À cette heure, Frédéric Mitterrand devrait se dire que sa peau de ministre de la culture ne vaut plus un clou. L'hallali est sonné de l'extrême droite à la gauche. Ce qui rend sa position particulièrement fragile, c'est qu'à la différence de son collègue de l'intérieur, Brice Hortefeux, au lendemain de sa répartie raciste, on le sent en voie d'abandon par son propre camp. La répugnance à le défendre se relève jusqu'au sein du gouvernement. Et pourtant, il y a dans cette nouvelle affaire quelque chose qui m'embarrasse. Pour essayer de comprendre, il m'a semblé utile de faire un tri dans mes sentiments contradictoires.
Il y a d'abord le cas Roman Polanski, auquel M. Mitterrand se trouve mêlé par l'incroyable impudence du soutien qu'il apporte au cinéaste. On admettrait cette indulgence de la proche famille d'un coupable, assurément pas d'un ministre de la république, laquelle n'a de raison d'être au premier chef, que pour assurer la protection des faibles. Le viol d'une fillette mineure est un acte ignoble appelant justice dès lors que son auteur peut être arrêté. Que la fuite de M. Polanski ait duré des années, qu'il soit une figure éminente de ce que l'on appelait naguère «le beau monde», ne saurait le dispenser de rendre des comptes à la société qui était la sienne à l'époque des faits. M. Mitterrand, égaré par un de ces réflexes claniques devenus monnaie courante dans la clientèle sarkozyste, a entaché l'honneur de sa fonction, celui du gouvernement, par sa prise de position en faveur du cinéaste. Du même coup, il a pour son malheur attisé des rancœurs et suscité des curiosités assassines, débouchant sur la dénonciation de ses écrits par Marine Le Pen.
Rien à dire du numéro de vertu outragée de celle-ci: elle a sauté comme une louve sur l'animal malade du gouvernement, jouant pleinement son rôle politique qui est d'affaiblir ce dernier. De la même manière, les «jeunes» figures montantes du PS embarquent dans ce nouveau train de la morale populaire vengeresse. Mais est-ce bien le même?
Je n'ai pas lu le bouquin en question, seulement les extraits du passage autobiographique incriminé. On comprend que l'on y parle de tourisme sexuel. À priori (sauf précision contraire qui ne pourrait venir que de l'auteur lui-même, ou d'un témoin inattendu), il n'y est cependant question que de relations sexuelles avec de jeunes adultes. Il n'y a pas de pédophilie là-dedans. «J'imaginais Tony Leung à vingt ans. Il a ri comme s'il avait gagné à la loterie quand j'ai fait appeler son numéro (…) J'apprendrai plus tard qu'ils ne viennent pas tous les soirs, sont souvent étudiants, ont une petite amie et vivent même parfois avec leur famille, qui prétend ignorer l'origine de leur gagne-pain.»
Il y a d'abord le cas Roman Polanski, auquel M. Mitterrand se trouve mêlé par l'incroyable impudence du soutien qu'il apporte au cinéaste. On admettrait cette indulgence de la proche famille d'un coupable, assurément pas d'un ministre de la république, laquelle n'a de raison d'être au premier chef, que pour assurer la protection des faibles. Le viol d'une fillette mineure est un acte ignoble appelant justice dès lors que son auteur peut être arrêté. Que la fuite de M. Polanski ait duré des années, qu'il soit une figure éminente de ce que l'on appelait naguère «le beau monde», ne saurait le dispenser de rendre des comptes à la société qui était la sienne à l'époque des faits. M. Mitterrand, égaré par un de ces réflexes claniques devenus monnaie courante dans la clientèle sarkozyste, a entaché l'honneur de sa fonction, celui du gouvernement, par sa prise de position en faveur du cinéaste. Du même coup, il a pour son malheur attisé des rancœurs et suscité des curiosités assassines, débouchant sur la dénonciation de ses écrits par Marine Le Pen.
Rien à dire du numéro de vertu outragée de celle-ci: elle a sauté comme une louve sur l'animal malade du gouvernement, jouant pleinement son rôle politique qui est d'affaiblir ce dernier. De la même manière, les «jeunes» figures montantes du PS embarquent dans ce nouveau train de la morale populaire vengeresse. Mais est-ce bien le même?
Je n'ai pas lu le bouquin en question, seulement les extraits du passage autobiographique incriminé. On comprend que l'on y parle de tourisme sexuel. À priori (sauf précision contraire qui ne pourrait venir que de l'auteur lui-même, ou d'un témoin inattendu), il n'y est cependant question que de relations sexuelles avec de jeunes adultes. Il n'y a pas de pédophilie là-dedans. «J'imaginais Tony Leung à vingt ans. Il a ri comme s'il avait gagné à la loterie quand j'ai fait appeler son numéro (…) J'apprendrai plus tard qu'ils ne viennent pas tous les soirs, sont souvent étudiants, ont une petite amie et vivent même parfois avec leur famille, qui prétend ignorer l'origine de leur gagne-pain.»
