Pages

vendredi 13 février 2009

Le quinquennat le plus long


Martine Aubry n'a sans doute pas tort lorsqu'elle craint «que le sentiment de ras le bol des Guadeloupéens et des Martiniquais se diffuse ici», en métropole. On pourrait penser qu'une telle perspective la comblerait secrètement, confortant l'opposition, mais il se pourrait plutôt que son inquiétude soit sincère. Parmi les responsables politiques, personne je suppose, n'aimerait prendre en main la patate brûlante d'une révolte sociale généralisée. Les remèdes efficaces et rapides aux motifs du mécontentement seraient incertains.
Et pourtant, de même que le pouvoir actuel récolte outremer une exaspération préparée par des décennies d'injustice, chez nous couve le ras-le-bol de la brutalité sarkozienne. En deux ans à peine, nous aurons vu, impuissants, Nicolas Sarkozy détruire plus de nos bien sociaux que tous ses prédécesseurs de droite réunis. Ses partisans croyaient choisir un président génial, ils ont élu un barbare médiocre, entêté à détruire. M. Sarkozy aurait peut-être fait un bon chef de tribu à l'âge des cavernes, mais comme président d'aujourd'hui, il n'est pas convaincant! Il faut espérer que le prochain mouvement de grève du 19 mars sera au moins aussi puissant et paisible que le précédent. Il faut espérer qu'il amènera enfin M. Sarkozy à reculer dans ses projets, durant les trois ans qui lui restent avant d'achever son mandat.
Qu'attendrions-nous de lui, à défaut de miracles hors de sa portée, qui pourrait rendre la difficulté des temps plus tolérable? Un retour à l'impôt redistributeur de richesses, avec un accroissement important du taux de la tranche supérieure. L'impôt, mieux qu'une loi sans doute, apporterait davantage d'équité dans les salaires et les revenus divers. Une relance par le pouvoir d'achat, ensuite, ainsi qu'une meilleure protection des chômeurs, plus ou moins inspirée du plan socialiste. Mettre un terme à la démolition du droit du travail, à la privatisation rampante de notre système de santé.
Cela laisserait au président le loisir de ramener à la vie ce capitalisme auquel il est tellement attaché, et chose faite, de le «moraliser» ainsi qu'il s'y est imprudemment engagé. Il y trouverait bien matière à s'occuper jusqu'à la fin de sa fonction. Alors seulement, il pourra se vanter d'avoir accompli le quinquennat le plus long de la république.


PS. La sérendipité, vous connaissez? Pour ma part, j'ignorais tout de ce mot… La réponse se trouve chez Éric. Je vous conseille aussi la lecture de ce très bon billet: Le libre-échange c’est la paix.


13 commentaires:

  1. Excellent billet Monsieur le coucou!

    RépondreSupprimer
  2. Oui, je crois que c'est ça: c'est long, pénible et ça risque de mal se terminer!

    RépondreSupprimer
  3. Vous devenez fou, mon ami, reprenez-vous ! Je n'ai aucune sympathie pour l'actuel président de la République, mais, là, vous racontez vraiment n'importe quoi.

    RépondreSupprimer
  4. Annieday, votre visite est un plaisir.

    Eric, comme disait Einstein, tout est relatif, le temps passe plus vite avec une jolie femme, qu'en compagnie de N. Sarkozy. Il faut croire aussi que la raison se trouvera de tous les côtés.

    Didier, vous m'avez tellement impressionné que je me suis relu! Je ne raconte pourtant rien d'extraordinaire: Sarkozy est destructeur de nos acquis sociaux (bien entendu ce n'est que mon point de vue, quoique très partagé), il est là pour 5 ans, mais serait bien inspiré de mettre la pédale douce à ses "réformes", voire d'aller dans le sens espéré d'une relance par le pouvoir d'achat… Mon seul excès est de le qualifier de barbare et de chef de tribu —ses travers claniques sont régulièrement dénoncés. Cela me paraît davantage relever de la satyre que de la folie…

    RépondreSupprimer
  5. Mais on parle du même président ? Nan parce que si tu espères encore qu'il soit capable d'écouter !!!
    :-))

    [Tiens, en Guadeloupe, le ministre il revient sur l'ïle avec deux gentils organisateurs et toute une flopée de gendarmes ! :-)) ].

