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lundi 25 août 2008

Le "rire" de N. Sarkosy


Hier, j'ai eu un moment l'intention d'insérer à la suite de mon billet une vidéo illustrant «le rire déplacé de Nicolas Sarkosy» lors de son discours aux troupes d'Afghanistan. Et puis, j'y ai renoncé parce que je ressentais un indéfinissable malaise devant ce document. Je n'étais pas convaincu qu'il y eût là matière à épingler une fois de plus le président. Mais le site où j'avais regardé tout d'abord ces images, Le Post, recensait d'autres circonstances où M. Sarkosy aurait fait preuve d'un manque de savoir vivre indigne d'un chef d'état. J'ai donc renvoyé tout de même le lecteur éventuellement intéressé vers cette page —libre à chacun d'accorder ou non de l'intérêt à ces anecdotes. Le rictus présidentiel de Kaboul, quant à lui, ne me semblait guère mériter d'attirer l'attention au delà de la journée d'hier. Or, voilà qu'aujourd'hui, Le Monde soi-même le reprend à son compte dans ses pages en ligne. Diable, je n'ai rien compris au scandale, alors. Le titre est presque inchangé, mais pas une phrase n'accompagne la vidéo, qui est d'ailleurs fermée aux commentaires. D'un point de vue commercial, Le Post appartient au Monde interactif, et donc cousine de près avec le site du quotidien fameux ; cependant alors que ce dernier s'adresse à un public plutôt mûr, le premier vise essentiellement les jeunes. À quoi peut bien servir d'emboîter le pas d'un petit cousin culotté, si l'on a scrupule à commenter le sujet ? À placer de la pub sur un truc croustillant apte à attirer l'internaute ? Parce qu'enfin, il n'y a pas de quoi fouetter un chat dans cette mini-gaffe de M. Sarkosy. L'image ci-dessus est copiée au point culminant du film. On voit que le rire n'est pas un rire, mais l'ébauche d'un sourire et même d'un sourire embarrassé, que suivra un bref pouffement. Comme si M. Sarkosy, improvisant une digression au sujet de la patrouille tragique des soldats français, se rendait compte qu'il s'égarait. Du reste, la fin du bref épisode le montre presque gêné. Alors, oui, M. Sarkosy n'a pas fourni une prestation impeccable de chef des armées, il aurait mieux fait de lire un texte préparé, compassé. Il a voulu assumer sa décision de rester en Afghanistan, dire que si c'était à refaire il le referait, et là-dessus l'idée biscornue l'a pris de préciser qu'il ne renverrait pas pour autant la patrouille au casse-pipe… Bref, il n'est pas doué pour l'improvisation, finalement. Pas doué non plus pour se pénétrer d'instinct de la souffrance des autres et savoir la ménager. C'est un égoïste, sans doute, mais dans ce qui nous occupe ici, il est évident qu'il n'a jamais eu l'intention de railler qui que ce soit. Ce n'est pas là-dessus que l'on doit le juger, il y a suffisamment de choses graves à lui reprocher en bien d'autres domaines.
Ah, bien sûr, par contre, si Mme de Fontenay se lance un jour dans l'organisation d'un concours de beauté pour chefs d'état, avec épreuve de bonne tenue au programme, alors M. Sarkosy aura du souci à se faire!
Le Monde
L'illustration est extraite d'une vidéo de LocoWorld sur YouTube

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