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mardi 14 juillet 2009

L'étoffe des présidents

La France est dirigée par un président cabotin, incapable de lâcher les feux de la rampe un seul jour. Ce 14 juillet 2009 en fournit une illustration supplémentaire. Après la représentation du château de Versailles, devant le Congrès, on aurait pu penser qu'il se contenterait du succès d'estime remporté ce jour là auprès du public de droite, et qu'il limiterait son activité à signer quelques autographes par ci par là, en des lieux peu propices au lancer de tomates… Eh bien, non! hier soir, nous eûmes une reprise à la télévision, et aujourd'hui on nous annonce un bis de notre vedette nationale dans son show présidentiel…
Je ne sais pas pourquoi, songeant à cela, je me suis demandé quelle vision de l'histoire de France pouvait bien avoir ce cancre élevé au trône républicain —je sais, les deux mots ne vont pas ensemble, comme Sarkozy et démocratie. Et sur cette lancée, me sont revenues en mémoire les paroles d'un possible politicien en herbe, rencontré un jour dans une école. Comme on lui demandait ce qui était arrivé le 14 Juillet 1789, il médita quelques instants la chose intensément, les joues gonflées d'un soupir retenu, le regard perdu dans la contemplation d'un train qui passe au loin, puis se jeta à l'eau et nous livra avec aplomb une réponse dont je n'ai jamais oublié l'essentiel: «c'est quand les tiers états ont fait le serrement du jus de pomme contre le riverain, à la Bastille»… Il se trompait de mois et de vocabulaire, bien entendu, mélangeait la prise de la Bastille et le serment du jeu de paume, mais on pouvait y retrouver l'essentiel de la mélodie patriotique. Si l'on tient compte de son jeune âge, une dizaine d'années environ, ses propos n'étaient par ailleurs guère plus vaseux que ceux de M. Sarkozy en certaines occasions, comme la fameuse réponse au sujet du mystère Karachi. Avec le recul et les nouvelle normes républicaines, je me dis que cet enfant là sera peut-être un jour président, il en avait l'étoffe.

Image: citoyens de Marsillargues, en route pour prendre une autre Bastille le 14 Juillet 97…

P-S. Un excellent billet sur la justice et le jury populaire est à lire chez Monsieur Poireau

10 commentaires:

  1. j'aime bien le serment du jus de pomme, au moins, ça dé-altère la parade sarko.

    tiens, Marsillargues : chez moi !

    bonne soirée

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  2. αяf,
    je ne savais pas trop quoi mettre comme illustration, et je me suis souvenu que chez vous, à Marsillargues, vous faites un spectacle dans la cour du château, pour le 14 juillet…

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  3. αяf, je suis trop distrait! Je suis passé à côté du lien de Marsillargues. Je corrige…

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  4. Pauvre Sarkozy, au plus il essaie de se caler sur le costume, au plus celui-ci se montre trop grand pour lui. Voilà maintenant le Sarkozy qui s'inscrit dans l'histoire d'une succession de (plus ou moins) grands élus de la Nation, encore qu'il n'aille pas plus avant que Mitterrand, sans doute par crainte d'avoir à citer Giscard !, et là encore, il n'y est pas. On voit bien trop l'élève qui annone sa leçon mal apprise.
    A par la conviction d'être lui-même quelque chose, bien qu'il ne sache pas encore quoi, cet homme est une sorte de satellite de lui-même. Il tourne sans cesse mais ne se rencontre jamais !
    :-))

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  5. Monsieur Poireau,
    satellite de lui-même :-))
    Il a quelque chose du ludion aussi, une manière de faire de la politique comme un bateleur…

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  6. J'ai toujours pensé que le monde serait plus beau, plus juste et plus vivable pour certains humains si les lois étaient pensées puis discutées et validées par des enfants... Peut-être dans une autre vie...
    Beau billet, Messire coucou!

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  7. LE serment du jus de pommes alors là c'est du super!!!

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  8. Epaminondas,
    l'idée d'un monde réglé par les enfants est jolie, on en serait attendris d'avance. Mais avez-vous songé combien les enfants peuvent être aussi cruels que charmants?
    Et merci de votre lecture!

    Macao,
    tss, tss! Le serrement, voyons! Comment veux-tu avoir du jus sans serrer? :-))

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  9. moi j'aime bien le coucou... mais je te trouve sur ce coup là bien indulgent avec lui... l'histoire du pauvre con n'est-il pas en effet la marque évidente de la limite de son vocabulaire ? Et donc de sa culture..

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  10. gauchedecombat,
    l'ironie n'est pas forcément indulgente! Je suis d'accord avec toi.
    (PS, excuse-moi de répondre si tard!)

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