C'est une vieille dame. Les avis divergent sur son âge: soixante quinze ans, au moins, peut-être quatre-vingt ou davantage. Il arrive qu'elle monte faire des courses au village, vêtue avec un soin témoignant d'un souci de dignité, sinon de la survivance d'une certaine coquetterie —pantalon clair d'une coupe seyante, chemisier pimpant. Il y a de la douceur dans son regard et le flou d'une pensée perdue. D'où vient qu'à l'épicerie du village, une distance se creuse autour de sa personne, un vide, et pourquoi les visages se détournent-ils d'elle avec embarras? Elle sent mauvais, la vieille dame. Elle pue. Non pas le pipi de chat, comme cela peut arriver, mais une odeur forte, indéfinissable, qui fait naître davantage de répugnance que de pitié.
D'elle on ne sait rien ou presque, sinon qu'elle a perdu tous ses papiers officiels, et qu'il fallut l'aider un jour à obtenir une nouvelle carte d'identité. On sait que son compagnon est mort depuis plusieurs années, qu'elle habite encore le cabanon de celui-ci, pour lequel «on» lui aurait concédé un usufruit «verbal», sans la moindre légalité. On sait qu'elle vit, on la voit qui passe par les rues, perdue, solitaire —ça suffit.
Un jour de la semaine dernière, Anne voulut lui offrir la compagnie d'un chaton sans maître. De ce matou, je pourrais vous raconter bien des choses, par contre: quelle impasse l'a vu naître, qu'il se nommait Chaussette, et qu'il portait la toison tigrée de la gent des gouttières… Mais on s'en fiche un peu, d'autant que nul ne sait ce qu'il est devenu. Anne descendit jusqu'à la campagne de cette vieille dame, par un sentier courant dans la broussaille. Les volets du cabanon étaient clos, mais la dame était bien là, qui la fit entrer…
Dans la pénombre de son logis régnait une odeur atroce de fin du monde. De surprise, Anne laissa échapper Chaussette des mains, lequel s'en fut aussitôt mener sa petite vie parmi les choses indécises de ces lieux. Inutile de mener un suspense indécent pour dire ce qui suivit. Sous le prétexte de retrouver son chaton, Anne ouvrit en grand fenêtres et volets, explora le cabanon… Une substance noirâtre comme du goudron, visqueuse comme lui, couvrait le sol par endroits. Ne croyez pas qu'il y avait un mort, non! Il y avait par contre un peuple de souris et de rats établi partout comme en son royaume.
Des rats sous les meubles, dans les meubles, des rats baguenaudant autour de l'évier d'où coule dans les bons jours un filet d'eau noirâtre, et sinon rien, paraît-il. Des rats dans le réfrigérateur, des rats sortant des trous du matelas, curieux, familiers…
La vieille dame ne sait pas que les rats ont envahi sa maison, elle ne les voit pas. Tout au plus soupçonne-t-elle le voisinage d'une belette —elle veille à lui laisser une gamelle de croquettes dans un coin. Ça pue la mort, ça grouille partout. La cuisinière est gluante de crasse, et d'ailleurs, elle ne fonctionne plus, faute de gaz. Quand la vieille dame, avec les 600 euros d'on ne sait trop quelle pension, s'achète un bout de viande, elle le mange cru. Quelquefois, sur le pas de sa porte, avec une bonne âme qui passe par là, elle s'émerveille de la nature qui l'entoure, récite des vers, car elle a de la culture. Bref, on l'aura compris: à la mort de son compagnon, l'esprit de cette femme a lâché les amarres qui la retenaient à la réalité.
