Au moment de me lancer dans le billet du soir, me voici perplexe devant deux sujets possibles. Le premier m'est suggéré par Nicolas, qui me demande, ainsi qu'à d'autres blogueurs, de trouver «des conditions pour défendre le libéralisme». Ce n'est pas que le libéralisme soit pour me déplaire, en théorie, mais son avènement m'apparaît utopique en diable, si bien qu'il est un peu vain de s'attarder sur lui.
En effet, qu'est-ce que le libéralisme ? C'est une opposition résolue à tout ce qui ressemble à de l'absolutisme, tout ce qui tend à brimer la liberté et le libre choix de chacun. Les libéraux souhaitent un pouvoir tenu en laisse, moi aussi.
Mais dans sa version la plus dynamique, le libéralisme devient nettement plus ambitieux puisqu'il prône la disparition totale de l'état et se fie en chaque individu pour vivre en harmonie avec ses semblables. Au passage, il change d'étiquette et devient doctrine libertaire, que l'on connaît mieux sous le nom d'anarchisme. Dans ce cas seulement, il y aurait pas mal de raisons de défendre le libéralisme, mais les réserves restent hélas, les mêmes: son avènement n'est pas pour demain, ni après…
Il y a un tout un paquet de brillants penseurs libertaires: de Makhno à Kropotkine, en passant Bakounine ou Reclus… Il y a aussi pas mal de héros de ce libéralisme-là : Ravachol, Mariette Soubère, Jules Bonnot… Avec eux, le libéralisme économique avait du punch…
(Au dernier moment, je viens de m'apercevoir que CC a traité le sujet avant moi sous cet angle… Je ne vais pas recommencer, allez donc la lire !)
L'autre sujet de billet, mais il me reste peu de temps pour le traiter, est le cas Claude Allègre. Voilà un pur génie scientifique de notre époque aux prises avec un sort contraire, qui mérite attention, sinon compassion. Certains tousseront sans doute au mot génie, mais j'objecte que sa contribution à la théorie du réchauffement climatique, rejetée, justifie cette appréciation. Les génies ont été souvent méconnus, les méconnus ont souvent du génie : voilà deux preuves péremptoires de l'excellence de M. Allègre.
Où voulais-je en venir, déjà ? Ah oui ! Claude Allègre lutte vaillamment depuis plusieurs années pour retrouver le chemin du pouvoir. À plusieurs reprises, il en était tout près, mais chaque fois des langues de vipères, des malfaisants se sont manifestés dans les médias pour lui barrer cette route. Or, ces temps-ci, à l'approche d'un remaniement ministériel important, son heure pourrait enfin sonner.
Afin d'imposer silence aux persifleurs, nous l'avons vu apposer sa signature au bas du rapport sur le réchauffement, avec un stoïcisme digne du grand Galilée. Croit-on qu'il s'est renié pour des prunes ? Par ce geste de paix envers la communauté scientifique, il a donné au président l'occasion d'appeler au gouvernement une personnalité sans tache.
Et aujourd'hui, l'hebdomadaire Le Point publie un long et pourléchant hommage de Nicolas Sarkozy par Claude Allègre. Un esprit supérieur comme le sien ne pouvait rester muet devant les multiples qualités d'homme d'état de notre président. Il le lui fait savoir, et nul doute qu'il sera cette fois entendu. Je le verrais bien à l'Environnement, pas vous ? Quoi qu'il en soit, à eux deux, ils feraient une paire magnifique.
source image
Pour continuer la chaîne de Nicolas, je vais demander à Dedalus d'y consacrer un moment, après la Malédiction des Atrides… À Ferocias aussi, pourquoi pas ? Et enfin à Marie.
En effet, qu'est-ce que le libéralisme ? C'est une opposition résolue à tout ce qui ressemble à de l'absolutisme, tout ce qui tend à brimer la liberté et le libre choix de chacun. Les libéraux souhaitent un pouvoir tenu en laisse, moi aussi.
Mais dans sa version la plus dynamique, le libéralisme devient nettement plus ambitieux puisqu'il prône la disparition totale de l'état et se fie en chaque individu pour vivre en harmonie avec ses semblables. Au passage, il change d'étiquette et devient doctrine libertaire, que l'on connaît mieux sous le nom d'anarchisme. Dans ce cas seulement, il y aurait pas mal de raisons de défendre le libéralisme, mais les réserves restent hélas, les mêmes: son avènement n'est pas pour demain, ni après…
Il y a un tout un paquet de brillants penseurs libertaires: de Makhno à Kropotkine, en passant Bakounine ou Reclus… Il y a aussi pas mal de héros de ce libéralisme-là : Ravachol, Mariette Soubère, Jules Bonnot… Avec eux, le libéralisme économique avait du punch…
(Au dernier moment, je viens de m'apercevoir que CC a traité le sujet avant moi sous cet angle… Je ne vais pas recommencer, allez donc la lire !)
