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samedi 25 juillet 2009

Derniers trains d'été avant les joies de la concurrence?

Depuis 2006, le fret ferroviaire est privatisé, c'est à dire ouvert à la concurrence. Des trains de marchandises privés circulent sur notre réseau de voies ferrées édifié et entretenu dans le passé par la SNCF. Je précise dans le passé, car en 1997, le gouvernement d'Alain Juppé, se mettant en conformité avec les injonctions d'une directive européenne, a créé Réseau Ferré de France, un établissement public chargé de s'occuper des infrastructures du rail. Le but était de favoriser par étapes la privatisation des transports ferrés.
Donc le fret est ouvert à la concurrence… En mai, du côté d'Angoulème, un convoi d'Euro Cargo Rail (ECR) entrait en collision avec un autre, de la SNCF celui-ci.
La semaine dernière, en Moselle, un train d'Euro Cargo Rail, déraillant, détruisait plusieurs centaines de mètres de voies ferrées. Toute circulation était interrompue, bien entendu. Un autre convoi, appartenant à Colas Rail a eu un accident du même type ailleurs…
En 2008 un train de Veolia, toujours de fret, s'était fait remarquer par sa traversée de la gare de Montauban sans freins, à vitesse excessive…
On le voit, l'avenir du trafic ferroviaire s'annonce sous un jour inquiétant, puisqu'en 2010, c'est le transport de voyageurs qui sera privatisé à son tour. Bonjour donc aux économies de personnel, aux réductions de frais jugés inutiles, aux libertés prises avec la sécurité, au nom de la rentabilité.

On aimerait bien qu'apparaisse au plus vite, dans le programme d'un PS en cours de résurrection et enfin opposant pugnace, la promesse de rétablir la totalité de nos services publics dans leur intégrité première. Cela accompagné de l'engagement solennel d'affronter résolument l'Europe sur ce point , car l'un ne pourrait aller sans l'autre. Annoncer la restauration du service public sans se déclarer résolu à obtenir l'abrogation des directives contraires, laisserait planer un doute sérieux sur la sincérité d'une telle promesse.







P-S: Aujourd'hui, pas très envie de bloguer avec la chaleur! Et puis, je me suis souvenu de cette définition (familiale) de mots croisés: «objurgation d'un aviculteur indien à sa poule favorite», en 10 lettres… Qui trouvera?

P-P-S: Un billet est à lire sur Julien Dray, et c'est chez Piratages. Et puis, encore un blogueur de gauche pris dans la chaîne de «droite»…

15 commentaires:

  1. oui, ça fait peur. Je ne savais même pas que le fret était privatisé moi !

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  2. αяf,
    oui, ça fait peur. Surtout que nous avons l'exemple précurseur des Anglais.

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  3. Le Réseau Ferré de France, c'est une association qui fait circuler les disques de Léo ? Ça m'intéresse...

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  4. Il est vrai que l'exemple des Anglais est ... frappant (mauvais jeu de mots).

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  5. Didier,
    je ne connais pas trop ce RFF, pourtant j'aime bien Léo aussi… Sans doute un "fan club" de cheminots?

    Maxime,
    les Anglais sont frappés, côté privatisations, et frappés en retour, comme usagers… :-)

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  6. Payer une fois comme contribuable, une fois comme usager, une fois comme client. C'est sympa.
    Et puis quand les sociétés privatisées (parce que les services publics coûtent cher, ne sont pas rentables, creusent les déficits, c'est bien connu) ont des difficultés, elles se tournent vers l'Etat (mais d'un coup ça ne coûtent plus cher, c'est rentable et ça ne creuse les déficits que pour mieux investir pour l'avenir. Monde merveilleux!

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  7. Ce qu'il y a "d'amusant", c'est que le machin a été créé quelques jours avant les législatives de 97.

    Par contre, la première boite privée a l'utiliser l'a fait en 2004.

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  8. Quand on voit les différentes idées proposées aux clients par certaines compagnies à bas coûts pour essayer de baisser les prix, il n'est pas si loin, le jour où les voyageurs du train seront pis que des marchandises à transporter !
    :-))

    [Après les rébus, le cruciverbisme ! C'est plus mon rayon mais là… je sèche !].

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  9. Ferocias,
    j'aime bien ta formule: "payer une fois comme contribuable, une fois comme usager, une fois comme client". Elle dépeint à la perfection le problème!

    Nicolas,
    je ne savais pas combien de temps il avait fallu pour mettre la privatisation en route. Sept ans, c'est beaucoup, il me semble… Je croyais le privé plus réactif pour dépecer la bête publique!

    M Poireau,
    tous les espoirs sont permis, comme dans l'aviation: toilettes payantes, transport assis-debout, et méga-crash…
    (pour la définition c'est : Pondichéry)

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  10. Bonjour à tous. Je lis souvent votre excellente prose, mais je néglige de laisser un commentaire. Idem chez Olivier Bonnet et d'autres encore. Le temps est bref !

