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dimanche 25 janvier 2009

Crier stop à N. Sarkozy

Une semaine s'achève, ce matin j'ai demandé à Anne, ma soeur Anne, si elle voyait venir quelque chose de neuf à l'horizon?
«Je ne vois rien, que la crise qui merdoie, et le sarkozy qui sarkozoie.
—Quoi, pas même la grève générale du 29?
—Si tu insistes, je vois un peu de poussière tout là-bas, mais c'est loin! Ce sont peut-être des manifestants qui manifestoient, ou un troupeau de moutons qui moutonnoie…»

J'ai laissé ma soeur Anne à sa contemplation du monde, et je suis monté au village acheter le journal. C'est plus sûr, en définitive. Difficile de prévoir de quoi la semaine à venir sera faite, et si les 69% de Français qui approuvent l'appel à la grève pour Jeudi prochain, descendront tous manifester dans la rue. Logiquement, cela devrait se traduire par quelques dizaines de millions de mécontents qui défilent. Un truc aussi énorme que la tempête dans le sud-ouest.
(Entre parenthèse, je souhaite aux malheureux habitants des lieux dévastés un retour à la normale plus rapide que dans ma région. Nous avons eu, nous aussi, un gros coup de chien, quoique plus localisé, avec des vents dépassant 150 km/h. Et des semaines plus tard, des câbles téléphoniques traînent toujours à terre, les arbres gisent en partie tronçonnés au bord des routes, le câble d'alimentation électrique de notre maison reste provisoire —mais nous ne sommes sans doute pas les seuls!)
Donc, la semaine française à venir sera vraisemblablement marquée par la réussite ou l'échec du mouvement de protestation contre la politique de M. Sarkozy. Le signal qu'il est temps de mettre un terme à la destruction de notre société aura-t-il la force espérée? Si tel est bien le cas, le signal sera-t-il compris du pouvoir, ou celui-ci continuera-t-il à jouer avec le feu, imperturbable?

Notre république est ainsi faite que la légitimité d'un Nicolas Sarkozy lui est acquise, à la manière d'un cadeau tiré d'une pochette surprise électorale, jusqu'au terme de son mandat. Cette légitimité repose sur un simple souvenir de majorité sortie des urnes, une pure fiction aujourd'hui. De Gaulle était capable, dans le doute, de mettre sa légitimité à l'épreuve d'élections provoquées, ou d'un référendum —c'est comme ça que nous l'avons congédié. Oui, mais, c'était de Gaulle, passons…
En attendant, nous avons un président qui met en place une république autoritaire, bien décidé à modeler un avenir selon son goût. Nous ne pouvons que lui manifester notre désapprobation, suffisamment massive pour le faire hésiter. Le dernier mot lui appartiendra encore, malheureusement. Que l'on réprouve ses méthodes autocratiques et les allures consulaires qu'il donne à nos institutions, il n'a cependant jamais prétendu vouloir s'affranchir d'un jugement électoral au bout du quinquennat. C'est donc encore à un président républicain que nous avons à faire; un président républicain qui devrait s'abstenir d'acculer son peuple au désespoir.

PS. Ne manquez pas, chez Didier Goux , son billet : «À tous les kékés II»

16 commentaires:

  1. Je suis étonné que Sarkozy n'ait pas encore lancé un projet de loi contre les tempêtes.

    Il ne faut pas être défaitiste. En tant qu'ancien étudiant d'histoire, je peux te dire qu'on ne peut jamais prévoir ce qui va arriver. L'important est de croire en l'avenir ! (hum, je suis fleur bleue ce soir...)

    A bientôt,

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  2. Un billet qui claque et nous réveille ... J'espère que nous serons nombreux à battre les pavés et que la poussière soit une tempête de mécontentement ...

    Bonne soirée ...

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  3. Républicain ? Mais certainement pas humaniste républicain...
    Un coucou en passant... j'ai acheté l'un des deux livres... mais pas encore lu... juste feuilleté...

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  4. Mathieu
    Fleur bleue? Bah, pas tant que ça. On ne peut prévoir, tu as raison… Projet de loi contre les tempêtes: ça doit être certainement à l'étude.

    Marie, espérons que ce soit une réussite, et que le souffle du mécontentement décoiffe sérieusement le pouvoir!

    Bérénice, républicain, il semblerait, humaniste: c'est à se tordre de rire.
    Oh, un des bouquins? Pourvu que ce soit le bon! ;-) :-))

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  5. Républicain au sein d'une république de plus en plus bananière... une république où un a un tous les contre-pouvoirs sont mis à mal... Parlement, justice, presse...

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  6. Gaël, et que sous le ciel on festoie!

    B.mode, son autoritarisme suscite le mépris et une envie grandissante de révolte… Je suis le premier à railler ses tentations monarchiques, mais il y a tout de même un horizon électoral au sarkozysme.

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  7. Jeudi ne sera, de toute façon, pas le dernier jour où on pourra se plaindre de la situation. Comme tu dis, si IL décide, IL appliquera, qu'importe le grondement de la foule.

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  8. du coup tu vas manifester à Claviers ou dans une commune proche?

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  9. Homer, le durcissement réciproque de la sarkozysme et de la contestation paraît presque inévitable.

    Romain, manifestation prévue à Draguignan, la sous-préfecture. Grâce Adrien Soissons
    J'ai trouvé : 83 - Var Toulon -> 10h, place de la Liberté Draguignan -> 10h30, sous-préfecture

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  10. Dommage qu'il ne soit pas descendu plutôt dans le sud ouest car j'en suis persuadé "le sachant présent elle aurait fait demi-tour immédiatement!"
    Mais, il tachera de faire mieux la prochaine fois!!!!

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  11. Je voulais parler de la tempête!

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  12. Vous faites bien de l'honneur, cher volatile squatteur !

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  13. Macao, c'est évident, la nature s'incline devant un Sarkozy! Tu vas voir comment il va mettre le réchauffement de la planète au pas!

    Didier: ben, la porte était entrebaîllée!

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  14. très bon ton "sarkozy qui sarkozoie". ça va chauffer le 29

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  15. Peuples, on rentre déjà le bois pour la chauffe… :-))

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