L'autre sujet de billet, mais il me reste peu de temps pour le traiter, est le cas Claude Allègre. Voilà un pur génie scientifique de notre époque aux prises avec un sort contraire, qui mérite attention, sinon compassion. Certains tousseront sans doute au mot génie, mais j'objecte que sa contribution à la théorie du réchauffement climatique, rejetée, justifie cette appréciation. Les génies ont été souvent méconnus, les méconnus ont souvent du génie : voilà deux preuves péremptoires de l'excellence de M. Allègre.
Où voulais-je en venir, déjà ? Ah oui ! Claude Allègre lutte vaillamment depuis plusieurs années pour retrouver le chemin du pouvoir. À plusieurs reprises, il en était tout près, mais chaque fois des langues de vipères, des malfaisants se sont manifestés dans les médias pour lui barrer cette route. Or, ces temps-ci, à l'approche d'un remaniement ministériel important, son heure pourrait enfin sonner.
Afin d'imposer silence aux persifleurs, nous l'avons vu apposer sa signature au bas du rapport sur le réchauffement, avec un stoïcisme digne du grand Galilée. Croit-on qu'il s'est renié pour des prunes ? Par ce geste de paix envers la communauté scientifique, il a donné au président l'occasion d'appeler au gouvernement une personnalité sans tache.
Et aujourd'hui, l'hebdomadaire Le Point publie un long et pourléchant hommage de Nicolas Sarkozy par Claude Allègre. Un esprit supérieur comme le sien ne pouvait rester muet devant les multiples qualités d'homme d'état de notre président. Il le lui fait savoir, et nul doute qu'il sera cette fois entendu. Je le verrais bien à l'Environnement, pas vous ? Quoi qu'il en soit, à eux deux, ils feraient une paire magnifique.
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Pour continuer la chaîne de Nicolas, je vais demander à Dedalus d'y consacrer un moment, après la Malédiction des Atrides… À Ferocias aussi, pourquoi pas ? Et enfin à Marie.
Oh ben...je pensais dire juste une connerie, comme d'habitude, mais tu viens appuyer mon propos avec des arguments plausibles, alors j'en reste coite...
RépondreSupprimer:-)
Je me souviens d'un sujet que j'avais eu en philosophie, ça donnait à peu près ça : "Le libéralisme économique n'est-il libéral que de haillons ?
RépondreSupprimerNe me demande pas la thèse, l'antithèse. et la synthèse.
Pas le temps !
:)
Je viens de lire un livre sur le communisme des Incas (un livre ancien comme il se doit). Ca peut nourrir ma réflexion mais je risque de verser dans l'absolutisme.
RépondreSupprimerLe libéralisme tel qu'il est pratiqué en notre glorieuse époque c'est surtout privatisation des bénéfices et la socialisation des déficits non?
S'il n'arrive pas au pouvoir cette fois-ci, il ne pourra pas accuser un mammouth. Un p'tit rat de laboratoire, à talonnettes, plutôt...
RépondreSupprimerCC,
RépondreSupprimerje pensais juste la même chose, et je crains de faire étouffer de rage un libéral pur sucre, s'il venait à passer par ici (bonne chose, tiens). :-)
Gildan,
je regrette de ne pas t'avoir tagué, pour te voir jouer avec toutes ces belles choses.
Ferocias,
c'est très exactement ce que tu dis en conclusion, le néo-libéralisme. Je serai curieux de revoir le thème passé au filtre amérindien !
Mike,
heu, ou l'opinion publique… Rien ne dit qu'il n'y aura pas encore une levée de boucliers …
Les ministres d'ouverture, c'est encore à la mode ? Non, la mode serait plutôt à la fermeture. Retour de Juppé, Longuet, Bertrand, Séguin (s'il était encore là). Mais Allègre, non. Mais pourquoi pas. Mais non.
RépondreSupprimerje suis sûr qu'il va prendre Hulot à l'environnement
RépondreSupprimerMarronnier,
RépondreSupprimerje considérerais justement Allègre pour un ministre de fermeture, pour solde de tout compte en quelque sorte.
Toff,
je ne suis pas sûr que Hulot accepterait.
J'ai maintenant parcouru tous les billets de la semaine. De deux choses l'une, soit Sarkozy a remanié et tu n'en as pas parlé. Soit Sarkozy n'a pas remanié et tu n'en n'as pas parlé non plus.
RépondreSupprimerMtislav,
RépondreSupprimertu as gagné un bon de réduction sur les lectures de la semaine prochaine* : ici, on récompense la fidélité. 10% sur 6 billets = tu peux t'abstenir de lire 0,6% d'un billet au choix.
*ne s'applique pas au rébus du dimanche
Le libéralisme, comme beaucoup d'autres doctrines, est une pure utopie. Compter sur la belle nature humaine, c'est un peu aimer se mettre le doigt dans l'œil pour y voir plus clair.
RépondreSupprimerPar contre, je crois à l'éducation et il faut pour cela un Etat dont la population déciderait l'action…
:-))
[Pour le réchauffement, je ne suis sûr de rien et je trouve que le pilori n'est pas un objet scientifique ! :-)) ].
M Poireau,
RépondreSupprimerque le libéralisme et l'anarchisme soient des utopies, je n'en doute pas.
La position d'Allègre : un objet scientifique respectable? Alors prenons avec respect la science des Bogdanoff.