En revanche, on voit parfaitement tout le parti que les Toto-la-vertu peuvent tirer des situations scabreuses et de la misère morale illustrées par ce texte. La prostitution, l'homosexualité, le commerce de la jeunesse et du plaisir… Pas très ragoûtant, quand le retour à l'ordre moral débuté dans les sociétés anglo-saxonnes est en train de gagner le monde. Cependant, la loi réprimant le tourisme sexuel dès lors qu'il s'attaque à des enfants, n'a pas lieu de s'appliquer dans un tel cas. Pour des fins politiques, on fait à Frédéric Mitterrand un procès qu'il gagnerait devant n'importe quel tribunal, s'il devait avoir lieu. Poursuit-on en justice les touristes mâles étrangers qui, chez nous, ont des relations tarifées avec de jeunes prostitué(e)s majeur(e)s? Cela doit pourtant arriver fréquemment. Ce n'est pas le fait qu'une opposition cherche à marquer un point en poussant le ministre à la démission, qui me gêne. C'est que l'arme, cette fois, peut-être infamante et meurtrira un homme bien au delà de la lutte politique. Quant aux jugements que j'ai entendus, ou lus, sur ses écrits, ils me semblent méconnaître l'idée si souvent vérifiée, selon laquelle on ne fait pas de bonne littérature avec les seuls bons sentiments.
P-S je me bornerai aujourd'hui à conseiller à mes lecteurs la lecture de billets qui traitent du même sujet, soit directement comme Les Coulisses de Sarkofrance, Dr. No, Hermes, et Reversus, soit indirectement, comme Rimbus.
P-P-S. je rajoute après coup à ma liste de conseils: «Laissez venir à moi les petits enfants», un billet de Suzanne que je n'avais pas encore lu…
On peut penser que, dans les palais de la république, tous les palais, les neutralisateurs d'odeurs fonctionnent à plein régime. F.M. n'est que l'un de ces prédateurs qui hantent les lieux, ni plus, ni moins. Lui faire procès serait lui faire bien honneur, il est très probablement battu par plus discret que lui.
RépondreSupprimerDans les zoos, hyènes, chacals, fennecs, renards ne sont pas particulièrement appréciés pour la fraîcheur de leur haleine. Pourquoi se bouscule-t-on dans certains autres lieux ? Les capteurs olfactifs doivent pourtant y être soumis à rude épreuve. Et après on va lancer que l'argent n'a pas d'odeur ?
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerSavais-tu que la prostitution était interdite en Thaïlande ? C'est donc bien un délit, même avec une personne majeure.
RépondreSupprimerD'autre part, il n'y a que les clients qui idéalisent la prostitution… et profiter de la misère sociale pour se taper des miséreux ce n'est en aucun cas digne d'un ministre.
D'un écrivain, ça le regarde, lui et sa conscience.
Je les vois bien ceux qui vont au putes et qui sont génés aux entournures...
:-)
Oui, tu as raison ...
RépondreSupprimerMais qui est cet HARO ??
@ +
Bésitos
Je suis d'accord avec le commentaire de Rimbus, et ai été choquée qu'un ministre monte au créneau pour défendre l'indéfendable.
RépondreSupprimerMaintenant, il a allumé le projecteur sur lui, il lui reste à assumer.
Pour le reste, la politique en France tombe bien bas.
Le Coucou : merci. Pour se faire une idée de ce qu'a écrit F.M, le mieux est encore de lire son livre, puisque tout part de là. Je me méfie des extraits découpés, des citations faites de phrases collées l'une à l'autre...
RépondreSupprimerJe vais le faire, et j'en reparlerai.
Je me méfie d'autant plus que je repense à l'affaire d'Outreau, ou à Baudis. Comme tout le monde était content alors de taper sur des notables... On dit souvent : "ah, si c'était des pauvres gens, on ne leur dirait rien, mais des gros bourgeois, des ministres, évidemment, ils ont du fric, ils font ça avec plus de distinction, ils ont des arguments culturels..." Moyennant quoi, ils sont d'avance coupables.
RépondreSupprimerEt bien moi je ne dépenserai pas un sou pour acheter ce bouquin, manquerait plus que ça !
RépondreSupprimerBabelouest,
RépondreSupprimerdifficile d'aller contre tes propos: c'est une évidence, mais encore?
Rimbus,
on joue sur les mots, là… D'une façon ou d'une autre la prostitution n'est légale que dans très peu de pays (le nord de l'Europe chez nous). Je me demande par ailleurs s'il existe vraiment des gens, même clients, qui idéalisent la prostitution? J'ai l'impression qu'à la misère sociale des prostitué(e)s, correspond une misère morale des clients. L'idéalisation, ou perçue comme telle, dans les littératures, c'est tout autre chose. On ne peut pas mettre la conscience de l'auteur en jeu aussi légèrement dans une création (quel que soit son niveau), ou tu devrais retirer le noir et le gris de la peinture du monde. Je crois qu'il faut faire une distinction entre, par exemple, la rédaction d'un guide touristique sexuel, ce qui serait dégueulasse, et l'écriture d'une œuvre littéraire. On entre alors dans un débat qui dépasse le cadre de ce modeste blog. Il y faudrait convoquer de prestigieux pervers (Sade) et des plumes "licencieuses" (Brantôme, Nabokov, Gide, etc.). Les mettre au bûcher ne purifierait pas plus la littérature que le monde. Et moi, je me sentirais appauvri.
Eric,
pour le moment, je n'en sais rien. Je te le dirai quand il se rhabillera.
Fleche,
dénoncer la défense de Polanski, nous somme d'accord. Ensuite, la politique en France a toujours entretenu des relations plus ou moins équivoques avec les lettres…
Suzanne,
pas de quoi, votre billet est très pertinent, et j'ai bien aimé votre citation de Tournier… Curieusement, avec l'affaire F.M., il m'est venu assez rapidement à l'esprit «Le Roi des Aulnes», mais je n'ai pas eu envie de le relire à la recherche d'une relation possible…
Merci de nous tenir au courant de votre lecture: je ne suis pas certain de goûter pour autant la prose du ministre…
Rimbus,
RépondreSupprimeralors tu devrais profiter de l'extrait du Monde que j'ai mis en lien, c'est le passage incriminé, beaucoup plus complet que les fragments cités par M. Le Pen.
