Hypos, dont je recommande vivement au passage la lecture du blog , «Trompe l'œil et faux semblants», Hypos vient de me taguer dans une n-ième chaîne. Pour une fois, il n'est pas difficile de remonter jusqu'à l'auteur du délit de chaînage, puisqu'il s'agit de Nicolas, que je lis chaque jour. Voici le sujet imaginé par Nicolas:
« Bon, Mesdames, Messieurs, chers compatriotes, on parle beaucoup de l’anonymat dans les blogs mais au fond de nous-mêmes est-ce qu’on ne devrait pas s’en foutre royalement dans la mesure où la plupart des gens ne savent même pas ce qu’est un blog ? Ne serait-on pas un peu trop centrés sur nous-mêmes ? ».
Le thème m'amuse, car le hasard fait que j'ai une longue vie de pseudonyme derrière moi —quoique je sois plutôt critique sur l'usage des faux noms dans la blogosphère.
Lorsqu'en collaboration avec ma compagne, j'ai publié mon premier livre —il y a hélas trop longtemps—, nous avons dû choisir un pseudonyme. Il s'agissait d'un roman pour la jeunesse, et notre premier éditeur, disons «bien pensant», répugnait à mettre nos deux patronymes en avant, car nous n'étions pas mariés. Nous avons accepté sans rechigner, en adoptant un seul prénom et nom pour nous deux: cela nous amusait d'entrer dans un personnage aussi fictif que nos ouvrages, et tant d'autres auteurs l'avaient fait avant nous! Le problème fut que, sans le prévoir, nous nous étions enfermés. L'activité de l'écrivain, pensions-nous, se limite à écrire, à signer de fabuleux contrats, et répondre aux lettres de lecteurs enthousiastes, sans autre contact avec le monde réel. En fait, moins de deux ans plus tard, un peu de succès aidant, enchaînés à notre pseudo, a débuté pour nous un nomadisme para-culturel qui n'est pas encore terminé. De rencontres scolaires en débats, partout on nous demande d'expliquer, sinon justifier, cet être bizarre qui nous représente tous deux et que nous ne sommes pas.
Un pseudonyme, ça peut-être amusant, mais aussi se révéler encombrant selon les circonstances.
Fort de cette expérience,en ouvrant ce blog, dans le but d'exprimer mon indignation à la suite d'une sorte de hold-up électoral (légal) à l'élection du maire de mon village, j'ai vite rejeté l'idée de le faire sous pseudonyme qui m'a un moment traversé la tête. Quel crédit peut-on accorder aux critiques d'un citoyen si peu confiant dans son droit à la liberté de parole qu'il se cache? Comment prêter foi à des propos dont on ne sait qui les tient, ni d'où ils viennent?
De mon village, les anonymes ont été parfois nombreux à commenter certains billets, hostiles ou amicaux. À mon avis, leur anonymat a étouffé peu à peu toute opposition citoyenne à la majorité municipale, puisque ces gens n'existaient pas: personne ne pouvait ouvrir un dialogue avec eux dans la vie normale. Avoir livré mon identité m'a paru un moment pesant, des gens se détournant de moi par antipathie, d'autres par embarras. L'effervescence est aujourd'hui retombée, le calme revenu, et si c'était à refaire, je ne changerais pas ce choix de bloguer à visage découvert.
Pour revenir au sujet tel que l'a défini Nicolas, il faut bien reconnaître que mes émois de blogueur villageois n'échappaient pas au dérisoire: sur les 668 habitants de Claviers, combien sont-ils à avoir une connexion Internet? Très peu, sans doute.
Enfin, il existe beaucoup de situations où l'usage d'un pseudo par le blogueur est justifié, voire indispensable: contraintes professionnelles, familiales… Cela reste pourtant, me semble-t-il, un obstacle de taille pour rapprocher un tant soit peu cette activité de celle d'un journaliste —sans même parler du contenu d'un billet. L'article de journal est signé par son auteur, c'est le premier pas pour établir une relation de confiance avec le lecteur, largement insuffisante certes, mais peut-être indispensable?
source image
Il ne me reste maintenant qu'à passer le relais à: Eric Citoyen, Mathieu, Manuel, Ruminances, Homer, et Serge…
« Bon, Mesdames, Messieurs, chers compatriotes, on parle beaucoup de l’anonymat dans les blogs mais au fond de nous-mêmes est-ce qu’on ne devrait pas s’en foutre royalement dans la mesure où la plupart des gens ne savent même pas ce qu’est un blog ? Ne serait-on pas un peu trop centrés sur nous-mêmes ? ».
