Après son ambassadeur à Paris, c'est aujourd'hui par le canal de son ministère des Affaires étrangères que la Chine met en garde la France à propos du Tibet. Enfin, plutôt qu'à la France, c'est évidemment à M. Sarkosy que Pékin s'adresse, l'invitant à la prudence pour aborder une «question importante et sensible». Non seulement c'est dans l'ordre logique des choses de s'adresser au chef de l'état plutôt qu'à son peuple, mais en outre, dans ce cas particulier, il s'agit de la poursuite d'un dialogue par déclarations publiques interposées, entamé lors du soulèvement tibétain… On a suivi leurs échanges avec une curiosité navrée , et l'on comprend que Pékin opte pour faire la leçon à l'élève Sarkosy, cancre agité, certes, mais vite contrit. Il faut donc s'attendre à ce que notre président fasse le sourd plutôt que de lancer une nouvelle riposte cinglante qui ferait rire la moitié de la planète, mais qu'en revanche, il invente un moyen pour recevoir tout de même le dalaï-lama à l'Élysée en Décembre sans encourir les foudres du dragon chinois. Un grand raout de Prix Nobel de la Paix sera organisé, dit-on déjà, réception où la vénérable icone tibétaine passera presque inaperçue parmi les autres anciens lauréats, malgré sa robe safran, d'autant qu'on l'aura fait entrer par l'entrée de service et que la mise au pas des médias audiovisuels sera en bonne voie.
Il se raconte cependant que Mme Rama Yade, la Secrétaire d'état aux droits de l'homme, qui a plus d'une fois manifesté son trouble lors des événements du Tibet, désire pour sa part rencontrer le dalaï-Lama avant son départ. Souhaitons qu'elle puisse le faire avant que Pékin n'intime à M. Sarkosy l'ordre d'interdire un projet aussi offensant…
PS. Le faux-fuyant de recevoir le dalaï-lama avec les Prix Nobel de la Paix pourrait bien être une mauvaise idée pour M. Sarkosy : en effet, comment s'y prendra-t-il pour faire venir à Paris Mme Aung San Suu Kyi, tenue en résidence surveillée par la junte birmane ? Va-t-il lancer des promesses inconsidérées, rouler des mécaniques en exigeant sa libération ? Pour le coup, la Chine, principal soutien des dictateurs birmans, pourrait bien y trouver un motif supplémentaire d'agacement.
Sources :
J'ai copié le titre 闹运 sur Rue89, qui révèle aujourd'hui quelques mots inventés par les chinois pour railler les jeux olympiques. Quel plaisir de découvrir leurs jeux de mots destinés à berner la censure!
Sur la mise en garde chinoise : journal d'information de France-inter, et le Nouvel-Obs
Rama Yade : Libération
Il se raconte cependant que Mme Rama Yade, la Secrétaire d'état aux droits de l'homme, qui a plus d'une fois manifesté son trouble lors des événements du Tibet, désire pour sa part rencontrer le dalaï-Lama avant son départ. Souhaitons qu'elle puisse le faire avant que Pékin n'intime à M. Sarkosy l'ordre d'interdire un projet aussi offensant…
PS. Le faux-fuyant de recevoir le dalaï-lama avec les Prix Nobel de la Paix pourrait bien être une mauvaise idée pour M. Sarkosy : en effet, comment s'y prendra-t-il pour faire venir à Paris Mme Aung San Suu Kyi, tenue en résidence surveillée par la junte birmane ? Va-t-il lancer des promesses inconsidérées, rouler des mécaniques en exigeant sa libération ? Pour le coup, la Chine, principal soutien des dictateurs birmans, pourrait bien y trouver un motif supplémentaire d'agacement.
Sources :
J'ai copié le titre 闹运 sur Rue89, qui révèle aujourd'hui quelques mots inventés par les chinois pour railler les jeux olympiques. Quel plaisir de découvrir leurs jeux de mots destinés à berner la censure!
Sur la mise en garde chinoise : journal d'information de France-inter, et le Nouvel-Obs
Rama Yade : Libération
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