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mardi 20 juillet 2010

M. Woerth en meilleure forme que la démocratie?

L'état de la démocratie chez nous (si elle est seulement née un jour), préoccupe beaucoup de monde. Est-elle vraiment malade, en comas dépassé, ou même déjà morte, affichant encore un peu de cette souplesse molle qui précède la rigidité cadavérique? Parce qu'il faut bien reconnaître que nous discutons pour le moment de son état en toute liberté: c'est au moins un signe de flexibilité du régime. Ceci n'ayant de signification que dans la mesure où il y a bien eu une démocratie chez nous, chacun pouvant reconnaître une lanterne dans sa vessie préférée.

En tout cas, démocratie ou pas, nous vivons encore dans une république ou prévaut un certain état de droit. Plus ou moins, et plutôt moins que plus, tant le droit y semble soumis aux quatre volontés de Nicolas Sarkozy. Prenons le feuilleton de l'affaire Bettencourt: officiellement les débats publics portent sur les soupçons de conflit d'intérêts qui pèsent sur Eric Woerth. Mais c'est en réalité le président qui mène le bal et fait barrage à l'instruction du dossier par un magistrat indépendant. Mis à part la Corée du Nord et quelques pays de ce genre, on ne voit pas où il serait possible de laisser l'enquête aux mains d'un procureur lié au pouvoir en place, et qui plus est, dont le nom est cité par l'un des protagonistes de l'affaire. C'est déjà incompatible avec l'état de droit.

On ne peut se défendre de sentir l'influence de l'Élysée dans les propos ridiculement alambiqués tenus tardivement par M. de Maistre pour tenter de faire croire que M. Woerth n'est pour rien dans l'embauche de sa femme par Mme Bettencourt. Cela permet à l'entourage présidentiel de proclamer que le ministre est blanc comme neige, de même que cet entourage avait claironné de prétendues rétractations de la comptable, bientôt démenties…

On ne peut se défendre de voir encore l'ombre du président derrière les nouvelles poursuites intentées par Mme Bettencourt et M. de Maistre contre Mediapart. N'ayant pu obtenir le retrait du journal en ligne des enregistrements à l'origine du scandale d'état, ils récidivent en appel. Demain après-midi sera donc à nouveau mise sur la sellette la liberté de la presse. Celle d'informer en l'occurrence les citoyens français des soupçons qu'ils ont quelques raisons de nourrir à l'égard du ministre Éric Woerth.

Ce que veulent faire disparaître les empoisonneurs de la démocratie, ce sont notamment les propos ci-dessous, tenus par M. de Maistre —transcription de l'enregistrement que l'on peut entendre sur Mediapart:
«Je me suis trompé, quand je l'ai engagée… C'est à dire qu'en fait, avoir la femme d'un ministre comme ça, ça n'est pas un plus, c'est un moins. Je me suis trompé. Pourquoi? Parce que, comme vous êtes la femme la plus riche de france, le fait que vous ayez une femme de ministre chez nous, tous les journaux, tous les trucs disent : oui, tout est mélangé, et cotera… J'avoue que quand je l'ai fait, son mari était ministre des finances , il m'a demandé de le faire. Je l'ai fait pour lui faire plaisir.»

15 commentaires:

  1. Balle de webmaster

    Vous croyez y être, mais vous n’y êtes pas. Vous ne croyez pas y être, mais si, vous y êtes.
    Internet est le lieu de toutes les médisances, nuisances et vengeances en tous genres.
    A l’heure du numérique, les pendules juridiques n’indiquent toujours pas la même heure.
    Décalage qui peut vous couter très cher, si vous vous baladez en étant persuadé qu’il n’y a aucune raison pour que quelqu’un vous plante un couteau dans le dos…
    C’est pourtant ce qui arrive tous les jours sous nos yeux parce que les visages sont masqués et les messages non signés.
    Tout est virtuel, à part les larmes ou le sang, qu’ils font couler…
    Vous pouvez toujours faire appel à des nettoyeurs sur le web, qui peuvent riposter en menaçant, en noyant ou en étouffant vos plus proches ennemis.
    Mais le plus court chemin reste : la bombe ou la tombe ?

