Ce soir, les turpitudes de la maison Sarkozy, si bien défendue celle-ci que l'on se demande s'il sera un jour possible d'avoir le cœur net sur les affaires Bett en courts, les turpitudes sarkoziesques me lassent. Il y a eu encore la lettre de remerciements de M. Maistre à Eric Woerth, il y aurait aussi cet article de la Tribune de Genève, qui explique que Mme Woerth occupait beaucoup plus souvent qu'elle ne le prétend un appartement dans un somptueux immeuble des résidences de Château-Banquet, au sein d'un «véritable fief des Bettencourt»…
Dans n'importe quel pays évolué, n'importe quel homme politique doté du minimum de pudeur que l'on peut en attendre, aurait déjà démissionné et se serait terré pour cacher son dépit de s'être fait prendre —parce qu'il serait naïf d'imaginer qu'il a honte. Nous ne sommes malheureusement pas n'importe quel pays, mais nous vivons dans une république dégradée par trois ans de sarkozysme qui ont porté à leur comble un détournement de toutes ses valeurs déjà bien entamées. Et dans ce pays où il est de tradition de s'agripper au pouvoir, car il n'existe pas de mort politique, on n'hésite pas à se gausser de la plus élémentaire justice avec impudence. Particulièrement sous le mandat de Nicolas Sarkozy.
Laissons ce soir MM. Sarkozy et Woerth à leur calamiteuse fin de règne, cependant, pour nous étonner de ce qui se passe ailleurs. Par exemple de l'argumentaire de Bertrand Delanoë, déployé pour justifier la combine permettant d'absoudre demain Jacques Chirac. «Je ne confonds pas justice et vengeance», dit-il ainsi, résumant sa pensée, sans vouloir reconnaître que c'est la perpétuation d'un système politique perverti qu'il cherche à protéger. Juger, condamner peut-être un ancien président serait un acte salutaire, non pour cette république que l'on aimerait achever au plus vite, mais pour l'hygiène de la vie publique.
Par exemple nous étonner aussi, de ce que Martine Aubry souhaite voir «recadrer» l'action Eva Joly par Europe Écologie. Elle lui reproche de critiquer la complaisance de M. Delanoë, précisément, et d'avoir rappelé qu'elle avait, du temps de ses fonctions de juge d'instruction au pôle financier, mis en examen Dominique Strauss Kahn. Ce sont pourtant des choses qu'un citoyen de gauche a le droit de connaître, et de ne pas oublier. Au PS aussi, il serait temps de nous préparer une autre république.
ouhhhh ! tu vas en faire bondir certains avec ton paragraphe sur le ps :-) mais t'as franchement raison, il est temps de faire le ménage dans cette république qui ressemble de plus en plus à un caveau familial... tu fourniras le plumeau ? :-)
RépondreSupprimerIsabelle, heu… Je me crois compétent en râlage, mais pour le plumeau, j'ai des doutes, quoique je ne rechigne pas trop à passer l'aspirateur.
RépondreSupprimerBondir à propos du PS? Bah, sans doute, mais quand on pense des critiques, c'est malsain de les taire.
Pour être un peu plus précis, il semblerait qu'il ait suffi que Charles de Gaulle démissionnât pour que les hommes politiques perdent la bonne habitude de démissionner sur la foi d'un soupçon de malversation.
RépondreSupprimerHistoire de ne pas éclabousser la réputation du pays...
On est bien loin de ces habitudes qui permettaient à la France de marcher la tête à peu près haute.
Il semblerait aujourd'hui que l'abandon des poursuites pour dépassement de délai de prescription valent preuve d'innocence.
De même, on est présumé innocent (voire déclaré innocent) le nez dans ses turpitudes et mensonges pour peu qu'on soit puissant, tandis qu'on est présumé coupable sur la foi de son patronyme pour un vélo "emprunté".
(d'ailleurs à ce propos il me semble un peu fort de café d'éviter un procès pour malversation en remboursant l'argent public indûment détourné.
J'aimerais bien voir le Mouloud de base échapper à la taule en rendant le scooter dérobé, mais je rêve, déjà qu'il ne fait pas bon être Rom ces temps-ci...)
Bon ben ! Je vais prendre un café avec le sucre !
RépondreSupprimer;^)
Le-goût-des-autres, d'accord avec ton rappel et tes remarques. Ce n'est pas pour rien que N.Sarkozy veut en finir avec les juges d'instruction et s'assurer un contrôle encore plus étroit de la justice…
RépondreSupprimerGildan, tu peux te servir: je le prends sans sucre ou à peine sucré…
1-Et si, comme à chaque fois, on ne se contentait pas de la moitié de la citation d'Eva Joly sur DSK : ..."et il a été blanchi".
RépondreSupprimer2-Et si on se rappelait aussi qu'avec Jospin tout ministre simplement soupçonné d'indélicatesse était prié de démissionner?
1 —Et si vous adressiez cette remarque à Martine Aubry ?
RépondreSupprimer2 —Ce billet ne met pas en cause la rigueur morale de L. Jospin. En non-dit, il marque simplement de la défiance envers des candidats (tes) qui ne souhaitent en aucune façon en finir avec ce régime insupportable de "monarchie républicaine".