"C'est que l'arme, cette fois, peut-être infamante et meurtrira un homme bien au delà de la lutte politique."
RépondreSupprimerTrès juste et je me demande bien pourquoi cette ivresse du pouvoir.La bétise de l'ambition: ne pas savoir être soi-même.
Je crois l'homme sensible et vrai, entre la jouissance de la faute et du plaisir. Sa "souffrance" relève de la casuistique. Qu'il ait seulement la grandeur de partir!
La France n'est ni son psychanalyste, ni son confesseur.
Il a suffisamment de narcissisme pour règler ses états d'âme avec son miroir: ce n'est plus notre affaire.
De tout les articles que j'ai lu, c'est le plus pertinent et claivoyant pour le reste,je prends mon joker. Je n'aime pas ce genre de polémique, cela me met mal à l'aise en tant que femme et que mère, tout celà dépasse mon entendement, la loi doit être appliquée (affaire polanski), président, pape, star du showbiz, ou simple mortel, personne n'a droit à l'immunité pour ce genre de crime et d'ailleurs,je serais plutôt très sévère pour les viols notamment pour ceux commis sur des enfants, parfois je me dis qu'on devrait remettre la peine de mort pour ce genre d'individu qui récidive la plupart du temps, des parasites pour la communauté, pour le ministre de la culture, je trouve qu'il n'aurait pas dut soutenir polanski, il a lancé lui même la perche à la calomnie, qu'il ne vienne pas s'en plaindre, quand on est sous les feux de la rampe, il y a de la réserve et de la retenue à avoir! Maintenant, il a l'air malin à devoir se justifier, le doute planera toujours sur lui maintenant!Quand à M.LEPEN, je suis d'accord avec toi, elle a saisie l'opportunité de faire parler d'elle et du FN par l'intermédiaire de la polèmique et de la provocation, on ne peut pas lui reprocher celà, le coups était si facile!
RépondreSupprimerVoyez-vous, ce qui vous condamne irrémédiablement à mes yeux (et surtout vous qui vous prétendez écrivain), c'est ce bout de phrase qui tue : "Je n'ai pas lu son bouquin,mais..."
RépondreSupprimerVous devriez avoir honte, vraiment. Quand on n'a pas lu, on ne juge pas.
En fait, je crains que vous ne soyez nullement un écrivain : juste un militant – et les deux sont parfaitement incompatibles.
Beau billet.
RépondreSupprimerFrédéric Mitterrand a d'ailleurs repris la phrase que tu énonces en conclusion : "On ne fait pas de littérature avec de bons sentiments".
Ce soir sur TF1, je crois qu'il a montré des regrets, de la douleur et une certaine pudeur. Cette affaire risque de le hanter durant longtemps. Triste que l'on en soit arrivé là...
Jean-Louis, tu as mal compris mon propos.
RépondreSupprimerJe suis amateur de "Jours tranquilles à Clichy", mais Henri Miller n'est pas ministre.
Je ne veux pas purifier la littérature, mais la vie politique.
Bukowski, Burroughs et les autres auteurs rebelles à ce conformisme puritain ont leur rôle à jouer, leur place dans la société. Ils restent à cette place sans chercher les honneurs du notable.
Mitterrand veut jouer, lui, sur les deux tableaux, jouer à l'artiste maudit, rebelle, et en même temps accepter (et avec quel empressement !) la place du ministre de Sarkozy, au service d'une politique de droite teintée de morale catholique, pour devenir un censeur d'Internet, criminalisant les internautes, fustigeant la justice américaine pour défendre un coupable qui se soustrait à justice. Mais de qui se moque-t-on ?
S'il etait resté écrivain, personne n'aurait rien à lui dire, mais son orgueil lui a fait franchir le pas, et il est devenu un homme politique de droite, au service d'une politique liberticide.
Il a perdu son honneur et c'est mérité.
Je m'étais indignée et je m'en indigne toujours de sa déclaration sur l'affaire Polanski et sa "qualité" n'en était là que pire mais sur le sujet du jour, je ne peux qu'être d'accord avec vous.
RépondreSupprimerOn ne peut s'indigner à tout bout de champs, sans recul, sans réflexion sous le coup de la passion ou parce que cela nous arrange...on perd en crédibilité !
Hermes,
RépondreSupprimersur l'ambition, l'insoutenable défense de R. Polanski, je suis avec toi… Sur l'impact d'un passage de son bouquin (un roman qui plus est), je diverge… On ne peut pas être d'accord sur tout, tout le temps…
NR
moi aussi, cette polémique me met mal à l'aise. Il y a quelques jours, j'ai écrit ici tout le mal que je pensais (et pense encore) de l'attitude d'un ministre volant au secours d'un violeur. La mobilisation d'une prétendue élite pour tenter de protéger un des siens. Aujourd'hui par contre, on le voue à la vindicte du bon peuple moralisateur pour des écrits relatant des faits choquants, mais jusqu'à preuve du contraire appartenant au domaine des mœurs d'adultes… F. Mitterrand a été d'une incroyable légèreté en se mettant en vedette (Polanski) sur un terrain où il aurait dû se sentir morveux.
Didier,
nul n'est parfait ! Il y a une catégorie de livres que je ne lis jamais, ceux des personnalités de la politique ou du show biz . D'autre part pour servir la défense (relative) de F.Mitterrant, j'ai pris sur moi de lire un extrait beaucoup plus long que celui choisi par Marine Le Pen dans son attaque. Elle et moi aurons ignoré l'œuvre complète, certes, mais je pense que mon mérite n'en mesure pas moins quelques dizaines de lignes de plus que sa vertu.
