L'autre jour au petit matin, le bon Saint Henri, le conseiller préféré de notre Bien-aimé Nicolas 1er, avait des soucis. Il réfléchissait au lit, en compagnie de sa sous-conseillère préférée —parce qu'il faut préciser que l'usage en pays franchois veut que tout haut personnage de l'entourage de notre Bienfaiteur Suprême dispose d'un ou plusieurs conseillers, lesquels doivent forcément aller chercher leurs conseils ailleurs, ce qui fait que la sous-conseillère dont il est ici question a son propre sous-sous-conseiller, mais celui-ci n'était pas dans le lit, à notre connaissance.
Donc, le bon Saint-Henri réfléchissait.
«Je me demande…, commença-t-il à un moment.
—Tu te demandes quoi, mon Riton?
—Je me demande s'il ne faudrait pas préciser à l'inventaire du trésor impérial les dettes éculées. —C'est quoi ? Jamais entendu parler…
—Y a des péquenots qui paient pas la taxe sur les chaussures, on compte leur dette dans l'inventaire comme du bel argent, mais va savoir!
—Il sont peut-être tellement fauchés qu'on en tirera rien… C'est ce qui t'inquiète?
—Oui, le jour où il faudra saisir leurs grolles, on découvrira peut-être qu'elles sont percées, foutues!»
Il parut méditatif quelques instants, puis il dit: «Et il y a pire que ça: des bourgeois qui cachent leurs chaussures neuves à l'étranger, pour ne pas payer la taxe…
—Oui, c'est exact, mon chou. Tu sais, j'ai moi-même plusieurs paires de talons aiguilles dans mon dressing aux Caïmans… C'est mal, hein?»
Le bon Saint-Henri la regarda d'un air sévère, l'espace d'une seconde, mais il lui pinça une fesse et se mit à rire.
«Tu n'as pas honte!
—Non, je devrais?
—Moi, j'ai mis les miennes aux Bahamas.»
Ils riaient de bon cœur, lorsqu'un timbre grelotta à la tête du lit et qu'une ampoule rouge se mit à clignoter.
«Merde! Sa majesté réclame ses croissants, et je n'ai pas encore terminé ma réflexion.
—Bah! Dis-lui qu'il est le plus beau, c'est ce qu'il attend, à part les croissants…
—Mmm… Tu sais quelle est la plus sérieuse question que je me pose?
—Dis-moi, Riton?
—Combien de temps encore, notre pauvre pays va-t-il devoir supporter ce pantin?»
image
PS. Un très bon billet est à lire chez Dorham , d'autre part, Eric s'interroge sur le peu de place accordé à la Guadeloupe, dans la presse nationale . J'ai moi-même recherché quelques billets de blogs sur le sujet, sans beaucoup de succès.
Donc, le bon Saint-Henri réfléchissait.
«Je me demande…, commença-t-il à un moment.
—Tu te demandes quoi, mon Riton?
—Je me demande s'il ne faudrait pas préciser à l'inventaire du trésor impérial les dettes éculées. —C'est quoi ? Jamais entendu parler…
—Y a des péquenots qui paient pas la taxe sur les chaussures, on compte leur dette dans l'inventaire comme du bel argent, mais va savoir!
—Il sont peut-être tellement fauchés qu'on en tirera rien… C'est ce qui t'inquiète?
—Oui, le jour où il faudra saisir leurs grolles, on découvrira peut-être qu'elles sont percées, foutues!»
Il parut méditatif quelques instants, puis il dit: «Et il y a pire que ça: des bourgeois qui cachent leurs chaussures neuves à l'étranger, pour ne pas payer la taxe…
—Oui, c'est exact, mon chou. Tu sais, j'ai moi-même plusieurs paires de talons aiguilles dans mon dressing aux Caïmans… C'est mal, hein?»
Le bon Saint-Henri la regarda d'un air sévère, l'espace d'une seconde, mais il lui pinça une fesse et se mit à rire.
«Tu n'as pas honte!
—Non, je devrais?
—Moi, j'ai mis les miennes aux Bahamas.»
Ils riaient de bon cœur, lorsqu'un timbre grelotta à la tête du lit et qu'une ampoule rouge se mit à clignoter.
«Merde! Sa majesté réclame ses croissants, et je n'ai pas encore terminé ma réflexion.
—Bah! Dis-lui qu'il est le plus beau, c'est ce qu'il attend, à part les croissants…
—Mmm… Tu sais quelle est la plus sérieuse question que je me pose?
—Dis-moi, Riton?
—Combien de temps encore, notre pauvre pays va-t-il devoir supporter ce pantin?»
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j'ai retenu qu'une seule chose mais elle est de taille!Combien encore,notre pauvre pays va t-il devoir supporter ce PANTIN?
RépondreSupprimerCes chaussures...Le pantin va finir par s'en prendre une dans la figure...ou au derrière...Si même le bon St Henri en a marre...
RépondreSupprimerQu'est-ce que j'aime ces histoires toutes pleines de pataphysique et d'actualité !
:)
CC
Pour des billets sur la guadeloupe, des choses intéressantes chez Pierre Kanuty
RépondreSupprimerQu'est-ce que c'est beau, le pouvoir!
RépondreSupprimery a quelqu'un qui m'a dit
RépondreSupprimerqu'il est des mutineries
qui se trament dans les lits...
Mouhahaha,
RépondreSupprimertrès bon.
La force du (demi)-symbolisme...
Ce n'est pas du commentaire politique, mais de l'abjection de bas-étage qui ne mérite que le mépris. Si c'est de cette manière que vous comptez mener un débat démocratique, vous n'avez pas gagné d'avance !
RépondreSupprimerMacao, dans cette fiction, il s'agit d'un monarque à vie.
RépondreSupprimerCC, je me demande si Jarry serait de cet avis… ;-)
Florent, merci du lien, Kanuty mérite en effet une lecture attentive.
Omelette, le pouvoir, c'est comme le soleil, il rend bronzé.
Tulipe, joli, mais ça n'arrive qu'au cinéma, ces choses là.
Dorham, heu…
Trop bon, tu es!
Adhen,
je suis enchanté de vous avoir irrité avec cette modeste fable…
Erreur ! Vous ne m'avez pas irrité, mais simplement suscité le mépris que l'on a pour tout ce qui est exagéré, et est donc sans importance...
RépondreSupprimerTout y est ! Hypocrisie, flagornerie, mensonges et comme dirait Katcnina... foutage de gueule !!!
RépondreSupprimerIl faut "Katchina", bien sûr !
RépondreSupprimerAdhen, de toute façon, que vous confondiez farce satyrique et commentaire politique, est en effet sans importance.
RépondreSupprimerBérénice, merci.
(les miracles de l'informatique font que l'adresse de Katchina est bonne malgré tout)…
C'est normal Le coucou, c'est une formule magique... ;-)
RépondreSupprimerUn p'tit tag, coucou ?
RépondreSupprimerhttp://ruminances.unblog.fr/2009/02/19/tics-de-lecture/
Tu veux dire qu'Henri Guaino porte lui aussi des talons aiguilles ?
RépondreSupprimer:-))
Bérénice, alors tout s'explique!
RépondreSupprimerb.mode, comme je ne suis guère organisé, en ce moment, j'ai rendu ma copie avant de te répondre… ;-)
M. Poireau,
je ne dis rien de ce genre! C'est toujours la même histoire, comme tu le sais : on écrit un texte, on le livre au public… et le lecteur y découvre des choses auxquelles on n'aurait jamais pensé!