Pendant l'entracte du weekend, les machinistes de l'Élysée ont retouché le décor de la comédie du pouvoir. Ce lundi, le rideau s'est levé sur un nouvel acte, le public se frotte les yeux : qu'est-ce qui a changé sur scène ? On a remplacé la grande potiche Ming de l'arrière-plan par un porte-parapluie, repeint l'escalier praticable côté cour, et les spectateurs les plus attentifs ont remarqué que ce n'est plus la même capote militaire qui pendouille côté jardin. Chose inhabituelle, l'auteur-metteur en scène s'est fendu d'un petit speech afin d'expliquer que des courants d'air en coulisse ont justifié ces corrections, alors qu'on les croyait suscitées par les ricanements de la salle …
Nicolas Sarkozy n'en finit donc plus d'aménager son quinquennat : il ne renonce pas à persuader les Français qu'il a du talent. Sur le fond, rien ne change bien entendu, ou peu de choses… Sauf, tout de même, la manière d'introduire ses décisions, une évolution sensible depuis le précédent remaniement gouvernemental, à laquelle on n'a guère prêté attention.
«Avec François Fillon, nous avons décidé de réorganiser…» Voilà un repeint de pudeur sur l'autoritarisme présidentiel que Sarkozy aimerait certainement faire remarquer. Désormais il attire son premier ministre près de lui à l'avant-scène, chaque fois que l'occasion lui en est donnée. Il doit s'agir de faire naître l'illusion qu'il n'est pas seul à décider de tout, pour grappiller si possible quelques millièmes de point sur la popularité de Fillon, dont la cote reste meilleure que la sienne. Malheureusement, ces temps derniers, l'image du premier ministre s'est passablement détériorée, au point que l'on aurait trouvé justifié qu'il accompagnât MAM dans la disgrâce. À quelque licence près, ce que l'on reprochait à Michèle Alliot-Marie pouvait s'appliquer à François Fillon. Il n'est pas impossible également que Sarkozy espère redonner au premier ministre le rôle de fusible qu'il avait naguère, en donnant l'apparence d'un partage du pouvoir décisionnel. À la veille de la fin de son mandat, c'est bien tard !
Ce matin, les commentateurs qualifiés de l'actualité relevaient par ailleurs l'irruption d'un nouvel homme fort dans le gouvernement, en la personne d'Alain Juppé. On ne voit pourtant pas très bien en quoi le fait de passer des armées aux affaires étrangères aurait accru l'autorité de M. Juppé ? La coutume de la Cinquième République, jamais démentie, veut que ces deux ministères appartiennent au «domaine réservé» du président, et l'on a toujours vu leurs titulaires suivre au plus près les directives élyséennes. Certes, Juppé n'aura plus Claude Guéant sur le dos, comme ses prédécesseurs, mais s'il fallait dénicher à tout prix un homme fort dans la nouvelle couvée du gouvernement, ce serait plutôt à ce dernier que l'on penserait. C'est à lui qu'il reviendra de mener la politique sécuritaire sur laquelle compte Sarkozy dans sa fuite en avant pour assurer sa réélection. On ne voit pas pourquoi, une fois en pleine lumière, Guéant réussirait mieux ce qu'il a été incapable d'accomplir depuis des années, en tirant les ficelles dans l'ombre.
Nicolas Sarkozy n'en finit donc plus d'aménager son quinquennat : il ne renonce pas à persuader les Français qu'il a du talent. Sur le fond, rien ne change bien entendu, ou peu de choses… Sauf, tout de même, la manière d'introduire ses décisions, une évolution sensible depuis le précédent remaniement gouvernemental, à laquelle on n'a guère prêté attention.