Mancioday,
merci. Je ne l'ai pas regardé, par rejet de la télévision, et puis, parce que je n'aime sur un tel sujet me laisser gagner par l'émotionnel…
Rimbus,
j'ai compris en fait, ton billet est très clair sur ces choses. Le plus curieux, c'est que je suis en général tout proche de ton point de vue: l'homme politique devrait être inattaquable… Bon, je n'ai plus trop le temps de répondre, mais je vais réfléchir à ton commentaire, et je reviendrai demain.
Il est tard pour tout lire mais je reviendrai ce week end !
RépondreSupprimerPour "l'affaire", j'en parle aussi mais en m'intéressant juste à l'interview par Laurence Ferrari. Du coup, il me semble que pour la gêne, nous sommes tout à fait d'accord !
:-))
Quand un homme public se vante de relations tarifées à l'aide d'un roman bien personnel, déjà le malaise s'installe. Car un habitué des plateaux télé est nécessairement un homme public.
RépondreSupprimerDevenu ministre, son intérêt est de faire profil bas sur cette publication dont il ne devrait pas être fier. Son intervention au profit d'un autre homme public remet nécessairement en lumière ces actes qu'il a perpétrés, et la chronique qu'il en a faite.
Si nous vivions dans une vraie démocratie, il aurait déjà démissionné, et serait parti discrètement dans un autre pays pour se faire oublier. Sans doute n'y aura-t-il rien de tout cela, et la sarkosphère va le défendre bec et ongles, pour préserver son "intégrité".
Monsieur Mitterrand, souvenez-vous de Ruy Blas.
Frédéric Mitterrand dit à Laurence Ferrari :
RépondreSupprimer" Que vienne me jeter la première pierre celui qui n’a pas commis ce genre d’erreur. Parmi tous les gens qui nous regardent ce soir, quel est celui qui n’aurait pas commis ce genre d’erreur au moins une fois dans sa vie ? ".
On peut sans doute imaginer que tous les téléspectateurs du journal de Laurence Ferrari n’ont pas pratiqué, même une seule fois dans leur vie, le tourisme sexuel en Thaïlande...
http://www.agoravox.tv/article.php3?id_article=23861
M. Poireau,
RépondreSupprimerà plus tard, alors…
Babelouest,
pourquoi devrait-il ne pas être fier de son bouquin? Comme dirait Didier: tu l'as lu?
C'est peut-être excellent! Tu ne tolérerais en somme au gouvernement que des auteurs de bréviaires? Quand le puritanisme se met de la partie, au moins on n'a plus d'hésitation: il ne doit pas démissionner.
BA,
oui, c'est assez maladroit comme défense, mais je suppose qu'il ne s'est pas limité à ce genre d'argument.
Didier,
RépondreSupprimerl'envie me prend de revenir vers vous en relisant votre commentaire. Hier soir, la lassitude de la journée aidant, je me suis presque amusé de sa virulence gratuite. Ce matin, une humeur de massacre m'incline à envoyer chier toute cette blogosphère prédicante et sûre de détenir la seule vérité qui vaille pour toute chose. Du coup, je me demande quelle mouche vous a piqué de vous lancer dans ces jugements de frustré de la plume? Je me demande ce que je fous parmi ces troupeaux péteux menés par des dominants belliqueux et pontifiants, chacun tournant en rond dans son pâturage? J'ai envie de me tirer d'ici.
Comme toujours j'arrive en retard (je fais pareil chez Poireau ! Nous avons des horaires incompatibles...).
RépondreSupprimer"On comprend que l'on y parle de tourisme sexuel. "
Même pas. J'ai lu les machins que tu cites, publiés par Le Monde. On y parle de prostitution. Si c'était des gonzesses putes on aurait rigolé mais comme ce sont des mecs putes, on joue à la chaisière effarouchée...
"En revanche, on voit parfaitement tout le parti que les Toto-la-vertu peuvent tirer des situations scabreuses et de la misère morale illustrées par ce texte.".
Oui. Très vrai. Mais ça me déprime. Les totos la vertu ne sont pas des chaisières, comme je disais, mais des blogueurs gauchistes, ceux-là même dont je fait partie et que je suis sensé défendre.
"C'est que l'arme, cette fois, peut-être infamante et meurtrira un homme bien au delà de la lutte politique.".
Yes ! Hamon (et Marine Le Pen) font passer aux yeux du monde entier Mitterrand pour un pédophile (ben ouais, le tourisme sexuel c'est nécessairement des petits garçons en Thaïlande) alors qu'il n'a fait qu'aller voir des prostitués (ce qui n'est pas bien pour être politiquement correct, mais d'un autre niveau que la pédophilie).
Jean-Marc,
RépondreSupprimerje confirme que j'ai bien compris ton propos et que je partage ton désir de voir des gens irréprochables dans leurs actes publics à la tête de l'état. Je ne suis par contre pas d'accord avec le fait d'inclure le contenu d'une œuvre littéraire dans la balance du bien et du mal les concernant. Je te rappellerai simplement que notre plus grand ministre de la culture, André Malraux, traînait avec son œuvre les traces d'un passé de pillard… Mais j'arrête-là, je ne suis pas dans l'état de sérénité qui permet de garder la tête froide, d'autant que M. Poireau, qui a trouvé le temps de te lire, défend très bien chez toi un point de vue assez proche du mien pour me reposer sur lui.
