Aujourd'hui, Romain et Nicolas —ce dernier avec deux billets—, se sont intéressés à la demande d'une commission d'enquête sur la burqa par des députés… D'autres blogs ont réagi.
Les commentaires sont à la mesure de l'étonnement plus ou moins hostile que suscite l'irruption de ce vêtement dans notre société où les curés en soutane, les religieuses voilées ou coiffées de cornettes se font rares.
Je m'empare du sujet à mon tour, parce que je me suis aperçu, en voulant laisser un commentaire chez Nicolas, que j'oscillais entre le pour et le contre sans parvenir à me déterminer.
Déjà, comme en débattaient M. Poireau et Didier Goux, faut-il écrire le nom de ce vêtement, burqua, à la française, ou burqa comme les journaux —se référant à l'orthographe des pays musulmans, j'imagine? Le Trésor de la Langue Française, ou TLF, mon dictionnaire ne connaît pas le terme. Va donc pour burqa, puisque c'est la graphie d'origine.
Maintenant, l'information en elle-même, la commission d'enquête, ne laisse pas de m'intriguer. Soixante députés réclament sa création, mais je suppose qu'ils seront moins nombreux à en faire partie si leur demande aboutit. Mettons une dizaine. C'est encore beaucoup pour se glisser un à un sous cette chape flottante qui enferme une minorité de femmes musulmanes. Que vont-ils chercher là-dessous, quel mystère espèrent-ils percer?
À priori, notre culture laïque ne peut que nous inspirer de l'agacement à la vue de ces avatars de Belphégor déambulant parmi les gens normaux. Je l'ai ressenti un jour en me trouvant nez à nez dans une allée de grande surface avec une femme en burqa, serrée de près par un barbu en pyjama afghan. Puis je me suis reproché ma réaction épidermique (et silencieuse), en songeant qu'ils étaient gonflés, parce que le pays traversait alors une période de tension à propos de l'intégrisme musulman.
Ils ne manquaient pas de courage ces deux là, elle surtout.
Et c'est bien ce que les valeureux membres de la commission risquent de trouver sous ce rébarbatif chiffon: des femmes qui ont choisi de se vêtir ainsi en toute indépendance, pour revendiquer leur adhésion à la culture musulmane. Je ne crois pas un seul instant que ce soit par conviction purement religieuse; d'ailleurs, le Coran n'exige nullement cet accoutrement.
Il y a évidemment des lieux et des circonstances où le port d'une telle tenue peut et doit faire l'objet d'une interdiction: un établissement scolaire, les services de soins intensifs d'un hôpital, par exemple… Mais je ne vois pas en quoi l'habillement de ces dames serait plus choquant que la tenue des jeunes punks de naguère, déambulant avec des épingles à nourrice aux lèvres, ou la dégaine des skinheads bardés de cuir, avec d'énormes esclaffe-merde aux pieds. Eux aussi faisaient de la provocation, et les députés n'ont pas médité pour autant d'interdire le port de l'épingle à nourrice en public.
Bref, cet accoutrement est irritant par ce qu'il véhicule de religiosité supposée arriérée et surtout d'asservissement de la femme. Mais il serait tout de même gros que chacun et chacune ne puisse se déguiser comme il l'entend, à condition de l'avoir choisi librement.
source image (et complément sur la question)
Les commentaires sont à la mesure de l'étonnement plus ou moins hostile que suscite l'irruption de ce vêtement dans notre société où les curés en soutane, les religieuses voilées ou coiffées de cornettes se font rares.
Je m'empare du sujet à mon tour, parce que je me suis aperçu, en voulant laisser un commentaire chez Nicolas, que j'oscillais entre le pour et le contre sans parvenir à me déterminer.
Déjà, comme en débattaient M. Poireau et Didier Goux, faut-il écrire le nom de ce vêtement, burqua, à la française, ou burqa comme les journaux —se référant à l'orthographe des pays musulmans, j'imagine? Le Trésor de la Langue Française, ou TLF, mon dictionnaire ne connaît pas le terme. Va donc pour burqa, puisque c'est la graphie d'origine.
Maintenant, l'information en elle-même, la commission d'enquête, ne laisse pas de m'intriguer. Soixante députés réclament sa création, mais je suppose qu'ils seront moins nombreux à en faire partie si leur demande aboutit. Mettons une dizaine. C'est encore beaucoup pour se glisser un à un sous cette chape flottante qui enferme une minorité de femmes musulmanes. Que vont-ils chercher là-dessous, quel mystère espèrent-ils percer?
