La maison Sarkozy s'efforce de victimiser le président dans l'espoir de voir celui-ci regagner un peu de popularité en suscitant la pitié des Français. L'intérêt médiatique se porte donc sur le prétendu complot qui serait à l'origine de rumeurs dont tout le monde se fiche. Et pendant que l'on parle de ces balivernes, on laisse de côté des débats d'une autre importance…
Ainsi en va-t-il par exemple, des récentes réflexions de Martine Aubry à propos du quinquennat, extrêmement choquantes. Dans le billet de samedi dernier je m'étais fait l'écho de l'entretien que Mme Aubry avait accordé à Mediapart. Elle y disait notamment: «Je pense qu'il est bien difficile de changer une société en étant élu pour cinq ans», ce qui résume sa pensée et le problème qu'elle pose.
Mediapart est revenu hier sur ce point qu'il qualifie avec raison de «perle de l'entretien», relevant que la première secrétaire du PS a reçu le soutien de Dominique de Villepin. «(…) je pense que le septennat donne la possibilité au président d'une plus grande respiration», dit notamment celui-ci. Pendant que le président respire, le peuple Français immanquablement soupire, quel que soit l'élu qui pose ses augustes fesses dans le fauteuil élyséen. Sous la Cinquième république, il n'y a pas un seul exemple de président qui n'ait à un moment quelconque joué du pouvoir en monarque.
Mediapart a demandé l'avis d'éminents constitutionnalistes: Olivier Duhamel, Guy Carcassonne, Dominique Rousseau. Aucun des trois ne témoigne la moindre indulgence vis à vis de la vision rétrograde et des mauvais arguments de Mme Aubry et M. de Villepin. On se reportera à l'article pour lire ce qu'ils ont à dire de ces velléités de révision d'une réforme approuvée du peuple Français par référendum.
Le citoyen ordinaire que je suis, ne peut que s'insurger devant le coup bas porté par Mme Aubry, mine de rien, à notre succédané de démocratie. Et il est urgent d'en tirer les leçons puisque le PS, parti dominant de l'opposition, s'apprête à débattre de son avenir et du nôtre. Plus qu'hier encore, il paraît nécessaire d'attirer l'attention de ceux qui vont forger les propositions de la prochaine campagne électorale sur le profond divorce entre les citoyens et le personnel politique.
Ce n'est pas d'ajouter du poids au président, déjà lourd à supporter, qui arrangera les choses. L'hystérie et les abus de la pratique du pouvoir actuel ne seraient nullement atténués par deux années supplémentaires, c'est dans la mentalité de Nicolas Sarkozy que gît le problème. Et ce n'est pas non plus parce qu'un(e) autre président(e) userait avec davantage de discrétion des pouvoirs qui lui sont accordés par la constitution qu'ils seraient moins excessifs.
S'ils ne sont pas capables de nous promettre l'avènement d'une Sixième République au président tenu en laisse par le Parlement, les socialistes devraient au minimum faire un pas vers la démocratie. Le peuple français a besoin d'exercer lui-même un contre-pouvoir pour reprendre confiance dans ses représentants. Pour cela, il n'y a d'envisageable que le référendum d'initiative populaire. S'engager solennellement à sa création, ce serait gagner des voix pour les socialistes. L'ignorer, c'est s'exposer à donner des voix à la droite, par représailles.
P-S à lire sur Piratage(s): De la vulgarité…
Ainsi en va-t-il par exemple, des récentes réflexions de Martine Aubry à propos du quinquennat, extrêmement choquantes. Dans le billet de samedi dernier je m'étais fait l'écho de l'entretien que Mme Aubry avait accordé à Mediapart. Elle y disait notamment: «Je pense qu'il est bien difficile de changer une société en étant élu pour cinq ans», ce qui résume sa pensée et le problème qu'elle pose.
Mediapart est revenu hier sur ce point qu'il qualifie avec raison de «perle de l'entretien», relevant que la première secrétaire du PS a reçu le soutien de Dominique de Villepin. «(…) je pense que le septennat donne la possibilité au président d'une plus grande respiration», dit notamment celui-ci. Pendant que le président respire, le peuple Français immanquablement soupire, quel que soit l'élu qui pose ses augustes fesses dans le fauteuil élyséen. Sous la Cinquième république, il n'y a pas un seul exemple de président qui n'ait à un moment quelconque joué du pouvoir en monarque.
Mediapart a demandé l'avis d'éminents constitutionnalistes: Olivier Duhamel, Guy Carcassonne, Dominique Rousseau. Aucun des trois ne témoigne la moindre indulgence vis à vis de la vision rétrograde et des mauvais arguments de Mme Aubry et M. de Villepin. On se reportera à l'article pour lire ce qu'ils ont à dire de ces velléités de révision d'une réforme approuvée du peuple Français par référendum.
Le citoyen ordinaire que je suis, ne peut que s'insurger devant le coup bas porté par Mme Aubry, mine de rien, à notre succédané de démocratie. Et il est urgent d'en tirer les leçons puisque le PS, parti dominant de l'opposition, s'apprête à débattre de son avenir et du nôtre. Plus qu'hier encore, il paraît nécessaire d'attirer l'attention de ceux qui vont forger les propositions de la prochaine campagne électorale sur le profond divorce entre les citoyens et le personnel politique.
