Depuis quelque temps, j'ai sur un coin de bureau un sujet de chaîne que m'a collé le sympathique Boris. J'ai beau lorgner de temps à autre vers la note qui me rappelle cette attente, en espérant que l'inspiration vienne: c'est le calme plat. Il s'agit rien moins que de donner ma version de ce que pourrait être le rêve français, en écho au rêve américain, dont Boris s'est inspiré au départ. Nicolas a déjà livré à sa suite son Rêve de France…, et moi je suis bien embêté.
Ils sont jeunes, ils ont des idées bien précises de ce qui embellirait leur vie, ou de ce dont le reste des Français pourrait avoir envie. Que pourraient bien désirer les Français qu'ils n'ont déjà?
Un logis, un bon boulot, des sous: soit, mais on reste dans le terre à terre indispensable, même si je sais bien que le cœur de quantité de gens s'emballe, à juste titre, à l'idée d'être enfin propriétaire de leur maison.
Cela ne répond pas vraiment au rêve américain, qui est la réussite, soit une chose d'une toute autre envergure. Leur réussite comporte nécessairement le gîte et le couvert, si je puis dire, avec une idée d'éclat et de puissance en plus, me semble-t-il. Et comme on sait, la plupart d'entre eux n'y accèdent pas, mais là n'est pas la question: c'est un rêve qui leur permet d'aller jusqu'à la tombe sans perdre confiance dans la mère patrie.
Chez nous, il me semble difficile de définir une ambition typiquement française. La mondialisation, passée par là, me semble avoir contaminé la planète du fantasme américain: nous l'avons simplement adapté avec la cagnotte du loto en guise de couronnement. Pour ma part, je rêve d'une société qui n'est pas pour demain, ni après, hélas. Je me sens donc trop singulier dans cette attente pour avoir la prétention de la faire partager de fait à mes compatriotes.
Mais de quoi peuvent-ils rêver, en plus d'avoir un béret neuf, une baguette de pain croustillante, un logement sans traites à payer, un emploi stable, une retraite à soixante ans à taux plein? De passer à la télé? Sinon, je ne vois pas.
Je vais passer le bébé à M. Poireau, qui est presque Belge —j'ai dit presque—, à Gwendal, et à Elmone.
Ils sont jeunes, ils ont des idées bien précises de ce qui embellirait leur vie, ou de ce dont le reste des Français pourrait avoir envie. Que pourraient bien désirer les Français qu'ils n'ont déjà?
Un logis, un bon boulot, des sous: soit, mais on reste dans le terre à terre indispensable, même si je sais bien que le cœur de quantité de gens s'emballe, à juste titre, à l'idée d'être enfin propriétaire de leur maison.
Cela ne répond pas vraiment au rêve américain, qui est la réussite, soit une chose d'une toute autre envergure. Leur réussite comporte nécessairement le gîte et le couvert, si je puis dire, avec une idée d'éclat et de puissance en plus, me semble-t-il. Et comme on sait, la plupart d'entre eux n'y accèdent pas, mais là n'est pas la question: c'est un rêve qui leur permet d'aller jusqu'à la tombe sans perdre confiance dans la mère patrie.
Chez nous, il me semble difficile de définir une ambition typiquement française. La mondialisation, passée par là, me semble avoir contaminé la planète du fantasme américain: nous l'avons simplement adapté avec la cagnotte du loto en guise de couronnement. Pour ma part, je rêve d'une société qui n'est pas pour demain, ni après, hélas. Je me sens donc trop singulier dans cette attente pour avoir la prétention de la faire partager de fait à mes compatriotes.
Mais de quoi peuvent-ils rêver, en plus d'avoir un béret neuf, une baguette de pain croustillante, un logement sans traites à payer, un emploi stable, une retraite à soixante ans à taux plein? De passer à la télé? Sinon, je ne vois pas.
Je vais passer le bébé à M. Poireau, qui est presque Belge —j'ai dit presque—, à Gwendal, et à Elmone.
C'est peut-être cette absence d'imagination, de rêve qui nous (les français) a induit à voter Sarkozy. La séduction par le rêve... et la réalité après, bien douloureuse ?
RépondreSupprimerMerci d'avoir pris quelques minutes pour réfléchir à tout ça.
Houla ! Difficile question... Tu ne m'en voudras pas si je prends un peu de temps pour y répondre ? Parce que là... De prime abord...
RépondreSupprimerBoris,
RépondreSupprimerton observation est juste. J'aurais aimé mieux traiter ce sujet qui en valait la peine, mais j'ai un peu l'impression que mes rêves ne concernent personne, et il s'agissait d'un rêve Français, pas simplement le mien.
Gwendal,
et oui, ce n'est pas facile du tout… Prends ton temps, bien sûr! J'ai d'ailleurs dit la même chose à Boris, quand il m'a tagué…
un beau titre et surtout une conclusion que j'aime bien...je ne vois pas..
RépondreSupprimerVous ne nous aviez pas habitués à des vues aussi courtes...
RépondreSupprimerAh oui, c'est ça le truc, il faudrait que je note les tags qu'on me lance. Excusez moi les gens mais je repousse, je repousse et puis finalement j'oublie !
RépondreSupprimerAh donc la question, c'est de rêver la France ? Vaste programme…
:-))
Max,
RépondreSupprimermerci ! Mais c'est vrai qu'entre les deux, il doit y avoir moyen de faire mieux.