À priori, notre culture laïque ne peut que nous inspirer de l'agacement à la vue de ces avatars de Belphégor déambulant parmi les gens normaux. Je l'ai ressenti un jour en me trouvant nez à nez dans une allée de grande surface avec une femme en burqa, serrée de près par un barbu en pyjama afghan. Puis je me suis reproché ma réaction épidermique (et silencieuse), en songeant qu'ils étaient gonflés, parce que le pays traversait alors une période de tension à propos de l'intégrisme musulman.
Ils ne manquaient pas de courage ces deux là, elle surtout.
Et c'est bien ce que les valeureux membres de la commission risquent de trouver sous ce rébarbatif chiffon: des femmes qui ont choisi de se vêtir ainsi en toute indépendance, pour revendiquer leur adhésion à la culture musulmane. Je ne crois pas un seul instant que ce soit par conviction purement religieuse; d'ailleurs, le Coran n'exige nullement cet accoutrement.
Il y a évidemment des lieux et des circonstances où le port d'une telle tenue peut et doit faire l'objet d'une interdiction: un établissement scolaire, les services de soins intensifs d'un hôpital, par exemple… Mais je ne vois pas en quoi l'habillement de ces dames serait plus choquant que la tenue des jeunes punks de naguère, déambulant avec des épingles à nourrice aux lèvres, ou la dégaine des skinheads bardés de cuir, avec d'énormes esclaffe-merde aux pieds. Eux aussi faisaient de la provocation, et les députés n'ont pas médité pour autant d'interdire le port de l'épingle à nourrice en public.
Bref, cet accoutrement est irritant par ce qu'il véhicule de religiosité supposée arriérée et surtout d'asservissement de la femme. Mais il serait tout de même gros que chacun et chacune ne puisse se déguiser comme il l'entend, à condition de l'avoir choisi librement.
source image (et complément sur la question)
A condition de l'avoir choisi librement.
RépondreSupprimerTon raccourci avec les skinmachins est un peu "limite" : ils faisaient ça par provoc.
Ton raccourci avec la soutane et les machins est bonne soeur aussi : tous les catholiques ne sont pas obligés de s'habiller ainsi, seuls ceux qui en font "profession" le sont...
En fait, il y a pas d'équivalent ! Aucune religion présente en France (sauf très minoritaires) n'oblige les gens à se masquer le visage ou à porter une tenue quelconque.
Je veux faire observer que les excès des hommes religieux de n'importe quelle religion sont des intégristes irresponsables!
RépondreSupprimerSeules les croyances modérées peuvent servir et aider à mieux vivre!
Tous les autres sont des charlatans qui visent à l'aliénation pure et simple des individus!
La Burqa est une camisole de force des temps moderne comme les ouailles du célèbre monseigneur Lefevre!
Nicolas,
RépondreSupprimerje dis à propos des punks et skinheads: eux AUSSI faisaient de la provocation. Ces femmes font ça par provocation, soit spontanément, ce qu'il faut espérer et on peut s'en foutre, soit poussées par leur mari, et là, c'est une autre affaire.
Enfin, ce n'est pas leur religion qui les oblige à se masquer, à l'origine c'est leurs hommes qui en ont décidé ainsi. Pour terminer j'avoue qu'étant athée républicain, mais cependant attaché à ma culture judéo-chrétienne, ces intégristes particulièrement obscurs me gonflent. Je pense néanmoins que c'est un phénomène passager.
Macao,
oui nous sommes d'accord, jusqu'aux croyances modérées, du moins… Les croyants modérés se reconnaissent à ce qu'ils sortent en ville en slip? :))
Ou à poil même!
RépondreSupprimerMacao
RépondreSupprimerAvez-vous déjà porté une burqa? ou une djellaba? Ce n'est peut-être pas pratique pour faire un 100 mètres mais ça devrait être super pour se prélasser sur son divan et regarder la télé avec une bonne bierre à portée de main.
Au fait, connaissez-vous une femme qui en porte? Demandez-lui ce qu'elle ressent. Vous aurez ainsi une référence et en parler comme un expert de chez Calvi.
à Avic non je ne connais pas de femme qui en porte,par contre les femmes musulmanes que je connais sortent dans la rue en européennes et revendique haut et fort d'être des femmes libres sans contrainte d'aucune sorte puisqu'elles font chauffer la marmite je veux dire elles travaillent et respecte la religion chez elles! Elles refusent un tel déguisement pour la plupart d'entre elles!
RépondreSupprimerEt puis merdoum, je vais dire ce que j'ai sur le coeur à propos de cette Burqa et non djellaba et chez soi et dans la rue!
