Comment résumer en peu de phrases, pas trop démoralisantes, cette année sinistrée? Peut-être en filant la métaphore… Janvier dernier: nous embarquions sur le paquebot France 2008, l'amiral Sarkozy à la barre. Il y avait un énorme iceberg financier signalé au large, et la météo était mauvaise. Je passe sur les péripéties qui sont dans toutes les mémoires, les containers balancés par dessus bord: rentrées fiscales, santé, conditions de travail, etc, parce que l'amiral voulait alléger le navire pour arriver plus vite en Amérique.
À un moment, l'iceberg financier s'est dressé à l'horizon, d'autant plus menaçant que le bateau tanguait, avec son CAC40 qui plongeait dans la houle, montait, retombait… Les passagers du pont boursier commençaient à dégueuler. C'est alors que l'amiral s'est muni d'un porte voix pour crier vers l'iceberg :
«Casse-toi, pauvre con!»
Nous avons continué à naviguer sans dévier de notre route d'un poil, droit dessus.
L'iceberg, nous ne l'avons pas loupé.
France 2008 sombre doucement, on voit encore la dunette au-dessus de l'eau, à cette heure, avec l'amiral Sarkozy qui s'apprête à faire un discours. Nous attendons qu'il parle, entassés dans les chaloupes de sauvetage. Il paraît que l'amiral doit annoncer qu'un bateau flambant 9 arrive à la rescousse. Personne ne sait trop encore ce qu'il faut en penser. On verra bien!
«Casse-toi, pauvre con!»
Nous avons continué à naviguer sans dévier de notre route d'un poil, droit dessus.
L'iceberg, nous ne l'avons pas loupé.
France 2008 sombre doucement, on voit encore la dunette au-dessus de l'eau, à cette heure, avec l'amiral Sarkozy qui s'apprête à faire un discours. Nous attendons qu'il parle, entassés dans les chaloupes de sauvetage. Il paraît que l'amiral doit annoncer qu'un bateau flambant 9 arrive à la rescousse. Personne ne sait trop encore ce qu'il faut en penser. On verra bien!
Une fin d'année joyeuse à tous, quand même!
source image : http://www.legag.com
J'adore les naufrages ! Belle idée pour résumer l'année sans boire la tasse.
RépondreSupprimerNous sommes en train de passer des gilets de sauvetage festifs! N'oubliez pas le vôtre!
RépondreSupprimerIl à pas l'air d'avoir compris qu'il est face à un iceberg et continue droit devant ,jusqu'où peut-il aller en fait il n'envisage même de sauter dans une chaloupe et pourtant????
RépondreSupprimerL'économie libérale est morte il faut trouver autre chose!
trés belle image en effet que ce naufrage ! je tournais autour cet AM mais là c'est limpide
RépondreSupprimerBravo !!!
RépondreSupprimerCet article décode très bien ce qui arrive ne vrai. Tout le monde sait qu'on coule, sauf le "capitaine" (ce ne sont pas des guillemets mais des pincettes !) qui continue dans son délire de conquérant de l'impossible !
Il aura trop rêvé, étant enfant, de devenir un amiral !
:-)))
[Bonne année à toi !!! :-) ].
Belle histoire, belle métaphore...
RépondreSupprimerLa différence avec le Titanic, c'est que vaille que vaille, nous allons rester à flot. Mais nul ne sait combien de temps va durer la tempête.
Il faut juste souhaiter que chacun aura choisi le bon radeau pour traverser la houle.
Bonne année 2009.
Tizel
Bonne année !
RépondreSupprimerBonne année aux naufragés!
RépondreSupprimerMacao: il ne coulera pas, lui ! Quant à trouver autre chose, on attend tous que cela vienne, que des politiques nous proposent enfin du neuf!
RépondreSupprimerGaël, Monsieur Poireau, je me demande jusqu'à quel point notre amiral de bateau-lavoir ne jubile pas de la tempête, avec l'illusion qu'il en sortira grandi…
Tizel, tout le monde ne coulera pas, en effet, mais d'une façon ou d'une autre, nous serons nombreux à boire la tasse!
Nicolas, Walk, merci !
Et mêmes vœux pour vous tous!
bonne année coucou...allez, on met nos bottes en Belgique...quand le bateau va couler ça va faire des vagues jusqu'à chez nous.
RépondreSupprimerCe commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerBonne année Le coucou et que nos échanges se poursuivent...
