Ça commence bien, la nouvelle présidence de Radio France…
Du moins sur France Inter, que j'écoute davantage que France Info, en préférant de beaucoup France Culture… Ce matin, après 8 heures, la tranche matinale d'Inter avait un invité, Edwy Plenel. Le fondateur de Mediapart, venait parler de son livre-manifeste, «Combat pour une presse libre», appelant ses confrères à lutter pour la liberté de la presse, contre les empiétements du pouvoir actuel.
Edwy Plenel venait d'évoquer succinctement l'attaque massive en justice dont son journal est la cible, de la part de la Caisse d'Épargne, d'anciens dirigeants de celle-ci, et de Fançois Pérol —en représailles des révélations de Mediapart à propos de l'étrange promotion de ce dernier—, lorsqu'on fit place aux réactions téléphoniques d'auditeurs.
Une auditrice demanda ainsi, en substance, où sont passés les journalistes dans notre pays, qu'est-ce qui peut bien les arrêter dans la critique du pouvoir?
La réponse d'Edwy Plenel contint notamment cette phrase: «l'interventionnisme de la présidence de la république dans cette maison même, est évidemment un défi pour les journalistes du service public […]»
Quelques minutes et une ou deux questions d'auditeurs plus tard, grosse surprise: Eric Delvaux, qui anime la matinale, nous annonce l'arrivée de Jean-Luc Hess dans le studio.
Et ce dernier, qui avait pourtant promis de ne jamais intervenir à l'antenne, sauf occasions exceptionnelles, y va de sa petite mise au point cauteleuse. «…vous êtes la preuve que ce soupçon, en ce qui concerne la nomination des présidents de l'audiovisuel public est infondé […]», dit-il à E. Plenel.
Nous voilà donc rassurés, M. Hess n'est pas l'homme de Nicolas Sarkozy: il est l'homme qui n'est pas l'homme de Nicolas Sarkozy. C'est différent.
Cela n'a pas empêché des auditeurs de protester contre cette intervention inopportune du président de Radio France. Ni le SNJ de la radio d'estimer que «Cette prise directe de l'antenne est de même nature que la nomination directe. […]»
Personnellement, cela ne m'étonne pas du bonhomme, à qui je reprocherai longtemps d'avoir supprimé le magazine culturel du journal de 13 heures, lors de son passage à la direction de France-Inter. Mais c'est une autre histoire.
PS. Pour soutenir Mediapart, signez ici l'appel en ligne!
La vidéo de l'échange entre Edwy Plenel et Jean-Luc Hess est visible à ces adresses:
version courte 1:33
version longue 16:25
Du moins sur France Inter, que j'écoute davantage que France Info, en préférant de beaucoup France Culture… Ce matin, après 8 heures, la tranche matinale d'Inter avait un invité, Edwy Plenel. Le fondateur de Mediapart, venait parler de son livre-manifeste, «Combat pour une presse libre», appelant ses confrères à lutter pour la liberté de la presse, contre les empiétements du pouvoir actuel.
Edwy Plenel venait d'évoquer succinctement l'attaque massive en justice dont son journal est la cible, de la part de la Caisse d'Épargne, d'anciens dirigeants de celle-ci, et de Fançois Pérol —en représailles des révélations de Mediapart à propos de l'étrange promotion de ce dernier—, lorsqu'on fit place aux réactions téléphoniques d'auditeurs.
Une auditrice demanda ainsi, en substance, où sont passés les journalistes dans notre pays, qu'est-ce qui peut bien les arrêter dans la critique du pouvoir?
La réponse d'Edwy Plenel contint notamment cette phrase: «l'interventionnisme de la présidence de la république dans cette maison même, est évidemment un défi pour les journalistes du service public […]»
Quelques minutes et une ou deux questions d'auditeurs plus tard, grosse surprise: Eric Delvaux, qui anime la matinale, nous annonce l'arrivée de Jean-Luc Hess dans le studio.
Et ce dernier, qui avait pourtant promis de ne jamais intervenir à l'antenne, sauf occasions exceptionnelles, y va de sa petite mise au point cauteleuse. «…vous êtes la preuve que ce soupçon, en ce qui concerne la nomination des présidents de l'audiovisuel public est infondé […]», dit-il à E. Plenel.
Nous voilà donc rassurés, M. Hess n'est pas l'homme de Nicolas Sarkozy: il est l'homme qui n'est pas l'homme de Nicolas Sarkozy. C'est différent.
Cela n'a pas empêché des auditeurs de protester contre cette intervention inopportune du président de Radio France. Ni le SNJ de la radio d'estimer que «Cette prise directe de l'antenne est de même nature que la nomination directe. […]»
Personnellement, cela ne m'étonne pas du bonhomme, à qui je reprocherai longtemps d'avoir supprimé le magazine culturel du journal de 13 heures, lors de son passage à la direction de France-Inter. Mais c'est une autre histoire.
PS. Pour soutenir Mediapart, signez ici l'appel en ligne!
