Ils se demandent s'ils répondront ou non au coup de sifflet de l'autocrate de l'Élysée qui a convoqué ses sujets à Versailles. Du côté de l'UMP et de ses alliés, on remue déjà de la queue, on bave et l'on exulte à l'approche du congrès. L'opposition, donc, se tâte…
«Ce qui nous intéresse, c'est d'être le plus utiles. Il faut qu'on ait l'occasion de défendre nos propres positions» a dit M. Ayrault.
Faire entendre leurs positions de qui? Il est certes possible qu'un débat ait lieu entre congressistes, à l'issue de l'homélie présidentielle, mais aucun vote de défiance ne pourra sanctionner celle-ci: le président est irresponsable, et Nicolas Sarkozy l'est davantage encore que de ses prédécesseurs. Se faire entendre de la population, alors? Les gens qui ont voté N. Sarkozy se fichent de ce que la gauche peut avoir à dire, et ceux qui ont voté contre lui se fichent des paroles en l'air, sans effet observable. Ils rêvent d'une opposition énergique, d'une opposition qui s'oppose pour revigorer les citoyens de gauche ou sympathisants de celle-ci, en prévision des échéances électorales prévisibles et des conflits imprévisibles.
On sait déjà que perché sur sa grande victoire, l'autocrate compte annoncer à sa valetaille parlementaire la poursuite du dérèglement social, et son intensification.
Car, avec la complicité active ou passive d'une bonne partie des médias Français, qui abondent dans sont sens, Nicolas Sarkozy ne se sent plus de fierté, du haut des 10,8% du corps électoral qui auraient approuvé sa politique à travers les élections européennes. Tenant dans son bec le camembert de la répartition en sièges, des 29 élus de l'UMP à l'unique représentant des divers gauche, l'occasion sera trop belle pour s'abstenir d'effets de plumage. Le meilleur moyen de lui ôter de sa suffisance, c'est de le laisser seul avec les siens.
Le patron du groupe PS au sénat, Jean-Pierre Bel, s'inquiète pour sa part qu'une décision de boycott «soit comprise par les Français». Il est possible qu'il y ait là un écueil, mais d'ici le 22 Juin, il reste du temps pour expliquer clairement au pays que l'opposition fait son travail. M. Copé, le chef du groupe UMP, plus embarrassé qu'il ne veut bien l'avouer, ricane à l'idée qu'aucun orateur de l'opposition ne se trouve à Versailles pour répondre au président… Or, justement, dans cette pantalonnade, il n'est pas prévu que le président écoute une éventuelle réponse. Il sera reparti avant.
L'heure n'est vraiment plus à ce que les élus du peuple de gauche servent de faire valoir à un homme qui confond le mandat présidentiel avec une émission de télé-réalité. Ils doivent boycotter le congrès.
PS. Sur internet, l'appel à boycotter le congrès lancé aux parlementaires de l'opposition, initié par PMA, a été repris par de nombreux blogs, parmi lesquels Olivier Porret, Sarkofrance, Mathieu, Gaël… Pour sa part, Dedalus est d'un avis contraire, il s'en explique avec des arguments non négligeables…
«Ce qui nous intéresse, c'est d'être le plus utiles. Il faut qu'on ait l'occasion de défendre nos propres positions» a dit M. Ayrault.
Faire entendre leurs positions de qui? Il est certes possible qu'un débat ait lieu entre congressistes, à l'issue de l'homélie présidentielle, mais aucun vote de défiance ne pourra sanctionner celle-ci: le président est irresponsable, et Nicolas Sarkozy l'est davantage encore que de ses prédécesseurs. Se faire entendre de la population, alors? Les gens qui ont voté N. Sarkozy se fichent de ce que la gauche peut avoir à dire, et ceux qui ont voté contre lui se fichent des paroles en l'air, sans effet observable. Ils rêvent d'une opposition énergique, d'une opposition qui s'oppose pour revigorer les citoyens de gauche ou sympathisants de celle-ci, en prévision des échéances électorales prévisibles et des conflits imprévisibles.
