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vendredi 23 avril 2010

L'après Sarkozy a-t-il commencé?




Nouvelle chute de Nicolas Sarkozy dans les sondages, avec 35 % d'opinions positives et 62 % de négatives. Il s'agit d'une enquête d'opinion Libération—Viavoice qui vient donc consolider l'impression que le désamour des Français à l'égard du président s'installe pour de bon.  Les commentateurs éprouvés semblent considérer que les gesticulations sécuritaires et la grosse astuce de la loi anti-burqa, destinées à rattraper par la queue les voix de droite n'y changeront rien. Tant mieux.

Bien entendu, M. Sarkozy continuera d'espérer jusqu'aux derniers mois l'embellie économique qui lui permettrait, grâce à son incontestable savoir-faire, de vendre un second mandat d'occasion aux électeurs. Pourtant, on se prend à croire que cela ne servirait à rien: c'est peut-être tout un style d'exercice du pouvoir que les Français vomissent. Les abus du président, régulièrement épinglés, sa vulgarité de langage, de culture, comme de comportement ont fini par le couper de tous ceux pour qui la vie publique ne se résume pas aux bonnes affaires.

On nous a seriné que son mode d'expression, direct et proche de celui de l'illettré lambda plaisait aux jeunes qui pouvaient s'identifier à lui.  Ou bien cette adhésion a été mal mesurée, une majorité de jeunes versant plutôt dans l'opposition, ou bien ces dits jeunes ont mûri dans la première moitié du mandat. Ils ont peut-être fini par se rendre compte que quelque chose cloche, quand le personnage sensé symboliser la République inspire de la gêne quand ce n'est pas de la honte.  Personnellement, je ne vois pas pourquoi Mme Alliot-Marie et tous ceux qui se découvrent devant le drapeau, autre symbole fort, sautent au plafond quand une photographie montre celui-ci maltraité, mais font preuve de complaisance devant l'avilissement de l'image présidentielle.

Ceci-dit, l'image présidentielle ne me semble importante que par rapport au régime politique sous lequel nous vivons. Et il me vient l'inquiétude que, dans l'effondrement accéléré de la cote de N. Sarkozy, l'opposition ne se sente pousser des ailes, et renonce à approfondir sa réflexion sur les changements à mettre en œuvre en cas de victoire. Plus précisément, je commence à craindre qu'il ne soit bientôt plus question que de savoir par qui l'on nous proposera de remplacer M. Sarkozy, de Mme Aubry, à Mme Royal, en passant par DSK, MM Peillon, Valls, ou je ne sais qui. Hisser simplement un(e) président(e) sur le pavois républicain n'est plus de saison.  Il y a un projet économique, fiscal, et social a définir d'urgence, mais il y a aussi quelques gages démocratiques à nous donner.

 

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20 commentaires:

  1. Il y a longtemps que j'annonce la fin du sarkozisme. Dès le début de ce blog, je crois. Le problème est que nous sommes probablement ailleurs: Derrière les petits clowns sarkozy ou berlusconi, la machine à broyer fonctionne. Elle est financière, au-delà du politique.
    Nos prochains débats seront autour de l'Euro, de l'effondrement de la Livre et de la grande menace sur le Dollar.
    Quant à la Grèce, d'ici un an, elle aura quitté l'Euro. Elle n'a pas d'autre choix pour dévaluer et survivre. Et la zone Euro attend ce moment... en tremblant: Théorie des dominos, Irlande, Espagne, Portugal, Italie, aïe, aïe...

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  2. En politique, on n'est jamais mort.
    Il suffit de voir le cas de Jacques Chirac, plusieurs fois annoncé comme totalement has been ou bien François Mitterrand décrédibilisé par l'attentat de l'Observatoire puis même pas candidat en 1969 et finalement seul président de la Ve République à faire deux septennats.

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  3. Hermes, oui, tu l'annonces depuis pas mal de billets… Et les gens qui ont "fait" Sarkozy dans l'ombre seront là après lui. Pour le reste, sur l'Euro, j'espère que tu es trop pessimiste…

    Ferocias, c'est vrai, les politiques sont comme les chats, ils ont neuf vies —au moins! Pourtant, il y a pas mal de carrières politiques aussi qui ont connu un coup d'arrêt. Sans que les personnages disparaissent de la scène pour autant, ils deviennent brusquement "has been", tels P. Mendès France autrefois, Giscard d'Estaing avant-hier…

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  4. Ah, si seulement certaines phrases de ton billet pouvaient devenir des messages subliminaux pour nos dirigeants...

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  5. Et cela, l'aviez-vous vu ?
    Sarkozy en visite à Bobigny: Un militant du No Sarkozy Day placé en garde en vue
    http://aliciabx.blogspot.com/2010/04/sarkozy-en-viste-bobigny-un-militant-du.html

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  6. Epamin', malheureusement ce sont des bouteilles à la mer…

    Aliciabx, merci, mais j'ai mis en lien le billet de Sarkofrance "Fais pas le malin", qui évoque notamment cela.

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  7. Aliciabx, votre billet est plus explicite, c'est un fait. Les mesures d'hyper sécurité entourant les déplacements de N. Sarkozy sont choquantes, certes. Cependant, il ne faut pas oublier que cela a toujours existé, chez nous comme à l'étranger. Je me souviens que dans ma jeunesse, dans une ville minière du sud, quand de Gaulle était annoncé en visite dans la région, on convoquait au commissariat les "grandes gueules" notoires, par précaution. Ils y restaient consignés jusqu'à la fin de l'évènement… C'est du moins ce qui se racontait…

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  8. La chute durable de Sarkozy est une bonne chose mais je vois bien comment on prépare 2012 sur les mêmes bases que 2007. La France a besoin d'un sauveur…
    Ça m'énerve !
    :-))

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  9. M Poireau, eh oui! tout semble devoir prendre le chemin habituel… Il est encore possible d'espérer, mais une fois que la machine des présidentielles sera lancée, il n'en sortira que des promesses électorales…

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  10. Moi aussi à une époque, j'avoue, j'en avais marre de ces politiciens qui ne ressemblaient pas au peuple. Et puis Sarkozy est passé par là et je me rends compte que c'etait une mauvaise idée : un homme politique doit tirer le peuple vers le haut, pas se rouler dans la fange avec lui.

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  11. Nicolas, pareil qu'à Poireau… ;-)

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  12. Je suis d'accord avec Le Poireau aussi !
    :-)

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  13. See Mee, je crois que nous devons être nombreux à être passés par là. Comme toi, à une époque, l'attitude compassée des présidents m'irritait, et comme toi le style de Sarkozy (en ministre, déjà), m'a fait changer d'avis. Bravo pour ta dernière remarque!

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  14. M. Poireau, pareil que pour Poireau en réponse à Le Poireau!

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  15. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  16. Captainhaka, le sarkozysme comme simple phénomène électoral, c'est bien trouvé… Mais il ne faudrait pas que ça marche à tous les coups!

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  17. toujours la même chanson et le rêve de voir le travail du président réduit à zero!!
    Changez de disque et mettez vous au travail!

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  18. JCR, le travail du président a essentiellement consisté en démolition…

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