C'était mardi dernier, le 6 octobre. Le soir même, Anne alertait la mairie du village. On parla de l'urgence de dératiser le cabanon, de loger provisoirement la vieille dame ailleurs, mais où? De la nécessité de faire quelque chose pour elle, mais quoi? La placer dans un établissement adapté, mais lequel, et qui paiera? Il faut que des services sociaux interviennent, et pour cela qu'ils viennent constater les faits, en présence de policiers ou de gendarmes… Il faut que s'ébranle une machinerie administrative incontournable, lente. Peut-être quelque chose s'est-il passé aujourd'hui, lundi, ou plus probablement rien de nouveau. Des gens d'expérience, qui en ont vu d'autres, disent que cela peut durer des semaines ou des mois. Pendant ce temps, les rats pullulent autour de la vieille dame. Il ont dû bouffer Chaussette depuis longtemps, ils ne perdent pas de temps, eux.
Une dernière chose: ceci n'est pas une fiction.
P-S, un clou chasse l'autre, Jean Sarkozy est partout ou presque, aujoud'hui… On le retrouvera sur PMA, chez Ruminances, ou Gaël, et suivi à la trace dans cette perle:
D'elle on ne sait rien ou presque, sinon qu'elle a perdu tous ses papiers officiels, et qu'il fallut l'aider un jour à obtenir une nouvelle carte d'identité. On sait que son compagnon est mort depuis plusieurs années, qu'elle habite encore le cabanon de celui-ci, pour lequel «on» lui aurait concédé un usufruit «verbal», sans la moindre légalité. On sait qu'elle vit, on la voit qui passe par les rues, perdue, solitaire —ça suffit.
Un jour de la semaine dernière, Anne voulut lui offrir la compagnie d'un chaton sans maître. De ce matou, je pourrais vous raconter bien des choses, par contre: quelle impasse l'a vu naître, qu'il se nommait Chaussette, et qu'il portait la toison tigrée de la gent des gouttières… Mais on s'en fiche un peu, d'autant que nul ne sait ce qu'il est devenu. Anne descendit jusqu'à la campagne de cette vieille dame, par un sentier courant dans la broussaille. Les volets du cabanon étaient clos, mais la dame était bien là, qui la fit entrer…
Dans la pénombre de son logis régnait une odeur atroce de fin du monde. De surprise, Anne laissa échapper Chaussette des mains, lequel s'en fut aussitôt mener sa petite vie parmi les choses indécises de ces lieux. Inutile de mener un suspense indécent pour dire ce qui suivit. Sous le prétexte de retrouver son chaton, Anne ouvrit en grand fenêtres et volets, explora le cabanon… Une substance noirâtre comme du goudron, visqueuse comme lui, couvrait le sol par endroits. Ne croyez pas qu'il y avait un mort, non! Il y avait par contre un peuple de souris et de rats établi partout comme en son royaume.
Des rats sous les meubles, dans les meubles, des rats baguenaudant autour de l'évier d'où coule dans les bons jours un filet d'eau noirâtre, et sinon rien, paraît-il. Des rats dans le réfrigérateur, des rats sortant des trous du matelas, curieux, familiers…
La vieille dame ne sait pas que les rats ont envahi sa maison, elle ne les voit pas. Tout au plus soupçonne-t-elle le voisinage d'une belette —elle veille à lui laisser une gamelle de croquettes dans un coin. Ça pue la mort, ça grouille partout. La cuisinière est gluante de crasse, et d'ailleurs, elle ne fonctionne plus, faute de gaz. Quand la vieille dame, avec les 600 euros d'on ne sait trop quelle pension, s'achète un bout de viande, elle le mange cru. Quelquefois, sur le pas de sa porte, avec une bonne âme qui passe par là, elle s'émerveille de la nature qui l'entoure, récite des vers, car elle a de la culture. Bref, on l'aura compris: à la mort de son compagnon, l'esprit de cette femme a lâché les amarres qui la retenaient à la réalité.
