Ce qui se passe en ce moment entre l'Amérique d'Obama et la Chine me semble fascinant. Sans faire à Barak Obama l'injure de prétendre qu'en réalité il se fiche complètement du sort des tibétains —son attachement à des valeurs humanistes semble évident—, on peut penser que sa fermeté affichée à l'égard de Pékin a des causes différentes.
Le «yes we can» serrer la main du dalaï lama tombe opportunément pour moucher les prétentions chinoises à se poser en nouveaux maîtres du monde. C'est la domination américaine qui est l'enjeu de ce bras de fer avec une Chine qui se verrait bien reprendre le rôle à la sortie de la crise.
On ne sait combien de siècles encore les pays devront s'accommoder du leadership de la nation la plus puissante, peu importe laquelle. En attendant l'apparition d'un hypothétique gouvernement mondial, nous restons bon gré mal gré sous l'influence des USA…
Au pire, j'aime mieux ça que d'imaginer le China Way of life s'imposant à nous. Donc, les quelques épreuves de force qui se profilent ces jours-ci entre Washington et Pékin me rassurent. Tous les dirigeants occidentaux ne sont pas disposés à ramper devant les despotes chinois, comme le fit Nicolas Sarkozy confronté au même diktat lors des Jeux Olympiques, et de la visite du dalaï lama chez nous. Bonne nouvelle.
Il fut un temps de notre histoire de France, où nos rois et leurs ministres se transmettaient d'un règne à l'autre comme un devoir, la lutte contre la Maison d'Autriche et son «empire universel» (si je dis une bêtise, merci à un prof de rectifier). La monarchie était une saleté, mais du moins, dans l'édification de sa puissance, ses acteurs savaient voir à long terme. Ce n'est plus le cas aujourd'hui où nos politiques sont incapables de penser plus loin que les contrats d'Air-bus, de TGV, ou de centrales nucléaires à signer avant la fin d'un mandat.
Il y a belle lurette que la Chine est une menace économique. En fait, elle est même un cataclysme actif, puisque les trois quarts des biens que nous fabriquions nous-mêmes, le sont aujourd'hui par elle, en moins bien. Avec tous les drames économiques et sociaux que cela a entraîné.
Si Nicolas Machiavel conseillait encore nos gouvernements occidentaux, je suppose qu'il les aurait depuis longtemps incités à serrer la main du dalaï lama, et à ficher la pagaille chez les despotes chinois. Probablement même qu'ils n'auraient pas laissé envahir le Tibet en 1950.
Évidemment, cette vision des choses est très cynique. Il est plus sain et réconfortant de penser qu'en ce moment des milliards de Chinois voient leur niveau de vie s'élever, et que c'est un juste retour des choses. Leur civilisation qui a tant donné à l'humanité dans un lointain passé, en reçoit d'une certaine façon à présent les dividendes.
Il n'empêche qu'un monde dominé par la paranoïa chinoise, sa mentalité policière, et ses valeurs petites-bourgeoises haussées au niveau d'un idéal, fiche la frousse. Demain, un Ubu rouge régnant sur la planète? Vraiment, j'aime bien le sursaut de volonté de M. Obama devant les prétentions chinoises.
P-S. L'événement des derniers jours, c'est le retour de Balmeyer avec «Derrick»!
J'ai brièvement parlé la semaine dernière des manœuvres insidieuses des opposants à l'IVG : Hypos a publié un billet qui relaie efficacement la riposte…
Sarkofrance dresse un constat toujours aussi net des derniers accidents du pouvoir…
Enfin, j'ai beaucoup apprécié aussi le dernier billet d'Hermes : «La police religieuse… en France?»
Le «yes we can» serrer la main du dalaï lama tombe opportunément pour moucher les prétentions chinoises à se poser en nouveaux maîtres du monde. C'est la domination américaine qui est l'enjeu de ce bras de fer avec une Chine qui se verrait bien reprendre le rôle à la sortie de la crise.
On ne sait combien de siècles encore les pays devront s'accommoder du leadership de la nation la plus puissante, peu importe laquelle. En attendant l'apparition d'un hypothétique gouvernement mondial, nous restons bon gré mal gré sous l'influence des USA…
Au pire, j'aime mieux ça que d'imaginer le China Way of life s'imposant à nous. Donc, les quelques épreuves de force qui se profilent ces jours-ci entre Washington et Pékin me rassurent. Tous les dirigeants occidentaux ne sont pas disposés à ramper devant les despotes chinois, comme le fit Nicolas Sarkozy confronté au même diktat lors des Jeux Olympiques, et de la visite du dalaï lama chez nous. Bonne nouvelle.
Il fut un temps de notre histoire de France, où nos rois et leurs ministres se transmettaient d'un règne à l'autre comme un devoir, la lutte contre la Maison d'Autriche et son «empire universel» (si je dis une bêtise, merci à un prof de rectifier). La monarchie était une saleté, mais du moins, dans l'édification de sa puissance, ses acteurs savaient voir à long terme. Ce n'est plus le cas aujourd'hui où nos politiques sont incapables de penser plus loin que les contrats d'Air-bus, de TGV, ou de centrales nucléaires à signer avant la fin d'un mandat.
Il y a belle lurette que la Chine est une menace économique. En fait, elle est même un cataclysme actif, puisque les trois quarts des biens que nous fabriquions nous-mêmes, le sont aujourd'hui par elle, en moins bien. Avec tous les drames économiques et sociaux que cela a entraîné.