Ce n'est pas d'ajouter du poids au président, déjà lourd à supporter, qui arrangera les choses. L'hystérie et les abus de la pratique du pouvoir actuel ne seraient nullement atténués par deux années supplémentaires, c'est dans la mentalité de Nicolas Sarkozy que gît le problème. Et ce n'est pas non plus parce qu'un(e) autre président(e) userait avec davantage de discrétion des pouvoirs qui lui sont accordés par la constitution qu'ils seraient moins excessifs.
S'ils ne sont pas capables de nous promettre l'avènement d'une Sixième République au président tenu en laisse par le Parlement, les socialistes devraient au minimum faire un pas vers la démocratie. Le peuple français a besoin d'exercer lui-même un contre-pouvoir pour reprendre confiance dans ses représentants. Pour cela, il n'y a d'envisageable que le référendum d'initiative populaire. S'engager solennellement à sa création, ce serait gagner des voix pour les socialistes. L'ignorer, c'est s'exposer à donner des voix à la droite, par représailles.
P-S à lire sur Piratage(s): De la vulgarité…
Tu m'fais me poser des questions (Samedi), tu y réponds (aujourd'hui) : j'ai l'impression d'avoir des cours particuliers.
RépondreSupprimer;^)
C'est très agréable.
ah bon....
RépondreSupprimerMartine casse la glace....
je la vois bien avec un marteau-piqueur...
Zut, m'étais pas aperçue qu'il s'agissant
d'un sujet plus que sérieux....
Faut vraiment que je me range ...
au placard...
Si j'avais pu voter pour ce référundum, j'aurais voté non. Martine Aubry a le droit de vouloir ne pas être d'accord avec la majorité des Français. C'est d'ailleurs souvent à ça qu'on reconnait les politiques qui n'ont pas peur de déplaire.
RépondreSupprimersi on se chope Sarkozy pour 7 ans de plus. C'est le bagne tout de même.
RépondreSupprimerLe fait divers fait diversion disait Bourdieu.
RépondreSupprimerVoir aussi l'édito de n° d'avril 2010 du Monde diplomatique à propos des diversions d'aujourd'hui et d'hier...
Un référendum d'initiative populaire me semble bien dangereux quand le peuple a fait l'objet d'un décervelage méthodique depuis 50 ans et lorsque les médias sont détenus par la puissance financière. Le premier pas vers une vraie démocratie passe par une réforme durable de l'éducation : formation des enseignants, mise en place d'une réforme non modifiable des programmes établis en concertation par des pédagogues et des enseignants. Autant dire recréer les conditions d'un nouveau Front Populaire, donc nous continuerons à glisser inexorablement vers la fin de notre civilisation, étonnés de voir subsister ça et là des gens intelligents, honnêtes et dignes !
RépondreSupprimerFaute de mieux, je suis d'accord pour choisir la voie du référendum d'initiative populaire, mais il y aura beaucoup à faire pour réveiller les consciences, museler les politiciens carriéristes, contrôler les puissances d'argent.
Gildan, et en plus, je suis très moderne: tu peux payer les leçons avec paypal…
RépondreSupprimerJeffanne, bonne journée.
Abadinthe, tu es pour le septennat ok, chacun ses choix, que dire d'autre? Pour Aubry, elle a en effet le droit d'avoir ses opinions et ses choix… De les imposer aux Français, c'est une autre histoire: j'espère qu'ils ne seront pas assez cons pour se laisser faire. C'est d'ailleurs à ça qu'on reconnaît les peuples mûrs pour la démocratie: à leur capacité à rentrer enfin dans le chou des politiques.
Peuples, à moins que ce soit un coup monté entre Aubry et Sarko, il n'a pas parlé de revenir au septennat… Mais c'est sûr que l'avoir pour 7ans… pfff!
Ferocias, la diversion fait aussi parti de l'art politique…
Olivier, pourquoi dangereux? C'est l'éternel mauvais argument qu'on nous ressort toujours pour récuser le référendum d'initiative populaire. Les suisses ne sont pas mieux éduqués que nous, et ils survivent malgré la démocratie…
Titre excellent ! Et bon billet aussi.
RépondreSupprimerSans lire les commentaires, autant je suis d'accord avec toi, taulier, sur la nécessité d'aller vers "la VIème", autant je suis partagé sur la durée du mandat. C'était déjà plus ou moins vrai avec le quinquennat de Chirac, ça l'est encore plus maintenant : c'est un Premier Ministre que nous avons élu, pas un Président de la République.
RépondreSupprimerL'idée d'avoir un Président élu (pas nécessairement au suffrage universel) pour une longue période mais avec moins de pouvoir mériterait réflexion...
@u coucou
RépondreSupprimer;^)
J'espère que la maison fait crédit ! Je traverse une crise en ce moment !
;^)
Falcon, merci!
RépondreSupprimerNicolas, pourquoi un président devrait-il être en place sept ans, qu'il dispose des pouvoirs actuels, ou qu'il soit un simple arbitre, voire une potiche? Aucun pays développé n'a choisi une telle durée, sans pour autant se porter plus mal que nous durant les septennats.
Gildan, on va dire que pour l'instant, c'est l'abonnement d'essai gratuit. ;-)