C'était mardi dernier, le 6 octobre. Le soir même, Anne alertait la mairie du village. On parla de l'urgence de dératiser le cabanon, de loger provisoirement la vieille dame ailleurs, mais où? De la nécessité de faire quelque chose pour elle, mais quoi? La placer dans un établissement adapté, mais lequel, et qui paiera? Il faut que des services sociaux interviennent, et pour cela qu'ils viennent constater les faits, en présence de policiers ou de gendarmes… Il faut que s'ébranle une machinerie administrative incontournable, lente. Peut-être quelque chose s'est-il passé aujourd'hui, lundi, ou plus probablement rien de nouveau. Des gens d'expérience, qui en ont vu d'autres, disent que cela peut durer des semaines ou des mois. Pendant ce temps, les rats pullulent autour de la vieille dame. Il ont dû bouffer Chaussette depuis longtemps, ils ne perdent pas de temps, eux.
Une dernière chose: ceci n'est pas une fiction.
P-S, un clou chasse l'autre, Jean Sarkozy est partout ou presque, aujoud'hui… On le retrouvera sur PMA, chez Ruminances, ou Gaël, et suivi à la trace dans cette perle:
Putain !
RépondreSupprimerNicolas,
RépondreSupprimerc'est ce que j'ai dis aussi, en apprenant l'histoire…
Ben ouais. Je vois pas trop ce qu'on peut dire d'autre. Bon. Hop. Une de PMA.
RépondreSupprimerNicolas,
RépondreSupprimerje viens de voir ton billet, merci!
euh, euh, je reste sans voix
RépondreSupprimerBon sang… Que veux-tu ajouter après ça ? Que le monde moderne avec des gens sans liens c'est moche ?
RépondreSupprimer..........
Je connais quelqu'un, qui en était arrivé à ce stade de déchéance mentale. On m'a dit que l'appartement était devenu nauséabond, en revanche hélas le gaz était toujours opérationnel. Heureusement, rien n'a sauté.
RépondreSupprimerSeule différence, cette dame, autrefois prof de français et latin, pianiste, est maintenant dans un établissement spécialisé. Elle ne comprend pas ce qu'elle y fait.
quelle tristesse...
RépondreSupprimerps après avoir lu ce billet, ma vieille maman m'énerve moins.
est on certains qu'elle sera mieux dans un établissment spécialisé ?
RépondreSupprimerLes fins de vie, quelquefois, malheureusement, c'est ça ! Qu'en sera-t-il de nous ?
RépondreSupprimerJulien,
RépondreSupprimerben oui, que dire?
M. Poireau,
la solitude dépasse parfois toutes les limites. Dans un village, on se dit que tout le monde se connaît, qu'il y a plus d'humanité dans les rapports qu'à la ville… Et puis non…
Babelouest,
il doit y avoir bien d'autres cas… Je pense que la dame dont je parle est de ces personnes que l'on retrouve mortes depuis des mois dans l'indifférence. Je me demande pourquoi elle n'a pas encore été bouffée par les rats? Sans doute parce qu'elle donne des croquettes à sa "belette"… Il paraît qu'ils sont devenus familiers, pas craintifs pour un rond, les bestiaux…
Martine,
je crois que moi aussi, avec la mienne.
Olympe,
c'est une bonne question! Si j'ai bien compris, elle ne veut pas quitter sa maison, désire mourir là où elle a vécu avec son compagnon, et elle est loin d'être complètement folle…
Jean,
RépondreSupprimeroui, qu'en sera-t-il de nous…, mais, des situations aussi affreuses existent aussi pour des gens jeunes.
Tu m'as brouillé les yeux, andouille... (c'est affectueux)
RépondreSupprimerParce que ma maman a fini à peu près comme ça, dans cette "ambiance", pas à ce point là, mais pas loin, non par manque d'argent, mais par détresse, manque d'intérêt envers cette époque, désespoir.
Elle a constaté que j'étais heureux, elle est partie par surprise sans faire de bruit...
Je faisais de mon mieux, mais dépassé par tant de... de je ne sais pas quoi.
J'ai essayé de la convaincre d'aller dans une résidence médicalisée, elle a menacé d'en finir...
Mme Poison m'a dit "laisse là dans sa maison, c'est mieux, c'est chez elle".
Elle avait raison, c'est ce que je fais.
