Il y avait une adresse en bonne place dans la marge gauche du coucou, juste au dessous de la liste de mes sites et de celui des familles de victimes de Karachi. C'était un lien vers le site de l'opposition clavésienne… Comme vous le constaterez si vous avez la curiosité de cliquer sur le lien suivant :
Claviers Ensemble, ce site n'existe plus. Je viens d'en faire la découverte au moment où je m'apprêtais à mettre de l'ordre ici, et notamment à créer un onglet de page «Claviers».
Je me proposais d'y déplacer l'adresse du site des élus de l'opposition, et d'y adjoindre un bref rappel des raisons qui m'avaient poussé à ouvrir ce blog. C'est que le temps ne s'est pas arrêté depuis les élections municipales de 2008, il s'est passé beaucoup de choses et le conflit de l'époque s'est éteint peu à peu. Je suppose qu'il reste chez certains du ressentiment, mais la vie du village a repris son cours normal. Le moment me semblait venu de tourner la page, sans l'arracher.
Le maire dont l'élection avait semé la discorde est mort —j'ai rendu hommage à cet homme qui a fait preuve à mon égard de courtoisie et de fair play, malgré les billets agressifs à son encontre que je publiais quotidiennement. Certes, compte tenu du petit nombre de clavésiens connectés alors à internet, ce blog ne présentait guère de danger pour lui, mais mon expérience du web m'a montré que tous les maires n'admettent pas aussi bien la contradiction.
Le groupe des élus de l'opposition réuni autour du maire précédent, que j'avais soutenu, s'est peu à peu découragé. Ma femme et moi avions participé à plusieurs de leurs réunions durant la période où, encore combatifs, ils envisageaient des actions qui n'ont pu se concrétiser, en définitive.
Un temps, nous les retrouvions le samedi après le marché, pour prendre l'apéro sur la place de la mairie —une manière de défier dans la bonne humeur la nouvelle majorité. Et puis les choses se sont doucement apaisées…
Ma femme est morte à la fin du mois de janvier, voici 179 jours. Au cimetière, j'ai serré la main du nouveau maire et de son adjoint. Leur présence m'a fait chaud au cœur. Il n'y avait aucun de mes anciens amis —il est vrai que je n'avais songé à prévenir personne, à l'exception de l'un d'eux. Il m'arrive d'en croiser certains, je ne sais pas s'ils me disent encore bonjour de la tête, je n'ose plus les regarder.
Et ce soir, voilà que je m'aperçois que je laissais à la place d'honneur de mon blog l'adresse d'un site disparu sans que l'on se soit donné la peine de m'en avertir. Alors salut, restez ensemble !