La nouvelle de la désignation de Val à la tête de France-inter, plus que probable en définitive, court ces jours-ci la blogosphère et étonne beaucoup de monde. À commencer sans doute par le principal intéressé, Val soi-même, qui se serait peut-être passé d'être découvert dans le lit de Nicolas Sarkozy avant l'heure…
Il faudrait être bien naïf pour s'en tenir à sa prétendue stupéfaction et croire qu'elle pourrait recouvrir autre chose que de l'agacement devant une information trop tôt ébruitée.
Il faudrait être bien naïf pour s'en tenir à sa prétendue stupéfaction et croire qu'elle pourrait recouvrir autre chose que de l'agacement devant une information trop tôt ébruitée.
Au moment de l'affaire Siné, on a pu se demander ce que cherchait Philippe Val : combattre un prétendu antisémitisme, ou défendre M. Sarkozy fils —par gratitude supposée envers le soutien éminent apporté par le père dans le procès des caricatures de Mahomet. Ce devait être beaucoup plus compliqué que cela, mais à la fin, il en a résulté une situation où Philippe Val se retrouvait objectivement plus proche du camp de la famille régnante que des pourfendeurs de celle-ci. En tout cas, il y aura du moins gagné la naissance d'un courant de sympathie souterraine entre lui et le président. Assez vif pour que Nicolas Sarkozy puisse songer à l'élever dans un de ces coups d'échecs dont il a le secret.
Cette nomination n'est surprenante qu'à première vue. Philippe Val porte une étiquette de gauche, il n'est pas un homme de radio, considération qui avait dans le passé presque toujours guidé le choix des faiseurs de roi. Ce n'est pas sa chronique sur France-inter qui peut suffire à lui donner quelque légitimité à ce poste.Oui, mais… M. Sarkozy sait —il nous l'a démontré—, semer le trouble dans le camp de la gauche par ses débauchages de personnalités peu regardantes sur la fidélité aux engagements. Propulser un ambitieux que le pouvoir doit faire saliver, directeur d'un journal satirique d'opposition de surcroît, est bien dans sa manière. Surtout si l'on considère que M. Val pourrait être chargé de la délicate mission de faire le ménage à l'antenne.
Qui, mieux que le directeur d'un canard réputé remuant et proche des jeunes, mais en réalité devenu «caricaturalement correct», ferait accepter un changement de ton vis à vis du pouvoir?
Qui, mieux qu'un moralisateur de gauche, le cul paré des plumes de la subversion libertaire, serait à même de virer un Didier Porte ou un Daniel Mermet?
Bien vu, tout en finesse.
RépondreSupprimerIls veulent TOUT ! Ca me rend malade.
Excellente analyse!
RépondreSupprimerMtislav,
RépondreSupprimerAnnie,
Il faut espérer que ce soit à côté de la plaque…
Argl ! Sa Sainteté Val passe à droite ! Qu'allons-nous devenir ?
RépondreSupprimerIl ne passe pas à droite : il a juste trouvé un fromage plus gras que Charlie Hebdo. Réveillez-vous...
Didier, je suis d'accord avec vous, côté fromage… Ceci dit, je serais étonné que Val ait conscience de passer à droite pour autant.
RépondreSupprimerIl a pris Philippe Val parce que Jack Lang était occupé ailleurs ?
RépondreSupprimer:-))
[Plus sérieusement, c'est plus le fait de la nomination que le nommé que je réprouve. La main du pouvoir sur les médias, ce n'est jamais très bon pour l'expression de la démocratie…].
Yep. Belle analyse.
RépondreSupprimerM. Poireau, moi je réprouve le se-laisser-nommer… Que Sarkozy fasse un coup, pas étonnant, à partir du moment où il a décidé de tout contrôler. Mais le rôle de Val est des plus bas. On a vu à l'œuvre sa capacité à régler des comptes personnels et à piper les dés…
RépondreSupprimerNicolas, merci.
C'est une approche qui m'est venue à l'esprit dès le revirement de messieurs (?) Besson, Kouchner et consorts.
RépondreSupprimerNicoléon cause mal, est vulgaire, n'est certes pas un homme d'état, est plus un camelot qu'un politicien, mais justement, comme le camelot efficace, c'est un assez bon connaisseur des ressorts les moins reluisants de l'âme humaine.
Et ces ficelles sont si faciles à tirer...
le-gout-des-autres, que Sarkozy flaire les bons coups à faire, soit, mais que des gens de gauche perdent à ce point toute pudeur pour aller à la soupe me sidère.
RépondreSupprimerLa révolution n'est pas loin, alors Val ou un autre ...
RépondreSupprimerFarid, Val ou un autre, en effet, le résultat sera le même, mais c'est choquant qu'un homme réputé de gauche accepte une faveur du prince…
RépondreSupprimerVirer Porte, ça ne me dérangerait pas. Virer Demorand, là, je prendrais la tête de la rébellion ! Au vu de la prévention ambiante à son endroit, il se peut qu'il fasse profil bas pour amadouer la méfiance dont il fait déjà l'objet. A voir !
RépondreSupprimergicerilla, ma foi, chacun, chacune a ses préférences… J'aime bien la férocité de D. Porte avec le pouvoir. Demorand, ça dépend des jours, mais il est parfois épatant… Il reste que se mettre au service de N.Sarkozy, quand arbore volontiers une image de gauche, c'est très dérangeant.
RépondreSupprimertout le monde se met d'accord pour taper sur Val et ça a l'air de faire du bien.
RépondreSupprimerUn peu de lucidité: Mermet ou Porte ne risquent rien et ils le savent. Ils vont même pouvoir dire tout le mal qu'ils pensent de leur dirlo. Super, non?
touma
RépondreSupprimercela n'enlève rien à l'étrangeté que constitue pour Val le fait de devenir l'obligé de N. Sarkozy.