Aujourd'hui, la maison est vendue, et l'avenir est devant.
Tu as cette même magie que Poireau d'ouvrir les coeurs et délier les langues.
ça fait du bien, merci...
ce que j'ai fait*
RépondreSupprimerPutain de vie ! Ce matin c'est les huissiers qui ont viré Ali, qui tenait le bar de la roquette, peut être le seul lieu vraiment vivant dans mon quartier qui va mourir un peu plus, et moi même j'en mène pas large... Chaque fin de mois est une angoisse, celle de se dire que je vais pas tenir le prochain.
RépondreSupprimerQuand je vois un mec dans une voiture de luxe, j'ai vraiment du dégoût et aucun respect pour lui, je sais c'est con... mais c'est comme ça. Et merde, l'hiver va venir en plus, parfois j'en ai vraiment gros sur la patate... J'espère crever d'une crise cardiaque, pour éviter de vieillir dans la misère. Tiens je vais fumer une clope, ça va m'aider à en finir plus vite.
Saloperie de vie.
J'ai lu et j'ai pas de mots comme souvent en pareille situation. D'ailleurs, ce n'est pas des mots qu'il faut trouver là mais des actions rapides.
RépondreSupprimerPoison,
RépondreSupprimeret toi, tu me serres la gorge avec ton histoire. Je crois que Mme Poison avait raison: arracher quelqu'un sans nécessité absolue à sa maison, son passé, ce qui lui reste de mémoire à chérir, est une cruauté inutile. Dans le même village dont je parles, un "vieux monsieur" encore en est mort, vite fait… Mais combien d'autres?
Rimbus,
c'est dans tous les coins, pour tant de gens, la même chose. Tu as pourtant la chance d'être jeune, bourré de talent: il te faut trouver l'énergie de rebondir. Facile à dire, on sait… Des vies qui font eau doucement, j'en connais de près pourtant.
αяf,
RépondreSupprimerdans le mille: c'est de l'action qu'il faudrait. À ceci près que dératiser relève, je crois, des services de l'hygiène, lesquels n'interviennent qu'à partir du moment où ils sont requis dans les règles.
@ Le Coucou
RépondreSupprimerAu moins, on est riches d'un coeur, nous autres !
@ Rimbus
Courage, mon pote.
Coucou a raison, tu es quelqu'un, c'est normal que tu parles comme ça en ce moment, je pense qu'on est pas mal à avoir connu ces virages serrés, mais tu y arriveras.
@le coucou et poison-social : oui bien sûr, je n'ai que 45 ans, dont plus de 20 ans de boulot, je devrais pas me plaindre. Mais à force de voir les gens plonger dans la précarité je me demande quand viendra mon tour. Quant au talent, franchement nous sommes des millions à en avoir et si ça suffisait à nourrir son homme…
RépondreSupprimerPour une fin de vie, je pense que ma propre mère n'est pas trop mal lotie. Bien malhabile, elle est désormais chez un couple de quinquagénaires, qui a des chambres pour trois vieilles dames. La structure est donc familiale. Mais je pense que ce genre d'accueil est rare. Cela ne vaut, bien sûr, que pour des personnes de plus de 80 ans qui ne peuvent plus assumer les charges d'une maison. Cela ne coûte pas plus cher qu'une maison de retraite.
RépondreSupprimerPoison,
RépondreSupprimer:-)
Rimbus,
c'est la caractéristique de notre époque: tout le monde se demande quand va venir son tour de plonger. Et l'âge (avancé) n'y change pas grand chose —à part le fait que l'on peut s'échapper plus vite, par chance.
Babelouest,
RépondreSupprimerc'est en effet une solution pour les personnes qui acceptent de changer de vie, mais ce n'est pas non plus très répandu encore, ce genre d'accueil.
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerC'est émouvant, on a du mal à ne pas avoir les trippes qui se nouent, il y a tant de gens seules et démunies, c'est si triste!
RépondreSupprimerbon ben voilà tout est dit dans ton texte, et dans les commentaires...