    http://www.tueursnet.com/index.php?journal=Balle%20de%20Webmaster

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  2. @emelineviolette : On ne peut pas empêcher les gens de parler, voire de médire. A moins de changer de régime, devenir autoritaire et disciplinaire, l'homme peut afficher sa façon de penser. Ensuite, il faut bien différencier soupçon de diffamation. C'est là que la frontière est mince, et puis, quel intérêt pour un "petit" du peuple comme nous de s'attaquer directement à un individu. Non, en réalité, on se permet de partager une idée sur la façon dont il nous représente, sans l'accuser directement, mais en mettant en cause l'ensemble du régime. Libre à lui de laisser faire ou d'agir, mais s'il agit, n'est-ce pas qu'on a mis le doigt sur quelquechose? Aujourd'hui c'est la presse qui mène le peuple, inutile de se mentir. Elle décide de ses convictions, inconsciemment ou non.

    A aprt ça, je trouve le billet du Coucou très bon: il faut laisser la liberté au peuple, et certainement même l'autoriser à décider un peu plus dans les questions importantes. Cela soulève un autre problème, grave: celui de l'éducation politique des gens.

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  3. Je me rends compte que j'ai répondu au fil de mes pensées, ça donne un truc à moitié incompréhensible :-)

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  4. Eric Woerth est un ministre exemplaire qui crée un emploi subventionné et on le conspue. La gauche devrait avoir honte !
    :-))

    [100 millions d'euros d'impôts sur 4 ans pour créer un emploi chez Bettencourt, c'est très cher mais c'est efficace ! :-)) ].

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  5. Nous avons quand même tous tendance à reconnaitre qu'il y a bien des atteintes à la démocratie.

    Moins de contre-pouvoirs, moins de liberté de la presse, moins d'indépendance de la justice, etc.. Il y a un glissement qui s'opère. J'en connais un qui se demandait dernièrement si nous n'étions pas au dernier sursaut avant la fin de la démocratie, un dernier sursaut...

    Merci lecoucou ^^

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  6. Le net, c'est comme tout le reste, la presse écrite y compris : il y a le bon et le moins bon.
    On pourrait taper dans n'importe quelle poubelle et voir surgir un torchon purulent, intolérable en démocratie et que ses rédacteurs appellent "journal" et, qui plus est, touche des ronds par le jeu des subventions à la presse écrite. Désolé, on ne prend pas les mauvais exemples pour tout jeter à la benne. C'est comme pour la politique : personne ici ne demande autre chose que la démission du seul Woerth.

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  7. captainhaka : tu as un peu de retard, il semble que la corruption à la manière Bettencourt soit générale à droite. Sarkozy et Wauquiez déjà son cités…
    :-)

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  8. Personnellement au départ je ne demandais QUE la démission de Woerth (au motif que même si l'accusation était injustifiée, il fallait qu'il prépare sa défense, et il ne peut le faire correctement en étant ministre).
    Mais les choses ont changé : désormais c'est le président qui est directement mis en cause, et je ne suis pas le seul à penser que dans certains autres pays, dont nous nous gaussons souvent (les USA pour ne pas les citer),il aurait déjà démissionné.

    Pour plus de justesse, il faut donc réclamer la désignation d'un juge indépendant + la démission du ministre Woerth. Et, si parès enquête les faits sont avérés, la démission du chef de l'état.

    Mais là, je rêvais tout haut, bien sûr. Vu qu'il va tout simplement enterrer l'affaire en maintenant sa Courroye de transmission en place dans une parodie d'instruction...

