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vendredi 11 mars 2011

La première couleuvre de Juppé

Pauvre Alain Juppé ! Vous vous souvenez ? Fin février, il étrennait le costume tout neuf d'homme fort du gouvernement, que les commentateurs lui avaient coupé sur mesure après le dernier remaniement. S'il fallait en croire la rumeur complaisante qui courrait alors, M. Juppé avait négocié sa nomination. Personne ne lui ferait de l'ombre à l'Élysée, dans l'entourage de Sarkozy, il serait un ministre des Affaires Étrangères comme on n'en avait jamais vu sous la Cinquième. Et mieux que ça : un vice-premier ministre, un vice-président, pourquoi pas !

Qu'arrive-t-il deux ou trois semaines plus tard ? Nicolas Sarkozy annonce brusquement que non seulement il reconnaît officiellement, au nom de la France, le Conseil national des insurgés libyens, mais qu'il préconise des «frappes aériennes ciblées» pour soutenir ces derniers. Alain Juppé, qui se trouve à Bruxelles, l'apprend en même temps que tous les Européens médusés…

Eh oui ! la politique étrangère française est la chasse gardée du président, cela depuis les premiers jours de l'actuelle république. Cette situation ne découle pas clairement de la constitution puisque, par exemple, il n'y est pas prévu que le président négocie les traités : il les signe à la fin.

On dit aujourd'hui que M. Juppé enrage… Vraiment ? Ne se doutait-il pas qu'il en serait ainsi? La politique étrangère de Sarkozy est proche du niveau zéro. Quand elle ne sert pas des préoccupations de boutiquier, elle est utilisée à des fanfaronnades, dans le but de séduire ces couillons de Français. Enfin, d'essayer. Il se pourrait que M. Juppé se retrouve en réalité dans un costume d'occasion, celui de Bernard Kouchner.

Sources

P-S: les résultats de la campagne en faveur des Restos du cœur sur les blogs, sont à lire chez Melclalex… Martine critique «Ma chambre froide», une pièce qui se joue à l'Odéon… Partageons l'addiction a attrapé un gros bouton chez le docteur Lolobobo… Romain, de Variae, se penche sur le calendrier électoral du PS et invite à son accélération…

11 commentaires:

  1. Mais il se prend de + en + pour Napoléon, le Sarko !!!...

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  2. Allons bon ! Voila Juppé qui ne sert à rien.

    Plus sérieusement, je ne sais pas, dans la constitution, le rôle exact du Président sur la scène internationale dans la mesure où c'est le gouvernement qui est censé mener la politique de la nation. Par ailleurs,il me semble que la ratification des traités internationaux par le Président est une formalité. Ce qui compte est la ratification par le parlement et, ensuite, le Président a l'obligation de signer dans les 15 jours.

    Enfin, je crois...

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  3. Est-ce qu'on ne pourrait pas trouver un moyen terme ? Des petites frappes. Aériennes. Fumeuses.

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  4. Minijupe,
    le pire, c'est qu'il se prend surtout pour Sarkozy, je crois.

    Nicolas,
    c'est une constitution vraiment étrange : à la lettre, le président aurait peu de pouvoir, sauf dans le cas où il se réclame de l'article instaurant les pouvoir spéciaux (le 16e, il me semble). Il devrait n'être qu'un arbitre. Mais de Gaulle a inauguré une tradition d'autorité que ses successeurs n'ont cessé de développer.

    Mtislav,
    c'est ce qui finira par arriver, à tous les coups !

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  5. michelpa
    ce n'est pas une couleuvre, c'est un boa

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  6. Oui mais il est droit dans ses bottes, avant qu'on ne lui les change en vieux chaussons...

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  7. Peut-être Juppé s'est-il fait avoir comme le premier électeur venu quand Machin lui a dit "T'en fait pas mon Juju, c'est ton ministère à toi, tu feras ce que tu juges bon pour le pays, j'men mêlerai pas comme avec l'aut' nunuche qui faisait rien qu'à me foutre dans la m... comme si j'étais pas assez grand pour m'y mett' tout seul ! Hein mon Juju ?"
    Rest plus qu'à savoir si le "Juju" à la trempe d'un Chevènement, qui claque la porte, ou la petitesse d'une MAM, qui s'accroche...

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  8. Le processus d'auto-destruction de la présidence et du parti majoritaire continue ...

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  9. Mike,
    droit dans ses bottes ? Pas si sûr, il semble avoir pris quelques cours de modestie à l'usage du public, avant de revenir.

    Le-goût-des-autres,
    il y a aussi l'éventualité que tout ne soit que comédie à l'usage des médias : l'un comme l'autre sachant à quoi s'en tenir quant à la marge d'initiative concédée au ministre. Le pseudo traitement de faveur à la nomination comme la colère prêtée à Juppé (sa part acceptable de dignité publique) faisant partie du marché…

    Romain,
    hum ! Cela reste à voir, le pouvoir autant qu'un parti "majoritaire" sont comme l'Hydre, on n'est jamais assuré que la bonne tête est pourrie…

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  10. Pauvre Juppé ! Il a demandé à ce que le ménage soit fait pour qu'aucun ne lui fasse de l'ombre dans sa reprise du rôle de ministre de l'extérieur, le ménage fut fait mais il avait oublié le Président !
    Une seule solution : que Juppé se présente à la présidentielle !
    :-)

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  11. M Poireau,
    c'est exactement ça ! Il a oublié Sarkozy, quel étourdi !

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