Osem,
je vous ai oubliée, mes excuses! En effet, rien n'est pire que de foncer tête baissée, systématiquement, sur toute occasion d'en découdre avec un représentant du pouvoir, sans chercher à comprendre de quoi on parle…
Nicolas,
pas étonnant que l'on se retrouve, puisque je me suis rendu compte, bien après avoir publié ce billet, que j'avais été inconsciemment influencé par le tien, publié beaucoup plus tôt dans la journée ! Merci de ta lecture.
"La prostitution, l'homosexualité, le commerce de la jeunesse et du plaisir… Pas très ragoûtant, quand le retour à l'ordre moral débuté dans les sociétés anglo-saxonnes est en train de gagner le monde."
RépondreSupprimerJuste un truc choquant, mettre l'homosexualité dans le même panier du "pas très ragoûtant". Enfin, c'est mon opinion...
Gularu,
RépondreSupprimerexact, je n'ai pas fait gaffe à ça: je pensais à l'atmosphère glauque du commerce sexuel. Ce n'était pas un jugement sur l'homosexualité, mais la phrase n'est pas heureuse, tu as raison.
Coucou :
RépondreSupprimerCe que j'ai lu du bouquin incriminé me fait persister dans mes dires. Quand on lit du Gérard de Villiers, on sent bien que c'est du bidon, et malgré les outrances de la narration, çà passe.
Au contraire, on sent là une telle authenticité dans les détails que cela rend vraiment mal à l'aise. Oui, il est fier de s'afficher tel qu'il est, c'est indéniable. Mais pour moi il a vraiment tort, précisément, d'en être fier. Que ce soit avec une fille ou un garçon ne change rien à la chose.
Tout "client" devrait finir en prison. D'ailleurs, la prostitution n'est-elle pas officiellement interdite en Thailande ?
Evidemment, j’ai lu ce qu’on a pu écrire sur les commerce des garçons d’ici et vu quantité de films et de reportages; malgré ma méfiance à l’égard de la duplicité des médias je sais ce qu’il y a de vrai dans leurs enquêtes à sensation; l’inconscience ou l’âpreté de la plupart des familles, la misère ambiante, le maquereautage généralisé où crapahutent la pègre et les ripoux, les montagnes de dollars que cela rapporte quand les gosses n’en retirent que des miettes, la drogue qui fait des ravages et les enchaîne, les maladies, les détails sordides de tout ce trafic. […]
RépondreSupprimerBizarrement, il a plus de mal à retirer son pantalon et son caleçon américain, il évite mon regard, un fond de pudeur, une ombre d’inquiétude peut-être devant mon comportement qui doit lui paraître exagéré, insolite. Ces gosses ont largement l’habitude des hommes bien qu’ils ne les aiment pas vraiment, ils considèrent leur désir avec satisfaction mais avec une sorte de persistance dans l’étonnement candide ;
Frédéric Mitterrand, « La mauvaise vie ».
http://www.liberation.fr/livres/0101595944-que-dit-la-mauvaise-vie
Bonsoir,
RépondreSupprimerNous vous avions déjà laissé un commentaire il y a quelques semaines, car aucun mail n'est disponible a priori sur ce blog.
Nous souhaiterions vous envoyer des informations sur le lancement d'un site de prévention contre l'hypertension artérielle. 17 millions de personnes sont concernées en France.
Dans l'attente de vos nouvelles, bon week-end,
Edouard
ebourbon[at]athomedia.com
Babelouest,
RépondreSupprimerj'ai déjà répondu à Rimbus sur tes derniers arguments… :-))
BA
un diable passe avec ses ailes noires…
Edouard,
j'ai en effet reçu un mail de votre part, auquel j'ai répondu… Il y a un lien de contact dans la marge, mais je vais le mettre plutôt dans le profil.
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
RépondreSupprimerLe microcosme Parisien défend son ministre ! Il suffit de lire certains articles de presse pour se rendre compte que les « Bo-Bo » les « intellectuels » les « drogués » se serrent les coudes et cherchent à atténuer la faute de F.M.
RépondreSupprimerQuelle tristesse pour la France d’être représenté par un tel ministre, il vilipende la justice Américaine en défendant Polanski ( Bien sûr droguer et violer une mineure de 13 ans, c’est excusable, c’est aussi excusable d’aller voir les « gosses » en y faisant du tourisme.
Méfions nous, le microcosme Parisien c’est déjà Sodome et Gomorrhe.
Démission Mr Frédéric Mitterand
Ça part dans tous les sens, les commentaires !
RépondreSupprimerIl y a même un Didier Goux qui t'exclut de la littérature, j'ai bien ri ! [Relisons Victor Hugo dans le dernier jour d'un condamné. Il ne milite pas ? :-) ].
Le neveu Mitterrand agite beaucoup de monde et je me demande si c'est bien nécessaire !
A moins que tous les autres problème bien plus graves aient tous été réglés !
:-))
Jean li,
RépondreSupprimerque vous dire? Peut-être vous proposer de distinguer les deux situations: le soutien de F. Mitterrand à R. Polanski, insupportable, et qui justifierait sa démission, puis sa vie privée d'autre part, qui n'a rien à voir…
M. Poireau,
en fait tu apportes la voix de la sagesse: il y a beaucoup d'autres problèmes, plus graves! Merci de la visite et du soutien.
Moi aussi j'ai essayé d'y voir clair...
RépondreSupprimerhttp://www.advisionjulie.canalblog.com
Amitiés
julie,
RépondreSupprimerje viens lire.
FAUTE DE GOUX : Sacrément culotté, ce Monsieur. Il vient ici donner des leçons de (bonne) conduite. Voyons ça de plus près.
