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vendredi 27 juin 2008

l'Europe pour nous

Après le non Irlandais au traité de Lisbonne, un flottement est perceptible parmi les gouvernements européens qui ont du mal à dissimuler leur amertume, mais ils se reprendront et repartiront tôt ou tard de l'avant dans la confection de quelque traité-usine à gaz à imposer aux peuples. Sont-ils bornés ces dirigeants incapables de tirer les leçons de ce rejet envers des textes illisibles. Le premier ministre irlandais lui-même aurait déclaré ne pas l'avoir lu, le jugeant incompréhensible. Il ne fait guère de doute que si tous les pays avaient organisé un référendum sur le traité, bien peu l'auraient accepté. Daniel Cohn-Bendit juge pour sa part que constitution ou traité auraient dû être ratifiés exclusivement par la voie parlementaire, et qu'une consultation directe des populations ne se justifierait que dans le cadre d'un vaste référendum se déroulant dans tous les pays le même jour. Possible, mais cela n'explique pas pourquoi il est si difficile d'accoucher d'un texte constitutionnel clair, limité à l'organisation du gouvernement de l'Europe, en laissant de côté tout le fatras économique dont les citoyens peuvent à bon droit se méfier et qui, lui, pourrait relever de simples traités. Les citoyens ne sont pas ennemis de l'Europe à priori, ils veulent comprendre où on les emmène. Et il faut bien constater que nos dirigeants politiques sont nuls lorsqu'il s'agit de nous expliquer l'Europe. Ce que nous voyons de son fonctionnement est abscons, fort peu démocratique avec un parlement à Strasbourg qui dispose de peu de pouvoir, une Commission d'hyper-fonctionnaires qui en a trop… S'il faut une constitution, pourquoi ne pas avoir organisé l'élection directe, par les peuples, d'une assemblée chargée dans un second temps de la rédiger ? Les constitutions naissent parfois ainsi, et il semble impensable de tenir les citoyens à l'écart de leur naissance sans leur ôter toute valeur. Ce qu'il manque peut-être encore pour faire de l'Union davantage qu'une administration rébarbative, c'est que nous vienne la conscience d'appartenir à une même communauté pour nous exprimer aussi en citoyens européens.
Ce qui rejoint un peu la démarche qu'avaient en tête un groupe d'étudiants de diverses nationalités lorsqu'ils lancèrent, en 2001, un magazine européen sur internet : cafebabel.com. Si l'envie de participer à la croissance d'une opinion publique européenne vous démange, plongez-vous dans les pages de ces jeunes gens enthousiastes et créatifs !

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