Ça n'est pas près de finir, chaque jour nous amène un nouveau rebondissement dans l'affaire Sarkozy. Quand on pense que cela va durer jusqu'en 2012, on se demande dans quel état le pays va en sortir?
Comme n'importe quel homme qui s'est accaparé tous les pouvoirs, Nicolas Sarkozy a droit à la présomption de culpabilité. Il n'a peut-être pas participé, en qualité de ministre du budget d'E. Balladur, à l'organisation de rétro-commissions illicites pour financer la campagne de celui-ci. Le doute est faible, mais avait-il besoin de ça, alors qu'il ne touchait peut-être pas des enveloppes d'argent de la famille Bettencourt, en n'allant pas dîner régulièrement dans son hôtel particulier? S'il dînait chez les Bettencourt, il n'avait pas besoin de créer une société fictive pour récupérer l'argent des contrats d'armement. D'un autre côté s'il ne dînait pas, ou que les enveloppes contenaient simplement des conseils éclairés pour réussir sa vie de couple, alors la société au Luxembourg s'avérait utile…
Dans tous les cas de figures, nous sommes en présence de l'un de ces hommes politiques que l'on qualifie de forts. Le monde en a connus beaucoup: l'homme fort de Bagdad, celui du Kremlin, du Congo, de l'Argentine… Ce sont des gens qui détiennent les trois quarts du pouvoir dans leur pays, et qui, pour le quart restant, désignent leurs affidés aux postes clefs afin de dormir tranquilles. L'inconvénient de ce genre de situation, c'est que l'homme fort est légitimement soupçonné d'être la cause de tout ce qui va de travers chez lui.
Si Nicolas Sarkozy n'avait pas éprouvé une grande admiration pour l'argent, ni manifesté un besoin de mener grand train de vie, son entourage aurait-il fumé autant de cigares, se serait-il senti autorisé à prendre autant de liberté avec les biens de la République? Lorsqu'on appartient à la cour d'un personnage puissant attiré par ce qui brille, n'est-il pas de bonne politique personnelle de chercher à scintiller avec tous les moyens du bord?
On nous dit que la présomption de culpabilité ne saurait s'appliquer aux hommes politiques, qui sont des hommes comme les autres. Ils en ont les faiblesses, en effet, mais les ayant élus parmi des millions d'autres, un peuple attend d'eux qu'ils se hissent au-dessus du commun par leur sens du devoir, et non par l'accumulation de privilèges. Ayant déjà tous les pouvoirs, on ne pourrait leur accorder la même présomption d'innocence qu'au premier venu. La discrétion, le quasi-silence imposés qui découleraient d'une innocence supposée jusqu'à preuve du contraire, deviendraient des instruments efficaces à la dissimulation de la vérité.
Le régime de Nicolas Sarkozy a débuté en fanfare dans l'esbroufe impudente, il en meurt aujourd'hui qu'est en passe d'être démontrée sa cupidité. Il est sain et normal que les Français attendent la démission d'Éric Woerth, parce qu'il est inadmissible qu'un ministre se retrouve dans une situation aussi ambiguë que la sienne. Ce n'est pas compatible avec le service du pays. Cela ne devrait pas cependant nous faire perdre de vue que la déchéance de ce régime a un responsable principal, Nicolas Sarkozy. Dans cette affaire, M. Woerth fait irrésistiblement penser à Petit-Jean, le portier du juge Perrin Dandin:
Comme n'importe quel homme qui s'est accaparé tous les pouvoirs, Nicolas Sarkozy a droit à la présomption de culpabilité. Il n'a peut-être pas participé, en qualité de ministre du budget d'E. Balladur, à l'organisation de rétro-commissions illicites pour financer la campagne de celui-ci. Le doute est faible, mais avait-il besoin de ça, alors qu'il ne touchait peut-être pas des enveloppes d'argent de la famille Bettencourt, en n'allant pas dîner régulièrement dans son hôtel particulier? S'il dînait chez les Bettencourt, il n'avait pas besoin de créer une société fictive pour récupérer l'argent des contrats d'armement. D'un autre côté s'il ne dînait pas, ou que les enveloppes contenaient simplement des conseils éclairés pour réussir sa vie de couple, alors la société au Luxembourg s'avérait utile…
Dans tous les cas de figures, nous sommes en présence de l'un de ces hommes politiques que l'on qualifie de forts. Le monde en a connus beaucoup: l'homme fort de Bagdad, celui du Kremlin, du Congo, de l'Argentine… Ce sont des gens qui détiennent les trois quarts du pouvoir dans leur pays, et qui, pour le quart restant, désignent leurs affidés aux postes clefs afin de dormir tranquilles. L'inconvénient de ce genre de situation, c'est que l'homme fort est légitimement soupçonné d'être la cause de tout ce qui va de travers chez lui.