On sait déjà que perché sur sa grande victoire, l'autocrate compte annoncer à sa valetaille parlementaire la poursuite du dérèglement social, et son intensification.
Car, avec la complicité active ou passive d'une bonne partie des médias Français, qui abondent dans sont sens, Nicolas Sarkozy ne se sent plus de fierté, du haut des 10,8% du corps électoral qui auraient approuvé sa politique à travers les élections européennes. Tenant dans son bec le camembert de la répartition en sièges, des 29 élus de l'UMP à l'unique représentant des divers gauche, l'occasion sera trop belle pour s'abstenir d'effets de plumage. Le meilleur moyen de lui ôter de sa suffisance, c'est de le laisser seul avec les siens.
Le patron du groupe PS au sénat, Jean-Pierre Bel, s'inquiète pour sa part qu'une décision de boycott «soit comprise par les Français». Il est possible qu'il y ait là un écueil, mais d'ici le 22 Juin, il reste du temps pour expliquer clairement au pays que l'opposition fait son travail. M. Copé, le chef du groupe UMP, plus embarrassé qu'il ne veut bien l'avouer, ricane à l'idée qu'aucun orateur de l'opposition ne se trouve à Versailles pour répondre au président… Or, justement, dans cette pantalonnade, il n'est pas prévu que le président écoute une éventuelle réponse. Il sera reparti avant.
L'heure n'est vraiment plus à ce que les élus du peuple de gauche servent de faire valoir à un homme qui confond le mandat présidentiel avec une émission de télé-réalité. Ils doivent boycotter le congrès.
PS. Sur internet, l'appel à boycotter le congrès lancé aux parlementaires de l'opposition, initié par PMA, a été repris par de nombreux blogs, parmi lesquels Olivier Porret, Sarkofrance, Mathieu, Gaël… Pour sa part, Dedalus est d'un avis contraire, il s'en explique avec des arguments non négligeables…
Il faut affronter Sarkozy sur son propre terrain, les yeux dans les yeux, l'interrompre, ne pas laisser sa messe fonctionner comme il le désire.Le huer devant les caméras. couper son discours par des questions . Seuls les parlementaires ont ce pouvoir. Je crois que déjà tout le monde est en train de se défiler... Boycotter c'est déserter.
RépondreSupprimerC'est peut-être notre seule chance de caaer son système.
trés bon billet
RépondreSupprimerqui me conforte encore dans mon appel au boycott
Hermes,
RépondreSupprimertu rejoins le point de vue de Dedalus, en somme. C'est en effet une autre possibilité, mais il y en a une troisième, plus réaliste: après avoir fait mine d'hésiter, tous les parlementaires de l'opposition se rendent à Versailles. Un léger brouhaha se fait entendre une fois ou deux, et à la fin, dans un grand élan frondeur, l'opposition s'abstient d'applaudir…
Gaël, merci, mais ton billet a contribué, avec les autres, à m'inspirer celui-ci, alors…
Très bon billet. Hermes est bien naïf s'il croit que l'opposition pourra s'exprimer. Les choses seront toujours médiatiquement à son avantage. Il est celui qui invite et à qui on manquera de respect, on rappellera les règles élémentaires de la politesse, bref, la gauche aura été ridiculisée encore une fois par sa propre action !
RépondreSupprimerLa chaise vide me semble plus marquante !
:-))
Beau billet, convaincant. Reste à voir qui sera là ou pas. Mais j'ai bien peur qu'une telle campagne soit inefficace: qui sait? L'opposition aura peut_être le cran de huer le président à Versailles? Ce serait déjà pas mal...
RépondreSupprimerFilaplomb,
RépondreSupprimernous allons voir ce qui se passera réellement… Je réponds après l'annonce de la décision du PS d'aller à Versailles. Ça m'étonnerait que les socialistes en reviennent grandis… Mais bon, croisons les doigts!
Homer,
convaincant? Confidentiel aussi… Ce congrès est un piège: quoi qu'ils fassent, les socialistes vont mécontenter! Ils auraient mieux fait de se tenir à une opposition claire et nette.