Didier,
ma réponse à Max est aussi valable pour vous. Le thème est séduisant, mais quand il faut s'y coller, prendre pour soi les rêves de ses compatriotes… On hésite.
M. Poireau,
il vaut mieux noter, en effet. J'ai perdu la trace d'un tag qui m'intéresserait peut-être: lecture sur écran ou non… Je ne sais plus chez qui c'était…
Rêver la France: tu vois, déjà tu as trouvé un meilleur angle d'attaque, veinard!
C'est le problème des pays où les "acteurs principaux" font preuve d'une étroitesse d'esprit et d'une petitesse de vues remarquables.
RépondreSupprimerPourquoi veux-tu que le Français moyen, qui dans un cas sur quatre n'a pas vraiment de quoi vivre, ait une vision large de l'avenir alors que ses "élites" ne rêvent que de réduction des coûts salariaux, de diminution des budgets publics, de dévrèvement de charges sociales, de niches fiscales, que ce soit pour l'éducation, la santé, les retraites ou simplement le logement ?
C'est sûr que la vision de boutiquier radin et prêt à tout, même au vol du client pour augmenter son bénéfice est vachement enthousiasmante...
Heureusement que la dernière campagne de la BNP nous incite à lui verser nos sous pour éviter qu'ils ne servent soigner tout le monde si on les donne à la Sécu alors que là, ils seront exonérés d'impôts, capitalisés, donneront droit à intérêt.
Voilà ce qui est donné en exemple de "l'identité nationale".
Quelle belle vision !
Les Romains disaient "Panem et circenses" et je ne suis pas certaine que ça leur suffisait...
RépondreSupprimerPar moment, j'ai l'impression aujourd'hui qu'on n'a plus que les "circenses" vu le prix du "panem" et les stupidités présentées à la télé.
Le Coucou, tout ce que tu dis est empli de bon sens (comme d'habitude!) car le rêve est quelque chose de très personnel. Notre vie, notre santé, notre famille, notre métier, notre âge, notre région,... sont autant de variables qui modifient nos rêves.
Il est dommage, par contre, que nos dirigeants transforment leurs rêves en réalités et que ces réalités soient aux antipodes de nos rêves...
Joli thème, le Coucou...
Le-gout-des-autres,
RépondreSupprimerd'une certaine façon, en effet, notre nation a les rêves que ses dirigeants méritent.
C'est peut-être aussi une pirouette des plus faciles… On a l'impression que les temps sont devenus mesquins, et qu'autrefois une flamme plus noble animait nos parents, mais c'est une illusion: je crois que c'est toujours en regardant en arrière que nous imaginons des rêves valorisants. Nos aïeux, le nez dans les difficultés de la vie, ne devaient pas attendre de miracle de l'avenir. Sauf, sans doute quand de réels progrès sont arrivés au début du XXe siècle, et que les gens ont pu mesurer qu'il vivaient mieux que leurs parents, croire que leurs enfants vivraient mieux qu'eux-mêmes encore…
Epamin'
merci. J'ai moi aussi depuis longtemps l'impression que nous vivons une époque comparable à la décadence de l'empire Romain. Les jeux, sous toutes les formes, sont de plus en plus envahissants, anesthésiants. Les politiques les utilisent sans scrupule, qu'ils s'affichent aux arènes footballistiques, ou favorisent leur prolifération dans la société.
Si le thème t'inspire, il ne tient qu'à toi de le reprendre, même si je t'ai oubliée dans mes tags!
@ le_coucou:
RépondreSupprimerLoin de moi l'idée d'un âge d'or quelconque. C'est une vieille idée en cours depuis 2500 ans, Aristophane nous le vantait déjà...
Je ne pense pas que nos aïeux vivaient mieux et avaient des rêves pleins de gloire.
Je pense seulement qu'on nous propose des rêves bien-être gagné au loto et que nos dirigeants, économioques ou politiques nous proposent des mesquineries de boutiquier en guise de rêve.
Le prblèmes est qu'apparemment on ne sait même plus quoi mettre dans nos rêves...
"problème", pas "prblèmes"...
RépondreSupprimerBonjour,
RépondreSupprimerLe portail www.labelgosphere.be consacré aux blogs politiques belges est ouvert. Vous y figurez à titre d’auteur ou de blog référencé. Le but de cette initiative? Faire “percoler” dans la société civile les infos des blogs, leurs analyses, réflexions, réactions. Donner à ces expressions citoyennes, qui peuvent être engagées (et de tous bords) une visibilité accrue. Favoriser les interactions, les échanges. Donner au lecteur l’occasion d’une prise de conscience et d’une prise de parole. Bref, encourager la politisation, c’est à dire l’intérêt, mieux, le souci du vivre-ensemble. Merci de faire circuler l’information et d’instaurer la réciprocité par un lien. Papagena.
Comme Didier : tu as le rêve un peu court !
RépondreSupprimerLe-gout-des-autres,
RépondreSupprimerc'est bien ce que j'avais compris aussi, mais ma réponse manquait de clarté…
On peut rajouter que les temps de crise aigüe que nous vivons, après une interminable atmosphère de crise larvée, ne sont pas favorables à d'autres rêves que prosaïques!
Pamina,
on va visiter, merci de l'info.
Nicolas,
même réponse qu'à Didier alors: quand il faut prendre pour soi les rêves de ses compatriotes… On hésite…