Kadhafi est à la fête. Depuis qu'il a été réintégré dans le jeu diplomatique, avec les honneurs dûs à un pompiste international, il peut à nouveau tout se permettre. On l'a vu se comporter en goujat lors de ses voyages officiels en France et en Italie, s'en prendre à la Suisse avec une rare impudence, parce qu'on avait osé, dans ce dernier pays, traiter sa progéniture comme elle le méritait. Petit rappel: le fils Kadhafi, Hannibal, descendu sans éléphant dans un grand hôtel de Genève, avait été arrêté en juillet 2008 pour avoir menacé et frappé deux domestiques. Inculpé ainsi que sa femme, il avait dû verser une caution de 312 000 euros avant de retrouver la liberté. Depuis lors, la guerre était déclarée entre la Suisse et le pater familias Kadhafi, outragé par les «mauvais traitements» infligés à son rejeton, et bien décidé à faire payer «ce crime odieux»… Entre autres épisodes de la vendetta lybienne, deux citoyens Suisses se retrouvèrent pris en otages. Il le sont toujours.
Donc Mouammar Kadhafi peut se réjouir: il vient simultanément de lui échoir deux motifs de satisfaction: à Tripoli même, le président de la Confédération Suisse lui a présenté ses excuses au nom du pays, et son homme de main dans l'attentat de Lockerbie, le terroriste Abdelbaset Ali Mohamed Al-Megrahi, a été libéré pour raisons humanitaires par les juges écossais. On avait demandé aux Lybiens de faire preuve de discrétion dans la manière d'accueillir le terroriste, mais celui-ci a été reçu, bien entendu, en héros. Qu'il ne soit sans doute pas le seul responsable d'un crime abominable pour lequel on aurait rêvé que le dictateur en personne fut interpellé à la première occasion et traîné dans un tribunal, n'enlève rien au fait que la foule saluait en lui le tueur de 270 occidentaux.
Les parents des victimes de l'attentat de Lockerbie sont révoltés par une mansuétude qui pue la compromission, la fleur de trop offerte au pompiste du désert dont on convoite le pétrole.
Les Suisses, pour leur part, essaient de comprendre et de digérer la contrition diplomatique de leur président. En réaction, le Mouvement des citoyens genevois va proposer au prochain Grand Conseil une motion demandant que le fils Kadhafi «soit déclaré persona non grata sur le territoire cantonal».
Toute l'Europe devrait les imiter, sans omettre d'étendre l'interdit à la famille entière.
photo
P-S. pour rester dans le domaine du terrorisme, je signale deux billets à propos de l'attentat de Karachi: «…l'esquisse d'un crime» sur le blog Section socialiste de l'île de Ré et «Karachigate continue», chez Sarkofrance.
P-P-S. Homer nous raconte comment il a sauvé sa femme des crocs d'un chien féroce…
Donc Mouammar Kadhafi peut se réjouir: il vient simultanément de lui échoir deux motifs de satisfaction: à Tripoli même, le président de la Confédération Suisse lui a présenté ses excuses au nom du pays, et son homme de main dans l'attentat de Lockerbie, le terroriste Abdelbaset Ali Mohamed Al-Megrahi, a été libéré pour raisons humanitaires par les juges écossais. On avait demandé aux Lybiens de faire preuve de discrétion dans la manière d'accueillir le terroriste, mais celui-ci a été reçu, bien entendu, en héros. Qu'il ne soit sans doute pas le seul responsable d'un crime abominable pour lequel on aurait rêvé que le dictateur en personne fut interpellé à la première occasion et traîné dans un tribunal, n'enlève rien au fait que la foule saluait en lui le tueur de 270 occidentaux.
Les parents des victimes de l'attentat de Lockerbie sont révoltés par une mansuétude qui pue la compromission, la fleur de trop offerte au pompiste du désert dont on convoite le pétrole.
Les Suisses, pour leur part, essaient de comprendre et de digérer la contrition diplomatique de leur président. En réaction, le Mouvement des citoyens genevois va proposer au prochain Grand Conseil une motion demandant que le fils Kadhafi «soit déclaré persona non grata sur le territoire cantonal».
