Ma chère maman, mon cher papa,
Ça y est, j'en ai une! Vous pouvez dire à monsieur Biscochu que, s'il est toujours intéressé, on peut arranger l'affaire. C'est une belle, alors faudra lui demander un max. Ici, à la capitale, je les place jamais pour moins de 1500, des fois plus. Le de cujus (c'est le Bon Saint-Henri qui les appelle comme ça, pour rire), le de cujus était commandant du guet, c'est pas rien!
J'étais dans un coin de la cour avec mon seau et mes serpillières quand notre Bien Aimé Empereur l'a fait décapiter. Pendant que le bourrel aiguisait sa hache, Nicolas 1er a fait un petit speech à ceux qui étaient là:
«J'ai décidé que le guet serait désormais placé sous l'autorité du sapir des Choses du dedans, comme ma police. Ça n'a pas plu au commandant, qui s'est permis de critiquer ma décision en public… Vous vous rendez-compte? Dire du mal de son Empereur! Fallait qu'il aye perdu la tête, non? Eh bien, comme ça, il va la perdre pour de bon, sa tête!»
Le bourrel a bien travaillé, elle a pas été du tout abîmée et je l'ai mise dans mon panier spécial avec de la glace dès que j'ai fini de tout nettoyer. Prête pour le voyage, s'il faut… Alors donc, je compte sur vous, le Biscochu a les moyens de lâcher de la thune, avec son apothicairerie qu'est toujours pleine de clients…
À part ça, y a eu du rififi au palais, hier… L'Empereur, qui avait dû se lever tôt pour le Conseil des sapirs, était de mauvaise humeur. Normalement, il se lève vers dix heures, après son câlin avec l'impératrice Lala, alors 9 heures, vous imaginez… En tout cas, à la sortie du Conseil, il a fait le discours que vous avez forcément écouté, vu que c'est obligatoire, puis il a pris le Premier sapir mange-couleuvre à part.
«Qu'est-ce que Riton m'apprend, dis-donc: tu t'es invité au journal de ce soir sur Télé-Nicolas? Non, mais, pour qui tu te prends? Je cause dans le poste à midi, et toi, tu voudrais faire le beau le même jour? Pas de ça, mon saligaud! Tu crois que je te vois pas venir, avec ta petite gueule de faux cul? Je te laisserai pas cirer les pompes de ces connards de Franchois pour me préparer un coup d'état!
—Mais Sire, je vous assure qu'il n'y a aucune malice dans cette intervention télévisée! C'était prévu depuis une semaine, alors que ni moi, ni Télé-Nicolas à plus forte raison, ne savions que vous parleriez aujourd'hui.
—En tout cas, tu m'annules ça ou je te remanie… Je te trouve un peu long, si tu vois ça que je veux dire…»
Moi, j'étais pas loin, je ramassais les canettes de bière dans la salle du Conseil. J'ai vu l'empereur qui promenait un doigt autour du cou du sapir mange-couleuvre. Le sapir est devenu tout blanc. Il a dit avec une chèvre dans le gosier: «Vouii… vouii… Votre Majesté… J'a j'a, j'annule… Promis juré!» Et il a craché une petite anguille sur le tapis.
En résumé, pour la tête, faites-moi savoir assez vite, j'aurai peut-être d'autres clients si ça tarde trop. Y en a au palais qui font collection.
Bisous de votre fille affectionnée,
Adèle
Sans rapport, mais sur un thème voisin…
P-S. J'ai lu chez Mathieu un bon billet sur «l'affaire Zemmour», comme du reste ceux de Falconhill et de Nicolas… Après Balmolok et pas mal d'autres blogueurs, Éric nous offre sa version du Jeu d'écriture n°3, dont les textes sont rassemblés sur le Blog à 1000 mains…
Ça y est, j'en ai une! Vous pouvez dire à monsieur Biscochu que, s'il est toujours intéressé, on peut arranger l'affaire. C'est une belle, alors faudra lui demander un max. Ici, à la capitale, je les place jamais pour moins de 1500, des fois plus. Le de cujus (c'est le Bon Saint-Henri qui les appelle comme ça, pour rire), le de cujus était commandant du guet, c'est pas rien!
J'étais dans un coin de la cour avec mon seau et mes serpillières quand notre Bien Aimé Empereur l'a fait décapiter. Pendant que le bourrel aiguisait sa hache, Nicolas 1er a fait un petit speech à ceux qui étaient là:
«J'ai décidé que le guet serait désormais placé sous l'autorité du sapir des Choses du dedans, comme ma police. Ça n'a pas plu au commandant, qui s'est permis de critiquer ma décision en public… Vous vous rendez-compte? Dire du mal de son Empereur! Fallait qu'il aye perdu la tête, non? Eh bien, comme ça, il va la perdre pour de bon, sa tête!»
