Hier, sur radio Classique, Christine Lagarde voyait le conflit sur la réforme des retraites atteindre un tournant… Celui qui mène les cortèges et les grèves au garage, évidement, et non l'autre, tout aussi envisageable, d'où les manifestants débouleraient sur l'Élysée pour en chasser Sarkozy. Parmi ceux qui exercent des responsabilités à un titre quelconque dans le pays, personne ne croit à cette dernière éventualité, ni d'ailleurs ne la souhaite. Pour la plupart des gens qui défilent, moi y compris, ce n'est pas non plus le but, quand bien même nous nous réjouirions si, par miracle, Sarkozy démissionnait du jour au lendemain —le seul geste gaullien que l'on imagine à sa portée.
Mais comme on ne change pas de République d'un coup de cuillère à pot, et qu'une république imparfaite vaut mieux que le chaos, ce sont les lois de la Ve qui continueraient à s'appliquer en cas de vacance du pouvoir. Nous nous retrouverions avec le président UMP du Sénat assurant l'intérim jusqu'à l'élection d'un nouveau président… La gauche, encore loin d'être en ordre de bataille, M. Fillon disposerait d'un vrai boulevard pour entrer à l'Élysée.
Il n'empêche pourtant que la journée de mobilisation de demain, quel que soit son degré de réussite, marquera en effet un tournant. Celui de la rupture définitive du dernier lambeau de confiance unissant encore beaucoup de Français à leurs élus. Dans cette affaire des retraites, la volonté des citoyens français aura été méprisée de manière criante par le pouvoir et les parlementaires de la majorité. Mais la cacophonie qui règne au PS sur les retraites n'est pas faite non plus pour nous rassurer quant à l'avenir. On a le sentiment que chez les politiques, voire les leaders syndicaux, bien peu ont envie d'entendre ce qu'exprime la colère populaire. La colère populaire exige un retour aux valeurs fondamentales proclamées par notre devise: liberté, égalité, fraternité.
P-S: sur les contradictions qui semblent perdurer au sein du PS à propos des retraites, du moins en matière de durée de cotisation, un ancien billet de YannSavidan me semble toujours valable… À lire chez Seb Musset : «Tu es au courant ?»
Mais comme on ne change pas de République d'un coup de cuillère à pot, et qu'une république imparfaite vaut mieux que le chaos, ce sont les lois de la Ve qui continueraient à s'appliquer en cas de vacance du pouvoir. Nous nous retrouverions avec le président UMP du Sénat assurant l'intérim jusqu'à l'élection d'un nouveau président… La gauche, encore loin d'être en ordre de bataille, M. Fillon disposerait d'un vrai boulevard pour entrer à l'Élysée.
Il n'empêche pourtant que la journée de mobilisation de demain, quel que soit son degré de réussite, marquera en effet un tournant. Celui de la rupture définitive du dernier lambeau de confiance unissant encore beaucoup de Français à leurs élus. Dans cette affaire des retraites, la volonté des citoyens français aura été méprisée de manière criante par le pouvoir et les parlementaires de la majorité. Mais la cacophonie qui règne au PS sur les retraites n'est pas faite non plus pour nous rassurer quant à l'avenir. On a le sentiment que chez les politiques, voire les leaders syndicaux, bien peu ont envie d'entendre ce qu'exprime la colère populaire. La colère populaire exige un retour aux valeurs fondamentales proclamées par notre devise: liberté, égalité, fraternité.
P-S: sur les contradictions qui semblent perdurer au sein du PS à propos des retraites, du moins en matière de durée de cotisation, un ancien billet de YannSavidan me semble toujours valable… À lire chez Seb Musset : «Tu es au courant ?»
on défile pour des valeurs, histoire de se rassurer sur l'idée qu'elles existent encore...
RépondreSupprimerTu vas jusqu'à fouiller dans mes archives ? Quel laborieux tu fais. Que les minots en prennent de la graine !
RépondreSupprimerIsabelle,
RépondreSupprimeril doit y avoir de ça …
Yann,
il n'est pas si ancien, en fait. Je l'avais plus ou moins en mémoire…
hasta la victoria, siempre!
RépondreSupprimerHermes,
RépondreSupprimeracuerdo! (hem… j'espère que Google ne dit pas une connerie)
Je préfère qu'on le sorte par les votes. Trop facile, la démission. Ça m'a rappelé ce truc :
RépondreSupprimerhttp://www.latribune.fr/actualites/politique/20100726trib000533797/octobre-noir-pour-nicolas-sarkozy.html
Desenfumage,
RépondreSupprimerde toute façon il n'est pas du genre à démissionner: vaniteux, mais sans fierté…
Et si on en reprenait pour cinq ans ?
RépondreSupprimerB.Mode,
RépondreSupprimerc'est bien ce qui est navrant dans le tempo mou imposé par les syndicats : Sarkozy gardera toutes ses chances pour 2012. L'exemple de F. Mitterrand a fourni des recettes efficaces aux présidents en place pour se maintenir. Pour ébranler le pouvoir il aurait fallu une opposition beaucoup plus "politique", tant sur les affaires impliquant Sarkozy que sur le rejet de la "réforme" par la population.
Des manifestants qui rentreraient à l'Elysée pour sortir Sarkozy, moi ça me botterait bien ;)
RépondreSupprimerAu moins la presse étrangère n'est pas à la botte de Sarkozy et ça se sent http://www.jeune-garde87.org/2010/10/27/les-francais-se-battent-pour-lavenir-de-leurope-the-guardian/
Pazmany,
RépondreSupprimerça reste, hélas, un fantasme de cordonnier…
(cet article a été abondamment repris, notamment aussi par Courrier International)
Le plus grave est qu'ils considèrent avoir "réussi" en votant ce texte, sans même considérer ce que va devenir cette colère du peuple !
RépondreSupprimer:-)
M Poireau,
RépondreSupprimerje crois que les politiques considèrent que les Français ont des têtes de piaf et que dans un an, tout sera oublié.