Charles Pasqua se tire donc comme une fleur —ou presque— des pattes de la Cour de Justice de la République. Un an de prison avec sursis, exit les quatre ans, dont deux fermes, l'amende de 200 000 euros, et surtout la privation des droits électifs qui avaient été requis par le ministère public…
Tous ces temps récents, depuis ses rodomontades tonitruantes contre Jacques Chirac et on ne sait trop qui, lors de son premier procès, plus d'une fois l'envie m'a démangé de faire de M. Pasqua le sujet d'un billet. Ce prurit de commentaire est cependant resté sans suite, non par manque d'inspiration, mais bien parce que je me suis trouvé piégé dans mes contradictions. À plusieurs reprises, depuis les débuts du Coucou, l'occasion m'a été donnée d'exprimer un sentiment sans doute saugrenu, pour beaucoup de lecteurs. À savoir que l'on peut avoir des opinions fermement encrées à gauche depuis toujours, et reconnaître du panache à un forban de droite. Il me semble avoir dit quelque part qu'il pourrait être moins déprimant de cohabiter sur une île déserte avec un tel personnage, qu'avec quelqu'un de gauche vertueux, mais insipide.
La société de Charles Pasqua est peut-être moins marrante qu'il n'y paraît, allez savoir… En tout cas, c'est le genre de bonhomme sur lequel j'ai du mal à taper, fusse par l'intermédiaire d'un clavier. Le premier venu n'a pas forcément le cran d'entrer en résistance à 15 ans, ni le deuxième venu, non plus d'ailleurs que le vingt millionième venu et tous ceux qui remplissent l'intervalle. Proportionnellement à l'ensemble d'une population, rares sont toujours ceux qui sont capables de prendre des risques, moraux aussi bien que physiques. Et ce bonhomme était de ceux-ci —ce qui ne m'a jamais retenu de l'exécrer dans l'exercice de ses fonctions politiques, du reste.
Paix donc pour moi à Charles Pasqua.
En revanche, et en pleine contradiction avec ce qui précède, le verdict me choque. Un homme politique peut donc être condamné par une Cour de Justice ordinaire et relaxé, ou quasiment, devant une Cour d'exception composée majoritairement de politiques, ses pairs —comparses, serait sans doute excessif?
On sent tout de suite que quelque chose cloche et que la justice des politiques n'est pas celle des citoyens ordinaires. Déjà, à l'époque du passage de Laurent Fabius devant la dite Cour de Justice de la République, comme beaucoup de Français, j'avais été écœuré. Prononçant mon propre arrêt d'intime conviction, j'ai cessé de compter M. Fabius, que l'on n'a pas retiré de la vie publique, pour un homme politique. Je ne voterai jamais pour lui —et difficilement pour ses alliés. Peut-être était-il innocent, après tout? Aucune envie de tirer cela au clair ne m'habite, puisque c'est tout ce qui fait du personnel politique une caste qui m'est insupportable.
Ce sont les privilèges du monde politique, en cette matière judiciaire comme dans beaucoup d'autres, qui paraissent les plus choquants dans le cas Pasqua. Le verdict laisse un goût douteux.
Tous ces temps récents, depuis ses rodomontades tonitruantes contre Jacques Chirac et on ne sait trop qui, lors de son premier procès, plus d'une fois l'envie m'a démangé de faire de M. Pasqua le sujet d'un billet. Ce prurit de commentaire est cependant resté sans suite, non par manque d'inspiration, mais bien parce que je me suis trouvé piégé dans mes contradictions. À plusieurs reprises, depuis les débuts du Coucou, l'occasion m'a été donnée d'exprimer un sentiment sans doute saugrenu, pour beaucoup de lecteurs. À savoir que l'on peut avoir des opinions fermement encrées à gauche depuis toujours, et reconnaître du panache à un forban de droite. Il me semble avoir dit quelque part qu'il pourrait être moins déprimant de cohabiter sur une île déserte avec un tel personnage, qu'avec quelqu'un de gauche vertueux, mais insipide.