RépondreSupprimerAla maison libre de faire comme bon vous semble mais dehors cela devrait être interdit au même titre que les cagoules !
Dans mon pays nous regardons les visages sans masque par contre je respecte les coutumes à l'étranger et c'est cette différence fondamentale qui fait que l'on souhaitent s'intégrer où pas!Je ne suis plus tout jeune et dans ma jeunesse j'ai vu les Polonais, les Italiens venir travailler en France dans les mines de charbon et faire ce qu'est la France D'aujourd'hui puis les Espagnols dans les fermes
Toujours des gens qui avaient une envient d'apprendre et de s'intégrer aux coutumes locales et non pas le contraire!Alors oui aux signes distinctifs à la maison et non dans la rue!
Comment se fait-il que les européennes en Arabie Séoudite ne portent pas de voile? Ou les Français de Dkar le Boubou. Ca faciliterait l'intégration.
RépondreSupprimerCela dit, mes ancêtres bretons ont renoncé au kilt.
Ok pour que chacun choisisse sa religion ou comment il la pratique - quand il est bien question de choix. Mais certains lieux sont publics, laïcs et ne doivent pas laisser transparaitre une quelconque appartenance à un groupe (je pense à l'école et au port du voile, si si, le débat est le même!)... Ainsi je rejoins Macao, quelque part.
RépondreSupprimerJoker !
RépondreSupprimer:-))
Je ne sais pas si c'est moi, mais je n'arrive pas à avoir une position claire et définie sur la question de la burqua...
RépondreSupprimerJoker comme Katchina, c'est droit ?
Je me suis de nouveau amusé du sujet finalement.
RépondreSupprimerSur le fond, je pense qu'il faut laisser la démocratie faire son travail. C'est elle qui définira, comme il est normal, les limites de ce qui est acceptable ou non !
:-))
[Mais j'ai du mal, à titre personnel, à comprendre qu'une femme puisse volontairement choisir, sans aucune manipulation ni pression, de se cacher ainsi…].
Si je puis me permettre, Sire de la Colline du Faucon, mon joker d'essence khalifale l'emporte sur le vôtre … ;-))
RépondreSupprimerJ’ai aimé ce texte : un combat républicain !
RépondreSupprimerLa loi du 21 mars 1905 relative à la séparation de l’Eglise et de l’Etat a permis à la société française de devenir une nation éclairée et tolérante aux nombreuses richesses humaines et artistiques. Le débat sur la laïcité revient souvent sur le devant de la scène car ses détracteurs souhaitent réduire son champ d’action voire la faire disparaître à des fins de prosélytisme. Le socle républicain qui fait de l’état un acteur impartial dans le traitement égalitaire des citoyens dans les services publics est, de ce fait, attaqué, notamment dans le domaine de l’éducation, quand on oblige le département à payer aux collèges privés de l’enseignement catholique le double de ce qu’il paie pour les collèges publics.
La laïcité n’est pas la négation du fait religieux, elle est avant tout un respect de l’égalité des individus, quelles que soient leurs convictions ou leurs croyances.
Une Nation responsable doit former des esprits libres et critiques pour tordre le cou à tous les extrémismes. En cela, elle favorise une société ouverte, capable d’affronter l’inquiétude de l’avenir à l’aube d’une crise économique mondiale très dure.
Le besoin de spiritualité lié à cette inquiétude n’autorise pas à faire n’importe quoi avec l’héritage républicain. Le rôle d’une religion n’est pas de remettre en cause ses croyances, au risque de s’autodétruire. Or, la morale républicaine doit encourager le doute, la remise en cause des idées reçues qui assurent la formation de citoyens éclairés.
La laïcité est source de modernité en ce sens qu’elle est un rempart de la liberté du débat démocratique.
Il appartient aux acteurs politiques de construire un projet de société ambitieux pour faire reculer la misère, les discriminations, les inégalités afin que chacun ait sa place dans la société et retrouve confiance en son avenir.
Les propos du président de la République qui plaide pour « une laïcité positive » ne peuvent qu’inquiéter la société française sur l’avenir qu’il lui réserve si elle ne reste pas vigilante.
éjà en 1959
RépondreSupprimerLe 5 mars 1959, le Général de Gaulle prédisait déjà :(propos rapportée par Alain Peyrefitte)
C'est très bien qu'il y ait des Français jaunes, noirs, bruns. ils montrent que la France est ouverte à toutes les races et qu'elle a une vocation universelle. Mais à condition qu'ils restent une petite minorité. Sinon, la France ne serait plus la France. Nous sommes quand même avant tout un peuple Européen de race blanche, de culture Grecque et Latine et de religion chrétienne. Qu'on ne se raconte pas d'histoire. Les musulmans, vous les avez regardés avec leurs turbans et djellabas ?Ceux qui prônent l'intégration ont une cervelle de colibri. Vous croyez que la France peut absorber 10 millions de musulmans qui seront demain 20 et après demain 40 millions ?