Le thème m'amuse, car le hasard fait que j'ai une longue vie de pseudonyme derrière moi —quoique je sois plutôt critique sur l'usage des faux noms dans la blogosphère.
Lorsqu'en collaboration avec ma compagne, j'ai publié mon premier livre —il y a hélas trop longtemps—, nous avons dû choisir un pseudonyme. Il s'agissait d'un roman pour la jeunesse, et notre premier éditeur, disons «bien pensant», répugnait à mettre nos deux patronymes en avant, car nous n'étions pas mariés. Nous avons accepté sans rechigner, en adoptant un seul prénom et nom pour nous deux: cela nous amusait d'entrer dans un personnage aussi fictif que nos ouvrages, et tant d'autres auteurs l'avaient fait avant nous! Le problème fut que, sans le prévoir, nous nous étions enfermés. L'activité de l'écrivain, pensions-nous, se limite à écrire, à signer de fabuleux contrats, et répondre aux lettres de lecteurs enthousiastes, sans autre contact avec le monde réel. En fait, moins de deux ans plus tard, un peu de succès aidant, enchaînés à notre pseudo, a débuté pour nous un nomadisme para-culturel qui n'est pas encore terminé. De rencontres scolaires en débats, partout on nous demande d'expliquer, sinon justifier, cet être bizarre qui nous représente tous deux et que nous ne sommes pas.
Un pseudonyme, ça peut-être amusant, mais aussi se révéler encombrant selon les circonstances.
Fort de cette expérience,en ouvrant ce blog, dans le but d'exprimer mon indignation à la suite d'une sorte de hold-up électoral (légal) à l'élection du maire de mon village, j'ai vite rejeté l'idée de le faire sous pseudonyme qui m'a un moment traversé la tête. Quel crédit peut-on accorder aux critiques d'un citoyen si peu confiant dans son droit à la liberté de parole qu'il se cache? Comment prêter foi à des propos dont on ne sait qui les tient, ni d'où ils viennent?
De mon village, les anonymes ont été parfois nombreux à commenter certains billets, hostiles ou amicaux. À mon avis, leur anonymat a étouffé peu à peu toute opposition citoyenne à la majorité municipale, puisque ces gens n'existaient pas: personne ne pouvait ouvrir un dialogue avec eux dans la vie normale. Avoir livré mon identité m'a paru un moment pesant, des gens se détournant de moi par antipathie, d'autres par embarras. L'effervescence est aujourd'hui retombée, le calme revenu, et si c'était à refaire, je ne changerais pas ce choix de bloguer à visage découvert.
Pour revenir au sujet tel que l'a défini Nicolas, il faut bien reconnaître que mes émois de blogueur villageois n'échappaient pas au dérisoire: sur les 668 habitants de Claviers, combien sont-ils à avoir une connexion Internet? Très peu, sans doute.
Enfin, il existe beaucoup de situations où l'usage d'un pseudo par le blogueur est justifié, voire indispensable: contraintes professionnelles, familiales… Cela reste pourtant, me semble-t-il, un obstacle de taille pour rapprocher un tant soit peu cette activité de celle d'un journaliste —sans même parler du contenu d'un billet. L'article de journal est signé par son auteur, c'est le premier pas pour établir une relation de confiance avec le lecteur, largement insuffisante certes, mais peut-être indispensable?
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Il ne me reste maintenant qu'à passer le relais à: Eric Citoyen, Mathieu, Manuel, Ruminances, Homer, et Serge…
Amusant, en cherchant ton adresse mail sur ton blog, je vois pour la première fois ton nom... Comme quoi ... ;-)
RépondreSupprimer(Mais comment te joindre, cher Coucou, entre quatres z'yeux ou deux écrans, c'est selon... ? )
Je suis tagué aussi sur ce sujet !
RépondreSupprimerJ'y reviendrais donc…
:-))
[Mademoiselle Ciguë : tu peux demander, des fois !!!].
Mlle ciguë, Poireau a raison: des fois il suffit de demander (mais il y a un lien indirect de premier contact en marge)…
RépondreSupprimerPoireau, j'ai vu que tu avais déjà ce devoir à faire, sinon, je ne te loupais pas!
Arf ! je vais devoir me pencher sur la question ! ;)
RépondreSupprimerb.mode, tombe pas dedans, surtout! :))
RépondreSupprimerLe journalite - comme tout professionnel - se doit d'avoir un nom. Et d'assumer sa fonction.
