C'est dans l'intimité que le Bien-Aimé Nicolas 1er fêtait ces jours derniers le deuxième anniversaire de son avènement au trône Impérial franchois, au lendemain du plébiscite encore présent dans toutes les mémoires. L'empereur a, en effet, préféré annuler la cérémonie grandiose que projetaient certains dignitaires pour l'occasion, jugeant qu'il aurait été malséant de festoyer quand le peuple souffre, frappé par une crise économique de dimension astronomique. Rappelons-le, cette crise sans précédent, affecte tout le système solaire, puisque notre astre lui-même est actuellement plongé dans un minimum d'activité historique. Des scientifiques soupçonnent que tout aurait débuté par un rayonnement cosmique pernicieux. Un flux venu du fond de l'univers affecter non seulement notre étoile, mais aussi la matière grise des banquiers, en perturbant leur sens des réalités. Quoi qu'il soit, l'économie mondiale est grippée, contrariant les géniaux efforts de Nicolas 1er dans son entreprise de rénovation du pays.
On nous permettra cependant de brusquer quelque peu la légendaire modestie du Bien-Aimé, par le rappel du formidable bilan qui est le sien, en dépit de l'adversité. Qu'on en juge…
À peine couronné, Nicolas 1er eut à cœur de rendre à notre pays son prestige grâce à l'augmentation de la dotation impériale. Car c'est l'image franchoise même qui gagne de l'éclat lorsque son souverain dispose enfin de revenus conformes à son rang. Le temps où de miséreux présidents en costumes élimés, cravates à chier, montres à trois sous au poignet, faisaient glousser d'ironie les grands de ce monde est révolu.
Contraint par les événements à instituer une taxe sur les chaussures, Nicolas 1er a néanmoins eut le courage et la clairvoyance d'en exempter les forces vives de notre nation. Ainsi, les sujets les plus aisés de l'empire, qui sont aussi ceux dont la dépense stimule les affaires, ont pu conserver intacte une capacité à consommer, aujourd'hui précieuse.
L'empereur a également entrepris d'inculquer un peu de raison, en matière de santé, à la masse des pauvres, par l'accroissement du malus médical, quelquefois appelé «franchises», en souvenir de la république. On sait en effet combien les miséreux sont enclins à s'inventer mille maux pour justifier leur paresse, et par suite à abuser des facilités sociales.
Sur ce même terrain de la santé, n'oublions pas la grande réforme hospitalière du Bien-Aimé, dont nous avons souvent parlé ici, et qui à terme, fera de nos hôpitaux des entreprises aussi efficaces que l'industrie automobile.
Il y eut aussi les efforts du monarque visant à éduquer la presse, rappelée à son devoir de respect. Pour ce faire, Nicolas 1er n'hésita pas à simplifier notre univers médiatique. Les anciens journalistes séditieux décollés, emprisonnés pour outrage, ou licenciés, nous jouissons à présent d'une presse enfin agréable à lire puisque réduite à un titre: Le Journal, tenu par notre ami Le Journaliste. D'autre part, Télé-Nicolas-Première ravit petits et grands de ses programmes familiaux autant qu'édifiants.
Enfin, il faudrait dépasser trop largement le cadre de cette chronique pour décrire en détail l'ampleur des progrès accomplis en matière de sécurité. La police du Bien-Aimé est partout, nous pouvons nous en louer chaque soir à la vue du factionnaire, debout au pied du lit, qui veillera sur notre sommeil après que nous ayons achevé la récitation obligatoire de nos trois «Notre Nicolas…»
Alors: bon anniversaire, Empereur bien aimé!
On nous permettra cependant de brusquer quelque peu la légendaire modestie du Bien-Aimé, par le rappel du formidable bilan qui est le sien, en dépit de l'adversité. Qu'on en juge…
À peine couronné, Nicolas 1er eut à cœur de rendre à notre pays son prestige grâce à l'augmentation de la dotation impériale. Car c'est l'image franchoise même qui gagne de l'éclat lorsque son souverain dispose enfin de revenus conformes à son rang. Le temps où de miséreux présidents en costumes élimés, cravates à chier, montres à trois sous au poignet, faisaient glousser d'ironie les grands de ce monde est révolu.