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  9. Emelineviolette, vous faites essentiellement de la pub pour votre site… Sinon, je ne vois pas quel enseignement tirer de cette confusion saignante… Vous êtes masquée, moi pas: mon identité figure dans le profil. Mes billets sont subjectifs, mon engagement à gauche non dissimulé…
    Homer, sur ta première partie: la presse écrite commente, explique, critique, ou met à jour des problèmes. Elle n'est pas pour autant en mesure de façonner l'opinion publique. Je n'en crois rien, sinon nous aurions un pays en pleine révolte… Par contre, l'influence de la télévision est certainement beaucoup plus forte…Sur le reste: les gens ne sont pas idiots, ils sont capables de comprendre les implications d'une politique sur leur existence, et même de faire des choix responsables, s'ils ont été éclairés par des débats de qualité, prolongés. Le fait d'avoir conscience d'être investi d'une parcelle de pouvoir transforme les individus —c'est souvent lorsque des considérations carriéristes polluent la perception du bien public en le mêlant d'intérêt privé, que la politique déraille: le citoyen ordinaire échappe à cette dérive.
    M Poireau, mince alors, je n'avais pas vu les choses sous cet angle. C'est vrai qu'il a créé de l'emploi, ce brave homme! Je sens que je vais avoir honte de mes soupçons.
    Stef, si la démocratie se limite au contrôle de l'exécutif, à la liberté de la presse, et à l'efficacité des contre-pouvoirs, alors elle est en déclin accéléré sous Sarkozy. Mais il me semble que cela a été le cas tout au long de la Ve République, quoique de façon plus évidente à ses deux extrémités: de Gaulle et Sarkozy.
    Captaihaka, d'accord avec ton opinion: le net n'est ni plus ni moins à prendre avec des pincettes que l'ensemble des médias.
    Mais je suis aussi de l'avis de Poireau: les dérives condamnables vont bien au-delà du cas Woerth, et elles ne datent pas d'aujourd'hui, comme l'affaire du Karachi, toujours non résolue et qui est tout aussi grave.
    Toff, le verrouillage de l'enquête autour de M. Woerth est le fait de la présidence. D'autre part, le nom de N. Sarkozy a été cité aussi dans la même affaire Bettencourt: autant d'éléments qui demanderaient une enquête approfondie des parlementaires. La démission de N. Sarkozy, improbable, serait en effet déjà acquise dans bien d'autres pays que le nôtre.

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  10. Woerth est un rouage important dans le mécanisme sarkozyste. De plus, c'est tout un symbole. Il faudrait, selon mon opinion, concentrer l'effort essentiellement sur lui, c'est une carie dans laquelle il faut enfoncer la carambar, cela accélèrera la chute de tout le reste. Étant donné les soutiens réitérés et clamés au plus haut niveau, la marche arrière sera introuvable ! le discrédit serait total.
    Souvenons-nous que Capone n'a pu tomber que grâce à un banal et petit délit fiscal.

    "un seul grain de riz peut faire basculer la balance"

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  11. Captainhaka, Woerth est en tout cas le plus fragilisé actuellement… En fait j'ai l'impression que tout se résume à savoir si Sarkozy pourra ou non le garder jusqu'au remaniement annoncé pour la rentrée, où il le sacrifiera en ayant sauvé la face…

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  12. Jusqu'à maintenant, on ne peut pas dire que Sarkozy ait la main heureuse dans ses décisions de contre-feux. Espérons qu'il continue à ne pas écouter son entourage qui depuis le début, si j'en crois Le Canard Enchaîné, lui conseille de couper la branche malade avant la contagion !
    :-))

    [Je crains que ce ne soit un peu tard pour le sauver… :-)) ].

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  13. M.Poireau, dans la logique d'un Sarkozy, proche de celle de ses maîtres chinois,il semble important de sauver la face, comme un petit caillera de banlieue. Alors ça ne m'étonne pas qu'il soit sourd aux conseils de son entourage. J'aimerais bien savoir tout de même s'il arrivera un moment où il sera lui-même assez ébranlé pour tomber comme un fruit blet.

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  14. Il se suicidera en compagnie de Carlita et quelqu'un mettra le feu à l'Elysée !
    :-))

    [Pardon, je vais me coucher, il est tard ! :-)) ].

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