Comme il était prévisible, une forte majorité de Français estime que la mise en scène monarchique du congrès de Versailles est une bonne chose. Un sondage du JDD nous annonce qu'ils sont 56 %. Un résultat prévisible parce que la proportion de la population sous influence de la télé est plus importante que ça encore. Prévisible aussi parce que la piteuse valse hésitation du PS et de quelques autres parlementaires de l'opposition, a donné l'impression qu'un boycott serait illégitime. Une opposition qui prétend dénoncer dans cette opération un «simulacre de démocratie», se doit de la combattre clairement, et d'inciter ainsi l'opinion publique à la réflexion. Faute de quoi, il se trouve 59% de Français pour désapprouver les boudeurs.
S'il faut en croire le Figaro en ligne, avec le discours de Nicolas Sarkozy, ce serait la première fois depuis 1793 qu'un chef de l'État s'adresserait en personne aux parlementaires. Il y a quelque chose qui doit m'échapper, parce que je croyais que cette année là était celle du procès de Louis XVI, de la Convention, et du début de la Terreur… Curieuse référence, mais elle me permet de rebondir sur la démocratie, dont la singerie en préparation à Versailles va bafouer le principe de la séparation des pouvoirs. La démocratie donc, mais la vraie, celle que nous avons failli avoir… en 1793.
Cette année là fut en effet conçue la Constitution de l'an I par la Convention. Elle prévoyait de confier le pouvoir à une seule Assemblée, élue au suffrage universel, et à un Conseil exécutif. Les 24 ministres de ce dernier étaient désignés par des autorités départementales élues.
La décentralisation, on le voit, ne date pas d'aujourd'hui.
Toutes les lois jugées importantes votées par l'Assemblée devaient être soumises au référendum populaire.
Cerise sur le gâteau, il était proclamé le droit à l'insurrection «quand le gouvernement viole les lois du peuple»…
La Constitution de l'an I, fut approuvée par référendum en juillet, promulguée le 10 août… et passait à la trappe le 10 octobre par un décret instaurant La Terreur…
Depuis lors, nos élus ont fourré la démocratie sous une burqa: il ne faudrait pas que le peuple se mette à bander.
Cette année là fut en effet conçue la Constitution de l'an I par la Convention. Elle prévoyait de confier le pouvoir à une seule Assemblée, élue au suffrage universel, et à un Conseil exécutif. Les 24 ministres de ce dernier étaient désignés par des autorités départementales élues.
La décentralisation, on le voit, ne date pas d'aujourd'hui.
Toutes les lois jugées importantes votées par l'Assemblée devaient être soumises au référendum populaire.
Cerise sur le gâteau, il était proclamé le droit à l'insurrection «quand le gouvernement viole les lois du peuple»…
La Constitution de l'an I, fut approuvée par référendum en juillet, promulguée le 10 août… et passait à la trappe le 10 octobre par un décret instaurant La Terreur…
Depuis lors, nos élus ont fourré la démocratie sous une burqa: il ne faudrait pas que le peuple se mette à bander.
Sources Constitution de l'an I : le Mourre, Journal de la France et des Français
Source image
P-S. Le blog d'Hermes a changé d'adresse et s'appelle désormais: Nouvel Hermes
Hé ! T'as pas vu ? Y'a not'Sarko qui veut parler de la burqa, lundi, au Parlement ! Voilà le président qui vient expliquer aux parlementaires de quels sujets de société ils peuvent se saisir !
RépondreSupprimerNicolas,
RépondreSupprimeroui, j'ai vu ça (j'en ai dit deux mots hier, je crois)! Le sujet étant chaud sans risquer de le bruler, ça devait forcément le tenter…
J'ai gardé le souvenir somptueux du voyage avec ma tente!
RépondreSupprimerMacao,
RépondreSupprimeralors tant mieux, c'est que la tente était confortable. ;-)
Bonjour.
RépondreSupprimerEn fait, après vérification, c'est en 1848 qu'un président, en l'occurence Charles-Louis Napoléon Bonaparte a ainsi fait son discours devant le parlement. On le disait bien, que notre président actuel prenait modèle sur Napoléon le Petit comme l'appelait Victor Hugo. Voilà une ressemblance de plus.
babelouest,
RépondreSupprimeren effet, le futur Napoléon III s'adressait déjà au parlement, la constitution d'alors lui en faisait obligation… Il semble que les médias et les commentateurs aient mis en veilleuse ce rappel depuis quelques jours, préférant associer Sarkozy à l'image de Thiers, guère plus reluisant que Napoléon, mais moins détestablement connu des Français.
On aurait aussi pu évoquer le discours du trône que Louis-Philippe allait faire le 19 novembre 1832 devant la chambre des députés, lorsqu'il échappa à un attentat…
Mais j'ai préféré m'en tenir à l'erreur de date du Figaro qui me permettait de parler de la constitution de l'An I…
1793, la Terreur.
RépondreSupprimerNapoléon III
Thiers et ce qui s'ensuivit.
Louis, Philippe…
On voit de quelles modernité Sarkozy se drape…
:-))
[93, III et Thiers : la sainte trinité !!!].
M Poireau,
RépondreSupprimeroui! Et lorsqu'il dit que partout en occident le chef de l'état s'adresse directement à son parlement, il oublie de préciser que partout ailleurs le chef de l'état ne dispose pas de pouvoirs aussi autocratiques que les siens, ni ne bénéficie de la même irresponsabilité.