RépondreSupprimerSur un blog, nous sommes sur un autre espace: pas journalistes,liés à rien sauf à un serveur internet.
En ce qui me concerne, je crois à l'anonymat pour préserver ma vie privée, mais je ne me fais pas d'illusion sur le politique, les système de contôle et les fichages. Mais je m'en fiche:
Oui, Sarkozy - la dynastie Sarkozy - est tyannique et anti démocratique.
Oui, vous pouvez me contrôler, m'embastiller et plus "si affinités".
Mais vous n'aurez jamais rien d'autre, Monsieur le Président, juste mon mépris.
Mon anonymat n'est pas la peur, juste un peu de recul... Etre dans l'ombre permet parfois de résister un peu mieux...
j'ai bossé toute ma vie sous pseudo, alors un peu plus, un peu moins....
RépondreSupprimerHermes,
RépondreSupprimeril est vrai que l'anonymat d'un blogueur est une illusion, du moins pour les autorités.
La plupart du temps, je dois reconnaître qu'il n'en est pas fait mauvais usage de cet
anonymat, mais il m'arrive de lire parfois des textes de quasi-désinformation. Je crois que leurs
auteurs seraient moins aventureux s'ils devaient écrire sous leur véritable identité.
Martine, alors, comme on dirait au canard, "pan sur le bec"! Si une journaliste
dit ça…
Taulier (sans lire les commentaires),
RépondreSupprimerC'est amusant, de tous les gens qui répondent au "tag", tu es un des seuls à l'aborder complètement, c'est-à-dire, en prenant en compte le fait que les gens ne connaissent pas les blogs, voire n'ont pas internet.
Merci pour le lien.
RépondreSupprimerVenant de me sortir d'une chaîne, je te répondrais un peu plus tard, mais ce sera fait sans faute.
Ouf !!! Merci Le coucou... j'ai eu soudainement peur... mais ça va nettement mieux ! ;-)
RépondreSupprimerNicolas,
RépondreSupprimerje ne connais pas exactement le nombre des connectés du village (il a sans doute légèrement augmenté depuis un an), mais sans doute inférieur à la centaine. En ajoutant quelques curieux des villages voisins ou d'ailleurs, les pointes de visites étaient aux environs de 400, au plus "chaud".
Mathieu,
j'apprécie ton blog, donc… Et il n'y a pas de limite de temps. Pas vrai Nicolas?
Effectivement, en ce qui me concerne, j'ai répondu au tag mais pas à la question. Si vous n'êtes pas encore couchés, virez Didier Goux de votre blogroll au moins le temps que son billet insultant disparaisse dans les limbes.
RépondreSupprimerBérénice,
RépondreSupprimeril s'en est fallu d'un cheveux… Puis je me suis dit que vous n'aimeriez pas ça…
mtislav
je viens vous lire dare dare, je suis curieux de ta réponse.
Je suis comme Melle Cigüe, je viens seulement de remarquer ton nom sur le blog !! Mais je préfère le Coucou ! (Tiens on a oublié de dire que les pseudos c'est un peu comme des surnoms pour les gens qu'on aime bien),
RépondreSupprimerEt merci à Nicolas qui, au passage, nous traite tous de neuneus pas capables de traiter le sujet :-)))
hypos,
RépondreSupprimerJe crois que nous avons tous et toutes à peu près les mêmes habitudes de lecture rapide (voire de survol). Personnellement, il m'arrive cependant de m'intéresser davantage à l'auteur en présence de propos politiques percutants (et l'anonymat me paraît quelquefois en affaiblir la portée), ou simplement à la lecture d'un billet particulièrement réussi, quel que soit son genre.
Ah flute, me voilà tagué...
RépondreSupprimerCher Coucou,
RépondreSupprimertu livres ton itinéraire singulier entre Pseudonyme et Nom réel. Vis-à-vis de ce doublon (Pseudo-Nom réel), il ne peut y avoir qu'UN CHOIX SINGULIER. A chacun de s'expliquer avec lui-même et avec les autres (s'il le veut).
Sache que BiBi a publié cinq fois ( 4 romans et un recueil de nouvelles) sous son vrai nom. Il a choisi le pseudonyme car le Principe de se " cacher" derrière est une liberté fondamentale : celle - rimbaldienne - de suivre son aphorisme "Je est un autre".
Même en avançant masqué, on peut savoir qui est derrière car "Le Masque démasque" pour reprendre un mot de Cocteau.
