Nicolas Sarkozy est innocent comme le Rom qui vient de naître, de toute implication dans le Karachigate, innocent dans le soupçon de financement illégal de sa campagne électorale révélé par l'affaire Woerth-Bettencourt. Il le restera officiellement aussi longtemps que l'énergie déployée par son entourage pour distraire notre attention et entraver les enquêtes sera payante. Sans quoi, les Français pourraient peut-être s'apercevoir que les épaules de M. Woerth cachent le scandale Sarkozy-Bettencourt.
Donc, à n'importe quel prix on cherche à égarer les esprits et brouiller les pistes. Les Roms sont là pour ça. De tout temps à travers le monde, les pouvoirs sans scrupules ont eu recours au bouc-émissaire. Et souvent, on leur a demandé des comptes, lorsque venait pour eux le moment de payer leurs excès.
Certes, on ne peut pas reprocher à M. Sarkozy de nous avoir enfermés dans une dictature, mais pour autant, il n'est pas un président comme les autres. Avec la crête d'un caporal et l'intelligence du larron il a néanmoins conduit notre république aux limites que l'on peut supporter du pouvoir personnel. Le bon sens voudrait qu'après lui on change de constitution, où qu'un procès retentissant fasse découvrir la peur du gendarme à ses successeurs.
C'est notamment pour cela que la combine acceptée par Bertrand Delanoë à la Mairie de Paris, afin d'épargner une condamnation à Jacques Chirac, est détestable. Quelle que soit la personnalité de M. Chirac, il est essentiel de démontrer qu'enfin dans ce pays, un président ou un ancien président délinquant n'est pas intouchable. Mais la «classe politique» (avec des pincettes) le souhaite-t-elle ? Pas vraiment, semble-t-il. Alors il faudrait peut-être renouveler la classe politique comme on change de chaussettes pour désodoriser la république.