Si Nicolas Sarkozy n'avait pas éprouvé une grande admiration pour l'argent, ni manifesté un besoin de mener grand train de vie, son entourage aurait-il fumé autant de cigares, se serait-il senti autorisé à prendre autant de liberté avec les biens de la République? Lorsqu'on appartient à la cour d'un personnage puissant attiré par ce qui brille, n'est-il pas de bonne politique personnelle de chercher à scintiller avec tous les moyens du bord?
On nous dit que la présomption de culpabilité ne saurait s'appliquer aux hommes politiques, qui sont des hommes comme les autres. Ils en ont les faiblesses, en effet, mais les ayant élus parmi des millions d'autres, un peuple attend d'eux qu'ils se hissent au-dessus du commun par leur sens du devoir, et non par l'accumulation de privilèges. Ayant déjà tous les pouvoirs, on ne pourrait leur accorder la même présomption d'innocence qu'au premier venu. La discrétion, le quasi-silence imposés qui découleraient d'une innocence supposée jusqu'à preuve du contraire, deviendraient des instruments efficaces à la dissimulation de la vérité.
Le régime de Nicolas Sarkozy a débuté en fanfare dans l'esbroufe impudente, il en meurt aujourd'hui qu'est en passe d'être démontrée sa cupidité. Il est sain et normal que les Français attendent la démission d'Éric Woerth, parce qu'il est inadmissible qu'un ministre se retrouve dans une situation aussi ambiguë que la sienne. Ce n'est pas compatible avec le service du pays. Cela ne devrait pas cependant nous faire perdre de vue que la déchéance de ce régime a un responsable principal, Nicolas Sarkozy. Dans cette affaire, M. Woerth fait irrésistiblement penser à Petit-Jean, le portier du juge Perrin Dandin:
«On apprend à hurler, dit l’autre, avec les loups.
Tout Picard que j’étais, j’étais un bon apôtre,
Et je faisais claquer mon fouet tout comme un autre.
Tous les plus gros monsieur me parlaient chapeau bas ;
Monsieur de Petit-Jean, ah ! gros comme le bras !
Mais sans argent l’honneur n’est qu’une maladie.
Ma foi, j’étais un franc portier de comédie,
On avait beau heurter et m’ôter son chapeau,
On n’entrait pas chez nous sans graisser le marteau.» (Racine: Les Plaideurs)
Tout Picard que j’étais, j’étais un bon apôtre,
Et je faisais claquer mon fouet tout comme un autre.
Tous les plus gros monsieur me parlaient chapeau bas ;
Monsieur de Petit-Jean, ah ! gros comme le bras !
Mais sans argent l’honneur n’est qu’une maladie.
Ma foi, j’étais un franc portier de comédie,
On avait beau heurter et m’ôter son chapeau,
On n’entrait pas chez nous sans graisser le marteau.» (Racine: Les Plaideurs)
P-S Stupéfiant: la confession de M. X dans un billet fleuve qui ne rentrerait pas dans une enveloppe kraft de qui vous savez… Arf étudie le colonialisme…
"Dans tous les cas de figures, nous sommes en présence de l'un de ces hommes politiques que l'on qualifie de forts. Le monde en a connus beaucoup: l'homme fort de Bagdad, celui du Kremlin, du Congo, de l'Argentine… Ce sont des gens qui détiennent les trois quarts du pouvoir dans leur pays, et qui, pour le quart restant, désignent leurs affidés aux postes clefs afin de dormir tranquilles."
RépondreSupprimerExacement ça, pas plus compliqué, on se demande purquoi et comment ils en font des tartines ici et là pour recouvreir cette évidence. La confiture qui écrase la tartine!