RépondreSupprimerAdmiratif, BiBi applaudit à son début de commentaire :
"Voyez-vous, ce qui vous condamne irrémédiablement à mes yeux c'est ce bout de phrase qui tue : "Je n'ai pas lu son bouquin, mais..."Vous devriez avoir honte, vraiment. Quand on n'a pas lu, on ne juge pas".
"On ne juge pas" !!!! Sauf que.
Sauf qu'à propos de cette règle qu'il édicte, lui-même, s'est assis dessus ! En particulier le jour où il vint défendre son ami bloggeur M.( qui avait un échange vif avec BiBi) en ces termes :
" Cher M.,je n'ai rien lu de ce BiBi mais pas de doute, c'est un p'tit con !".
BiBi est allé sur le site de ce Didier Goux pour lui demander gentiment pour quelle raison, il traitait de P'tit con un bloggeur dont il se vantait n'avoir jamais rien lu (la réponse de BiBi est encore visible sur son site)!!
Le Net sans ce genre de donneur de leçon très rigolo serait en effet bien triste !
Quant à ne pas être militant et écrivain, c'est René Char qui se battit contre les nazis qui doit se retourner dans sa tombe !
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
RépondreSupprimerDaniel Cohn-Bendit a écrit des conneries pédophiles en 1975. Roman Polanski a commis un crime pédophile en 1977. Frédéric Mitterand, bon passons… Je ne suis impressionné par aucun des trois... Haro sur les trois…
RépondreSupprimerMais je suis encore bien moins impressionné par les gogos qui s'acharnent stérilement sur ces boucs émissaires parcheminés au lieu de démanteler les réseaux pédophiles effectifs, pégreux et hyper-actifs de notre temps. L'argent de la lutte contre la pédophilie est ici, sciemment, foutue en l'air sur des causes spectacles parfaitement creuses, des attrape-nigauds émotionnels, et rien ne se fait vraiment. J'exige qu'on fasse le vrai boulot, au lieu d'égorger des boucs émissaires inutiles et inopérants à gros tarifs. Combien d'enfants violentés en ce moment même, pendant qu'on se défoule émotionnellement et se dédouane intellectuellement sur ces crimes irréversibles et insolubles. Maudite justice-gadget malhonnête. Démagogie de vindicte. On dirait qu'il n'y a que la victime de Polanski qui comprend le bon sens dans tout ce foutoir...
Il ne faudrait pas ainsi tout sensationnaliser. Si une bonne recherche sur la pédophilie contemporaine disposait du battage de cirque médiatique actuel qu'on cultive autour de Polanski, Mitterand et consort il y aurait bien des variations dans notre compréhension de toutes ces choses. Mais les enfants violentés de ce jour ne sont pas des vedettes d'Hollywood ou des politicards en vue, hein, alors, ils peuvent bien attendre... Ils ne sont pas le vrai sujet en question, en fait. Qu'ils prennent un numéro et s'assoient dans leur petit coin... Pour le moment on se défoule, on lynche gratis.
Notons finalement que si les enfants violentés n'ont plus que Madame Le Pen pour les défendre, c'est vraiment mal embouti pour eux… D'ailleurs, de fait, elle ne les défend pas. Elle se sert d'une variation sur le thème de leur sort et de leur drame pour faire de la petite politique sale.
Paul Laurendeau
Paul, j'ai pris la peine de publier à nouveau votre commentaire avec votre signature… Je n'accepte pas les commentaires anonymes, merci d'y penser une autre fois, s'il y a lieu.
RépondreSupprimerBibi,
RépondreSupprimerj'ai failli t'oublier… Didier est enclin à ces fulminations parfois incohérentes —sauf de son point de vue, j'imagine. C'est désagréable, mais ça fait partie du personnage… Ceci dit, merci de ce commentaire!
et bien, tu censures à ce que je vois... J'ai dû le faire aussi, certains donneurs de leçon n'ont aucun sens de la bonne conduite.
RépondreSupprimerQue de commentaires !
Cette affaire Tartampion (c'est le nouveau nom de FM) prend des tournures d'affaire Dreyfus.
Rimbus,
RépondreSupprimerje ne sais pas s'il s'agit vraiment de censure: le premier anonyme l'était totalement, et j'ai clairement signalé que je ne veux pas d'anonyme (son post ne me dérangeait pas particulièrement). Quant au second, j'ai recopié son commentaire qui était signé Paul…
Pour Tartampion, après lecture du billet de Romain, je trouve que son cas s'aggrave chaque jour, il est vraiment indéfendable!
Pendant ce temps-là, fillette, fillette,
RépondreSupprimerTu tapines au bois, tu tapines au bois.
Tu perds ta jeunesse à chaque rencontre,
Ta vie qui fout l'camp nous donne la honte.
Ton idéal perdu suivit ta fleurette
Au discours d'un sot qui fit ta conquête,
Te promit la lune en échange de toi,
Et t'assujettit sans aucun émoi.
Jeunettes frivoles, adolescentes en fleur,
Qui avez votre vie en si charmante ardeur,
Craignez les grands beaux qui promettent la lune
Et soudain vous découvrent pour vous recouvrir
De leur corps lubrique en attente de pire
Et enchaînent à jamais votre enfance à des thunes !
Babelouest,
RépondreSupprimerc'est toi l'auteur?
Anonyme se demande bien ce qui explique cette censure sur un site sans poids ni importance et ce qu'il contenait de condamnable. Certains ont véritablement le goût de la censure. Exiger de mettre un pseudo alors qu'il y a une entrée "anonyme" relève de la même obsession des règles (justifiées ou non justifiées : qu'importe après tout).