RépondreSupprimerTu as véritablement une belle plume pour retranscrire pareille histoire sans tomber dans la mièvrerie. Très beau billet.
RépondreSupprimerComme dit Zazie dans sa chanson: "J'étais là et je n'ai rien fait!"
RépondreSupprimerAbandon, détresse, solitude, isolement, tous ces mots qui font peur et contre lesquels nous ne pouvons pas grand chose car on ne sait pas toujours ce qui se passe derrière les portes de nos voisins...et quand on le sait, il est parfois trop tard, hélas!
Pour nos proches, au moins, nous pouvons être présents et les accompagner même si ce n'est pas toujours simple.
NR,
RépondreSupprimertant de misère qu'on ne peut plus la voir, on ne veut plus, comme la dame avec les rats.
Gaël… :-)
Nemo,
merci.
Epamin,
comme je le disais plus haut, que ces choses là arrivent en ville (je pense à une femme dans un appartement totalement rempli de sacs poubelle), chacun dans ses remparts, n'étonne plus vraiment. Dans un village, on se connaît mieux, on se devine: et pourtant…
C'est vrai ! Très beau billet ! Cette vieille dame, on a envie de l'arracher à son cabanon, de la garder chez nous en lui racontant les histoires que l'on raconte aux enfants. Les personnes âgées déficientes mentalement redeviennent des enfants... même si leur monde est décalé elles ont besoin de tendresse et de mots pour occulter leurs maux. Il faudrait de nombreux bénévoles pour être à leur côté et les maintenir hors de l'eau... j'aurais encore beaucoup à dire mais peut être n'est ce pas le lieu ?
RépondreSupprimerCe billet m'a touchée, Le coucou !
Euh...
RépondreSupprimerEt la DDASS, elle peut pas faire un contrôle urgent? Y'a pas un prétexte d'insalubrité, ou de risque de contagion, ou n'importe quoi qui puisse accélérer les choses pour aider cette dame?
Euh… Je ne sais pas quoi dire. Mon sentiment se situe entre une énorme admiration pour la plume et un immense dégout pour les faits relatés…
RépondreSupprimerSi, je sais quoi te dire : Merci.
(Je relaye)
Tu viens d'écrire ce qui n'existe plus dans cet univers onirique du spectacle généralisé: une page de "roman"(!) social.
RépondreSupprimerMerci.
Bérénice,
RépondreSupprimerj'avoue que je ne comprends pas grand chose à cette histoire, comment on peut en arriver là, ce qu'on peut faire, par quel bout la prendre… Le plus évident c'était de prévenir la plus proche autorité, ce qui fut fait. Mais une municipalité est prisonnière de règlements complexes —et aussi effarant que cela puisse paraître pour un village d'un millier et quelques centaines d'habitants (ce n'est pas le mien, celui d'à côté), dans une région supposée prospère, il existe d'autres cas à traiter, aussi insupportables… Pour le peu que je sais, cette dame n'est pas folle au sens courant du terme, elle pourrait peut-être reprendre le dessus, à condition qu'une logique "tutélaire" ne vienne pas lui ôter sa liberté de choix. Il y a un problème d'hygiène évident, urgent, et puis une cascade de problèmes associés: une seule ampoule électrique au bout d'un fil, plus une prise de courant en état, une adduction d'eau gravement endommagée, des appareils et meubles, de la literie irrécupérables… Bref, aux mesures incombant à la collectivité, il faudrait, je suppose, ajouter la solidarité et l'action de bénévoles…
(Quant à ce que vous avez à dire, vos propos sont évidemment largement bienvenus… et merci)
Homer,
il me semble que je t'ai partiellement répondu avec Bérénice. J'ajoute, sans être assuré de l'exactitude de l'information, qu'une partie du problème sanitaire pourrait s'expliquer par la proximité d'une station d'épuration. Mais ça, c'est peut-être un ragot…
Gwendal, Hermes,
pour tout dire, j'ai un peu honte de m'être laissé emporter par la seule émotion. De la colère, parce que je connais bien celle qui a découvert la situation, qui vivait avec ce cauchemar dans la tête depuis plusieurs jours… Enfin, bon: une petite histoire dans l'histoire. Merci de relayer: si de mieux armés que nous pouvaient s'emparer de ça, ce serait bien…
Bonjour,
RépondreSupprimerL'histoire est bien écrite, la chose atroce et triste à la fois. Mais votre étonnement m'étonne tant cette misère est hélas fréquente et toujours proche de notre porte. Il suffit d'ouvrir les yeux. Je sais c'est pas facile et cela demande un peu de courage !
