Deux informations m'ont frappé aujourd'hui, à priori sans contenu politique —mais je suis de ceux qui trouvent de la politique partout. Fort éloignées l'une de l'autre à la fois dans l'espace et dans leurs implications, elles me paraissent pourtant témoigner pareillement de la bien-pensance fétide qui gagne le monde.
La première de ces informations vient des États-Unis, une famille avait renouvelé le genre un peu figé du bonhomme de neige en le féminisant. Plus exactement, elle avait modelé dans son jardin une femme nue, à l'imitation d'une statue antique. Un voisin anonyme, choqué, leur a envoyé la police… Les détails sont à lire sur le site de Libération.
J'ai trouvé la seconde sur Rue89 qui y consacre un article fouillé: Lalie Walker, auteur de romans noir, est poursuivie pour diffamation et injures par les propriétaires du Marché Saint-Pierre, à Paris (XVIIIe). Dans son dernier ouvrage, «Aux Malheurs des dames», elle a en effet commis un délit jusqu'à présent inconnu de la littérature romanesque, celui d'en situer l'action dans un cadre réel.
Pire: elle a inventé à ce haut lieux du débit de tissu deux frères fictifs pour le diriger, lesquels sont soupçonnés dans l'intrigue des pires turpitudes… En bref, Lalie Walker et les éditions Parigramme sont traînés en justice. Les gestionnaires et les propriétaires du Marché Saint-Pierre réel réclament l'arrêt de la vente du roman, ainsi que deux millions d'euros de dommages et intérêts. Une paille.
Si cette plainte impudente n'est pas rejetée par la justice, un bel avenir de castra est promis aux écrivains en général et aux auteurs de polars en particulier. Il ne sera plus possible d'utiliser des édifices connus, des contextes plus ou moins calqués sur la réalité, sans en assurer parallèlement une prudente promotion. Recevoir l'imprimatur des commerciaux associés au lieu du péril deviendra une nécessité. Les écrivains de polars pourront toujours se reconvertir dans la science fiction —en attendant que la NASA les assigne en justice.
Source illustration
P-S Nicolas expert en Wikio auprès de la blogosphère, dissèque le classement général de Mars… Je n'ai pas parlé de N. Sarkozy aujourd'hui, mais CC y a pensé! Côté littéraires, Balmeyer est enfin retourné chez le coiffeur, au bout de dix mois! Arf publie un texte d'Isabelle… Isabelle invite Arf chez elle…
La première de ces informations vient des États-Unis, une famille avait renouvelé le genre un peu figé du bonhomme de neige en le féminisant. Plus exactement, elle avait modelé dans son jardin une femme nue, à l'imitation d'une statue antique. Un voisin anonyme, choqué, leur a envoyé la police… Les détails sont à lire sur le site de Libération.
J'ai trouvé la seconde sur Rue89 qui y consacre un article fouillé: Lalie Walker, auteur de romans noir, est poursuivie pour diffamation et injures par les propriétaires du Marché Saint-Pierre, à Paris (XVIIIe). Dans son dernier ouvrage, «Aux Malheurs des dames», elle a en effet commis un délit jusqu'à présent inconnu de la littérature romanesque, celui d'en situer l'action dans un cadre réel.
Pire: elle a inventé à ce haut lieux du débit de tissu deux frères fictifs pour le diriger, lesquels sont soupçonnés dans l'intrigue des pires turpitudes… En bref, Lalie Walker et les éditions Parigramme sont traînés en justice. Les gestionnaires et les propriétaires du Marché Saint-Pierre réel réclament l'arrêt de la vente du roman, ainsi que deux millions d'euros de dommages et intérêts. Une paille.
Si cette plainte impudente n'est pas rejetée par la justice, un bel avenir de castra est promis aux écrivains en général et aux auteurs de polars en particulier. Il ne sera plus possible d'utiliser des édifices connus, des contextes plus ou moins calqués sur la réalité, sans en assurer parallèlement une prudente promotion. Recevoir l'imprimatur des commerciaux associés au lieu du péril deviendra une nécessité. Les écrivains de polars pourront toujours se reconvertir dans la science fiction —en attendant que la NASA les assigne en justice.
Source illustration
P-S Nicolas expert en Wikio auprès de la blogosphère, dissèque le classement général de Mars… Je n'ai pas parlé de N. Sarkozy aujourd'hui, mais CC y a pensé! Côté littéraires, Balmeyer est enfin retourné chez le coiffeur, au bout de dix mois! Arf publie un texte d'Isabelle… Isabelle invite Arf chez elle…
Ils sont tarés, les moines ?
RépondreSupprimerD'accord avec toi. Mais ce n'est pas tout: Jacques Chirac est allé au salon de l'Agriculture et un impudent a osé lui dire qu'il était plus populaire que Nicolas Sarkozy. Notre monarque est diffamé!
RépondreSupprimerNicolas, l'image, c'est St Thomas d'Aquin, pour qui la justice était une morale.
RépondreSupprimerEric, connaît-on son nom, à l'infâme? J'espère qu'il est au moins en garde à vue, à cette heure.
Ah, c'est bien que, tout d'un coup, vous vous souciez de cela ! Et c'est encore mieux que vous vous préoccupiez de la liberté des écrivains ! En dehors du fait que vous devriez cesser de lire ces torchons nauséeux que sont Libération et Rue 89 (après tout, chacun met son nez où il veut), je vous pose cette question : j'écris un roman dans lequel je montre que (par exemple) le Mrap ou RESF pour ce qu'ils sont, c'est-à-dire des officines liberticides, staliniennes et antisémites : si ces dites officines m'attaquent (ce qu'elles ne manqueront évidemment pas de faire), vous me défendez ou bien ?