Mon vilage ne s'appellerait plus Colombey les 2 églises mais colombey les 2 mosquées.
CHARLES DE GAULLE
Avic, si tu vas lire le billet de Suzanne , tu constateras qu'elle a fait l'expérience d'en porter une, et que c'est un vêtement plein d'inconvénients…
RépondreSupprimerTu y verras aussi en commentaire qu'il ne suffit pas d'être musulman instruit pour adopter un point de vue dégagé des symboles rustauds que sont le voile et le poil, et démontrer que l'on peut défendre la liberté individuelle (supposée) de ces femmes, avec le respect des valeurs qui priment tout dans notre pays laïque et républicain.
Macao,
je comprends ta rogne, mais il y a beaucoup d'intolérance dans tes propos, qui résument en fait l'opinion la plus largement répandue chez nous sur tout ce qui touche aux manifestations extérieures de la religion musulmane, à commencer par le simple voile sur la tête —semblable au fichu que portaient encore toutes les vieilles dans nos campagnes après guerre. On croyait être débarrassé de ces contraintes, elle reviennent avec une minorité qui réagit ainsi au mépris dont elle estime être l'objet. Ces femmes nous irritent parce qu'elles nous apparaissent comme des bannières de l'intégrisme musulman, totalement déplacé dans notre société. Mais notre société est aussi la leur, il serait injuste de leur interdire d'afficher pacifiquement leur attachement à d'autres valeurs que les nôtres dans la vie courante. Je ne dis pas attachement à leur foi, parce que la religion n'a rien à voir là-dedans, nous ne sommes pas dupes.
Personnellement, je tiens toutes les religions pour autant d'impostures, je ne me sens nullement tenu à les respecter dans mes propos, mais je n'ai aucun désir pour autant de persécuter les personnes qui se réclament d'une foi —tant qu'elles n'essaient pas d'influer sur le cours de la vie normale dans une république laïque.
Ainsi, je trouve que les musulmans nous emmerdent quand ils veulent des heures de piscine réservées à leurs femmes, ou toute autre ségrégation de ce type. Notre société est mixte, laïque, il devrait être obligatoire de se plier à ses règles pour tout ce qui touche au partage de la vie publique. Il ne devrait exister aucune école confessionnelle, catholique, protestante, juive, ou musulmane, qui sont autant d'offenses à l'esprit républicain.
Pour le reste, laissons à chacun la liberté de se vêtir comme il le désire, tant que cela ne contrevient à aucune loi ou règlement! Ou alors, il faudra élargir le délit d'outrage aux bonnes mœurs sur la voie publique à l'excès de vêtements: ridicule non? On reviendra, en inversant l'objet de l'intolérance, à l'époque où l'église interdisait aux femmes de montrer leur poitrine…
Avic,
les européennes qui doivent aller en Iran sont obligées de porter un foulard sur la tête. Elles n'ont pas le choix.
Homer, je suis d'accord avec toi pour ce qui concerne certains lieux, certaines circonstances. Notamment, je trouve normal qu'un maire refuse de marier une femme au visage voilé.
Katchina et FalconHill,
je vous comprends d'autant mieux que je ne suis pas à l'aise moi-même dans ce débat. Il m'arrive d'être exaspéré par les manifestations des fondamentalistes musulmans, leurs intrusions dans la vie d'une république, où ils ne peuvent en aucune façon être bienvenus. Chercher à situer les limites communes à leur liberté et à la nôtre me demande un effort, mais c'est indispensable.
M. Poireau,
on va voir! :))
[sur le fond, je pense que ces femmes momifiées doivent se partager entre les militantes convaincues, qui paient de leur personne, et les victimes d'un mari néandertalien qu'il faudrait par contre mettre au pas…]
Macao,
je ne réponds pas à tes derniers commentaires: il me semble que ma première réponse est suffisante. ;-)
Oui je comprends ton discours qui ce veut tolérant mais quand-même je trouve que le bouchon s'enfonce de plus en plus et il faudra bien faire quelques retouches pour éviter ce que j'appelle des excès!
RépondreSupprimerJe te dis bonne soirée et te remercie de m'avoir répondu aussi longuement!bye bye à+!
Je ne connaissais pas "tente Mame"...
RépondreSupprimerle-gout-des-autres,
RépondreSupprimermoi non plus!