Le père Noël passe en novembre

Cette année, c'est en novembre que le père Noël de l'Élysée passera pour les Français. D'après les commentateurs avertis de la politique, son arrivée serait même imminente : on l'annonce pour cette semaine.

On imagine Nicolas Sarkozy en train de faire les derniers essayages de la houppelande rouge avec son tailleur, et encore hésitant sur la forme de la fausse barbe blanche. C'est que, voyez-vous, ce n'est pas une mince affaire que de proclamer la métamorphose dans la continuation ! «Mes chers compatriotes, j'ai décidé de vous offrir un nouveau gouvernement», nous dira-t-il, d'une voix émue…

Pauvre homme ! Nous payons pourtant assez cher les sondages qu'il consomme pour qu'il ne puisse ignorer qu'en France, tout le monde s'en fout de son remaniement. Souvenez-vous: il avait fait cette annonce au plus fort du scandale Sarkozy-Woerth-Bettencourt, dans l'affolement. Une sorte de leurre pour l'opinion publique, destiné à distraire son attention de l'essentiel, avec l'aide des médias sarkomanes.

L'astuce a plus ou moins été un échec, mais du coup, Sarkozy avait lâché beaucoup trop tôt son annonce. Il n'était pas question de remanier avant le vote de la réforme des retraites. Et c'est comme cela que se traîne depuis des semaines un feuilleton devenu insipide. S'il veut encore créer un effet de surprise, il ne lui reste plus qu'à graver dans le marbre gouvernemental son ouverture à droite et à nommer Marine Le Pen premier ministre.
Parce que ce n'est pas avec Borloo qu'il pourra nous épater : on le connaît dans ses moindres grenelle, et même qu'il abhorre l'eau, paraît-il.

Comme on voit, il est temps pour moi de révéler les noms des brillants vainqueurs au jeu du rébus de ce dimanche : Berthe, Lucia Mel, les Fidel Castor, Jeandelaxr, et Mtislav. Outre un lien, chacun gagne son poids en bravos virtuels, ce qui convient davantage que des louis d'or blanc à nos temps de rigueur budgétaire.