    RépondreSupprimer
  6. Poireau, il faut bien chercher un brin d'espoir quelque part. Même si avec lui, c'est presque une incongruité de parler d'espoir. :-D

    RépondreSupprimer
  7. Mais pendant ces trois ans à venir, ce sera toujours assez de temps pour thésauriser avant l'éjection...

    En effet, "on apprend dans Le Canard enchaîné que l'homme qui justifiait sa faramineuse augmentation de 206% par un souci de transparence perçoit toujours depuis le 6 mai son salaire de ministre de l'Intérieur !!!
    On se souvient de l'augmentation du salaire présidentiel que s'était généreusement accordé Nicolas Sarkozy. Elle se justifiait par une volonté de "plus de transparence". Du moins avait-il osé le prétendre - mais n'est-il pas celui-qui-ose-tout ?"

    RépondreSupprimer
  8. cher ami à plume, j'approuve totalement, et je rajoute le changement diplomatique avec la réintégration dans l'Otan en tant que laquais des états unis.

    La visite en irak, l'engagement en afghanistan basé sur des mensonges, tout cela est en rupture avec 50 ans de diplomatie française. C'est aussi lourd de conséquences et c'est un engagement à long terme dans lequel on devine un désir de voir l'europe vassale des états unis.

    Mais tu sais ce que j'en pense : de la graine de dictateur.

    RépondreSupprimer
  9. Amen, je prends mes bénéf et j'achète du yen

    RépondreSupprimer
  10. Enfin un billet qui apporte des idées ! Pour une fois, il ne s'agit pas de se plaindre, on apporte des solutions. Seulement voilà, avec ses oreilles de lutin, saura-t'il écouter (ou lire, dans ce cas?). Je rejoins M. Poireau sur ce point...

    RépondreSupprimer
  11. Peut-être, toi, tu pourras m'expliquer :c'est quoi les "médiateurs" qui sont autour des ministres en souffrances?D'où viennent-ils?Qui les rémunère en sommes qui les commande?
    C'est complètement nouveau tout cela!

    RépondreSupprimer
  12. Ca n'a aucun rapport, mais:
    Désolé, je viens de te taguer

    RépondreSupprimer
  13. à tous : excusez mon retard à répondre!

    Bérénice, je n'ai pas lu le "Canard enchaîné" récemment, vous êtes certaine qu'il continue à percevoir un salaire de ministre de l'intérieur en plus du reste? Je croyais que c'était une disposition provisoire, du début de son quinquennat.

    Rimbu, sa fascination pour l'Amérique et la loi de la jungle a de quoi nous inquiéter. De la graine de dictateur, oui, mais il reste tout de même un sacré pas à franchir pour mériter vraiment le titre: s'imposer en 2012 sans élection, ou truquer…

    Peuples, du yen? Moi je préférerais la devise Martienne, en ce moment.

    Homer, ce sont les solutions préconisées par la gauche…

    Macao, je ne sais pas d'où sortent les "médiateurs", et j'arrive trop tard ici pour pouvoir rechercher une réponse… Je suppose qu'ils ont une mission définie par "le gouvernement", et sont payés par l'état.
    Nommer un médiateur pour tenter de sortir d'une crise, non ce n'est pas nouveau (mais je n'ai pas les précédents en mémoire).

    Olivier, eh bien: c'est fait, j'avais rendu ma copie avant de répondre ici!

    RépondreSupprimer

Les commentaires ANONYMES ne sont pas acceptés. Merci de prendre au moins un pseudonyme.