RépondreSupprimerMenfin, à vos bottes alors, et bonne année!
RépondreSupprimerBérénice, merci aussi de vos voeux, à bientôt.
J'ai apprécié moi aussi ce billet.
RépondreSupprimerNombreux à boire la tasse, c'est sûr... et plutôt amer le breuvage!
Si tous les vœux échangés permettaient d'enrayer la tempête... alors j'en rajoute: bonne année encore et encore.
Bonjour le coucou, ravie de ce passage chez vous.
RépondreSupprimeret bonne année pendant que je suis là :-)
Merci, Tulipe et Céleste!
RépondreSupprimer2008, une année liberticide
RépondreSupprimerDans les derniers jours d’une année, il est bon de regarder dans le rétroviseur pour dégager un sentiment, une cohérence des mois écoulés. Je ne vais pas parler ici des élections locales, des grands évènements mondiaux fussent-ils sportifs, « peoples » ou bien encore politiques. D’autres le feront mieux que moi et dans des journaux illustres de surcroît.
Vous allez me trouver à la fois mesquin et prétentieux, mais il me semble qu’à tirer un bilan de l’année écoulée, je m’attacherais au formidable recul des libertés individuelles et collectives que les jours ont égrenés dans ce calendrier infernal à tendance totalitariste.
Vous doutez de cela, examinons donc les faits !
Il convient de se rappeler déjà combien notre président actuel a imprimé depuis 3 ans déjà une manière de faire qui implique qu’à chaque victime médiatisée par les voix gouvernementales, réponds la constitution d’une loi : lois sur la prévention de la délinquance et sur la rétention de sûreté, fichier Edvige, effets d’annonce sur le dépistage de la délinquance chez les enfants de maternelle, et à présent réforme de l’hospitalisation psychiatrique qui amalgame maladie mentale et dangerosité potentielle. Toutes ces lois (et j’en oublie…), loin de répondre aux origines des faits, sont autant d’outils de répression répondant à une justice d’élimination. Nous assistons ainsi à un démantèlement du lien social et par extension à une paralysie du fonctionnement démocratique qui s’effrite dans la généralisation des droits individuels, des libertés privées au détriment de ce qui fait la force et la cohérence d’une société, sa capacité à renforcer les libertés individuelles dans un espace collectif, sociétal. En favorisant le repli sur soi, en désorganisant les liens d’appartenance et les solidarités, l’état et son chef entérinent la casse d’un modèle social qui a favorisé l’émancipation humaine depuis la révolution de 1789.
La crise financière et au delà, la crise de l’ensemble du système participe de cette oraison funèbre car il ne peut y avoir de libertés sans la liberté de se construire dans une société plus juste, égalitaire, fraternelle sur le plan professionnel, personnel, et social….
Face à cela, le chacun pour soi tente de façonner une réponse individuelle alors qu’elle devrait être collective, succombant ainsi aux sirènes absolutistes du travail du dimanche, du détournement de l’argent public pour les entreprises privées et demain de la déréglementation généralisée « au nom de la liberté » de droit du travail, outil de protection collectif des salariés, de leurs familles.
Cette année 2008 est bien une année liberticide, autant pour les agriculteurs qui perdent la liberté d’exploitation de leurs terres au profit de la demande des marchés, autant pour les enseignants qui dans un sursaut éthique sont condamnés pour refuser l’absurdité des règlements et autres décrets-programmes imposés, autant pour ces jeunes qui pourrissent dans les geôles de la république au motif de soupçons même pas avérés comme ces élus embastillés pour refuser la désertification de leurs territoires, et cette envie de l’état de surveiller jusqu’à l’expression citoyenne dans la presse et sur les réseaux numériques et télévisuels (retour à l’ORTF, surveillance du réseau Internet, élimination de journaliste de l’avant-scène…). Cette année 2008 est plus que tout autre, une année de privation des libertés individuelles et collectives mais pour autant devons nous accepter ce recul de nos droits ou faudra t-il que nous coiffions une fois encore le bonnet phrygien ? Faudra t-il une fois de plus que nous réclamions l’application de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen comme en 36, 45, 68 et demain plus encore ?
Peut-être, mais pour cela il ne peut y avoir qu’une forme de réponse, la votre, la mienne, la notre pour de meilleurs lendemains, pour que nous vivions une année 2009 à la hauteur de nos espérances. Bonne année !
Maximilien Reynès-Dupleix
le 28 décembre 2008
Maximilien : bon billet ! :-))
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