La vidéo de l'échange entre Edwy Plenel et Jean-Luc Hess est visible à ces adresses:
version courte 1:33
version longue 16:25
j'ai eu la meme impression
RépondreSupprimersurtout le ton: "ici on est indépendants, OK?"
l'expression est libre, et d'ailleurs il faut vite couper les gens pour venir le répéter
On n'est indépendants, le chef c'est moi (Hess) et je ne rends de comptes qu'à sarkozy
RépondreSupprimerHess, le nouveau parangon sarkoziste ! pitoyable... ça donne seulement envie de vomir.
RépondreSupprimerIl a de la chance E. Plenel, pour un peu c'était Nicolas en personne qui déboulait ^__^
RépondreSupprimerHees, "l'homme qui n'est pas l'homme de Nicolas Sarkozy." Quelle belle formule !
RépondreSupprimerJ'attends de voir pour décider de mon point de vue.
RépondreSupprimerHees a toujours confessé qu'il est avant tout un homme d'antenne, je ne comprends d'ailleurs pas vraiment sa place de directeur, dans ce sens.
Je comprends ta réaction mais j'avoue que de toute manière, à Bruxelles, je n'écoute plus France Inter !
:-))
[C'est assez étrange, ici, dans les bouquets télés en adsl figurent TF1 et les principales chaînes françaises mais côté radio, aucune nationales n'est rediffusées. Ça me frustre !].
Martin,
RépondreSupprimerJL Hess a dû réagir d'instinct, certainement humilié d'être ainsi épinglé sur "son" antenne. Et je ne serais pas étonné qu'il s'en morde les doigts maintenant.
Rébus,
Voilà, ce que tu dis doit représenter sa façon de voir les choses…
B.mode,
Disons que cela en fait un de plus qui débarque où on ne l'imaginait pas, comme on ne l'attendait pas.
Ferocias,
Amusant, et cette idée m'a traversé l'esprit aussi… Qu'aurait fait N. Sarkozy s'il était passé par là au même moment, il aurait poussé la porte du studio?
Mtislav,
Merci pour tout ;-)
M Poireau,
Sage attitude, mais il me semble que l'on commence déjà à voir un peu…
Ces parcours de journalistes attirés par le pouvoir déçoivent toujours, comme celui de JM Cavada —il est vrai perçu de droite dès l'origine…
(J'imaginais naïvement que l'on pouvait capter toutes les radios européenne dans n'importe lequel de nos pays…)
Je ne dis rien Le Coucou, mais je lis... et j'apprends !
RépondreSupprimerCe matin, en angleterre, j'écoute sur la BBC une jourmaliste de la BBC inteiewant le ministre de la justice britanique impliqué dans une affaire de dépenses personnelles sur le dos cu contribuable. La presse britanique est pour le moment passionnante.
RépondreSupprimerCette journaliste n'exprime ni hostilité ni sympathie. Juste une distance polie avec cette exigence affirmée que son rôle est de faire répondre précisément son interlocuteur à la question qui lui est posée.
Quand le ministre tente d'éluder, d'introduire dans la réponse une défense pré-digérée, aussitôt la journaliste l'interrompt. A 3 reprises, elle répétera "vous ne répondez pas à ma question" Mais à aucun moment, elle ne condamnera, commentera ou suggérera quoique ce soit. Ni ironie, ni sympathie mais cette recherche des faits. Sans autre commentaire. Voila la maladie de la France: le journaliste ne joue jamais de cette distance; à l'inverse, il se place constamment au niveau du politique qu'il interroge. Comme pour le dépasser. Il veut briller et pour celà, soit il encense, soit il lapide. Si ce n'est dit, suivez les regards, soyez sensibles au ton. Et ainsi le politique passse-t-il toujours à travers les mailles du filet- ou bien est-il traîné dans la boue avant d'avoir commencé à parler.
Je commence à croire que le problème de la démocratie en France tient davantage aux médias qu'aux politiques...
Ceci dit dimanche j'aurai plaisir à écouter Peillon et les autres essayer de sortir de la gangue de la langue de bois.
Mais j'aime à avoir tort!
Dans cette histoire vous oubliez les prémices :
RépondreSupprimerLe vendredi c'est la chronique de Jean-Marie "je jappe" Colombani. Et si vous tendez l'oreille vous entendrez que le slateur n'était pas sur le plateau pour prodiguer ses massages sarkozystes.
Et ce n'est pas anodin quand on connait le parcours du trio : Minc/Plenel/Colombani.
Preuve que l'on peut reprocher beaucoup au moustachu, Edwy. Preuve aussi qu'il horripile vraiment les goinfres du pouvoir.
Bérénice, comme moi, en somme. :-)
RépondreSupprimerHermes, c'est en effet un vieux débat, ce modèle du journalisme Anglais ou Américain. Je crois que beaucoup de nos journalistes sont sensibles aux reproches que tu émets, et tentent parfois de rectifier le tir. Mais nos politiques sont, à mon avis, d'une espèce à part: il n'y a qu'à écouter les conférences de presse pour voir que les Anglos-Saxons n'obtiennent pas de meilleurs résultats auprès d'eux que les Français, et s'en convaincre…
Piratages,
Colombani brille par son absence, en effet. On se doute qu'à un certain niveau de responsabilités, les fauves ne se passent rien, que les rancunes sont inexpiables !
le maitre des lieux en inspection avec les méthodes du (des) patron (s).
RépondreSupprimerla routine
Peuples, exactement! (désolé du retard à répondre)
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