Le bourrel a bien travaillé, elle a pas été du tout abîmée et je l'ai mise dans mon panier spécial avec de la glace dès que j'ai fini de tout nettoyer. Prête pour le voyage, s'il faut… Alors donc, je compte sur vous, le Biscochu a les moyens de lâcher de la thune, avec son apothicairerie qu'est toujours pleine de clients…
À part ça, y a eu du rififi au palais, hier… L'Empereur, qui avait dû se lever tôt pour le Conseil des sapirs, était de mauvaise humeur. Normalement, il se lève vers dix heures, après son câlin avec l'impératrice Lala, alors 9 heures, vous imaginez… En tout cas, à la sortie du Conseil, il a fait le discours que vous avez forcément écouté, vu que c'est obligatoire, puis il a pris le Premier sapir mange-couleuvre à part.
«Qu'est-ce que Riton m'apprend, dis-donc: tu t'es invité au journal de ce soir sur Télé-Nicolas? Non, mais, pour qui tu te prends? Je cause dans le poste à midi, et toi, tu voudrais faire le beau le même jour? Pas de ça, mon saligaud! Tu crois que je te vois pas venir, avec ta petite gueule de faux cul? Je te laisserai pas cirer les pompes de ces connards de Franchois pour me préparer un coup d'état!
—Mais Sire, je vous assure qu'il n'y a aucune malice dans cette intervention télévisée! C'était prévu depuis une semaine, alors que ni moi, ni Télé-Nicolas à plus forte raison, ne savions que vous parleriez aujourd'hui.
—En tout cas, tu m'annules ça ou je te remanie… Je te trouve un peu long, si tu vois ça que je veux dire…»
Moi, j'étais pas loin, je ramassais les canettes de bière dans la salle du Conseil. J'ai vu l'empereur qui promenait un doigt autour du cou du sapir mange-couleuvre. Le sapir est devenu tout blanc. Il a dit avec une chèvre dans le gosier: «Vouii… vouii… Votre Majesté… J'a j'a, j'annule… Promis juré!» Et il a craché une petite anguille sur le tapis.
En résumé, pour la tête, faites-moi savoir assez vite, j'aurai peut-être d'autres clients si ça tarde trop. Y en a au palais qui font collection.
Bisous de votre fille affectionnée,
Adèle
Sans rapport, mais sur un thème voisin…
P-S. J'ai lu chez Mathieu un bon billet sur «l'affaire Zemmour», comme du reste ceux de Falconhill et de Nicolas… Après Balmolok et pas mal d'autres blogueurs, Éric nous offre sa version du Jeu d'écriture n°3, dont les textes sont rassemblés sur le Blog à 1000 mains…
"Qui m'aime pas se casse"...
RépondreSupprimerheu...Jouanno...heu ! Ah oui! elle a des états d'âmes, j'ai lu ça quelque part...
...
On apprend des expressions ce soir, chez toi : "de cujus"! Connaissais pas.
"Chèvre dans le gosier"; "cracher une anguille sur le tapis"...
;^)
Gildan, les état d'âme de Jouanno…
RépondreSupprimerJ'ai employé "de cujus" d'une façon fautive, mais ça m'amusait quand même. Un "de cujus", chez le notaire, désigne un testateur, un futur mort en quelque sorte. Et on retrouve le terme parfois dans les actes de successions… De là à faire du "mort à venir" un mort ayant déjà fourni sa tête en héritage…
Le ministre mange-couleuvres, quelle idée ! Comme si aucun vrai ministre n'oserait critiquer le Président et lui donnait son avis ! Tiens, cette Jouanno, là, regardons ce qu'elle devient dans les temps à venir !
RépondreSupprimer:-))
Ah ! En forme, le Coucou !
RépondreSupprimerM. Poireau, le titre exact est: Premier sapir mange-couleuvre en charge du tout dans le rien… Ce qui a creusé un abîme d'incertitudes sous les pieds des constitutionnalistes de l'empire, quant à la possibilité du sapir de glisser sa vision politique dans l'espace d'une boutonnière.
RépondreSupprimerNicolas, merci, mais déjà c'était hier…
Oui, mais je lis les blogs le matin... (ou du moins jamais après 18 heures).
RépondreSupprimerNicolas, je disais ça parce que je ne sais pas ce qui sortira de ce jour…
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