RépondreSupprimerChat de gouttière,
RépondreSupprimerrien d'autre ne l'explique (et surtout pas le contenu du commentaire en question), que la règle fixée chez moi depuis plus d'un an et clairement affichée. Je ne veux pas d'anonymat ici, c'est tout. Il suffit que deux anonymes se succèdent pour qu'il devienne pénible de suivre les échanges. C'est donc une question de courtoisie vis à vis des autres lecteurs. D'autre part, j'ai remarqué que même l'usage d'un simple pseudonyme incite les intervenants à un minimum de retenue dans leurs propos.
@ Coucou : oui
RépondreSupprimerBabelouest,
RépondreSupprimerbravo.
POINT DE VUE BIEN DÉFENDU.
RépondreSupprimerJE SUIS D'ACCORD BIEN QUE JE NE REGARDE Moi-MÊME QUE TRÈS RAREMENT LES PSEUDOS (UNE AUTRE FORME D'ANONYMAT) MAIS LES QUELQUES LIGNES DU DÉBUT DU MESSAGE POUR VOIR S'IL A DE L'INTÉRÊT, ET C'EST TOUT. SINON JE PASSERAI MA VIE SUR INTERNET.
PS : JE RESPECTE TOUJOURS LES RÈGLES DE COURTOISIE.
Les milieux proxénètes sont des businessmen/women qui délèguent certaines femmes à la propagande pour clamer à qui veut l'entendre que la prostitution est "un travail comme un autre". Or, c'est faux : la pénétration répétée par des étrangers n'est pas et ne sera jamais un travail comme un autre. C'est un monde souterrain et forcément souterrain.
RépondreSupprimerBeaucoup de drogue circule dans cette population et le taux de mortalité est 40 fois supérieur à celui de la population normale (chez des êtres jeunes).
Beaucoup de gens (hommes et femmes) justifient la prostitution en disant : "si la prostitution n'existait pas, les hommes attaqueraient les femmes". Ce qui veut bien dire que la société pense tout bas (ou tout haut) (et majoritairement) qu'un très grand nombre d'hommes sont potentiellement violents. Si cela est vrai, cela signifie que la société vit en fait sous une menace diffuse, puisque les nombreux clients prétendument non-violents seraient ouvertement violents (s'attaqueraient donc aux femmes et aux jeunes non prostitués) s'ils n'avaient pas cette forme de droit garanti au service sexuel tarifé assuré par une caste de parias.
Il y a ce vaste groupe qui semble dire : "Garantissez l'offre, sinon nous allons tout casser".
La chose se complique encore car ce sont en fait les proxénètes (comme les transnationales) qui dominent le marché et tirent un profit considérable de la demande, ce qui perpétue l'offre.
Les prostitués prétendument libres ne peuvent pas vraiment négocier les tarifs ni les formes d'échange car une masse de prostitués plus jeunes, souvent sans papier feront ce qu'ils refusent de faire. Il y a le roulement. Les exigences des clients sur le type de service se multiplient ainsi que les formes de sexualité violentes.
Ce sont les clients collectivement qui ont le pouvoir sur le type d'échange car ils peuvent choisir en magasin ce qu'ils veulent. La variété est là.
Nous balancer l'exemple de la prostituée de luxe qui vit bien et choisit ses clients pour défendre la liberté de se prostituer est une hypocrisie de la plus belle espèce : il s'agit d'une infime infime minorité. Et cela ne change rien au fait que l'escorte, aussi longtemps qu'elle est escorte, est vu comme un paria, tandis que le client conserve son statut d'honnête citoyen (il y tient).
Les clients savent eux-mêmes qu'ils n'est pas éthique de considérer que leurs pulsions soient satisfaites sur le champ par autrui et généralement, ils se vantent très rarement de leurs échanges tarifés, même auprès de leurs amis (et encore moins de leurs femmes ou de leurs enfants).
Le pouvoir de négociation n'est pas du côté des prostitués.
La prostitution est une menace qui plane sur les femmes, les adolescents et les enfants c'est à dire les plus faibles.
Beaucoup de jeunes prostitué-s (parmi les ressortissants nationaux) sont en graves conflits avec leurs parents ou viennent de centres d'accueil.
Il est hypocrite de parler de liberté de se prostituer alors que la majorité d'entre nous ne sommes pas libres de travailler ou non et de maîtriser totalement nos conditions de travail.
2Les gens qui avancent l'argument de la liberté ne voudraient pour rien au monde faire "ce métier" ni que leurs filles ou garçons le fassent.
RépondreSupprimerLa réflexion sur les actes de Mitterrand doit tenir compte de l'esprit du capitalisme selon lequel en fin de compte l'argent ÉGALISERAIT forcément l'échange entre individus. Le capitalisme évacue la question éthique. Il n'a pas d'autre "esprit" que la rationalité économique.
Autre point intéressant : d'un côté, les politiques jouent sur la fibre émotionnelle (mariage médiatique avec Carla) exhibent leurs fantasmes (Mitterrand), mettent en scène leur vie privée et leur passé, pour susciter l'adhésion, l'envie, la sympathie et l'admiration, et donner une impression de proximité ("nous sommes humains comme vous, nous avons nos faiblesses"). Mais si le vent tourne, ils poussent des cris d'orfraie qu'on viole leur vie privée alors qu'ils l'ont eux-mêmes exposée aux yeux de tous.