biz
merci un peu tardif pour ce billet, âme et coeur juste
RépondreSupprimerCorto,
RépondreSupprimerétonné? Oui, par les détails de la situation, pas par l'existence d'autant de misère et de solitude.
Les voir ne demande pas effort, réagir si.
OSEM,
merci de ta lecture.
Comme il faut du temps avant de réagir!
RépondreSupprimerLorsque que quelqu'un, peu à peu perd la conscience de la réalité, perd ce qu'on appelle la raison, le glissement progressif ne passe pas inaperçu, certains détournent les yeux, d'autres voudraient aider mais ne savent pas comment, n'osent pas s'imiscer.
il ya aussi une espèce de pudeur à ne pas secourir une personne qui souffre d'une maladie mentale, alors qu'on secourt facilement un blessé.
C'est très triste, c'est un échec.
Bravo Anne et merci e nous avoir raconté cette histoire qui nous interroge tous sur notre société.
Celeste,
RépondreSupprimervos observations sont justes, mais il y a aussi le fait qu'il faut être fort, en plus d'être attentif à la détresse des autres. La compassion ne manque pas vraiment, le courage (et la capacité) d'accompagner ceux qui coulent, si. Et comme par hasard, ce sont souvent des écorché(e)s de la vie, fragiles, qui essaient d'agir.
Bonsoir Coucou,
RépondreSupprimerj'ai pensé tte la journée à cette histoire, je ne sais pas pourquoi, pourtant ça date d'il y a plus d'un mois, et le temps passe vite, ainsi que les souvenirs et la mémoire...bref, cela me taraude depuis ce matin, je ne sais pas pourquoi, mais toujours est-il que j'aimerais vraiment savoir ce qui est arrivé à cette vieille dame...est-elle en sécurité ? est-ce qu'on prend soin d'elle ?
merci de me (nous) dire ce qu'il lui est arrivé...même si je ne la connais pas, mais ton billet m'avait vraiment ému et cela me tranquiliserais de savoir que tout finit bien...merci et bien à toi
LaetSgo,
RépondreSupprimerje viens de voir tes twitts, et ton message ici… Trop tard pour te répondre vraiment, mais en quelques mots: la mairie a fait dératiser la maison, rétablir l'eau, et déclenché le processus administratif pour faire obtenir la CMU à la dame. Là s'arrête son intervention. Anne et une de ses amies (quelques fois avec un coup de main d'autres personnes), s'occupent à présent de nettoyer, changer des éléments de mobilier et appareils contre d'autres que des personnes de bonne volonté leur donnent. Elles avaient songé un moment à créer une association pour venir en aide à la dame, mais devant les complications qui découleraient de cette option, elles ont choisi de rester en définitive dans un bénévolat de voisinage. Un jour un plombier vient changer un wc, un autre un Danois résident du village, vient aider à refaire la chambre à coucher… etc.
Merci de ton commentaire!
Merci à toi d'avoir pris la peine de répondre. je suis contente de savoir que des personnes s'occupent de cette dame...qu'elle est toujours en vie en fait ! comme je te le disais, cela m'a travaillé toute la journée, va savoir pourquoi ! les solidarités commencent là, dans la proximité et on ferait bien de s'en souvenir, à travers ce billet par exemple :-) merci en tout cas de cet update et bonne nuit :-)
RépondreSupprimer