Pages

mercredi 19 mai 2010

Longtemps, nous reviendrons sur Karachi

Hier mardi, Mediapart se félicitait du rejet en justice d'une plainte de Ziad Takieddine, visant à faire retarder la parution du livre «Le contrat, Karachi, l'affaire que Sarkozy voudrait oublier» écrit par deux collaborateurs du site d'information.

L'un des enseignements que tire Mediapart de cet épisode, c'est que Ziad Takieddine est proche de Nicolas Sarkozy, en dépit de ses dénégations, ainsi que le laissent supposer son entêtement et celui de ses défenseurs à vouloir faire du Karachigate une manipulation chiraco-villepiniste.

Pressé sans doute d'allumer un contre-feu par cet échec cuisant, paraît aujourd'hui sur le site du Nouvel-Obs un entretien dans lequel Ziad Tadieddine revient sur l'hypothèse que l'attentat de Karachi serait une conséquence de la guerre Chirac contre Balladur… Ziad Tadieddine y déclare avoir déposé plainte contre ceux qui le «diffament» et plus particulièrement Dominique de Villepin «qui, à travers les propos reproduits dans l'Express, lance contre moi des accusations mensongères»

Les propos auxquels il fait allusion désignent, sauf erreur, les extraits du livre «Le contrat», publiés en bonnes feuilles par l'Express… En pareil cas, comme le Nouvel-Obs ne précise pas la date de cet entretien, la plainte de M. Tadieddine a déjà fait pchit ! —au moins en attendant que les juges se prononce sur le fond… Mais il reste que son interview tombe à point pour ajouter un peu de confusion dans un dossier rendu particulièrement obscur par l'obstruction désespérée du pouvoir sarkozyste.

Plus les semaines passent, plus il apparaît que le point crucial de cette affaire est bel et bien l'Êlysée. Si les accusations visant MM Balladur et Sarkozy se révèlent quelque jour fondées, ce que tend à démontrer le refus du gouvernement d'ouvrir aux parlementaires et à la justice l'accès aux pièces manquantes du dossier, c'est en effet la présidence qui serait menacée. Un homme compromis dans une histoire de corruption ayant entraîné la mort de citoyens français, pourrait-il rester à la tête du pays?

P-S. À lire chez Marie: «Quand la banque assassine les retraités»… Et ne pas louper non plus sur Ruminances «La cabine», témoignage d'un acteur de l'audiovisuel public, tout comme «La rencontre», chez Arf… Enfin, Nicolas nous dit tout, ou presque, de sa façon de bloguer

5 commentaires:

  1. Heureux de commenter un billet qui existe indubitablement.

    RépondreSupprimer
  2. Mtislav, ah, oui! Sur le coup je me posais des questions, j'avais oublié cette erreur amusante d'hier. Mais attention aux tintements de chaînes, les commentateurs fantômes ne vont pas tarder, vers minuit comme il se doit…

    RépondreSupprimer
  3. j'ai presque terminé la lecture du Contrat. je suis effaré.

    RépondreSupprimer
  4. Yann, je vais l'acheter moi aussi.

    Marie, de rien: ton billet mérite d'être lu !

    RépondreSupprimer

Les commentaires ANONYMES ne sont pas acceptés. Merci de prendre au moins un pseudonyme.