Les élites misent sur la démagogie pour rester en place (et cacher ce qui est réellement important à leurs yeux : les profits, les investissements, les détails sur les prises de contrôle fusions-acquisitions, les livres de compte, la circulation du capital ... bref, la dictature et la tyrannie culturelle des grandes sociétés, et le pillage du Travail).
Bref, plus ils cachent leurs profits phénoménaux, plus ils exposent leur vie privée et d'une certaine façon, plus ils poussent les individus à se vautrer et à en faire autant.
Merci, Coucou.
RépondreSupprimerPar ailleurs, marre d'entendre citer Montherland ou Gide. Chaque époque a sa morale sexuelle et ces morales sexuelles varient. On a l'impression qu'il faut forcément avoir recours aux prostitué-s pour être un bon écrivain. L'offre sexuelle gigantesque semble donner au citoyen lambda une IMPRESSION de liberté qui le conduit à l'impuissance politique. Jamais une société toute entière n'a été aussi obsédée par la sexualité et la prostitution. Voilà ce qui mériterait d'être discuté à mon humble avis.
RépondreSupprimerBabelouest,
RépondreSupprimer;-))
Chat de gouttière,
et bien voilà qui est bien dit. C'est tout un billet ton commentaire… On ne peut qu'être d'accord avec toi, et je ne vois rien à objecter. Juste une petite chose peut-être: dans les arguments avancés pour expliquer la prostitution, il y a le fait que pour des raisons sociales, physiques, des gens en état de misère sexuelle n'ont que cela comme recours. C'est du moins ce que j'ai lu parfois.
J'ajouterai un détail. Légalement, seul le proxénète est passible des foudres de la loi (et aussi, depuis peu, le racolage même "passif"). Mais le client EST un proxénète à sa manière, puisqu'il entretient la chaîne grâce à son apport financier. Donc, lui aussi devrait subir arrestations et mises en examen. Sauf à prouver (hum) qu'il a été entraîné contre son gré.
RépondreSupprimerEt que penser de la protection népotique assurée à ces jeunes violeurs? Peut-être que finalement, c'est cette avalanche d'accusations provenant de tous les coins qui va sauver Fmitterrand.
RépondreSupprimerD'un côté, c'est plutôt humain de la part de Mitterrand, d'un autre, c'est l'aveu par nos élites qu'il est impossible pour des jeunes qui plongent dans la délinquance de se réinsérer sans un appui financier important et sans l'intervention d'un puissant.
Là encore, c'est une reconnaissance absolue que l'égalité des chances est une fiction totale. Et enfin, ces aides accordées à des gens qu'ils recontrent et ne font pas partie de leur classe sont une forme de charité qui les rassure sur leur humanité - (personne n'a d'ailleurs supposé qu'ils ne sont pas humains) mais en faisant cela, ils confirment une fois de plus que leur système n'est à présent plus qu'un système généralisé de passe-droit, de privilèges et de charité privée.
Un système à mille vitesses.
C'est incroyable que les gens n'aient toujours pas compris que le droit de vote ne suffit pas pour qu'il y ait démocratie.
Babelouest,
RépondreSupprimerc'est un sujet bien compliqué pour être expédié en quelques phrases! Les immigrés coupés de leurs familles pendant des mois, dont la vie quotidienne est tout sauf marrante, fréquentent les prostituées. Des proxénètes? Je vais directement au plus évident pour abréger, mais tu ne rendras pas le monde plus pur, d'un coup de loi en guise de baguette magique.
Chat de gouttière,
oui, on retrouve F Mitterrand en pleine ambiguïté, mais il n'est pas difficile de comprendre comment il s'est retrouvé dans cette situation. On pourrait imaginer aisément beaucoup d'entre nous apportant cette aide, même avec répugnance, quand l'assistance est demandée par un familier. Enfin, c'est vrai que nos sociétés, depuis la nuit des temps, ont été inégalitaires. Je trouve quand même encourageant de penser que depuis toujours aussi, s'observe une sorte de marche vers plus de justice et d'égalité, avec des rechutes, des régressions passagères, mais une constance remarquable.
Bien sûr que c'est très dur pour les immigrés : mais ce n'est pas du tout les seuls à avoir recours aux prostitués. Partout dans le monde, il s'agit autant de célibataires que de mariés, même nombre de locaux et d'étrangers.
RépondreSupprimerIl y a souvent une différence dans les pays européens entre les hommes de moins de 40 (qui fréquentent moins les prostituées) et les hommes de plus de 40 ans qui les fréquentent plus. Il y a tout de même une question d'éducation parmi les femmes et les hommes.
Mais on peut penser que l'existence de la prostitution fige beaucoup les rapports entre les hommes et les femmes.
Si les femmes résistent souvent à la séduction masculine, c'est sans doute qu'elles craignent de ressembler, aux yeux des hommes, à l'un des membres de la caste des prostituées, ces êtres sans passé et sans personnalité réelle aux yeux du client -donc interchangeables.
Ce qui d'après moi parasite sérieusement les rapports HF, d'autant que les hommes s'irritent souvent de cette résistance tout en la souhaitant.
Les commentaires seront modérés ce dimanche, jusqu'à ce soir. Merci de ne pas vous énerver sur le retard de publication de vos posts éventuels…
RépondreSupprimerLe meilleur article écrit sur le sujet de la culture fabriqué par le monde commercialo-pornocrate
RépondreSupprimerLe soliloque du dominant - Mona Chollet
Notez la référence à l'encore plus excellent documentaire italien sur la télé berlusconi
http://www.ilcorpodelledonne.net/?page_id=515
Chat de gouttière,
RépondreSupprimeron va voir ça…
Mes excuses pour les coquilles ... Bonne lecture et bon visionnement
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