Evidemment, si Woerth reste en place, jamais les doutes ne seront levés. Je pense que Sarkozy attendra le remaniement ministériel pour le mettre dehors. En attendant, il y a les réformes, vous savez, ces trucs qui sont en train de foutre en l'air la France...
RépondreSupprimerBel article !
RépondreSupprimerTu as mille fois raison, tout vient du modèle de chef dont au sujet duquel les ministres alignent leur comportement !
D'ailleurs Sarkozy lui-même a cherché à faire plus fort que ses prédécesseurs avant lui : Chirac et Balladur, ces fruits pourris de la droite française et du RPR en particulier !
:-))
Hermes, merci, je me demandais ce qui définirait le personnage, hyperprésident ne m'a jamais convenu: trop complaisant et faux…
RépondreSupprimerHomer, les trucs qui foutent la France en l'air sont drôlement handicapés par ces affaires. Les dénoncer, c'est aussi lutter pour les retraites, indirectement.
M.Poireau, merci. Il est arrivé bien décidé à épater le monde, sans le moindre respect pour quoi ou qui que ce soit… Les hommes forts sont comme ça.
Bravo cher Coucou pour cet article, tout y est et avec style! Pour en rajouter une couche cependant, je ne peux m'empêcher d'être surpris par l'aplomb de M. Woerth : j'ai regardé son intervention d'hier soir, et je l'ai trouvé très...convaincant. Et c'est bien ça le problème : il paraissait vraiment sincère, on sentait que quelque part il en bavait, je me suis même mis-brièvement- à sa place et ai éprouvé de l'empathie pour cet homme "cloué au pilori depuis 3 semaines"... Et je l'aurai presque cru! Seulement voilà, la trop complaisante Laurence Ferrari, comme d'habitude, a oublié de poser LA QUESTION QUI FÂCHE, à mon avis fondamentale, qui aurait pu ruiner ce si beau numéro : pourquoi ne pas démissionner si vous êtes innocent? Ne serait-ce que pour préparer votre défense, Mr le Ministre? Dans n'importe quelle autre démocratie, c'est comme cela que l'on fait quand on est aussi gravement mis en cause...ne serait-ce que pour calmer le flot de "calomnies"??
RépondreSupprimerNe nous y trompons pas, cette question n'a pas été posée ainsi, par la présentatrice, car elle aurait mis en lumière ce qui est incontestable : ces gens sont déconnectés du réel. Ils sont tellement sûrs d'eux-mêmes, de leur légitimité, qu'ils s'autorisent tout et n'importe quoi, y compris à fermer les yeux sur un naufrage, à faire la sourde oreille à la colère qui monte, et ignorer les interrogations légitimes des députés, tout en ne sachant que crier à la "cabale". En gros, ils sont sous l'influence totale du Chef, le petit Sarkocescu, envers et contre toutes les évidences.. Pitoyable et effrayant!!
Il est temps que ça cesse, et de suite : la dernière fois qu'un tel comportement à eu lieu, qu'une telle atmosphère de lynchage populaire planait dans l'air, on a vu à quoi cela à conduit. Ça me rappelle la Marie-Antoinette qui parlait du peuple qui crevait de faim :"ils n'ont pas de pain? Qu'ils mangent de la brioche!"
Méfiez-vous chers messieurs du pouvoir, une démission est préférable à une révolution.
@le coucou : quand donc enfin, çui là mangera-t-il son chapeau ? Faudra-t-il donc attendre imperturbablement 2012 ?
RépondreSupprimerSarkozy démission !
"Lorsqu'on appartient à la cour d'un personnage puissant attiré par ce qui brille, n'est-il pas de bonne politique personnelle de chercher à scintiller avec tous les moyens du bord?"
RépondreSupprimerUn certain Nicolas Fouquet(*) avait eu quelques soucis dans le passé...
(*) à ne pas confondre avec Nicolas du Fouquet's ! :)
Toff,
RépondreSupprimerheureux qu'on se retrouve, alors, et merci pour ce complément de réflexion que tu apportes.
Personnellement, toutefois, je ne parlerais pas de lynchage, ce n'est pas ça.
Gauchede c.
ben, c'est à craindre: on l'aura jusqu'en 2012… minimum. :-(
Ferocias, Fouquet brillait trop, c'est ce qui l'a perdu. En république monarchique, on peut briller près du monarque, mais en fait il vaut mieux luire simplement, pour ne pas l'éclipser…