La société de Charles Pasqua est peut-être moins marrante qu'il n'y paraît, allez savoir… En tout cas, c'est le genre de bonhomme sur lequel j'ai du mal à taper, fusse par l'intermédiaire d'un clavier. Le premier venu n'a pas forcément le cran d'entrer en résistance à 15 ans, ni le deuxième venu, non plus d'ailleurs que le vingt millionième venu et tous ceux qui remplissent l'intervalle. Proportionnellement à l'ensemble d'une population, rares sont toujours ceux qui sont capables de prendre des risques, moraux aussi bien que physiques. Et ce bonhomme était de ceux-ci —ce qui ne m'a jamais retenu de l'exécrer dans l'exercice de ses fonctions politiques, du reste.
Paix donc pour moi à Charles Pasqua.
En revanche, et en pleine contradiction avec ce qui précède, le verdict me choque. Un homme politique peut donc être condamné par une Cour de Justice ordinaire et relaxé, ou quasiment, devant une Cour d'exception composée majoritairement de politiques, ses pairs —comparses, serait sans doute excessif?
On sent tout de suite que quelque chose cloche et que la justice des politiques n'est pas celle des citoyens ordinaires. Déjà, à l'époque du passage de Laurent Fabius devant la dite Cour de Justice de la République, comme beaucoup de Français, j'avais été écœuré. Prononçant mon propre arrêt d'intime conviction, j'ai cessé de compter M. Fabius, que l'on n'a pas retiré de la vie publique, pour un homme politique. Je ne voterai jamais pour lui —et difficilement pour ses alliés. Peut-être était-il innocent, après tout? Aucune envie de tirer cela au clair ne m'habite, puisque c'est tout ce qui fait du personnel politique une caste qui m'est insupportable.
Ce sont les privilèges du monde politique, en cette matière judiciaire comme dans beaucoup d'autres, qui paraissent les plus choquants dans le cas Pasqua. Le verdict laisse un goût douteux.
Et que penses tu de la descendance ?
RépondreSupprimerDans l'idée :
Je ne connaissais pas France Pejot !
Maintenant, je sais qui elle était.
Du coup je vais réécouter la musique du fils !
;^)
Gildan, j'avais lu des articles sur elle déjà, ces jours-ci… Sacrée femme! Avoir été élevé par elle, ça doit vous marquer un homme!
RépondreSupprimerIl t'es sympathique parce qu'il fait penser à Fernandel, rien de plus.
RépondreSupprimerComme je ne veux pas tenir de propos diffamatoires sur ton blog et te compromettre, je suis obligé de m'autocensurer, mais je n'en pense pas moins.
Et puis moi aussi, il me fait bien rire ;-)
Rimbus, non, tu n'as rien compris à ce que je dis. Je déteste le folklore méridional, je ne supporte pas Fernandel. Ce n'est pas l'accent et la gueule chevaline de Pasqua qui me retiennent de l'accabler (alors que par ailleurs les politiques corrompus me semblent impardonnables), mais c'est son caractère bien trempé, son côté aventurier. Il y a des gens de ce genre qui sont de vraies ordures parce que de bout en bout leur vie se passe au service de leurs intérêts les plus vils. D'autres, comme lui, se sauvent d'honneur et nous sauvent à l'occasion par des engagements essentiels aux moments cruciaux.
RépondreSupprimerJe suis d'accord pour dire ce n'est pas l'homme qui est à blâmer (quoique) mais que c'est cette justice politique qui est à revoir.
RépondreSupprimerJe comprend aussi le paradoxe du raisonnement car une cour de justice "ordinaire" lui en aurait mis plus que ça dans le casier, tout comme un vulgaire fraudeur aux allocs.
Faudrait un jour se décider qu'il n' y ait définitivement qu'une seule justice et auparavant lui bander les yeux.
Des situations comme celles-ci n'aident pas à restaurer la confiance envers les politiciens.
Captainhaka, je le trouve à blâmer, et en même temps, c'est un bonhomme qui m'inspire un certain respect. En plus lourd, il possède une envergure qu'un Sarkozy n'aura jamais. Merci d'avoir compris ce billet, en effet paradoxal.
RépondreSupprimerC'est bien l'existence d'une justice particulière que je dénonce ici.