    "On aimerait bien qu'apparaisse au plus vite, dans le programme d'un PS en cours de résurrection et enfin opposant pugnace, la promesse de rétablir la totalité de nos services publics dans leur intégrité première...", écrivez-vous. Une question : existe-t-il quelqu'un qui soit en mesure de faire comprendre au PS que ce n'est pas en se reniant qu'il obtiendra le succès électoral qu'il espère pour son bien et pour celui du pays ? Je sais : vœu pieux !
    Bonne journée à tous.

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  11. Ton voeu en matière d'abrogation de loi scélérates par un PS moribond risque d'être un voeu pieux.
    Ces gens me font honte, ils manquent de la plus élémentaire éducation. Il semblerait que ce parti, où pourtant les avis divergents pullulent, n'accepte que les avis du chef dûment estampillé "chef" par un collège des plus restreints.
    Je me demande pour qui voter désormais.
    Vu que mon vote semble porter malheur au parti qui emporte mon suffrage depuis plusieurs élections, je me demande si la façon la plus efficace d'évincer Nicoléon ne serait pas que je vote pour l'UMP...
    Quant à la transformation des services publics en boutiques privées, il nous suffit d'attendre qu'un train défonce un butoir dans une gare parisienne, lyonnaise ou marseillaise, avec mise en exergue d'économie sur la maintenance pour que l'on se remue enfin...

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  12. Christophe Poyer26 juillet 2009 à 12:22

    ce billet est purement démagogique. D'abord parce qu'à force de taper sur le privé dès qu'un train déraille, son auteur passe pour un ane pour faire croire aux gens qaue les trains ne déraillent jamais à la SNCF ; incroyable ! c'est toujours ECR, Colas et j'en passe, mais la SNCF qui passe son temps à se mettre en grève (demandez actuellement aux usagers TER en PACA si vous avez un doute sur la question), elle, est toujours au top !

    ensuite à stigmatiser le privé, on en arrive a dire n'importe quoi ; Note à l'attention de l'auteur : le train qui a déraillé en Moselle, c'était une loco de la DB, pas d'ECR, même si les wagons étaient d'ECR... Faut il donc en déduire que si une voiture percute un train SNCF à un PN, c'est forcément une voiture ECR ? soyons sérieux !
    Les études le prouvent : il y a autant de trains privé que de trains SNCF impliqués dans des accidents ferroviaire. Alors de grace.... arrétez de déblatérer sur le privé ! les conducteurs ECR, eux aussi, ont le droit de manger.

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  13. Il est cocasse de noter que l'alibi européen fonctionne à merveille lorsqu'il s'agit de mettre en œuvre rapidement les politiques ultra-libérales.

    Par contre, lorsqu'il s'agit de répondre aux injonctions de la CE des droits de l'homme sur l'état des prisons par exemple ... les années passent ... les humains trépassent !

    :-((

    Bésitos

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  14. Christophe Poyer : à l'inverse, votre commentaire ne sent pas du tout la démagogie ! :-)))

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  15. Lediazec,
    nous sommes nombreux à être un peu comme vous, rares commentateurs… Alors, je vous comprends.
    Je crains beaucoup que le PS ne retrouve sa voie qu'en ayant été au bout de l'échec, et par suite, une fois définitivement évincées les générations de dirigeants qui parasitent son appareil. Une perte de temps dramatique.

    le-gout-des-autres,
    sur le PS, je ne suis pas encore aussi désabusé que toi, mais je me rapproche chaque jour davantage de ce jugement…
    Je ne crois pas un seul instant, par contre, qu'un accident quelconque soit de nature à enrayer les dommages de la privatisation.

    Christophe,
    bienvenue, et pensez ce que vous voulez: c'est votre droit.
    Pour ma part, je m'en tiendrai à un raisonnement simple: les services publics doivent avoir l'exclusivité de toutes les activités d'intérêt général, celles où l'intrusion d'intérêts privés entraînerait des inégalités de traitement entre diverses parties de la population, en raison du refus de ceux-ci de prendre en charge les secteurs peu ou pas du tout lucratifs.
    De même, je range dans l'intérêt général les activités sensibles, qui ont des répercutions importantes sur les problèmes cruciaux de notre temps, comme l'énergie, le climat… À ce titre, les transports ferrés ne peuvent en aucune façon être concédés au privé. Quant au sort des conducteurs d'ECR, ou autres, il ne me semble nullement à prendre en compte: dans un service public du rail régénéré, il faudrait bien embaucher du personnel…

    Eric,
    oui, l'Europe actuelle est celle du monde des affaires, pas celle des gens qui la font exister. L'Europe est un peu comme le PS: si elle ne se transforme pas, elle ira dans le mur.

    M. Poireau,
    merci! ;-)

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