la question suivante:
«Êtes-vous choqué que Ségolène Royal mette en cause la légitimité du président de la République à l'étranger?»
Les sondages de ce genre, même ceux menés par les instituts parés d'une réputation de sérieux, sont toujours biaisés, les questions étant formulées de manière à favoriser insidieusement les réponses espérées par le client ayant commandé de l'enquête.
Avec l'interrogation opportuniste du Figaro, qui ne prétend nullement, je suppose, refléter la réalité de l'opinion publique, mais vise plutôt à fournir une image conforme à l'attente de son lectorat, on voit immédiatement que les dés sont pipés. La question prête péremptoirement à Ségolène Royal l'intention de contester la légitimité du président de la république. Qui veut répondre ne peut partir que de ce présupposé, être acquis à l'idée de trahison que lui souffle le questionneur avec la précision finale: à l'étranger.
Pour résister à la manipulation, il faut accepter l'idée de contester soi-même la légitimité de Nicolas Sarkozy, et trouver qu'il n'y a rien de mal à médire de la famille hors de chez soi… Cela ne coule pas de source pour un lecteur bourgeois, conservateur, esclave de la bienséance.
Ou alors être tout simplement de gauche et avoir envie de contrecarrer ce genre de tromperie, en votant non, sans se préoccuper du contenu implicite de la réponse. C'est ce que j'ai fait, curieux de la tendance des opinions exprimées. À ce moment, 79,58% des 14917 votants se déclaraient choqués.
S'ils avaient pris la peine de lire le discours de Ségolène Royal, je suppose que les moins obtus d'entre eux auraient convenu qu'en aucune façon les paroles prononcées à Dakar ne contestaient la légitimité de Nicolas Sarkozy.
De plus, un peu de bon sens suffit pour comprendre que le système Français de représentation du peuple à tous les niveaux de la vie publique, implique de la part des élus le respect des règles du jeu politique. Aucun n'a réellement envie de les remettre en question, ce qui ouvrirait une brèche à la démocratie: on pourrait voir le peuple, regrettant ses choix, exiger d'être consulté directement.
Par contre, le peuple des mécontents, qui subit les effets de la partie politique engagée, a moins de raisons de patienter jusqu'aux échéances légales pour exprimer son rejet du président, arbitre partial.
Lorsqu'on voit Nicolas Sarkozy incapable de se déplacer dans le pays sans que les rues soient au préalable vidées de manifestants, et user de tous les ressorts habituellement attribués au despotisme pour se faire respecter, on peut commencer à douter de sa légitimité sans avoir besoin de l'avis du personnel politique.
«Êtes-vous choqué que Ségolène Royal mette en cause la légitimité du président de la République à l'étranger?»
Les sondages de ce genre, même ceux menés par les instituts parés d'une réputation de sérieux, sont toujours biaisés, les questions étant formulées de manière à favoriser insidieusement les réponses espérées par le client ayant commandé de l'enquête.
Avec l'interrogation opportuniste du Figaro, qui ne prétend nullement, je suppose, refléter la réalité de l'opinion publique, mais vise plutôt à fournir une image conforme à l'attente de son lectorat, on voit immédiatement que les dés sont pipés. La question prête péremptoirement à Ségolène Royal l'intention de contester la légitimité du président de la république. Qui veut répondre ne peut partir que de ce présupposé, être acquis à l'idée de trahison que lui souffle le questionneur avec la précision finale: à l'étranger.
Pour résister à la manipulation, il faut accepter l'idée de contester soi-même la légitimité de Nicolas Sarkozy, et trouver qu'il n'y a rien de mal à médire de la famille hors de chez soi… Cela ne coule pas de source pour un lecteur bourgeois, conservateur, esclave de la bienséance.
Ou alors être tout simplement de gauche et avoir envie de contrecarrer ce genre de tromperie, en votant non, sans se préoccuper du contenu implicite de la réponse. C'est ce que j'ai fait, curieux de la tendance des opinions exprimées. À ce moment, 79,58% des 14917 votants se déclaraient choqués.
S'ils avaient pris la peine de lire le discours de Ségolène Royal, je suppose que les moins obtus d'entre eux auraient convenu qu'en aucune façon les paroles prononcées à Dakar ne contestaient la légitimité de Nicolas Sarkozy.
De plus, un peu de bon sens suffit pour comprendre que le système Français de représentation du peuple à tous les niveaux de la vie publique, implique de la part des élus le respect des règles du jeu politique. Aucun n'a réellement envie de les remettre en question, ce qui ouvrirait une brèche à la démocratie: on pourrait voir le peuple, regrettant ses choix, exiger d'être consulté directement.
Par contre, le peuple des mécontents, qui subit les effets de la partie politique engagée, a moins de raisons de patienter jusqu'aux échéances légales pour exprimer son rejet du président, arbitre partial.
Lorsqu'on voit Nicolas Sarkozy incapable de se déplacer dans le pays sans que les rues soient au préalable vidées de manifestants, et user de tous les ressorts habituellement attribués au despotisme pour se faire respecter, on peut commencer à douter de sa légitimité sans avoir besoin de l'avis du personnel politique.
Comme Inter était en grève, j'ai entendu par hasard une émission sur une radio périphérique, interactive, justement sur le discours de Ségolène. Je peux te dire que je suis très choqué ! Ce qui sur le sondage aurait donné "sans opinion"...
RépondreSupprimerQuel oeil ce Coucou !
J'ai entendu la même chose sur europe 1 chez cet abruti de Morandini
RépondreSupprimerExcellent billetin...
RépondreSupprimerla capacité des médias a (re)générer le ségo baching est époustouflante
RépondreSupprimerÊtes-vous choqué que le Figaro mette en cause la légitimité de Ségolène Royal?
RépondreSupprimerIl fit garrot en désespoir de cause pour stopper l'hémorragie !Mais hélas ce ne fut pas suffisant et la gang reine se régala!!!!!!!
RépondreSupprimermtislav, les réactions ont été très vives, en effet… Mais entre la grève de France inter et mes obligations, j'en ai à peine eu vent ce jour là. Ce genre de sondage ne prévoit pas que l'on soit "sans opinion"…
RépondreSupprimerb. mode: moi j'ai très peu écouté la radio ce jour là.
Didier Goux, sans blague?
peuples pour ça, il faut que le talent de Ségolène le permette.
Eric, je ne suis pas choqué: cela m'a fourni matière à un billet de dernière minute.
Macao tu es en verve ce matin ! :-)
Quoique réticent vis à vis de certains aspects de S.Royal, j'avoue que je suis écoeuré par la mauvaise foi, le mensonge et la haine qui accompagnent chacune de ses paroles. Que ses détracteurs sachent que plus ils la couvriront de boue, plus ils la rendront belle. Et intelligente!
RépondreSupprimerJe sais... trop de lyrisme...
Sondage et Figaro dans la même phrase, c'est surréaliste !
RépondreSupprimerMais tu fais bien de relever celui-ci. Comme d'habitude, ce journal fait preuve de bêtise et de gros sabots !
:-)
Hermes, Je crois que la perception et l'image de Ségolène Royal a été faussée non seulement par les adversaires, mais aussi par ses proches ennemis, ce qui trouble tout débat sur sa personne. Moi, je l'ai soutenue parce qu'elle était la seule à proposer de se rapprocher de la démocratie, avec son superbe projet de démocratie participative. Peut-être n'est-ce pas encore fichu?
RépondreSupprimerPoireau, c'est vrai que le Figaro et la subtilité ne font plus bon ménage depuis très longtemps! (je crois qu'il y a eu une époque très différente dans son histoire)