Contraint par les événements à instituer une taxe sur les chaussures, Nicolas 1er a néanmoins eut le courage et la clairvoyance d'en exempter les forces vives de notre nation. Ainsi, les sujets les plus aisés de l'empire, qui sont aussi ceux dont la dépense stimule les affaires, ont pu conserver intacte une capacité à consommer, aujourd'hui précieuse.
L'empereur a également entrepris d'inculquer un peu de raison, en matière de santé, à la masse des pauvres, par l'accroissement du malus médical, quelquefois appelé «franchises», en souvenir de la république. On sait en effet combien les miséreux sont enclins à s'inventer mille maux pour justifier leur paresse, et par suite à abuser des facilités sociales.
Sur ce même terrain de la santé, n'oublions pas la grande réforme hospitalière du Bien-Aimé, dont nous avons souvent parlé ici, et qui à terme, fera de nos hôpitaux des entreprises aussi efficaces que l'industrie automobile.
Il y eut aussi les efforts du monarque visant à éduquer la presse, rappelée à son devoir de respect. Pour ce faire, Nicolas 1er n'hésita pas à simplifier notre univers médiatique. Les anciens journalistes séditieux décollés, emprisonnés pour outrage, ou licenciés, nous jouissons à présent d'une presse enfin agréable à lire puisque réduite à un titre: Le Journal, tenu par notre ami Le Journaliste. D'autre part, Télé-Nicolas-Première ravit petits et grands de ses programmes familiaux autant qu'édifiants.
Enfin, il faudrait dépasser trop largement le cadre de cette chronique pour décrire en détail l'ampleur des progrès accomplis en matière de sécurité. La police du Bien-Aimé est partout, nous pouvons nous en louer chaque soir à la vue du factionnaire, debout au pied du lit, qui veillera sur notre sommeil après que nous ayons achevé la récitation obligatoire de nos trois «Notre Nicolas…»
Alors: bon anniversaire, Empereur bien aimé!
Une petite pensée pour un certain "Julien" emprisonné sans preuve de culpabilité mais seulement de fortes présomptions!Et, s'il était tout simplement innocent?
RépondreSupprimerC'est difficile d'en savoir davantage avec cet état policier!!
Emprisonnement à tord voilà une pensée insupportable à mes yeux!
Ce bilan est terriblement réaliste !
RépondreSupprimerAvec Hadopi, le mouchard à domicile, on l'aura bientôt…
:-))
On dirait presque une description de la Chine communiste... Rappelons aussi qu'il a entamé plus de 80 réformes toujours en chantier, dont aucune ne paraissait justifiée ou utile, et qu'on attend toujours qu'il fasse ses preuves.
RépondreSupprimerAvant même de lire le billet, rien que le titre me met de bonne humeur. 'Chouette ! On va parler de Nicolas Ier ! Contente je suis ! ' :-)
RépondreSupprimerTe rends-tu compte, Le Coucou, qu'il n'y a qu'ici que j'arrive à lire jusqu'au bout un article 'politique'. J'y prends même un vif plaisir ! Merci.
RépondreSupprimerC'est vrai qu'il possède le don de bien lancer le bouchon afin de nous prendre à l'hameçon c'est une fine ligne comme "il est dit dans notre jargon"!Je parle du coucou ai- je raison?
RépondreSupprimerHoups! Excusez-moi, j'ai une panne de mail, et j'ai loupé les commentaires…
RépondreSupprimerMacao, la vérité finira bien par apparaître, mais une si longue détention sans procès est en effet la marque d'un état bien peu civilisé!
M. Poireau, il arrive le mouchard, il est peut-être déjà là, mais pas encore autorisé à paraître…
Homer, tu as raison de rappeler que la liste de ses exploits vandales est nettement plus longue!
Mlle ciguë, tu me combles! :-)) Et me fais rougir, par dessus le marché! Merci ! :)
Macao, mais vous êtes remis à l'eau aussitôt pêchés, comme tes carpes géantes!