RépondreSupprimerEn un mot, ce qui vous g^ne, c'est la judiciarisation de notre monde, ou simplement qu'on ne soit pas tous d'accord avec vous ?
Didier, dans l'ordre: j'ai commencé à me préoccuper de la liberté des écrivains, et autres problèmes de moindre importance pour eux, il y a près de quarante ans. Ce n'est pas nouveau.
RépondreSupprimerSi vous écrivez une fiction sur le Mrap, ou tel organisme qu'il vous plaira, et que vous avez des ennuis, il faudrait que ce soit un bouquin particulièrement dégueulasse pour que je ne vous soutienne pas d'une manière ou d'une autre.
Y'a des jours où je me demande comment serait ce monde si l'imprimerie n'avait pas été améliorée par ce brave Johannes...
RépondreSupprimerCe que tu décris n'est pas si nouveau. Le modèle social de notre énervé national s'était déjà distingué il y a plusieurs années en la matière à propos d'un film.
RépondreSupprimerJe crois me rappeler que le sujet en était un plombier dérngé qui s'était mué en "serial killer".
L'association professionnelle des plombiers de l'état s'était illico tournée vers la justice pour toucher plein de sous afin de restaurer l'image de la plomberie gravement dégradée par le film en question...
Quant au commentaire de Didier Goux,
dès qu'un de ses enfants ou petits-enfants tombera amoureux(se) d'un(e) gosse de l'école qui sortira de la classe entre deux flics, il révisera son jugement sur RESF, comme le sentiment de J.M. Sylvestre à propos de la Sécu.
C'était bon pour les gauchistes et les fraudeurs à l'arrêt de travail jusqu'à ce que ça lui sauve la vie sans lui commencer par lui réclamer des papiers ou des sous...
C'est à partir de ce genre de faits divers que tout fout le camp :-(
RépondreSupprimerEpamin', il serait un gigantesque élevage d'oies, le ciel serait blanc de duvet, nous gratterions de la plume au lieu d'aller casser les pieds d'autrui à la porte de sa cabane.
RépondreSupprimerle-goût-des-autres,
à ma connaissance, c'est la première fois que l'on voudrait interdire d'utiliser dans un roman un décors existant (et d'inventer un contexte social à l'intérieur). Cela rejoint en plus fort le droit à l'image, l'appropriation que certaines communes ou régions veulent voir reconnaître sur le regard.
Homer, je ne t'avais pas vu! Oui, par petites touches nous changeons de monde.
RépondreSupprimer@le coucou : j'ai parlé dans un billet aujourd'hui de Munster et de miel... Tu crois que je vais me faire assigner en justice par la société française des apiculteurs et par les producteurs de munster fermier d'Alsace ?
RépondreSupprimerIl est grand temps que je m'attèle à concrétiser un certain projet de création d'une association de blogueurs afin de nous prémunir contre l'adversité et ce phénomène excessif de judiciarisation des rapports sociaux... "Misère", dirait l'ami De profonndis morpionibus.
@gauchedecombat
RépondreSupprimer" "Misère", dirait l'ami De profonndis morpionibus."
C'est pourtant bien là-dedans qu'on va s'enliser si ça continue...
gauchedecombat,
RépondreSupprimerà ta place, j'aurais consulté un avocat avant de publier… C'est en effet un sujet délicat! Tu vas te retrouver pris en sandwich, quelle poisse!
Il y a déjà Webcitoyen qui se préoccupe de la défense des blogueurs de toutes tendances…
le-gout-des-autres, ;-)
Rigolote ta réponse à mon commentaire...et merci pour l'allusion à ma 'tite cabane!
RépondreSupprimerA plus pour le rébus (qui s'affiche dans ma marge mais point dans ton blog; sans doute peaufines-tu ton œuvre avant de la diffuser!)
Epamin, j'ai eu des problèmes d'affichage du dessin, hier soir, en préparant le rébus, et par énervement, j'ai cliqué sur publier… Le message était vide, je l'ai supprimé ensuite…
RépondreSupprimerEt si on relisait tous Tocqueville???
RépondreSupprimerArtémis, ce serait une excellente chose, en effet. Reste à convaincre le reste de la blogosphère…
RépondreSupprimerJe n'ajoute rien sur le fond, la littérature doit rester libre de tout explorer.
RépondreSupprimerSur le commentaire de Didier Goux, il se gourre. Dans le sujet, le marché Machin sert juste de décor, on n'est pas dans un pamphlet et c'est juste l'usage littéraire du lieu qui est attaqué. Ce qui n'empêche en rien que notre époque manque cruellement de pamphlétaire et que j'attends que Didier Goux s'y mette vraiment !
Didier, au boulot !
:-))
M. Poireau, ah! tu as relevé que Didier déplaçait le problème sur le terrain d'à côté… Son défit théorique n'en est pas moins intéressant, mais on ne pourrait y répondre qu'à la condition de se déterminer sur pièce… Quant au pamphlet, j'ai l'impression que l'on pourrait qualifier la blogosphère politique —les trois quarts des billets de Didier en tête—, de pamphlétaire…
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