«Avec François Fillon, nous avons décidé de réorganiser…» Voilà un repeint de pudeur sur l'autoritarisme présidentiel que Sarkozy aimerait certainement faire remarquer. Désormais il attire son premier ministre près de lui à l'avant-scène, chaque fois que l'occasion lui en est donnée. Il doit s'agir de faire naître l'illusion qu'il n'est pas seul à décider de tout, pour grappiller si possible quelques millièmes de point sur la popularité de Fillon, dont la cote reste meilleure que la sienne. Malheureusement, ces temps derniers, l'image du premier ministre s'est passablement détériorée, au point que l'on aurait trouvé justifié qu'il accompagnât MAM dans la disgrâce. À quelque licence près, ce que l'on reprochait à Michèle Alliot-Marie pouvait s'appliquer à François Fillon. Il n'est pas impossible également que Sarkozy espère redonner au premier ministre le rôle de fusible qu'il avait naguère, en donnant l'apparence d'un partage du pouvoir décisionnel. À la veille de la fin de son mandat, c'est bien tard !
Ce matin, les commentateurs qualifiés de l'actualité relevaient par ailleurs l'irruption d'un nouvel homme fort dans le gouvernement, en la personne d'Alain Juppé. On ne voit pourtant pas très bien en quoi le fait de passer des armées aux affaires étrangères aurait accru l'autorité de M. Juppé ? La coutume de la Cinquième République, jamais démentie, veut que ces deux ministères appartiennent au «domaine réservé» du président, et l'on a toujours vu leurs titulaires suivre au plus près les directives élyséennes. Certes, Juppé n'aura plus Claude Guéant sur le dos, comme ses prédécesseurs, mais s'il fallait dénicher à tout prix un homme fort dans la nouvelle couvée du gouvernement, ce serait plutôt à ce dernier que l'on penserait. C'est à lui qu'il reviendra de mener la politique sécuritaire sur laquelle compte Sarkozy dans sa fuite en avant pour assurer sa réélection. On ne voit pas pourquoi, une fois en pleine lumière, Guéant réussirait mieux ce qu'il a été incapable d'accomplir depuis des années, en tirant les ficelles dans l'ombre.
Il faut noter le courage de M. Sarkozy qui risque de quitter la boutique dans environ un an et continue à entreprendre des travaux d'entretien.
RépondreSupprimerÀ quelque licence près, ce que l'on reproche à Michèle Alliot-Marie peut s'appliquer au président lui-même. Quid de ses vacances marocaines ?
RépondreSupprimerBon ! Ben, ZapPow a dit, à peu près, ce que je voulais dire ... et ce que tu penses tout bas !
RépondreSupprimerC'est sans doute pour cela qu'il n'a pas pu prononcer le nom de son ancienne ministre hier dans son allocution ! Puisque c'est lui qui était derrière,directement ou pas (cf C.Guéant ), dire qu'elle a fauté c'est dire qu'il a fauté !
:)
en tout cas, ce remaniement frise le ridicule tant il est inutile... au bout du compte, c'est pour apaiser médias et opposition, tout en faux semblant, car à l'orée de 2012, il faut rester le Grand Patron. Ceci dit, on n'aura pas manqué de remarquer la réticence du Président à changer les meubles dans sa maison... on s'attache aux vieilleries...
RépondreSupprimerNicolas,
RépondreSupprimernormal, c'est un hyperactif. Tu nous vois avec un président dépressif ? Manquerait plus que ça.
ZapPow,
évident, en effet. C'est même le président qui a ouvert le bal des abus avant même sa prise de fonction officielle…
Gildan,
on n'entend jamais les gens de pouvoir reconnaître leurs erreurs ou leurs fautes, ou alors, en évoquant des généralités vides de sens.
Homer,
il essaie de tourner en vitesse la page de cette nouvelle crise, pour éviter un pourrissement durable comme dans le cas Sarko/Woerth/Bettencourt qui a finalement coûté cher à son image.
Un porte-parole du gouvernement, un porte-parole de l'Elysée, un premier ministre et c'est encore à lui de venir annoncer ça à la télé. Il n'est décidément pas aidé par le petit personnel !
RépondreSupprimer:-))
M Poireau,
RépondreSupprimerSarko doit tout faire lui-même, alors forcément, il bâcle tout…