Toute l'Europe devrait les imiter, sans omettre d'étendre l'interdit à la famille entière.
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P-S. pour rester dans le domaine du terrorisme, je signale deux billets à propos de l'attentat de Karachi: «…l'esquisse d'un crime» sur le blog Section socialiste de l'île de Ré et «Karachigate continue», chez Sarkofrance.
P-P-S. Homer nous raconte comment il a sauvé sa femme des crocs d'un chien féroce…
On voit que tu n'aimes pas la France ! Tu ne peux pas ignorer que Kadhafi est ami avec Sarkozy et que tu dois donc à ton tour le considérer comme ton ami. C'est un ami d'Etat !
RépondreSupprimer:-))
[En même temps, s'ils pouvaient garder Johnny chez eux, les Suisses, on leur serait reconnaissant ! :-)) ].
M. Poireau,
RépondreSupprimerdis-moi qui tu fréquentes et je te dirai qui tu es …
Bonne idée, que les Suisses gardent leur Johnny, qu'ils l'enferment même à double tour pour qu'il ne passe plus la frontière!
RACISTE ! ISLAMOPHOBE ! ANTI-BISOUNOURS !
RépondreSupprimerLe génie des Alpages de Dune a encore frappé. Son sabot verni au pétrole creuse la contestation, juste devant sa tente. Il semble que les politicards veuillent nous asséner :"Pas la peine d'en faire un fromage".
RépondreSupprimerEh bien si, justement, et pour être resté trop longtemps sous le soleil lybien, ce fromage commence à sentir bien fort. Non-citoyen Kadhafi (il n'y a pas de citoyens en Lybie), tu es persona non-grata chez moi. Ton visa, tu peux te le gratter. Pas trop fort, rapport au fromage.
Didier,
RépondreSupprimeren pleine forme, on dirait!
Babelouest,
pourvu qu'il t'entende!
:-)
Ce n'est pas être raciste ou islamophobe que de vouer aux gémonies ce triste sire impudent et criminel qui heureusement ne représente pas tous les musulmans.
RépondreSupprimerPour ma part, je garde en travers de la gorge l'évacuation musclée des sdf au bord de la Seine parce que MONSIEUR était à Paris.
Poison,
RépondreSupprimerDidier faisait de l'humour.
Oui, le catalogue des couleuvres que Kadhafi aura fait avaler aux pays occidentaux est chargé!
Le coucou, je m'invite subrepticement chez toi sur ce sujet Kadhafi.
RépondreSupprimerCe qui est sidérant (vu de Suisse) dans ces "excuses" de notre bisounours Hans-Ruedi, c'est qu'elles sont anticonstitutionnelles. Au pays de Heidi, on n'aime tellement pas l'idée de "chef"... qu'il n'y en a pas. La présidence est un tournus annuel entre les 7 membres du gouvernement. Et le/la Président(e)a zèro pouvoir et surtout pas d'engager le pays sans un accord à minima de la majorité du gouvernement. Hors bisounours avait précisement reçu le mandat de ne pas faire d'excuses...
Sans parler des complications du fédéralisme dans lequels la justice et police sont du resort des cantons et non de la confédération... ce qui rend "l'accord", accompagnant ces "excuses", anticonstitutionnel.
Enfin bon, au moins ça fait un peu d'action dans la politique suisse: de gauche à droite, on lui tape tous dessus! Donc pour l'instant vu des Alpes, la Suisse ne s'est pas excusé mais vu des dunes et de partout ailleurs, malheureusement oui...
Wallen : merci pour les précisions !
RépondreSupprimerIl faudra qu'on explique à Sarkozy la notion de présidence tournante mais je crains qu'il n'en veuille pas !
:-))
Wallen,
RépondreSupprimertout ça est aussi intéressant qu'amusant, nous avons décidément beaucoup à apprendre de vous, je trouve!
M. Poireau,
hélas oui! ;-))