A mes ami(e)s, j'ai donné mon adresse de blog et ils savent qui je suis. Dans ton billet, tu raisonnes comme si le Mode de "communication" du Net était l'équivalent d'une discussion de la vie réelle. Cette question est encore à explorer. BiBi admet que c'est une "activité" humaine, un engagement dans le lien social et comme tels, le Sujet de l'énonciation - même dans un blog - est important, voir décisif. Mais il y a mille façons d'être soi-même non ?
Comme tu le vois, BiBi n'a pas fini d'(essayer d')analyser le concept de (sa) Présence (dans son rapport à l'électronique) : il doit avouer que ce va-et-vient reste à la fois énigmatique et riche. Ce qu'il sait c'est que son adoption d'un pseudo ne le fige pas dans une identité prédéfinie.
Enfin, point d'importance, hors-BiBi, j'essaye de parler en mon nom dans ma vie de tous les jours.
Excuse la longueur.
A bibientôt.
On a parfois besoin d'un pseudo, je me rappelle d'une amie désolée quand on a créé les cartes d'identité plastifiées parce qu'on ne pourrait plus faire de faux-papiers.
RépondreSupprimerLes miens sont nettement plus utilitaires...quand on a un nom "étranger" de 9 lettres, on en choisit qques unes ou on passe son temps à épeler!
Cela me rappelle une réceptionniste d'hôtel en Espagne, étonnée :"ah, à votre accent, j'avais cru que vous étiez française"
Homer,
RépondreSupprimerça passe plus vite que la grippe A porcino-mexicaine.
Bibi,
je sais, les motivations pour choisir un pseudonyme, et se faisant se protéger d'un très relatif anonymat, sont nombreuses, et dans la plupart des cas parfaitement compréhensibles.
Je n'ai aucune idée définitivement arrêtée sur la question, en fait. Il me semble effectivement, sans en être convaincu, que communiquer sur le Net, c'est un peu converser, et donc se présenter plus ou moins à découvert. Réfléchissant à mesure que je réponds, je crois aussi contradictoirement que le blog est plutôt un monologue, prolongé dans le meilleur des cas d'un débat limité: plutôt un empilement de monologues qui n'évoluent guère. Ce qu'il faudrait savoir, c'est l'influence qu'exerce sur nous l'anonymat ou le choix de la transparence: écririons nous différemment dans une situation inversée?
Martine,
en effet, j'imagine très bien ce genre de problème, et cela a sans doute été la raison d'être de la plupart des pseudos, non? Avec le besoin de s'affranchir des liens familiaux…
Pour Martine : Oui "S'affranchir des liens familiaux". Effectivement, si l'on convoque le psy de Service, il dirait : déni du nom-du-père et volonté de n'appartenir à personne, de naître que de soi-même. Vœu pieux, increvable, culpabilisant et en même temps Chance, élan, nouveauté. Paradoxe vital à assumer, non ?
RépondreSupprimerPour Coucou : L'influence sur nous ?
BiBi écrit avec trois "publics" différents : 1. lorsqu'il écrit des rapports dans le cadre judiciaire avec le Juge des Enfants en ligne de mire dans son boulot, 2. lorsqu'il écrit sur son blog, 3. lorsqu'il écrit ou tente d'écrire des fictions, des auto fictions, des embryons de romans.
Seul le 2 est sous anonymat.
Plasticité des masques, jouissance de se démultiplier, rêves aux contraintes d'airain. Ainsi va notre identité...
Bibi,
RépondreSupprimerma foi, pourquoi pas plusieurs attitudes en fonction des genres! Ce que je me demande, c'est le crédit qu'on peut accorder à un masque (et je n'en sais rien)? Exemple: si tu publies demain un scoop dont même la presse ne parle pas, est-ce que j'y fait allusion de mon côté, ou j'attends de voir?
Tiens voilà un scoop :
RépondreSupprimer"Chochotte, la femme de Mon Chouchou cherche un appartement à Paris. C'en est un de 700 metres carrés qui l'interesse. Ce dont ne se doute pas Mon Chouchou qui aime l'argent, les femmes d'argent et l'argent des Femmes d'argent, c'est que Pierre qui Roule habite au-dessus. Mon Chouchou ne se doute pas du Mick-Mac que cela fera si Chochotte l'achète ( Prix annoncé : 10 à 15 millions d'euros)!"
Scoop ou Fiction ? A toi de voir (sourire).
A bibientôt.
Bibi,
RépondreSupprimermerci du scoop… Tu vois, on retombe sur les inconvénients de l'anonymat et des pseudos: chochotte, choucou, Pierre qui Roule… Bien entendu, on voit ce que tu veux dire, mais…
À bientôt.