Si Nicolas Machiavel conseillait encore nos gouvernements occidentaux, je suppose qu'il les aurait depuis longtemps incités à serrer la main du dalaï lama, et à ficher la pagaille chez les despotes chinois. Probablement même qu'ils n'auraient pas laissé envahir le Tibet en 1950.
Évidemment, cette vision des choses est très cynique. Il est plus sain et réconfortant de penser qu'en ce moment des milliards de Chinois voient leur niveau de vie s'élever, et que c'est un juste retour des choses. Leur civilisation qui a tant donné à l'humanité dans un lointain passé, en reçoit d'une certaine façon à présent les dividendes.
Il n'empêche qu'un monde dominé par la paranoïa chinoise, sa mentalité policière, et ses valeurs petites-bourgeoises haussées au niveau d'un idéal, fiche la frousse. Demain, un Ubu rouge régnant sur la planète? Vraiment, j'aime bien le sursaut de volonté de M. Obama devant les prétentions chinoises.
P-S. L'événement des derniers jours, c'est le retour de Balmeyer avec «Derrick»!
J'ai brièvement parlé la semaine dernière des manœuvres insidieuses des opposants à l'IVG : Hypos a publié un billet qui relaie efficacement la riposte…
Sarkofrance dresse un constat toujours aussi net des derniers accidents du pouvoir…
Enfin, j'ai beaucoup apprécié aussi le dernier billet d'Hermes : «La police religieuse… en France?»
J'aime bien cet article... mais comme tu le montres par ton image, de toutes façons, c'est toujours notre bonne vieille Terre qui porte le(s) chapeau(x)!
RépondreSupprimerLa mise en évidence de la confrontation à venir des USA et de la Chine est étalée, mais selon un scénario extraordinaire.
RépondreSupprimerLes chinois se gavent de Bons du Trésor américain et les américains font produire aux chinois leurs produits manufacturés - Deux serpents qui se mordent la queue !
Celui qui sabote sa partition tue l'autre et meurt dans l'instant.
Pendant ce temps là, l'UE ne réalise pas que sa chance est là, avec ses 11 md$ de PIB, elle peut imposer son humanisme à tous.
Elle ne le veut sans doute pas, elle est peut être déjà morte...
Il parait qu'en Chine, ils vont même un jour instaurer la démocratie et les élections libres !
RépondreSupprimer:-))
[J'ai encore honte de la position de Sarkozy face aux chinois pour ce qui concerne le Tibet… c'est une honte à long terme ! :-)) ].
J'aime bien cette manière de voir ! On a intérêt à se fâcher avec les Chinois pour des raisons économiques...
RépondreSupprimerEpamin,
RépondreSupprimeron est d'accord, à la fin, c'est toujours les peuples qui font les frais…
Baillergeau,
l'interdépendance USA-Chine ne les empêchera pas de s'affronter pour le leadership, à travers les autres nations, comme cela s'est toujours fait. L'absence de l'Europe est hélas une réalité, mais ses peuples ne veulent pas exister réellement en tant que UE, alors…
M. Poireau,
oui, oui! Un jour ils vont inventer une nouvelle mouture de la démocratie, jolie et inutile, comme les feux d'artifice.
Nicolas,
tu as déjà vu des états se fâcher pour des raisons morales? À la rigueur idéologiques, comme ce fut le cas entre l'URSS et la Chine (mais le pouvoir et l'économie étaient dessous également). Et entre parenthèses, si Nixon empêcha l'URSS d'attaquer la Chine, ce n'était pas dans le souci de protéger les pauvres Chinois…
Bel article, même si je perçois chez toi une mince frontière entre politique et économie. Pour le moment, la force de la Chine est sa main d'oeuvre peu chère et parfois très qualifiée. A ce titre, sa domination sur le monde économique n'est plus à démontrer. J'écris ce commentaire sur un clavier Chinois et mon écran est aussi Chinois. J'aime le gateau chinois aussi et c'est bientôt le nouvel an chinois. La société de consommation se chinardise (sic!). La politique reste encore à l'écart des dérives communistes chinoises, et je pense que ça va durer car les gens aiment à être libres quand ils ont connu le gout de la liberté
RépondreSupprimerTrès bon billet !
RépondreSupprimerAh, la la !!!
Je pense à la gauche et surtout la droite française qui se battaient pour s'approprier Obama et Les Démocrates américains il y a un an, lors des élections américaines...
Qu'en pensent MM Coppé et consorts un ans plus tard...
;^)
Homer,
RépondreSupprimerla frontière n'existe pas, tout est politique, dans le fond! J'adore la cuisine chinoise, et bien d'autres choses de chez eux… Comme beaucoup de gens, je pense, j'espère, que leur compétitivité rejoindra la nôtre avec l'amélioration de leur niveau de vie qui fera grimper les salaires… Mais rien n'annonce le régime qui en sortira. Le même peut durer.
Gildan,
merci. Pour B. Obama, la presse des autres pays européens relevait justement ces jours-ci la hargne de N. Sarkozy à son égard…
Dire que la monarchie fut toujours constante peut s'entendre (quand un roi reste 50 ans en place, cela aide), mais il y a eu aussi de sacrés virages.
RépondreSupprimerPour la lutte contre l'Autriche, oui, ce fut une constante entre le XVe et le XVIIIe.
Mathieu,
RépondreSupprimerje pensais surtout à l'unification du royaume, outre la lutte contre la maison d'Autriche… Merci de la confirmation!